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Par Le Loup le 15 Mars 2019 à 21:38
Une erreur de tir...
En 1793, une sentinelle républicaine commet une grossière erreur, elle abat un officier municipal...
A l'instruction militaire on répète régulièrement qu'il faut bien identifier son ennemi avant d'ouvrir le feu, leçon que ce Bleu, dans tous les sens du terme, n'a pas retenue.
On peut situer cette affaire vers la fin de l'année 1793 ou au début 1794, puisque à partir du 21 janvier 1794, les Républicains massacreront indistinctement les Vendéens Blancs ou Bleus ; une façon de récompenser les supplétifs, ces républicains locaux, qui leur apportèrent une aide précieuse dans le génocide. Ces traîtres étaient généralement abattus d'une balle dans le dos après avoir ''balancé'' leurs voisins qui ne pensaient pas comme eux, la pensée unique était déjà en marche...
L'acte de notoriété qui va suivre nous confirme que la ville des Herbiers a été incendiée, que les habitants ont trouvé refuge à Mortagne et que comme toujours, des enfants se sont perdus.
Voici la composition de la famille de l'Officier Municipal au moment des
faits :
Mathurin Pineau est métayer à la Laudière commune d'Ardelay en cette année 1793. Il est Officier Municipal et Procureur de sa commune. « Il fut arrêté, chemin faisant par un coup de feu qui lui porta à la tête et le priva de la vie quelques jours plus tard.» (1) – Il est le fils de Pierre Pineau et de Modeste Boubrie, il épouse à Ardelay le 10 février 1779 Perrine Durand, fille de Pierre Durand et de Perrine Caillaud des Herbiers. De cette union sont issus :
1° Perrine Pineau, née le 19 juillet 1780 et † le 20 juillet 1780 à Ardelay.
2° Marie Pineau, née le 1 août 1781 et † le même jour à Ardelay.
3° Mathurin Pineau, né le 21 mai 1783 à Ardelay.
4° Jeanne-Modeste Pineau, née le 29 mai 1785 à Ardelay.
5° Pierre Pineau, né le 11 mars 1787 à Ardelay.
6° Perrine Pineau, née le 16 avril 1789 à Ardelay.
7° Louis Pineau, né le 27 mai 1791 à Ardelay.
Acte de notoriété du 3 Brumaire de l'an V (Lundi 24 octobre 1796).
« Par devant nous notaires publics du Département de la Vendée canton des Herbiers soussignés.
Sont volontairement comparus les Citoyens Jean Bourasseau agent municipal de la commune des Herbiers, Mathurin Libaud cultivateur demeurant à la Laudière, Jean Godet cultivateur demeurant à la Maison Neuve, Mathurin Joignet, Louis Tessier cabaretier, René Blanchard agent municipal de la commune d'Ardelay, Louis Grenon juge de paix, lieu canton des Herbiers, Pierre Pineau cultivateur, Charles Bordelais assesseur du juge de paix et Joseph Blaise maréchal taillandier demeurant tous commune D'Ardelai et des Herbiers.
Lesquels comparans nous ont affirmé et attesté avoir parfaitement connu feu Mathurin Pineau et parfaitement connoître Perrine Durand aujourd'hui sa veuve, avoir une parfaite connaissance que le feu Mathurin Pineau a été tué par méprise et par accident par une sentinelle républicaine il y a environ trois ans, qu'il étoit un excellent patriote, qu'avant l'insurrection de la Vendée, il étoit officier municipal de la commune qu'il étoit le procureur, que de son mariage légitime avec la dite Perinne Durand, aujourd'hui sa veuve sont issus cinq enfants dont le plus jeune est un garçon âgé d'environ cinq ans ; qu'ils ont une parfaite connaissance que lors de l'incendie qui fut mise aux Herbiers par les troupes républicaines la veuve Pineau s'y trouva avec ses enfants au nombre desquels étoit son fils le plus jeune* - atteste de plus (illisible) l'un des comparants avoir vû la dite Pineau et son fils à Mortagne lors de l'évacuation des habitants de la commune des herbiers en la dite commune de Mortagne lors du brûlement des maisons de la dite commune des Herbiers.
Ont également comparû François Loizeau meunier et Adélaïde Robert son épouse demeurant à l'Etenduère en la commune des Herbiers lesquels nous ont pareillement attesté et affirmé n'avoir qu'un fils procréé de leur mariage lequel est actuellement demeurant chez eux, et que conséquemment celuy qui est à Laval chez le citoyenne Cribier à Laval n'est point le leur et que c'est probablement celuy de feu citoyen Pineau procureur de la commune d'Ardelai et de Perinne Durand sa veuve.
Desquelles déclarations, attestations et affirmation les comparans nous ont requis acte que nous dits notaires leur avons octroïé pour valoir et servir ce que de raison a qui il appartiendra.
Fait et passé aux Herbiers étude d'Allard l'un de nous dits notaires ce jourd'huy trois Brumaire de l'an cinq de la République française une et indivisible après midy les comparans après nous on déclaré ne savoir signer de ce enquis exceptés ceux qui ont avec nous signé.
signé : Adélaïde Robert – Bourasseau agent – Blanchard agent – Tessier – Billaud notaire – Allard notaire. »
*Perinne Durand a confié à un beau-frère quatre de ses enfants et se réfugie à Hermant près de sainte Hermine avec le plus jeune de ses fils, Louis.
Sources:
.(1) Ecrivain : Philippe Ricot. - Ouest Editions – Les Herbiers sous la Révolution – pages 112,113 (ADV-L 347).
. Archives Départementales de la Vendée tous droits réservés. Minutes notariales des Herbiers - Etude A (1783-an IV) -Henri-René Allard – vues 51,52/434.
. Archives Départementales de la Vendée tous droits réservés. Registres état civil – registres paroissiaux d'Ardelay de 1776-1789 – 1743-1763.
. Photo: Gallica – estampe non identifiée.
X. Paquereau pour Chemins Secrets
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Par Le Loup le 13 Mars 2019 à 21:04
Les circonstances de la mort de Charles-Thimothée Espinasseau
seigneur du Fief
Nous sommes au tout début du soulèvement de la Vendée. Le Dimanche 7 avril 1793, «le général républicain Boulard, arrivé, à une heure, au pont de la Grassière, s'y voit tout-à-coup arrêté; les Vendéens l'avaient coupé, en se retirant devant lui. Il envoie des travailleurs le rétablir, et pour les protéger, il fait passer à gué le 9ème bataillon de la Gironde avec 30 cavaliers, et les place sur une hauteur opposée. A peine ont-ils pris leur position que, vers deux heures, Joly les attaque sur trois colonnes, les refoule sur le pont par le grand chemin, détruit les ouvrages commencés, enlève 24 bœufs qui traînaient des matériaux et cherche à tourner la colonne Républicaine.
Pour empêcher d'exécuter ce mouvement, Boulard porte le 1er bataillon de Bordeaux sur la droite pour tourner l'aile gauche de l'ennemi; au même moment, la compagnie des grenadiers et quatre compagnies du 2ème bataillon de Bordeaux marchent droit aux retranchements, et en débusquent les royalistes qu'ils poursuivent jusque sur la hauteur occupée d'abord par le bataillon d'avant garde. Joly père, reçoit une blessure et se retire à Beaulieu avec sa troupe, dans l'intention d'aller à Palluau attendre un renfort considérable de Charette....»
C'est au cours de cette action que Charles-Thimothée Espinasseau reçoit une balle en pleine tête... Charles-Thimothée-Modeste Espinasseau seigneur du Fief est né le 18 juillet 1751 à Chaillé-sous-les-Ormeaux, il est parmi les principaux chefs royalistes de la Roche-sur-Yon... Je vais donc laisser la parole aux témoins de ce combat.
«Minute d'attestation de la mort de Charles Espinasseau par les Ciyens St Pal, Dubois et autres du 20 Frimaire an V.
Par devant nous nottaire soussigné et dhuement patentés du Département de la Vendée résidant au Tablier et à Chaillé.
Feurent pésent les citoyens Joseph Claude Léon Saignard St Pal domicilié à Linaudière commune de St Florent des Bois, Jacques Dubois propriétaire à la Riboullerie de Ronay, Jacques Gallerneau cultivateur à la Merlerie de Chaillé et Pierre Aubin même profession à Rambourg de Némy.
Les quels nous ont dit avoir parfaitte connessence que Charles Thimottée Espinaceau vivant propriétaire et domicilié dans la commune de Thorigny décédé, âgé d'environ quarante trois ans a péri au combat de la Grassière qui eut lieu entre les troupes de la République et celle des insurgés ; pour le dit Aubin l'avoir vu tomber à ses côstés par l'effet d'une balle qui luy traversa la têste et les autres parties pour l'avoir vu après le combat aux rang des morts, ce qu'ils nous ont affirmé sincère et véritable et de quois ils nous ont requis acte que nous leur avons octroyer pour servir et valloir à qui il appartiendra ce jourd'huy vingt Frimaire an cinq de la République une et indivisible. Lue les parties ont persistés et leurs dires sous les saing des dits Saignard et Dubois, les autres ayant déclaré ne le scavoir de ce enquis.
signé : Cousturier notaire – Martineau Notaire Public. »
La famille Espinasseau est une famille noble du Bas-Poitou issue entre autre de Charles-Thomas-Modeste Espinasseau seigneur de la Jolivetière, ancien capitaine garde-côte de la compagnie de Saint-Nicolas-sur-Mer, voici la composition de cette famille au moment de la Révolution.
Charles-Jacques-François-Marie Espinasseau, seigneur de la Jolivetière, est né le 7 janvier 1729 à Nesmy et est décédé le 7 Ventôse an XI (26.2.1803) à Chaillé. Il épouse à Thorigny le 10 novembre 1749, Rose -Françoise Rampillon. De cette union sont issus entre autres enfants :
1° Rose-Véronique Espinasseau, née le 10 août 1750 à Chaillé.
2° Charles-Thimothée-Modeste Espinasseau, né le 18 juillet 1751 à Chaillé.
† tué au pont de la Grassière le 7 avril 1793.
3° Nicolas Espinasseau, né le 2 octobre 1752 à Chaillé.
4° Louis-Pierre-Augustin-René-Fidèle Espinasseau, né le 2.10.1752. Chaillé.
5° Ouen-Victor Espinasseau † 13 janvier 1783 les Pineaux.
6° Marie-Françoise Espinasseau, née le 21 janvier 1755, Chaillé.
7° Charlotte-Françoise Espinasseau, née le 14 janvier 1756, Chaillé.
8° Thérèse-Françoise Espinasseau, née le 3 mai 1757, Chaillé.
9° Anne-Marie-Rose Espinasseau, née le 25 juin 1758, Chaillé.
10° Jean-Victor Espinasseau, né le 23 août 1759, † 26.10.1759, Chaillé.
11°Françoise Espinasseau, née le 22 août 1761, Chaillé.
Sources :
.Archives Départementales de la Vendée tous droits réservés. Minutes notariales le Tablier -Etude B de Maître André Martineau vues 149,150 /452.(1778-an VII, an XII-1825) An IV, an V.
.Cadastre napoléonien de Saint Mathurin – 1873-1935 -- le Pont de la Grassière – 3 P 250/15 section D de la Barre 1ère feuille (parcelles 1-129).
.Registres état civil de Chaillé-sous-les-Ormeaux -1736-1769 – Thorigny-
Chaillé -Nesmy.
.Itinéraires de la Vendée Militaire – Journal de la Guerre des Géants 1793-1801 – par P Doré-Graslin – Editions Garnier 1979.
.Histoire de la Guerre de la Vendée – Abbé Deniau -Tome I – pages 665,666 - Siraudeau éditeur.
.Photo : de l'auteur.
X. Paquereau pour Chemins Secrets
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Par Le Loup le 12 Mars 2019 à 22:20
« Secrets de Chemins » N° 7…
Continuant sur le rythme d’un numéro tous les deux mois, le bulletin des Amis du Pont-Paillat est arrivé par mail chez les 61 membres de notre groupe. Sur les près de 70 pages habituelles, vous pourrez découvrir l’édito de Pierre, vous saurez presque tout du château de Puy Guyon, ancien domaine de Louis-Marie de Lescure, assorti d’une correspondante inédite de sa veuve avec son fermier. Nicolas vous apprendra qui a trahi Stofflet à la Saugrenière, et Nadine vous expliquera qui était Goy-Martinière, auteur du massacre de Bellenoue en Château-Guibert. Le compte-rendu de notre sortie du 24 février clôturera ce bulletin, tandis que le N° 8, particulièrement riche en abominations des colonnes infernales, est déjà en cours de finalisation pour le mois de mai.
Un grand merci à Anne-Dauphine pour le temps passé afin de nous offrir ce recueil de nos activités.
RL
Mars 2019
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Par Le Loup le 11 Mars 2019 à 20:57
Les cavaliers de Monsieur de Charette...
On n'est pas exécuté par hasard par les cavaliers de Monsieur de Charette!Le contexte :
« Le 7 décembre 1793, Charette passe dans les rangs de ses soldats; il n'ignore pas qu'en ces dures caboches vendéennes, on ressasse les jours sans pain, les nuits sans sommeil – la vie sans femme, ni enfants, ni foyer chaud, ni travaux pour rythmer les heures.
La troupe de Charette atteint un degré de fatique difficilement surpassable : les marches forcées, de jour et de nuit, les incessantes alertes, l'inconfort extrême des cantonnements, l'épreuve nerveuse qui jamais ne se relâche, tout cela use les hommes. Et cependant, cette fois, pas un ne quitte Charette...»
« Le 11 décembre 1793 Charette alla se coucher à Sainte-Florence, et, le lendemain il se rendit aux Herbiers où il arrive le 12 décembre.
En effet, rendu aux Herbiers, le 12, Charette y convoque toutes les divisions du Bas-Poitou avec leurs chefs pour arrêter le plan de leurs opérations ultérieures. C'est à cette occasion que Charette est déclaré général en chef des armées du Bas-Poitou et du Pays de Retz.
Le 13 décembre, Charette alla se coucher au Boupère.»
Lorsque Charette arrive aux Herbiers, un homme, qui n'a pas la conscience tranquille, se sauve du côté de la métairie de la Baudonnière, lui appartenant, commune du Petit-Bourg-des-Herbiers, Cette fuite n'échappe pas à l'oeil vigilant d'un cavalier de Monsieur de Charette. L'homme est poursuivi, rattrapé et immédiatement fusillé dans le bois du château du Landreau aux Herbiers.
Le 17 Ventôse de l'an V (mardi 7 mars 1797) un acte de notoriété nous raconte ce fait divers...
« Par devant nous notaires publics du département de la Vendée sont volontairement comparus les Citoyens Louis Guiton père, masson âgé de soixante ans et Jean Guimbretière journallier âgé de cinquante ans et Louis Guiton fils, masson âgé de trente ans demeurant les trois en la commune du Petit Bourg des Herbiers.
Lesquels nous ont attesté, affirmé et déclaré avoir parfaitement connû feu Citoïen Michel Petit dit Grand Champ, marchand d'étoffes demeurant en la commune des Herbiers, qu'ils ont une parfaite connaissance qu'en l'année mil sept cent quatre vingt treize, environ dix jours avant les festes de Noël (Vieux stile) l'armée Charette étant entrée en la commune des Herbiers, le dit Petit dit Grand Champ se sauva du côté de la métairie de la Baudonnière luy appartenant en la commune du Petit Bourg des Herbiers, que les cavaliers de l'armée de Charette ayant courû après luy ; ils l'atteignirent et le menèrent tuer dans le Bois du Landreau, que ce fut un vendredy soir, que le Dimanche suivant ils l'ont vû mort et parfaitement reconnû étant porté dans une civière à bras par les nommés Pierre Giraudeau et Jacques Racaud, les deux massons qui le portaient enterrer dans le cimetière de la dite commune des Herbiers.
Desquelles déclarations et affirmations et attestations, les comparants nous ont requis acte, que nous dits notaires leur avons octroïé pour valoir et servir ce que de raison à qui il appartiendra.
Fait et passé aux Herbiers Etude de moi dit – L'an cinq de la République française une et indivisible et le dix sept Ventôse après midy. Les comparants + moi Henri René Allard résidant en la commune des Herbiers chef lieu de canton, en présence et assisté des Citoyens François Boulliau ciergier et Jean Marlin aubergiste demeurant séparément en la commune des Herbiers, les témoins avec moi soussigné – déclaré ne savoir signer de ce enquis, et ont les dits témoins avecmoi signé un mot et une ligne rayés nuls, le mot treize en interligne vaudra aux autres mots rayés nuls.
Signé : Bouliau et Allard Notaire Public. »
Que dire de Michel Petit? A vrai dire, je n'ai pas trouvé grand chose le concernant. C'est certainement un bourgeois, un républicain acheteur de biens nationaux, il possède une métairie et un domaine aux Herbiers. La copie de la table des successions acquittées nous livre ces informations :
« Succession – Michel Petit demeurant les Herbiers – décès en 1793 – héritier : Renée Petit – Table des Herbiers an V an XI – Un domaine aux Herbiers – valeur 16300f – Déclaration du paiement des droits le 1er Messidor an V. »
Nous pouvons juste apporter une précision sur la date exacte de son décès.
Michel Petit a été fusillé dans la soirée du vendredi 13 décembre 1793, dans le bois du Landreau et enterré le Dimanche 15 décembre.
Sources:
.Archives Départementales de la Vendée tous droits réservés. Minutes notariales des Herbiers - Etude A (1783-an IV) -Henri-René Allard – vues 269, 270/434.
.Registres des successions acquittées, 2 Q 4251 – les Herbiers – vue n°22/32, le n°1. An V an XI. Copie à insérer.
.Cadastre napoléonien des Herbiers de 1839 - 3 P 109/3, tableau d'assemblage de la section B de la ville gros plan sur le château du Landreau et le bois du parc. 3 P 173/8 section A8, A9, A10, 1838, cadastre napoléonien du Petit-Bourg-des-Herbiers - gros plan sur la Baudonnière, propriété de Michel Petit.
.Histoire de la Guerre de la Vendée – Abbé Deniau -Tome IV - pages 73,74,75 Siraudeau éditeur.
.Monsieur de Charette -Chevalier du Roi de Michel de Saint-Pierre - Editions de la Table Ronde 1977.
. Photo: de l'auteur.Equipements de la Cavalerie Vendéenne.
X. Paquereau pour Chemins Secrets.
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Par Le Loup le 10 Mars 2019 à 21:54
Où est la fosse commune de Saint-Aubin-du-Plain ?
Le massacre de Saint-Aubin-du-Plain est relativement connu et j’en avais déjà parlé ici en détail. Y eut-il deux massacres comme le donne à penser l’abbé Michaud ? C’est fort possible : l’un le 21 janvier 1794 sur le début du parcours de la colonne infernale de Grignon ; l’autre le 14 mars 1794, jour des grands massacres de Saint-Clémentin et des Aubiers. On sait que 79 personnes furent massacrées dans la plaine de « Milayron » et non « Mille-Hérons » comme on le raconte souvent, près du Bois-Roux. Les victimes durent creuser elles-mêmes la fosse commune. Si on suit la logique de la date du 21 janvier 1794, la colonne de Grignon arrive par la route d’Argenton-Château, matérialisée ici en rose.
Le Bois-Roux sur l’IGN de Géoportail :
Et sur le cadastre de 1813 des AD79, 3 P 240/2. On distingue le tracé de la grande route actuelle, qui est alors en projet :
On sait, par le témoignage d’Auguste Chauvin, membre du comité révolutionnaire de Bressuire, qu’un certain nombre de « bons citoyens » s’étaient constitués en garde nationale en vertu d’un ordre du district. Ces citoyens sont massacrés, tout comme la municipalité qui était venue en écharpe, à la rencontre de Grignon. Il est bien possible que l’on ait là tout ou partie de nos victimes. On aura peut-être groupé ces hommes dans le but de les emmener à Bressuire, avant de les massacrer.
La route venant d’Argenton-Château par laquelle Grignon est arrivé :
Même si aujourd’hui les choses ont heureusement évolué, la mémoire est toujours restée un peu en panne dans les Deux-Sèvres. Des volontés politiques en voulaient ainsi, que ce soit de la part du chef-lieu de département, farouchement gaucho-bourgeois, tout autant que de l’évêché de Poitiers, qui ne voulait pas entendre parler de Guerres de Vendée sur le territoire de son diocèse. Aujourd’hui, qui saurait dire où se situe la fosse où reposent les 79 victimes de Saint-Aubin-du-Plain ?
Peut-être ici…
Ou ici ?
Ou encore là, sous ce curieux affaissement de sol dans un coin de champ :
Et vous, quel est votre avis ?
RL
Mars 2019
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