•                                            

    Claude-Charles-Sébastien Durand de la Tudairière est tué dans un 

    engagement de cavalerie près de Champ-Saint-Père.

     

                            

     

    Le Champ-Saint-Père, mort de Charles Durand....Le mardi 25 août 1795 « Pour inquiéter une colonne Républicaine, un parti de Vendéens de l'armée de Charette se manifeste vers Luçon, mais il est repoussé par la garnison de cette ville. »

    Il est possible qu'au cours de cette action, des combats d'avant-gardes de cavalerie se soient déroulés au Champ-Saint-Père à environ 17km de Luçon.

    Charles Durand fait parti de la Division de Jean-René Savin* dit « le Pelé » originaire de La Garnache et commandant de la Division de Palluau sous les ordres de Monsieur de Charette. Avant la Révolution, il est capitaine et est né le 25 octobre 1765 à Saint-Etienne-du-Bois. Il est capturé en juin 1796 près des Lucs-sur-Boulogne et fusillé à Montaigu par un peloton de cinq soldats.

     

    Au moment de la Révolution, la famille Durand de la Tudairière est ainsi composée :

    Augustin Durand de la Tudairière est né le 15 février 1728 à Apremont. Il épouse le 25 août 1770 à Apremont, Catherine-Léonore Guérin de la Métairie Neuve, née le 1er octobre 1739 au Pellerin. De cette union sont issus:

     

    1° Augustin-Charles-Elisabeth Durand, né vers 1771 et † en 1785.

    2° Claude-Charles-Sébastien Durand, né le 13 décembre 1775 à Apremont. 

    3° Louise-Charlotte Durand, née le 3 octobre 1776 à Apremont.

    4° Marie-Jeanne Durand, née le 27 décembre 1777 à Apremont.

    5° Catherine-Augustine Durand, née le 19 janvier 1780 à Apremont.

     

    Le 6 Germinal de l'an 5 (26 mars 1797) à Montaigu, Jean Girard fait établir un acte de notoriété constatant la mort de Charles Durand, « âgé de vingt ans ou environ », originaire d'Apremont.

     

    « Acte de notoriété qui constate la mort de Charles Durand par Jean Girard et autres du 6 Germinal an 5. 

      Par devant nous notaires publics à Montaigu département de la Vendée soussignés ont comparus en personnes les Citoyens Jean Girard marchand, demeurant actuellement à la Roche-Henry commune de Lande Vieille, Etienne Merlet meunier, demeurant au Chateigner commune d'Apremont, Louis Gerny, marchand, demeurant au bourg la commune de Saint Christophe du Ligneron, les trois du département de la Vendée et ayant l'âge requis par la loi ; Lesquels pour rendre hommage à la vérité ont déclarés et affirmés que sur la fin du mois d'aoust ou au commencement du mois de septembre mil sept cent quatre vingt quinze (vieux stile) étant dans la plaine du Champ Saint Père une commune du département de la Vendée (étant, mot rayé) dans la division de Savin* chef de l'armée des Insurgés, ils rencontrèrent un nombre de cavaliers Républicains, qui leurs donnèrent la déroute après un combat d'environ trois quarts d'heure ; que Charles Durand qui étoit de la compagnie d'eux comparants, âgé de vingt ans ou environ (fils de, mots rayés) et qui étoit à cheval fut pris par les Républicains, son cheval s'étant abattu sous lui (que cependant, mots rayés) que les dits comparants voyant qu'ils n'étoient pas en force pour soutenir le combat se sauvèrent comme ils purent et que depuis ce tems là ils n'ont (pas entendu parler, mots rayés) eû aucune nouvelles du dit Charles Durand, ce qui leur a fait croire qu'il est mort de la main des Républicains lorsqu'il a été pris étant, comme ils viennent de le dire dans la plaine de Champs Saint Père ; Ajoutent les dits comparants que le dit Charles Durand était natif de la commune d'Apremont. De tout quoy ils ont requis le présent acte de notoriété pour valloir et servir aux (illisible) héritiers (?) du dit Charles Durand, ce que nous leur avons octroyé ce que de raison dont l'acte jugé et condamné – Fait et passé au bourg de Saint Jacques de Montaigu étude de Thibaud, l'un de nous soussignés, ce jourd'hui six Germinal an cinq de la République française une et indivisible, lecture faite les comparants y ont persisté et déclaré ne sçavoir signer de ce enquis et interpellés fort le dit Girard qui s'est avec nous soussignés – huit mots rayés nuls. 

    signé : Girard - Thibaud notaire - Bremé notaire. » 

     

    Le Champ-Saint-Père, mort de Charles Durand....

    Le Champ-Saint-Père, mort de Charles Durand....

    Le Champ-Saint-Père, mort de Charles Durand....

     

    Sources  

     

    . Archives Départementales de la Vendée tous droits réservés. Minutes notariales de Montaigu - Etude E -An IV – an VIII - vue 383/538 de Maître Thibaud du 6 Germinal de l'an V. 

    . Registres d'Etat-Civil de d'Apremont baptême 1775 vue n°89/158. 

    . Itinéraires de la Vendée Militaire - Journal de la Guerre des Géants 1793-1801 – par P. Doré Graslin -Editions Garnier 1979, page 177, mardi 25 août 1795. 

    . Photos: de l'auteur et   :Manoir de la Tuderrière - le logis de la Tuderrière vu à travers le porche de Boris Racaud. - Patrimoine de France - la guerre de Vendée. Archives-Humentary.  Dessin -Vendée-Follet, charge de cavalerie. 

     

                                                         

     

    X. Paquereau pour Chemins Secrets 


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  •                                            

    Monsieur de Charette a-t-il fait fusiller à Legé, 

    des notables « Bleus »de L'Herbergement ? 

                            

     

    Charette et la municipalité de l'Herbergement....En octobre 1793, le chevalier de Charette est occupé par la conquête de Noirmoutier. S'il a fait fusiller au cours de ce mois, des membres de la municipalité de L'Herbergement, c'est dans un laps de temps très court : entre le trois et le neuf octobre ou entre le 23 et le 31 octobre 1793.

    D'autre part, si c'est ce général qui a pris cette décision, c'est que ces gens étaient responsables de « vilaines choses » envers les Royalistes et devenaient nuisibles dans le secteur. Ces « Bleus » de L'Herbergement étaient en relation avec la garnison républicaine de Montaigu, puisque l'acte de notoriété fait mention de Benjamin Dubois, marchand, René Touzeau, agriculteur et de Pierre Jaunet, marchand, de Montaigu.

    Que se passe t-il en ce mois d'octobre 1793 sur le territoire du général de Charette ?

    « Dès le 28 septembre 1793 au matin, il se trouve à la tête de 2.000 hommes et on se met en route l'après-midi du même jour, pour parvenir le lendemain à une lieue du Gois, qui est le chemin de passage vers l'île de Noirmoutier à marée basse... Un coup de canon des Républicains et les Vendéens se débandent. Impossible de résister à leur puissant mouvement de retraite : Charette et ses officiers sont emportés comme des fétus. 

    Retraite vers Legé (où il arrive le 3 octobre). Charette ne sait pas renoncer. Il averti ses lieutenants de sa volonté : la prise de Noirmoutiers n'est que différée. 

    Une pluie fine tombe continuellement. L'armée de Charette, dont les effectifs ont triplé « vit péniblement au milieu des étables en ruines et des champs incultes ». Afin d'empêcher les désertions, le Chevalier annonce qu'une nouvelle attaque de l'île est imminente. Les Bas-Poitevins acceptent d'attendre. 

    Le 9 octobre il part de Legé à la conquête de Noirmoutier. » 

     

    Les 11 et 12 octobre c'est la prise de Noirmoutier.

     

    « Le 15 octobre 1793, le chevalier repasse le Gois avec 1.500 hommes. Le 16 il est à Machecoul, qui est vide de soldats mais rempli de réfugiés ecclésiastiques.Vers le 20 il apprend le désastre de Cholet. » 

     

    « Le 23 octobre, Charette a cantonné sa troupe – actuellement réduite – dans le bourg de Touvois. Joly, Savin et Guerry du Cloudy se battent de leur côté, sans qu'il prenne part à leurs engagements ; Le chevalier veille sur Machecoul et Legé, en attendant l'occasion de fondre sur les Bleus. » 

     

    Il reste à Touvois jusqu'au début du mois de novembre. Le 8 novembre, le général républicain Dutruy s'empare de Legé.

     

    Et le 20 Vendémiaire de l'an 6 (Mercredi 11 octobre 1797), des « Bleus » nous informent que Charette aurait fait fusiller cinq des leurs à Legé.

    C'est un acte de notoriété déposé par des républicains, je serais tenté d'émettre  beaucoup de réserves à son sujet, nous savons tous que le bobard est une spécialité républicaine ; ça fait quand même deux siècles que l'on nous ment et qu'on nous « mène en bateau ». Prenons donc avec beaucoup de prudence les faits qui nous sont contés.

     

    « Registre d'acte de notoriété publique constatant le décès de Pierre Dubois - le 20 Vendémiaire an 6. 

    Par devant les Notaires publics du département de la Vendée, soussignés, a comparu en sa personne le citoyen Benjamin Dubois, marchand, demeurant à Montaigu, lequel nous a déclaré en présence des citoyens ; 

    . Jean Chapleau, boucher. 

    . Mathurin Chapleau, agriculteur. 

    . Donnatien Barritaud, marchand, demeurant les trois au bourg de L'Herbergement entiers ; René Touzeau, agriculteur et Pierre Jaunet, marchand demeurant à Montaigu ; qu'au mois d'octobre mil sept cent quatre vingt treize (vieux stile) Pierre Dubois son père, maréchal demeurant au dit bourg de L'Herbergement, âgé de cinquante trois ans, fut pris par les Rebelles de la Vendée avec Joseph Baril, Nicolas Séjourné, Pierre Biset et Jean Bouteau ; conduits à Legé et fusillés par ordre de Charette chef des Rebelles.

    Ce que les dits Chapleau, Barritaud, Touzeau et Jaunet nous ont déclaré avoir pleine, parfaite et entière connaissance des faits ci-dessus expliqués et ont affirmé leur déclaration sincère et véritable. 

    De tout ce que dessus, nous dits notaires en avons rapporté le présent acte de notoriété publique que nous avons délivré au dit Benjamin Dubois pour lui servir et valoir ce que de raison ; au rapport de moi Gombault, l'un de nous, fait et passé à Montaigu. Ont les dits Dubois et témoins ce sont transportés ce jourd'hui vingt Vendémiaire an sixième de la République française une et indivisible ; Lecture à eux faite ils y ont persisté, et ce sont avec nous dits notaires soussignés. 

    signé : René Touzeau – B Dubois – M Chapeleau – J Chapeleau – Thibault, notaire – Combault, notaire. » 

     

    Ce que l'on sait sur les fusillés :

     

    . Pierre Dubois est originaire du Poiré, il épouse à L'Herbergement, le 7 novembre 1768, Marie-Anne Guibert. Il est maréchal-ferrant à L'Hergergement.

    . Jean Bouteau a épousé le 7 février 1764 à L'Herbergement, Anne Douillard.

    . Nicolas Séjourné est le fils de François Séjourné et d’ Anne Bousseau, il épouse à l’âge de 36 ans, le 7 octobre 1783, Marie Foucré, 34 ans, servante, fille d'Etienne et de Renée Hermouet. Lorsqu'il se marie, cela fait dix huit mois qu'il est dans la paroisse et il en est le syndic (vue 373/432). C'est peut-être le premier maire de L'Herbergement. Il exerce la profession de boulanger.

    . Pierre Biset n'est pas originaire de la commune.

    . Joseph Baril est maître menuisier.

     

    Sources 

     

    . Archives Départementales de la Vendée tous droits réservés. Minutes notariales de Montaigu - Etude A (An V an VIII) vue 40/193 de Maître Bernard Gombault du 20 Vendémiaire an 6. 

    . Registres d'état civil de l'Herbergement – (vues 134/432-183/432-170/432) 

    . Monsieur de Charette Chevalier du Roi de Michel de Saint-Pierre -La table Ronde - 40 rue du Bac - Paris 7e -1977. Pages 194 à 210.

    . Photo: Charette - portraits des généraux Vendéens. 

     

                                                          

     

    X. Paquereau pour Chemins Secrets 


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    La mort violente de Pierre Coutaud, de la Boissière-de-Montaigu…

     

     

                            

    Mort violent de Pierre Coutaud, de la Boissière-de-Montaigu....Le silence, toujours le silence sur les causes des décès, mais tout fini par se savoir.

    Le 31 mai 1813 se marient à la Boissière-de-Montaigu, Pierre Coutaud, fils de Pierre Coutaud décédé le 24 mai 1794 à la Guyonnière et de Marie Bonnet, et Marie-Rose Gaboriau de la métairie de la Lignée, fille de Jacques Gaboriau et de Marié Baron. Voici un extrait de l'acte de mariage :

    «Pierre Coutaud, domestique âgé de trente ans demeurant à la métayrie de la « Goyère » commune de Saint-Georges-de-Montaigu, né à la Boissière le vingt neuf mars mil sept cent quatre vingt trois, de feu Pierre Coutaud, décédé commune de la Guyonnière, le vingt cinq mai mil sept cent quatre vingt quatorze*, suivant l'acte de notoriété de maître Musset etc.... et de Marie Bonet. Et Marie-Rose Gaboriau, âgée de seize ans demeurant à la « Lignée » commune de la Boissière, fille de Jacques Gaboriau, cultivateur, demeurant à la « Lignée ». »

     

    * Pas un mot sur les circonstances du décès, tout le monde sait et tout le monde se tait.

     

    Pourtant, les samedi 9 et vendredi 15 du mois de Nivôse an VII (29 décembre 1798 et 4 janvier 1799) deux actes de notoriété sont déposés devant Maître Mathurin Lhomme à la Boissière-de-Montaigu...

     

    « Attestation de la mort de Pierre Coutaud par Jean Nairière du 9 nivôse an sept. 

    Par devant nous les notaires publics de département de la Vendée soussignés fut présent et personnellement établi en droit et duement soumis Jean Nairière, bordier, demeurant au village de « Ronde Augereau » commune de la Guionière, lequel à ce jour volontairement dit et déclaré et atesté en nos présences avoir vu et reconnu la personne de Pierre Coutaud, vivant, bordier à la « Chunelière », mari de Renée Jeanne Bonet, lequel dit Pierre Coutaud étoit pour lors décédé près le bourg de la dite Guiyonnière, paraissoit avoir péri par une mort violente, ayant reçu plusieurs blessures, et cela il y a environ quatre ans. 

    C'est ce que le dit Nairière a déclaré être cinsaire (sic) et véritable. Dont de son consentement volonté et requête nous, dis notaires l'avons jugés et condamnés et fait et passé au dit lieu de la Ronde Augereau demeure du dit Nairière commune de la Guionnière canton de Montaigu, le neuf nivose an sept de la République Française de ce interpellés. 

     

    Signé : Thibaud – notaire et Lhomme – Notaire. » 

     

    Extrait de la déclaration de François Girardeau du 15 nivôse an VII :

     

    « François Girardeau, bordier, demeurant le « Bordage Caillé » commune de la Guyonnière, déclare :

    Avoir vu et reconnu la personne de Pierre Coutaud, vivant, bordier à la « Chunelière » dans la commune de la Boissière, mari de Renée, Jeanne Bonet ; lequel dit Pierre Coutaud étoit pour lors mort près le bourg et commune de la Guyonnière il y a environ quatre ans et paraissoit avoir été tué d'une mort violente ayant reçu plusieurs blessures. »

     

    Pierre Coutaud a donc été tué par les républicains à six kilomètres de la « Chunelière ». 

     

     

    Sources 

     

    . Archives Départementales de la Vendée tous droits réservés. Minutes notariales vues n°41,42,43,44/657 3E27 la Boissière de Montaigu - (1779-1809) Etude Mathurin Lhomme. 

    . Registres Civils de la Boissière-de-Montaigu mariages 1810-1819 – année 1813 vue n°142/348 -AD2E025/5. 

    . Cadastre de la Boissière-de-Montaigu – la Chunelière 3P025/13 Section G des Rondes.La Guyonnière, le bourg. 

    . Photo: Le blog de l'Action Royaliste Rennaise. 

     

                                                         

     

    X. Paquereau pour Chemins Secrets 


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    Mais où est mort Monsieur Charles-Eusèbe-Gabriel de Girard, 

    blessé à la seconde affaire du Moulin-aux-Chèvres ? 

                            

     

     

    Le dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou-Tome IV par Beauchet-Filleau nous informe que Charles-Eusèbe-Gabriel de Girard est mort à Fougères en 1793, ce qui est inexact.

    En effet, un acte de notoriété a été établi aux Herbiers, par sa sœur, le 21 Fructidor de l'an IV (7 septembre 1796), chez Maître Graffard. Cinq anciens combattants, rescapés de « la virée de Galerne », affirment l'avoir enterré à La Flèche au mois de novembre 1793.

    Charles-Eusèbe-Gabriel de Girard, chevalier, seigneur de Beaurepaire, la Grande Brosse, Louaudière... est né le 13 décembre 1749 à Beaurepaire. Il est le fils de Jacques-Eusèbe de Girard et d’ Anne-Honorée de la Boucherie. Il a épousé le 24 novembre 1776 Marie-Catherine-Céleste Béchet de Biarge, fille de Jean-François-Alexandre Béchet de Biarge et de Marie-Anne Portail.

    Il est un des chefs de la Vendée qui se soulèvent contre la République et forme une Division qui combat avec l'Armée du centre ou avec Monsieur de Lescure. Il se distingue dans plusieurs combats et est grièvement blessé de plusieurs coups de sabre à la seconde affaire du Moulin aux Chèvres (le 9 octobre 1793) et meurt à Fougères des suites de ses blessures...

    Une tradition nous informe que Girard de Beaurepaire a caché à Beaurepaire, au moment des troubles civils, dans un souterrain qui relie l'église au château, un beau Christ en or massif depuis longtemps dans sa famille (encore un souterrain et une histoire de trésor... qui va intéresser Richard)...

     

    Et voici l'acte de notoriété :

     

    «Acte de notoriété sur la mort de Mr Girard Beaurepaire requise par  Madame de la Richerie sa sœur, du 21 Fructidor an quatre.» (7 septembre 1796). 

    Aujourd'hui vingt un fructidor – l'an quatre de la République Française une et indivisible avant midi ; 

    Par devant nous notaires publics résidant aux Herbiers canton du dit lieu département de la Vendée, soussignés ; fut présent la citoyenne Catherine-Honorée Girard épouse séparée de corps du Citoyen Claude-Charles Conrart demeurant à la maison de la Chateigneraye commune de la Gaubretière, canton de Tiffauges, département de la Vendée. 

    Laquelle nous a dit qu'elle est propriétaire par indivisi de la maison ditte de la Chateigneraye et de trois petites métairies y joignant situées ditte commune de la Gaubretière, avec la citoyenne Céleste Girard, sa mère, comme représentant de feu Charles-Eusèbe Girard son père, estant eux eschus de la succession de feue Anne-Honorée la Boucherie leur mère et grand-mère ; décédée en mil sept cent quatre vingt treize. 

    Mais où est mort M. Girard de Beaurepaire ?

    Que sous prétexte que le dit feu Eusèbe Girard étoit porté ditz-on sur la liste des Emigrés ; les fermiers etc..... ce qui prive la comparante et sa dite mère de toucher ce qui leur est légitimement dû, non d'autant plus de raison qu'il est constant que le dit feu Girard n'est point sorti du pays ; c'est à dire du territoire de la République depuis, et y compris l'année mil sept cent quatre vingt neuf jusqu'au mois de novembre mil sept cent quatre treize époque à laquelle il est décédé à la Flèche département de Maine et Loire; et pour le prouver d'une manière non équivoque elle a fait comparaître par devant nous. 

    1° Jean Charbonneau, fils âgé de dix neuf ans. 

    2° Pierre Drappeau, sabottier âgé de vingt deux ans. 

    3° Louis Begaud, propriétaire. 

    4° Louis-Nicolas Girardeau, marchand. 

    5° Silvain Boussion, tisserand. 

    6° Louis Jouiteau, tisserand. 

    7° Marie Baudrie, fille majeure. 

    8° Pierre Audureau, voiturier. 

    9° René Audureau aussi voiturier. 

    10° Pierre Rondeau, marchand. 

    11° Jean Pallard, maréchal taillandier. 

    Les tous demeurant commune de Beaurepaire, lesquels nous ont unanimement déclarés qu'il est certain et qu'ils ont une parfaite connaissance que le dit feu Charles-Eusèbe Girard n'a point sorty du territoire de la République depuis et y compris l'année mil sept cent quatre vingt neuf (vieux stille) qu'il a constamment resté dans le pays et environ pour l'avoir toujours vu et parlé une quantité de fois qu'ayant sorty du pays au mois d'octobre mil sept cent quatre vingt treize il passa la Loire et se rendit à la Flèche où il est décédé, peu de tems après c'est à dire au mois de novembre de la ditte année mil sept cent quatre vingt treize ; ce que les dits Jean Charbonneau, Pierre Drappeau, Marie Baudrie, René Audureau et Louis Jouiteau ont particulièrement atesté et affirmé pour l'avoir vu mort, mis eux même dans son cercueil, et que sestoit vrayment le corps dudit Charles-Eusèbe Girard qu'ils connaissoient depuis douze et quinze ans.

    Lesquelles déclarations les dits comparants nous ont affirmé cinsère et véritable de tout quoi la ditte citoyenne Catherine Honorée Girard, nous a requis le présent acte et de les juger, ce que, nous dits notaires, lui avons octroyé. 

    En conséquence l'avons jugé et condamné, fait et passé aux dits Herbiers les dits jour, mois et an que dessus, lecture faitte à tous les comparants, les quels y ont persisté et ce sont avec nous soussignés fort ceux qui ont déclaré ne le savoir quoique de ce enquis – Etude de nous dits notaires, René Monnier marchand approuvé en interligne, le mot nottaire pour valoir sept mots rayés nuls.    

    signé : Girard de la Richerie – Rondeau – Louis Nicolas Girardeau - Begaud – Sylvain Boussion – Jean Pallard – Monié agent – Marie Baudrie. Retailleau - Graffard, notaire public pour Minutte.»

    Mais où est mort M. Girard de Beaurepaire ?

    Sources 

     

    . Archives Départementales de la Vendée tous droits réservés. Minutes notariales les Herbiers-Etude C 1776- an XIII- Graffard an IV an VII – vues n°24 et 25/478. 

    . Cadastre de la Gaubretière – La Châtaigneraye - 3 P 097/5, tableau d'assemblage section D de la Chataigneraye. 

    . Dictionnaire Historique et Généalogique des familles du Poitou Tome IV par  

      Beauchet-Filleau. 

    . Photo: Château des Carmes La flèche – Wikipédia. 

     

                                                        

     

    X. Paquereau pour Chemins Secrets 


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    La Bruffière (Vendée) inventaire après le décès 

    de François Grimaud, en mai 1809…

      

                            

    Afin de nous faire une idée sur la vie de nos ancêtres en cette fin du XVIIIème siécle et au début du XIXème, pénétrons dans une modeste métairie de Vendée en cette année 1811 avec Maître François-Marie Musset et son confrère, notaires Impériaux résidant à Saint-Georges-de-Montaigu.

      Grâce à eux, nous avons une image fidèle de l'intérieur d'un laboureur Vendéen sous l'Empire et de son avoir, pas grand chose, après le passage des armées républicaines…

    Voici donc très exactement ce que possède François Grimaud et son épouse Marie Morillon dans cette métairie de la « Grande Poutière » à la Bruffière: en mentionnant chaque objet, le notaire « l'a prisé », c'est à dire l'a évalué.

    La Bruffière, inventaire suite au décès de François Grimaud....

     

    «Le 8 mai 1811 – trouvés étant dans les lieux ci-après désignés composant la maison appartenances et dépendances qu'occupait le dit Grimaud, défunt sise à la Poutière, dans laquelle le dit Grimaud est décédé le quatre mai mil huit cent neuf, et où se fait le présent inventaire. » 

     

    Les ustensiles. 

     

    « 1°Dans une pièce au rez de chaussée ayant sa porte d'entrée au Nord, éclairée par deux petites croisées, l'une au midi et l'autre au Nord, s'est trouvé une marmite estimée six francs... 6 frs.

    2°Une marmite estimée un franc...1frs 

    3°Un chaudron de fer estimé six francs... 6frs. 

    4°Un chaudron de fer estimé un francs... 1frs. 

    5°Un grand trois pieds estimé trois francs...3frs. 

    6°Un petit trois pieds estimé un franc...1fr 

    7°Une pelle et une petite fourche à feu estimées deux francs...2frs. 

    8°Un gril estimé trois francs...3frs. 

    9°Une poëlle à frire estimée deux francs...2frs. 

    10°Deux poëllons estimés deux francs. 

    11°Un friquet et une cuillère de cuivre estimés un franc...1fr. 

    12°Un chandelier de cuivre estimé un franc...1fr. 

    13°Un grand chaudron de cuivre estimé vingt francs...20frs. 

    14°Une poëlle à lessive estimée quarante cinq francs...42frs. 

    15°Six assiettes d'étain estimées six francs...6frs. 

    16°Quatorze cuillères d'étain estimées deux francs quatre vingt cinq centimes...2,85frs.

    17°Un tas de ferraille estimé trois francs...3frs. 

    18°Plusieurs morceaux de fer estimés cinq francs...5frs. 

    19°Deux pierres à aiguiser estimées à trois francs...3frs. 

    20°Une bouteille de grès estimée à un franc vingt cinq centimes...1,25fr. 

    21°Un mauvais moulin à beurre et une gède* (jatte de bois employée au transport du sel) estimés à trois francs cinquante centimes...3,50frs.

    22°Une pique à lin estimée deux francs...2frs. 

    23°Un travouil* (dévidoir à fil) estimé un franc...1fr.

    24°Un mauvais moulin à poivre estimé un franc...1fr. 

    25°Une brayoche* (moule à brioche) en fer étamée estimée cinq francs...5frs.

    26°Une paire d'écarts et un entonnoir à fer blanc estimés le tout deux francs...2frs.

    27°Une mauvaise grèle estimée cinquante centimes...50 cent. 

    28°Une pelle de bois estimée un franc vingt cinq centimes...1,25fr. 

    29°Un pesseau estimé à un franc...1fr. 

    30°Une selle et une bride estimées vingt quatre francs...24frs. 

    31°Un crochet de fer estimé un franc vingt centimes...1,20fr. 

    32°La valeur du tiers d'un essieu estimé seize francs...16frs. 

    33°Un tas d'instruments aratoires estimé quarante cinq francs...45frs. 

    34°Une pelle, une bêche et une serpe estimées sept francs...7frs. 

    35°Une crémaillère estimée trois francs...3frs. 

    36°Des balances estimées cinquante centimes...50cent. 

    37°Neuf bouteilles estimées deux francs soixante dix centimes...2,70frs. 

    38°Cinq terrines estimées soixante quinze centimes...75cent. 

    39°Neuf pots estimés un franc trente cinq centimes...1,35cent. 

    40°Deux cruches estimées  cinquante centimes...50cent. 

    41°Ce qu'il y a de plats et d'assiettes de grosse terre estimés deux francs vingt centimes... 2,20cent.

    42°Deux plats et quatre assiettes de fayance (sic) estimés un franc quatre vingt 

    centimes...1,80fr. 

      Dans cet inventaire, le notaire fait surtout attention à :

    43°Un goblet (sic) et une tasse d'argent sur laquelle est écrit F.Grimaud, 

    estimés à trente six francs...36frs. 

    44°Un rouet estimé à six francs...6frs. 

     

    Les meubles et le linge. 

     

    Quant au linge de maison, nos vieilles armoires de Vendée, qui en gardent des piles énormes, rappellant l'intense fabrication qui s'en faisait à l'époque, ne semble pas être très présent chez François Grimaud... La serge est absente, cette demi-laine mélangée de fil, était pourtant d'un usage courant au XVIIIéme dans toutes les classes de la société, on s'en servait dans les costumes.

     

    45°Une armoire clissée estimée vingt quatre francs...24frs. 

    46°Une petite armoire en bois de cerisier estimée quarante uit francs...48frs. 

    47°Une petite armoire en bois de chêne estimée trente six francs...36frs. 

    48°Une table en bois de chêne estimée douze francs...12frs. 

    49°Un pétrin et un tamis estimés treize francs...13frs. 

    50°Un mauvais coffre estimé treize francs cinquante centimes...13,50frs. 

    La Bruffière, inventaire suite au décès de François Grimaud....

    51°Une mauvaise barrique estimée deux francs...2frs. 

    52°Un charnier et ce qu'il y a de lard estimé neuf francs quarante centimes...9,40 frs.

    53°Deux mesures en bois estimées deux fancs...2frs. 

    54°La valeur de la moitié d'une ponne à lessive estimée dix huit francs...18frs. 

    55°Un mauvais miroir estimé un franc...1fr. 

    56°Une pelle à mil estimée quatre francs...4frs. 

    57°Six palissons estimés trois francs...3frs. 

    58°Sept mauvais draps estimés vingt trois francs...23frs. 

    59°Trois mauvaises nappes estimées cinq francs cinquante centimes...550frs. 

    60°Quatre mauvaises serviettes estimées quatre francs...4frs. 

    61°Quatre mauvais torchons estimés deux francs...2frs. 

    62°Cinq sous et un bi-sou estimés dix francs...10frs. 

    63°Un lit composé de son bois, deux coëttes (sic), deux draps, une couverture et des rideaux bruns estimés cent trente francs...130frs. 

    64°Un lit composé de deux coëttes, deux traversins, deux draps et une couverture estimés à soixante et un francs...61frs. 

    65°Un lit composé d'une coëtte, un traversin, deux mauvais draps estimés trente six francs...36frs. 

    66°Un lit composé d'une coëtte, un traversin, deux mauvais draps estimés trente six francs...36frs. 

    67°Un tas de ferraille estimé cinq francs...5frs. 

    68°Deux mauvaises chaises estimées un franc...1fr. 

    69°Trois crocs estimés neuf francs...9frs. 

    70° Deux traines estimées trois francs...3frs. 

    71°Un grand pas estimé dix francs...10frs. 

    72°Deux ruelles estimées trois francs...3frs. 

     

    Les animaux et matériel agricole. 

     

    73°Une charrette et ses garnitures estimée cinquante cinq francs...55frs. 

    74°Une charrette et ses garnitures estimée cent dix francs...110frs. 

    75°Deux bœufs gras estimés cinq cent trente francs...530frs. 

    76°Deux bœufs sous poil rouge âgés de trois ans estimés 250frs. 

    77°Deux vaches sous poil rouge d'un âge inconnu estimées cent soixante cinq francs...165frs. 

    78°Deux veaux sous poil noir non âgés d'un an estimés quatre vingt dix sept francs... 197frs. 

    79°Deux veaux sous poil rouge de deux ans estimés à cent soixante quinze francs...175frs. 

    80°Une charrue et ses garnitures estimée quinze francs...15frs. 

    81°Six planches de chêne estimées six francs...6frs. 

    82°Sept paniers estimés deux francs...2frs. 

    83°Ce qu'il y a de haricots estimé un franc cinquante centimes...1,50fr. 

    84° Une mauvaise roue estimée trois francs...3frs. 

    85° Un joug et deux mauvaises paires de courroies estimés sept francs cinquante centimes...7,70frs. 

    86°Un scie de travers estimée huit francs...8frs. 

    87°Un pic à pierre estimé un franc...1fr. 

    Pour un total de 2184,75frs. 

     

    François Grimaud, est né le 11 avril 1753 à la Grande Poutière, il est le fils de Jean Grimaud et de Magdeleine Minaud. Il décéde le trois mai 1809, à l'âge de 52 ans, à la métairie de la Grande Poutière, il avait épousé Marie Morillon.

    Le notaire, Maître François-Marie Musset est originaire de Vieillevigne en Loire-Inférieure, il est le fils de Jacques-René Musset, Juge de Paix et de Dame Marie-Agnés Bossis. Il se marie à Montaigu à l'âge de trente et un ans avec Marie-Julie Thierriot, âgée de dix sept ans, fille de Jacques-Pierre-Aimé Thierriot, docteur en médecine et de Dame marie-Rose Martineau. Sont présents au mariage :

    Jacques-Michel-René Musset, Diacre, frère de l'époux demeurant la Bezière à Vieillevigne.

    Pierre Buor, curé de Saint-Jean de Montaigu.

    Pierre-Charles Gouraud de la Proutière, Juge de Paix du canton de Saint-Fulgent, parent des deux époux.

     

    La Bruffière, inventaire suite au décès de François Grimaud....

     

    Sources 

     

    . Archives Départementales de la Vendée tous droits réservés. Registres d'état-civil de la Bruffière - décès, année 1809, vue n° 188/495. Baptêmes année 1753, vue 127/250. Registres d'état-civil de Montaigu,  année 1813, vue n° 296/417 - mariages. 

    .Minutes notariales de Saint-Georges-de-Montaigu - Etude de François-Marie Musset (1810-1813) vues n°207 et suivantes/342.  

    .Cadastre Napoléonien de la Bruffière – section G, 3 P 039/17 de l'Etonnelière 2ème feuille (parcelles 432-642) 1819.

    .Photo : de l'auteur (Coffre de la mariée XVIIIéme – Loire-Atlantique). 

                                                     

     

    X. Paquereau pour Chemins Secrets 


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