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Par Le Loup le 9 Mars 2019 à 17:24
Dans une déroute, la panique génère des actes irréfléchis...
Le 30 juillet 1793, la bataille s'engage dans la plaine de Luçon vers midi.
Les tirs vendéens font fléchir les premières lignes républicaines. Les Bleus répliquent par des salves d'artillerie et les hussards républicains engagent la cavalerie venéenne du prince de Talmont dans une grande confusion. Craignant dêtre pris à revers, les vendéens sont pris de panique et prennent la fuite. C'est à ce moment là que Pierre Guitton, meunier au moulin de la Poisetière à Saint-Fulgent saute sur la croupe d'un cheval d'un cavalier vendéen près du pont de Mainclaye... et tombe avec le cavalier. Ce dernier lui assène plusieurs coups de sabre et le roue de coups dans le bas ventre, les deux hommes sont renversés et piétinés par la cavalerie républicaine. Méprise ? Le cavalier a-t-il pris Pierre Guitton pour un républicain ?
Pierre Guitton avait épousé la fille d'un meunier de Saint-Fulgent, Marie Guicheteau. Il ne connaîtra pas son fils Pierre, né le 7 septembre 1793 à la Poisotière. Sa mort ne semble pas être encore connue à cette date, puisque le prêtre inscrit sur le registre clandestin, «Pierre Guitton, fils de Pierre Guitton, farinier et de Marie Guicheteau.»
Le 26 Fructidor de l'an 4, un acte de notoriété est déposé chez Maître Allard aux Herbiers, voici l'action prise sur le vif, comme si vous l'aviez vécue.
«Acte de notoriété du 26 Fructidor an IV – (Lundi 12 septembre 1796.)
Par devant nous notaires publics du département de la Vendée canton des Herbiers soussignés, ont comparus le Citoyen René Gaucher, domestique demeurant à la ''Pintrollière'' commune de Beaurepaire et Etienne Charrier, laboureur demeurant à la ''Maison Neuve'' commune de Saint Fulgent.
Lesquels comparans ont par les minutes déclaré et atesté devant nous dits notaires avoir parfaitement connû le citoyen Pierre Guitton, meunier demeurant au moulin de la Poisotière en la commune de Saint Fulgent ; qu'ils ont une parfaite connaissance, qu'ils ont vû et parfaitement reconnû le dit Guitton qui combattoit avec eux aux côtés des Roialistes à la seconde bataille de Luçon, il y a environ trois ans contre les Républicains dans la plaine de Luçon, que dans la déroute qu'ils eurent en se sauvant étant rendus vers le pont de Mainclais (Mainclaye) ; Ils apperçurent et virent le dit Guitton, qui en se sauvant dans le fort de la déroute sauta sur la croupe du cheval d'un cavalier de leur armée, lequel cavalier il renversa dessus son cheval et tombèrent tous les deux dans un tas, qu'au même instant ce cavalier armé à ce qu'ils croient d'un sabre l'en frappa à plusieurs coups redoublés, et luy donna plusieurs coups de pieds dans le bas ventre, qu'ils virent au même instant le dit Guitton succomber sous les coups et tomber la face par terre en proférant les paroles: ''Je suis un homme mort''; que vivement poursuivis par une cavalerie nombreuse de Républicains ; ils cherchèrent leur salut dans la fuite ; qu'ils ne douttent pas d'un seul instant, que le dit Guitton n'ait été écrasé et n'ai expiré sous les pieds des chevaux de cette cavalerie, ou qu'elle ne l'ait dans le feu de l'affaire taillé en pièces à coups de sabre, n'ayant point entendu parler de luy en aucune façon depuis ce temps là. Ce que les comparants affirment sincère et véritable.
Desquelles attestation et déclaration les dits Citoyens comparant ont requis acte que nous dits notaires leur avons octroyé pour valoir et servir ce que de raison ; et à qui il appartiendra.
Fait et passé à la Pintrollière en la commune de Beaurepaire avant midy, le vingt six Fructidor an quatre de la République française une et indivisible, lû aux comparants qui nous ont déclaré ne savoir signer, de ce enquis.
signé : Allard, notaire public – M Bilaud, notaire public »
Sources :
. Archives Départementales de la Vendée tous droits réservés. Minutes notariales des Herbiers- Etude A (1783-an IV) - Henri-René Allard – vue 233/434. Acte de notoriété du 26 Fructidor an IV.
. Registres d'état civil de Saint-Fulgent (vue 32/78-registre clandestin - août 1791 à juin 1796.)
.Cadastre napoléonien de 1838 St Fulgent - la Poisotière - 3P215/7, tableau d'assemblage de la section F du Bois de l'Abbaye.
. Photos: de l'auteur. Cavalerie Vendéenne. Blog "Vendéens et Chouans".
X. Paquereau pour Chemins Secrets
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Par Le Loup le 6 Mars 2019 à 21:27
Le 9 mars 1794, enlèvement d'un enfant à Treize-Septiers
Guerre inexpiable! Rapport de l'adjudant général Rouyer: «Nous fusillons tout ce qui tombe sous notre main, prisonniers, blessés, malades aux hôpitaux.»
Vous volez aussi, vous pillez, vous incendiez, vous torturez, vous violez femmes et filles, en définitive, vous, les républicains, vous ne nous avez rien épargné. Vous avez même enlevé des enfants. Vous avez laissé un souvenir détestable en Vendée.
Vous avez employé par avance la technique d'Oradour, multipliée à plaisir, dans un vrai délire de sadisme. Vous avez même essayé le gaz et le poison avec ''Jean-Louis le chimiste'' (Jean-Louis Proust, chimiste de la ville d'Angers.)
Général, votre République, avec ses Einsatzgruppen, est le creuset de toutes les abjections.
Le Dimanche 9 mars 1794, une Colonne Républicaine enlève Mathurin Bossard âgé de 9 mois, aux ''Godelinières'' commune de Treize-Septiers, enfant qui, semble t-il, ne sera jamais retrouvé... (Les mauvaises langues diront que c'était pour le sauver, de vrais secouristes les butors des Colonnes Infernales).
La maman est morte quelques jours après les faits, et les républicains de Montaigu, qui connaissaient les parents n'ont rien fait pendant deux mois pour le rendre ; en particulier François Bossard qui était peut-être de la même famille...
«Acte de notoriété pour Pierre et François Brochard du 4 Floréal an V.
Par devant nous notaires publics à Montaigu département de la Vendée soussignés, ont comparus Pierre Brochard laboureur, demeurant aux ''Godelinières'', François Brochard aussi laboureur demeurant au village de ''Lépau'' et Louis Durand, aussi laboureur, demeurant au village de ''Lépau'', les trois commune de Treize-Septiers. Les Citoyens François Balthazar Reayneau propriétaire demeurant en cette commune de Montaigu et Marie Jeanne Jagueneau veuve d'Augustin Raynard demeurant aussi en cette commune de Montaigu ; Lesquels ce requérant Mathurin Bossard laboureur demeurant au village de ''Lépau'' dite commune de Treize Septiers, ont déclaré et affirmé sçavoir les dits Brochard et Durand avoir parfaite connaissance que le neuf du mois de mars mil sept cent quatre vingt quatorze (vieux stile) il fut pris par les armées républicaines au village des Godelinières commune de Treize Septiers un enfant de l'âge de neuf mois ou environ nommé Mathurin Bossard, fils du dit Mathurin Bossard requérant et de Jeanne Brochard du village de Lépau dite commune de Treize Septiers ; qu'ils ont aussi parfaitte connaissance que la ditte Jeanne Brochard mère du dit enfant est morte le douze ou le treize du même mois de mars au dit an mil sept cent quatre vingt quatorze, ajoute égallement le dit Pierre Brochard, que aux environs de la fin du dit mois de mars, François Bossard du ''Bois Corbeau'' et pour lors réfugié à Montaigu, lui a dit que l'enfant qui avoit été pris par les républicains appartenait au dit Mathurin Bossard, et qu'il avoit été déposé à la municipalité de Montaigu, et mis entre les mains de la ditte veuve Raynard pour en avoir soin. Et de la part du Citoyen Reayneau avoir aussi parfaitte connaissance que le dit enfant a été dans le même temps apporté à la municipalité du dit Montaigu, et que quelques jours après François Bossard du ''Bois Corbeau'' lui a dit qu'il était le fils de Mathurin Bossard de ''Lépau'', et qu'il a été l'espace de deux mois et quelques jours aux soins de la dite veuve Raynard, et qu'ensuite il fut envoyé à Nantes ; Et de la part d'icelle ditte veuve Raynard avoir eû chez elle l'espace de deux mois et quelques jours l'enfant dont il est question, et que c'est elle même qui l'a mis dans une voiture de la République pour le conduire à Nantes.
De tout quoy les comparants ont requis le présent acte de notoriété pour valloir et servir au dit Mathurin Bossard.
Ce que nous leur avons octroyé ce que de raison et on l'a jugé et condamné, fait et passé au bourg de Saint Jacques de Montaigu Etude de Thibaud, l'un des notaires soussignés ce jourd'huy quatre Floréal an cinq de la République française une et indivisible. Lecture faitte, les comparants y ont persisté et déclaré ne sçavoir signer de ce enquis et interpellé fors les soussignés.
signé : Reayneau – Louis Durand – Marie Anne Jagueneau veuve Raynard -
Bremé notaire – Thibaud notaire. »
Nota : le village de l'Epaud se situe à environ 600 mètres des Godelinières.
Mathurin Bossard est né le 10 mai 1754 et décédé le 18 janvier 1816 à Treize -Septiers. Il est le fils de Joseph Bossard et de Julienne Bretin et épouse à Treize-Septiers, le 25 janvier 1785, Jeanne Brochard née le 23 juillet 1758 à la Guyonnière, décédée le 12 ou le 13 mars 1794 à Treize-Septiers.
Jeanne Brochard est la fille de Pierre Brochard et de Jeanne Drapeau, elle est journalière à la Ronde-Augereau à la Guyonnière.
De cette union est issu :
1° Mathurin Bossard, né en juin 1793 à Treize-Septiers et enlevé le 9 mars 1794 au village des Godelinières.
Mathurin Bossard se remarie le 14 février 1797 à Treize-Septiers avec Jeanne Launay, décédée le 22 avril 1843 à l'Epau, d'où :
2° Jean Bossard, né le 27 décembre 1797 à l'Epaud.
3° Mathurin Bossard, né le 15 août 1799 à l'Epaud.
4° Jeanne Bossard, née le 6 septembre 1804 à l'Epaud.
Sources:
. Archives Départementales de la Vendée tous droits réservés. Minutes notariales de Montaigu - Etude E (An IV an V) vues 435/538 de Maître Thibaud du 4 Floréal an V)
. Registres d'état civil de Treize-Septiers – vue n°264/290 etc... – la Guyonnière vue 146/323 etc...
. Cadastre archives Départementales de la Vendée – Cadastre de Treize- Septiers 1817 – 3P295/1 - gros plan sur les Godelinières et l'Epaud.
. Photo: Colonnes Infernales de novopress-Vendée- liberté égalité fraternité...
X. Paquereau pour Chemins Secrets
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Par Le Loup le 5 Mars 2019 à 22:11
Le souterrain-refuge de Montboisé
(D’après le compte rendu d’Emile BOISMOREAU au congrès de la société préhistorique Française – ANGOULEME 1912.) (1).
En mai 1912, on apprend la découverte d’un souterrain dans un champ, à proximité du château de Montboisé à Saint-Mesmin. Le docteur E. BOISMOREAU se rend sur place et constate rapidement qu’il faudra engager d’importants travaux de déblaiement pour accéder aux galeries ; travaux réalisés grâce à la collaboration du propriétaire, M André PROUST qui fait installer un treuil, des bennes à chariots et tout le matériel nécessaire.
Après avoir retiré une épaisseur considérable d’éboulis, on a pu y recueillir des fragments de poteries permettant de dater l’origine de cette excavation à la période préhistorique ( ?), même si celui-ci a pu être réutilisé à différentes époques. Ce souterrain est situé sur la rive gauche de la Sèvre-Nantaise, la surplombant de quelques mètres seulement.(Ce qui explique qu’il ait pu être envahi occasionnellement par les eaux) à environ deux cents mètres de son lit. Son entrée est orientée face à la rivière, dans un champ jouxtant le chemin reliant le château à la Grande Branle.
Paradoxalement , il ne se trouve pas situé sur le point haut du lieu, là où se trouve le château actuel, mais un peu plus en contrebas, à un endroit moins exposé au froid et moins encombré par les rochers. Peut-être aussi n’était-il pas le seul dans un environnement immédiat ?
Ce sont des paysans du secteur qui sont à l’origine de cette découverte, deux bœufs étaient tombés dans un grand trou en labourant le champ en question. La structure se trouvait en très mauvais état avec des effondrements importants dus sans doute à la faible épaisseur de la voûte à certains endroits et à la friabilité de la terre. Dès le début, on se rendit compte qu’on se trouvait dans un vaste souterrain, se divisant dès l’entrée en deux galeries. N’ayant pas le matériel approprié, on a décidé de surseoir aux travaux de déblaiements pour revenir avec du monde et des outils plus robustes.
Après quelques jours, en retournant sur place, on s’est très vite aperçu que des travaux importants avaient été effectués en l’absence des fouilleurs légitimes. C’était un domestique d’une ferme voisine qui avait vu creuser et agrandir un trou dans un champ, s’était imaginé que celui-ci recelait peut-être un trésor. L’accès à l’entrée étant impossible, il avait creusé à côté de façon à tomber sur une galerie. Armé d’une chandelle, il s’était lancé dans le souterrain, avant d’être arrêté par les éboulis. Sans doute peu rassuré, bredouille, il était rapidement remonté à la surface. Sans le savoir, son travail avait fait gagner un temps précieux, permettant d’aller plus vite et plus loin dans l’exploration. Au point A du plan, on distinguait l’entrée de la chambre où se trouve le tuyau acoustique. Après avoir sorti une quantité de terre considérable (près de 150 m3), on déblaya la galerie nord sur une longueur de 7 m et une largeur d’1m50, pour déboucher sur la cheminée C (fig. 3). Après avoir dégagé entièrement cette galerie nord, on a pu accéder à la chambre suivante, puis à la cheminée C2. C’est en creusant le sol pour la mettre au même niveau que la galerie, qu’on fit la découverte des tessons de poterie. A la fin de la saison, l’hiver venant, le souterrain n’avait pu être dégagé entièrement. Restait environ 5 à 6 m à parcourir. Ce travail sera fait plus tard.
Avant sa découverte fortuite, ce souterrain était inconnu. Toutefois des paysans ont dit avoir déjà trouvé des galeries souterraines en haut, vers le milieu, et vers l’ouest de ce champ. Le folklore local rapporte de façon fantaisiste que les souterrains de ce champs rejoignaient d’une part le logis des Marmenières, et d’autre part, passait sous la Sèvre pour aboutir au vieux château de Puy-Guillon qui lui aussi possède un souterrain.
DESCRIPTION :
Le souterrain de Montboisé est constitué d’une galerie ovoïde, flanquée au nord-est d’une chambre assez vaste. On remarque aussi l’amorce de deux galeries à l’ouest. Son plan ressemble beaucoup à celui de la Mantruère, commune de Montournais.
Quand on pénètre dans la grande chambre où l’on peut tenir debout, on remarque au fond une ébauche de galerie, et vers la droite, l’ouverture d’une autre chambre. On y pénètre par un orifice assez étroit formant porte. Cette chambre, également assez vaste, est pourvue comme la précédence d’une cheminée et d’un trou acoustique. Passé cette chambre, le souterrain se poursuit par un boyau plus étroit et moins haut, décrivant un arc de cercle pour revenir au point de départ. Au niveau de l’effondrement de la voûte, ce boyau s’élargit pour former une autre chambre assez spacieuse au fond de laquelle existe encore une amorce de galerie.
Les deux chambres principales sont sans doute celles qui ont été les plus fréquentées. Ce sont du reste les seules qui sont pourvues d’une cheminée dont le trajet souterrain est d’environ 1m85. L’entrée de la chambre au tuyau acoustique est un passage étroit faisant 0m70 au milieu et 0m55 en hauteur. Bien qu’il n’y ait aucune trace visible de fermeture, il s’agit sans doute d’une véritable porte.
On peut estimer à environ 26 m la longueur de ce souterrain-refuge, et à 1m70 sa hauteur moyenne. Ces galeries plutôt basses peuvent s’expliquer par la plus petite taille des hommes d’autrefois. Les accès aux chambres se faisant par des ouvertures basses et très étroites mettaient l’assaillant éventuel en grande difficulté pour se défendre. A l’origine ces ouvertures étaient très certainement barricadées.
La disposition du tuyau acoustique peut laisser supposer qu’un autre souterrain existe dans le voisinage, corroboré par la découverte de galeries souterraines à deux autres endroits. Le souterrain de Montboisé est creusé dans le chaple à une profondeur de 2 à 3 mètres.
Durant les fouilles, on a trouvé du charbon de bois, des débris de poteries, des morceaux de briques, des blocs de granite en forme de meule et des pierres en quartz plus ou moins volumineuses formant l’âtre d’un foyer. La plupart de ces objets ont été découverts dans la chambre au trou acoustique à proximité de la cheminée.
Les débris de la plupart des vases révèlent qu’ils n’ont pas été façonnés au tour. La couleur de la terre est gris-rouge avec un dégraissant constitué de petits cailloux. L’aspect général est très primitif. La partie décorée est constituée par des empreintes de pouce, placées obliquement. D’autres fragments de poterie, plus récents ont été façonnés au tour et présentent une cuisson plus régulière et des traces de fumée. Les fragments de briques sont assez nombreux, dont certains d’origine romaine. On a daté certaines poteries de l’époque mérovingienne. On n’a retrouvé ni ossements, ni outils, ni vestiges postérieurs à cette époque. Il est donc probable que les derniers occupants du refuge furent des mérovingiens.
L’occupation à l’époque romaine n’est pas impossible, même si les fragments de briques peuvent avoir été apportés accidentellement. Une occupation plus ancienne n’est pas improbable non plus, mais on ne peut rien affirmer faute d’éléments de preuves.
En conclusion, on peut imaginer que s’il nous était encore possible aujourd’hui (hélas, ce n’est pas le cas), de reprendre une étude plus poussée de ce souterrain refuge et de ses éléments mobiliers, on saurait dater plus précisément les différentes étapes d’occupation ; les méthodes actuelles d’investigation était beaucoup plus précises qu’au début du 20ème siècle. Néanmoins, la recherche de vestiges historiques ou préhistoriques dans l’environnement immédiat pourrait peut-être venir étayer certaines suppositions. Et pourquoi pas la mise au jour de nouvelles cavités artificielles comme peut le laisser supposer la découverte accidentelle d’autres galeries souterraines à proximité immédiate. (A noter qu’à peu de distance du site, on trouve de gros blocs de granite qui révèlent pour certains des gravures néolithiques.)
Marc Deborde pour Chemins secrets
Mars 2019
Note :
(1) Congrès Préhistorique de France, Compte-rendu de la huitième session, Angoulême 1912, tome II, p. 830 à 859. L’intégralité du rapport est téléchargeable ici (4ème partie).
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Par Le Loup le 4 Mars 2019 à 21:36
Esprit-Augustin-Hypolite de Chabot Descoulandres
décède Outre-Loire, le 2 décembre 1793...
Dans un billet du 15 juin 2016, j'avais esquissé le portrait de Marie-Elisabeth de Sainte-Croix* en évoquant l'éventuelle disparition de son mari entre la fin de 1793 et avant 1797. Maintenant nous en avons la certitude, Esprit-Augustin-Hypolite de Chabot Descoulandres est décédé le 2 décembre 1793.
Il a traversé la Loire en Octobre 1793, a combattu pendant une grande partie de la Virée de Galerne et est mort, de mort naturelle, à Pellouailles, village se situant entre la Flèche et Angers.
Voici les évènements quelques instants avant sa mort. La plupart des combattants Vendéens sont dans un état sanitaire pitoyable, ils souffrent de la dysentrie et de la faim.
« Le Dimanche 1er décembre 1793. La Vendée errante quitte la Flèche après y avoir pris quelques heures de repos. L'avant-garde républicaine y est accueillie par une fusillade nourrie de l'arrière-garde Vendéenne qui sort de la ville en direction d'Angers. »
« Le lundi 2 décembre 1793.Une vedette de cavalerie républicaine est attaquée au village de Suette, près de Seiches-sur-le-Loir par l'avant-garde Vendéenne. Elle se précipite à Angers pour avertir les autorités que les Brigands s'apprêtent à camper à Pellouailles à deux lieues d'Angers. C'est, en ville, le branle bas de combat et une fièvreuse nuit d'attente... »
« Le mardi 3 décembre 1793. Quarante mille Vendéens de Galerne arrivant de Pellouailles se présentent devant les remparts d'Angers. »
L'acte de notoriété qui va suivre nous dit qu'il est mort près le Rétail entre la Flèche et Angers. Je n'ai découvert aucun lieu-dit de ce nom sur le trajet emprunté par l'Armée Royale. Les témoins ont retenu le nom d'un village et non celui d'un lieu-dit (les panneaux de lieux-dits n'existaient pas à l'époque).
Le 2 décembre l'Armée est à Pellouailles. (Le Rétail et Pellouailles sont de même consonance, surtout que l'on prononce Péllouailles).
« Acte de notoriété qui constate la mort de Esprit-Hypolite-Augustin de Chabot du 26 Messidor an 4 (Jeudi 14 juillet 1796).
Par devant nous notaire public à Montaigu département de la Vendée les témoins ci-après nommés soussignés ont comparus Michel Derbré marchand demeurant commune de Saint Hillaire de Loulai, et Jean Blais serrurier, demeurant en cette commune de Montaigu; Lesquels sur la réquisition de Jacques Onillon tailleurs d'habits demeurant en cette dite commune de Montaigu au nom et comme ayant charge de Décorche Ste Croix, veuve Esprit Hipolite Augustin Chabot; ont attesté et affirmé par devant nous avoir parfaitte connaissance que le dit Esprit Hypolite Augustin Chabot est mort le deux décembre mil sept cent quatre vingt treize (vieux stile) près le Rétail entre la Flèche et Angers et cela de mort naturelle pour l'avoir vû, par eux-mêmes ; De tout quoy les dits comparants nous ont requis le présent acte de notoriété pour valloir et servir à la ditte Décorche Ste Croix. Ce que de raison; dont nous l'avons jugé et condamné: fait et passé au bourg de St Jacques de Montaigu ; Etude de nous notaire soussigné. Cejourd'huy vingt six Messidor an quatre de la République française une et indivisible en présence des citoyens Pierre Joyau huissier et Pierre Evelin chapelier demeurants les deux en cette commune, témoins à ce requis et appellés; Lû aux dits comparants ils y ont persisté et signé avec nous ainsi que les témoins sus nommés fors le dit Derbré qui a déclaré ne le sçavoir de ce enquis et interppellés.
Signé : J Onillon – Jean Blais – Joyaux – Evelin – Thibaud notaire. »
*Marie-Elisabeth d'Escorches-de-Sainte-Croix est veuve en premières noces de Monsieur Charles de la Roche-Saint-André et donc veuve en secondes noces de Esprit-Augustin-Hypolite de Chabot Descoulandres. Elle décède le 30 mars 1832 à la Garnache (acte n°50-vue n°99/289) à l'âge de 78 ans.
Sources:
. Archives Départementales de la Vendée tous droits réservés. Minutes notariales de Montaigu - Etude E (An IV an V) vues 108 à 84/538 de Maître Thibaud.
. Registres d'état civil de La Garnache.
. Itinéraires de la Vendée Militaire -Journal de la Guerre des Géants 1793-1801 – par P. Doré Graslin -Editions Garnier 1979, page 92.
. Photo: Archéologie de la Virée de Galerne au Mans de l'INRAP- du 17 juin 2010. Crâne avec une balle... l'armée républicaine laisse des charniers derrière elle....
X. Paquereau pour Chemins Secrets
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Par Le Loup le 3 Mars 2019 à 21:33
Le Chemin des Cercueils…
Il aura fallu que j’aille aux Herbiers hier faire des dédicaces avec deux autres écrivains pour que j’apprenne du nouveau sur le massacre de Saint-André-sur-Sèvre au Pont des Colons. J’ai abordé le sujet à plusieurs reprises sur ce blog, notamment récemment ici.
Hier donc, j’ai rencontré deux personnes qui m’ont donné plus de détails sur la tuerie de 65 personnes le 26 janvier 1794. La première d’entre elles, que je connaissais déjà est monsieur Laurent F***, membre de la Petite-Eglise de Beauchêne et qui connaît un certain nombre d’anecdotes, transmises de génération en génération à propos des Guerres de Vendée. Il m’a signalé tout d’abord une histoire de fantôme au Bois-Caillet. En ce lieu, tout proche du Pont des Colons et de son massacre, les riverains auraient aperçu à plusieurs reprises et depuis longtemps le spectre d’un « Chouan ». Evidemment les témoins n’auront sans doute pas su faire la différence entre Chouan et Vendéen mais l’apparence et la tenue du fantôme évoquait sans doute un combattant de l’époque des Guerres de Vendée.
Le Bois-Caillet cet après-midi. Pas de fantôme sur mon cliché…
Le même monsieur F*** m’a ensuite parlé d’une tradition orale qui dit que les cadavres étaient si nombreux qu’ils en avaient bouché le dessous du pont entre la rivière et le tablier. Si ce récit est exact, cela impliquerait un massacre survenu du côté Ouest du pont, c’est-à-dire ici :
En effet, le ruisseau des Colons, devenu aujourd’hui, ruisseau de Bonnemort, du nom du moulin éponyme en amont, coule vers l’Est pour aller se jeter dans la Sèvre Nantaise.
Mais voilà qu’un autre monsieur vient me voir quelques instants plus tard et la conversation reprend sur le massacre de Saint-André-sur-Sèvre. Ce monsieur J*** est originaire du village de la Bottière et a exploité des champs tout près du Pont des Colons. Selon lui et d’après une tradition familiale établie depuis fort longtemps, le massacre aurait eu lieu de l’autre côté de la route, donc côté Est du pont. Il y avait là un ancien chemin communal qui se terminait aux abords du ruisseau et « il se disait depuis toujours que des gens y avaient été tués ».
Le chemin tracé en rouge sur la vue aérienne Géoportail avec les parcelles cadastrales :
Le même chemin sur le cadastre de 1809 des AD79, 3 P 238/4.
On note que le chemin décrit un angle étrange et contourne un petit bois. Ce dernier fait partie de la parcelle attenante en 1809, mais constitue de nos jours une parcelle à part. A-t'on dévié le chemin afin de protéger le lieu de sépulture des victimes et cessé d'exploiter le terrain ?
Ce chemin est aujourd’hui à l’abandon et très difficile d’accès. Nous nous y sommes rendus cet après-midi avant que le mauvais temps n’arrive. Il faut bien reconnaître que l’ambiance est très particulière en ces lieux…
Vue sur le Pont des Colons et le Bois-Caillet depuis le chemin :
Le chemin continue de filer à travers les arbres :
Le ruisseau de Bonnemort :
Une petite vidéo afin de se mettre dans l’ambiance du lieu :
Etait-ce là le fameux « Chemin des Cercueils » ? Là où apparaissent la nuit, 65 chandelles et 65 cercueils, tant que les victimes n’auront pas de sépulture décente.
A l’heure où je termine ces lignes, la tempête commence à se lever. Que se passe-t-il en ce moment même au Pont des Colons et au Bois Caillet ?
Bonne nuit à tous…
RL
Mars 2019
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