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    Palluau-sur-Indre, 1796 (5ème partie)…

     

     

    Archives militaires de Vincennes : SHD B 5/36-73.

     

    « Liberté Egalité

    St Aignan le 1er Germinal an 4ème de la république française.

    Le commissaire du pouvoir exécutif près l’administration municipale du canton de St Aignan au ministre de la guerre.

    Les troupes républicaines viennent d’obtenir les succès les plus signalés sur les brigands de Palluau. Cette commune où ils avaient établi leur quartier général est au pouvoir des républicains qui y sont entrés sans coup férir. Les rebelles ont perdu beaucoup d’hommes dans plusieurs batailles. On leur a fait des prisonniers. Notre perte s’est réduite à quelques hommes tués ou blessés.

    Il parait que la rebellion est dissipée. Les brigands fuyent dans les bois par pelotons de trois à quatre hommes. Le général Desenfans est à leur poursuite. Il a pour but principal d’arrêter les chefs et sous chefs pour les remettre à la vengeance nationale. Il prend à cet égard toutes les mesures convenables.

    Il fait désarmer les communes qui ont pris part à la révolte. Il leur impose des contributions en numéraire et en grains.

    Beaucoup d’hommes trompés par des prêtres fanatiques et des cidevant, contrerévolutionnaire, rentrent au sein de la République en déplorant leurs erreurs et les maux qu’elles ont entrainés.

    On fait les plus grandes informations pour découvrir le complot et contrer ses ramifications.

    Les déserteurs se rendent.

    Le général Desenfans a fait une proclamation qui a produit un bon effet.

    Il parait que la rébellion ne devait éclater que le 1er avril (vieux style) et que le général des brigands a été blamé par les chefs et sous chefs et par d’autres messieurs pour avoir commencé des attaques avant ce tems.

    Je présume bien que les troupes républicaines n’évacueront pas les contrées révoltées et les pays environnans que lorsqu’il n’y aura plus de traces de le rebellion, lorsqu’on aura plus à craindre des vols, des pillages, des assassinats. Lorsqu’enfin la tranquillité publique n’aura plus de dangers à courir. J’ai écrit à cet égard au général Desenfans qui a maintenant. Son quartier général à Palluau et je lui expose tous les motifs et je lui expose tous les motifs qui doivent le déterminer à cette mesure de prudence, de sureté, mesure que devient indispensable dans les circonstances et sans la quelle les malheurs pourraient renaître.

    Salut et fraternité

    Péan »

     

    Pour finir cette série, quelques photos de Palluau-sur-Indre offertes par « Marie la bordeuse » de la troupe des Cœurs de Chouans :

    Palluau-sur-Indre, 1796 (5ème partie)....

    Palluau-sur-Indre, 1796 (5ème partie)....

    Palluau-sur-Indre, 1796 (5ème partie).... 

    Palluau-sur-Indre, 1796 (5ème partie)....

    Palluau-sur-Indre, 1796 (5ème partie)....

    Palluau-sur-Indre, 1796 (5ème partie)....

    Palluau-sur-Indre, 1796 (5ème partie)....

      

    Vues sur la « Montée Rouge », ainsi nommée à cause de l’oxyde de fer contenu dans le sol. C’est là qu’un peloton de cavalerie et des fantassins républicains barreront la route des apprentis chouans dont le sang « rougira » davantage l’endroit.

     

    Palluau-sur-Indre, 1796 (5ème partie)....

    Palluau-sur-Indre, 1796 (5ème partie)....

    Palluau-sur-Indre, 1796 (5ème partie)....

     

     


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    Palluau-sur-Indre, 1796 (4ème partie)…

     

     

    Archives militaires de Vincennes : SHD B 5/36-64.

     

    « Tours, le vingt neuf ventose l’an 4e de la République française, une & indivisible.

    Les Membres des l’Administration

    Départementale d’Indre & Loire

     

    Aux citoyens composant le Directoire exécutif.

     

    Citoyens Directeurs.

     

    Hier soir le général Hoche est venu dans nos murs ; il arrivoit de Chatillon département de l’Indre. Ce général à calmé nos inquiétudes, en nous apprenant que les insurgés de L’Indre ont été battus et dissipés aux environs de Buzancois, soixante ont été tués, à peu près le même nombre de prisonniers et d’autres se sont noyés en fuyant. Il estime que ce rassemblement étoit au plus de cinq cents hommes.

    Nous vous transmettons avec empressement, citoyens directeurs, cette heureuse nouvelle dont il est vraisemblable que des détails plus particuliers vous parviendront de la part de l’administration de l’indre. Nous ajoutons qu’un seul deffenseur de la patrie à été blessé à la joue.

    Salut et fraternité

    Soreau

    Joly »

     

    ***

     

    « Liberté Egalité

    St Aignan le 29 ventose, l’an 4e.

    Le commissaire du pouvoir éxécutif près l’administration municipale du canton (1) au ministre de la guerre. Salut et fraternité.

    Citoyen ministre

     

    Exposer à la France entière les crimes, les forfaits du royalisme et du fanatisme conjurés contre la liberté et l’égalité, est un devoir pour tout fonctionnaire public républicain. De le remplir en donnant aux journalistes patriotes le récit officiel des horreurs commises par des brigands réunis en corps d’armées et sur lesquels je n’ai cessé depuis plus de deux mois d’appuyer toute l’attention du gouvernement. Je vous envoye copie de ma lettre aux journalistes. Elle excitera tout votre zèle.

    Demandez des forces dans un danger imminent après les avoir réclamées quand la rebellion n’avait pas encore fait aucun progrès. Présenter tous les rensignemens qu’on peut requérir sur le nombre des brigands, leurs projets, leurs marches, indiquer ceux qui les dirigent et les conduisent à tous lescrimes moraux et politiques.

    Dire que lorsque l’esprit public est anéanti, lorsque les royalistes, les contre révolutionnaires ont perverti la morale du peuple et ont dirigés son vœu vers la tirannie d’un seul, après avoir jetté ce peuple dans un gouffre de maux, on ne doit pas croire que les gardes nationales d’ailleurs dénuées d’armes offrent des grandes ressources pour s’opposer aux brigands.

    Demander des forces imposantes en infanterie et cavalerie, les demander non pour leur morcellement non pour la défensive, mais pour leur réunion sur plusieurs points principaux, mais pour l’offensive mais pour attaquer soudain ces cohortes de contrerévolutionnaires et d’assassons.

    Voilà encore des devoirs sacrés pour les hommes dévoués à leur pays. Je les remplis. Je vous adresse copie de ma lettre d’hier au ministre de la police générale et j’ajoute ici que si le gouvernement ne fait dans le moindre délai attaquer les rebelles, le département de l’Indre sera une véritable vendée. Tous les malheurs de l’Ouest s’i renouvelleront ; ce sera une playe peut être incurable, surtout dans les circonstances actueles.

    Que le gouvernement ne cesse donc d’avoir les yeux ouverts sur ces contrées ; qu’il porte à la rebellion des coups mortels ; qu’il ne perde pas de vue que c’est un pays absolument couvert ; que la guerre doit être offensive et que les forces doivent être réunies. Tel est le vœu de tous les républicains. C’est celui de la politique, c’est celui de la patrie.

    Péan »

     

    Palluau-sur-Indre, 1796 (4ème partie)....

     

    ***

     

    « Bureau d’éxécution

    Liberté Egalité

     

    Le 27 ventose l’an 4ème de la république

    Copie de la lettre écrite par le commissaire du directoire

    Exécutif près l’administration municipale du canton de St Aignan a plusieurs journalistes

     

    Salut et fraternité

     

    Citoyen

     

    Que ceux qui refusent de croire au sistème général de chouannerie veuillent bien lire l’article suivant que je t’engage à insérer dans ton journal : ils seront désabusés ou leur impudence sera confondue.

    Depuis longtemps des bruits sourds se répendaient ici que dans le département de l’Indre, canton de Palluau, environné de quatre autres canons que tous avaient rejetté à la presqu’unanimité la constitution, on tentait de ressusciter la Vendée, d’organiser une insurrection contre révolutionnaire, la guerre civile, d’imiter le grand courage des chouans qui volent, pillent, incendient, égorgent les républicains souvent sans défense.

    Aujourd’huy ces exécrables projets se réalisent complettement. Un prêtre réfractaire nommé Floret, ci devant missionnaire à tellement fanatisé les habitans des contrées (de) Palluau, des émigrés, des parents d’émigrés, des ci-devant nobles, des contrerévolutionnaires ont si bien secondé ce prêtre scélérat que ces habitans sont en pleine révolte contre l’autorité nationale. Déjà, ils ont fait plusieurs courses vagabondes.

    Voici la liste des crimes, des forfaits commis par les uns et les autres.

    Le 20 courant ces brigands se portent sur la commune de Clon près Chatillon sur Indre. Ils se présentent au domicile du citoyen Franquelin, avec le dessein de l’assassiner. Il est absent. Ils déclarent à sa femme qu’ils veulent promener sa tête dans plusieurs communes, brisent toutes les portes et croisées de sa demeure, volent et pillent tout ce qu’ils y trouvent, s’emparent de ses armes ; ils se rendent coupables de ce même brigandage chér plusieurs citoyens qui comme Franquelin étaient acquéreurs de biens nationaux et d’émigrés.

    Le 22 par l’effet d’une trahison infâme, treize gendarmes ayant mis leur chevaux chér le citoyen Poquel au fourneau se sont trouvés au pouvoir des rebelles. Plusieurs ont été impitoyablement massacrés et quelques uns faits prisonniers.

    Dans la soirée du même jour 22, le chef des brigands à assassiné lui-même de la manière la plus barbare le fils du citoyen Pournain, jeune homme de 15 à 16 ans par ce qu’il n’a pas voulu crier Vive le Roi. Il est mort en héros. Son dernier cri a été celui de Vive la République ! Périssent les émigrés, les prêtres réfractaires et les égorgeurs !

    Le père et frère de l’infortuné Pournain qui avaient imité le courageux dévoüment sont aussi tombés sous le fer assassin du chef brigand.

    Le 23 les rebelles se portent au bourg d’Ecueillé, département d’Indre et Loire, ayant a leur tête l’atroce prêtre Floret, des émigrés, des ci-devant nobles. Le prêtre dit la messe sous les halles, prêche les assassins qui l’entourent, ordonne au nom de Dieu, le vol et le pillage chér tous les citoyens indistinctement, et l’égorgement des patriotes. Quelques gendarmes sont tués, plusieurs blessés. Un malheureux garde chasse est égorgé, parce qu’il a refusé de proférer le cri infâme de Vive le Roi. Plusieurs brigands assouvirent sur lui leur rage, en lui crévant les yeux. Nombre de maisons sont pillées et dévastées par cette horde scélérate.

    Le monstre Floret a terminé ces scènes horribles par un Te Deum et en mettant lui-même le poignard sous la gorge des deux femmes pour leur faire crier Vive le Roi et la Religion.

    Toutes les mesures sont prise pour arrêter la marche des rebelles. Des forces imposantes envoyées contre eux depuis quelques jours vont dissiper la révolte et remettre les chefs à la vengeance nationale. Déjà l’un d’eux nommé Demaroles ci-devant noble et père d’émigré est arrêté et conduit dans les prisons de Loches et il va sou peu subir la peine due à son crime.

    Je garantie l’authenticité des faits ci-dessus, d’après les relations officielles qui sont sous mes yeux.

    Pour copie conforme

    Péan

    Commissaire »

     

    Note :

    (1)  Sous le Directoire, la loi du 5 fructidor an III (22 août 1795) ordonne une nouvelle organisation des municipalités. La fonction de maire disparaît au profit de celle d’ « agent municipal » et la municipalité en elle-même est au canton. Il faut être « citoyen actif » pour y avoir droit de vote. C’est-à-dire, être propriétaire ou louer un bien équivalent à 150 jours de travail. Ce qui bien évidemment ne saurait concerner ceux qui travaillent et/ou qui sont dans la misère. Cette municipalité de canton est soumise à l’assemblée départementale, elle-même subordonnée au Directoire lui-même.

     


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    Palluau-sur-Indre, 1796 (3ème partie)…

     

     

    Archives militaires de Vincennes : SHD B 5/36-51.

     

    Lettre de Lazare Hoche au Directoire du 16 mars 1796 :

    Palluau-sur-Indre, 1796 (3ème partie)....

    « Au quartier-général de Tours le 26 ventose 4e année républicaine.

    Le général en chef

    aux citoyens compostant le Directoire exécutif

     

    Citoyens

     

    Ainsi que je vous l’ai annoncé par ma lettre d’hier, vous pouvez être tranquille sur le soulèvement de l’Indre. Une lettre du divisionnaire Canuel écrite ce jour de Loches à l’administration départementale affirme que le rassemblement n’est que de qunize à dix huit cents hommes, dont un tiers seulement est armé de fusils. Les troupes qu’il commande s’élèvent à peu près au même nombre. Il attaque demain. Demain ainsi j’arriverai sur le terrein.

    J’ai cru devoir saisir cette circonstance pour donner grand exemple ; six bataillons me suivent j’espère à leur arrivée désarmer tout le pays et en tirer à titre d’amende, les grains nécessaires à l’approvisionnement de Belle isle en Mer, et Noirmoutier pour les quels on est fort embarassé.

    Quelques personnes croiron pouvoir profiter de cette circonstance pour demander des changemens, des épurations, j’invite le Directoire à ajourner quelque temps sa décision, afin de n’avoir pas à revenir sur elle. Il faut prendre des informations préalables et souvent quiconque crie très haut qui a le plus de reproches à se faire.

    L. Hoche

    Palluau-sur-Indre, 1796 (3ème partie)....

     

    ***

    Lettre de Canuel, même date :

    « Loches ce 26 ventôse an 4e de la République.

    Le général de division Canuel aux administrateur du département d’Indre et Loire.

    Citoyens,

    Je viens de voir l’adjudant général Devaux. Les renseignements qu’il m’a donnés sur le rassemblement des brigands, et ceux que j’ai peu recueillir dans ce pays me font croire que les rebelles sont au nombre de 15. à 1800. hommes et non de huit mille comme on l’avoit écrit à votre administration. Je pars à l’instant avec Devaux et les troupes que j’ai amenées de Tours hyer pour Châtillon d’où je dirigerai mes opérations pour combattre sur le champ ces 15 à 1800. hommes insurgés que se tiennent dans ce moment à Palluau et environs et dont un tiers tout au plus est armé de fusils.

    Je me flatte que cette seule expédition va les disperser entièrement, leurs ôter l’envie de s’attrouper de nouveau, et que le département jouira tout à l’heure de sa première tranquillité. Pour votre commune, citoyens, et pour ses environs, il n’y a pas lieu déjà d’avoir la moindre inquiétude et je vous prie d’inspirer ces sentiments de confiance à vos concitoyens.

    Je vous salue,  singé Canuel.

    P.S. Ecueillé est actuellement occupé par nos troupes.

    Pour copie conforme

    Preau »

     

    ***

     

    Palluau-sur-Indre, 1796 (3ème partie)....

     

     

    « Châteauroux, le 26 ventôse, an 4e de la République française, une & indivisible

    L’administration

    centrale

    du département de l’Indre,

    Au citoyen ministre de la guerre.

     

    Citoyen ministre,

    Nou vous adressons copie de l’arrêté que nous avons pris sur le rapport qui nous a été fait par le général Desenfans, de l’action qui s’est engagée hier entre lui, et les rebelles de Palluau, et de l’action qui s’est engagée à St Médard, où le citoyen Robert lieutenant de gendarmerie et un gendarme ont été blessés. Les mentions qui nous en avons ordonnées nous ont paru méritées, et nous pensons que vous ne refuserez pas à ces braves défenseurs les témoignages de bravoure et de reconnoissance que nous leurs avons accordes ; ainsi qu’à tous ceux qui ont combattus ave ceux.

    Salut et respect. »

     

    Palluau-sur-Indre, 1796 (3ème partie)....

     


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    Palluau-sur-Indre, 1796 (2ème partie)…

     

     

    Archives militaires de Vincennes : SHD B 5/36-50.

     

     

    « Extrait du registre des délibérations de l’administration municipale du canton de St Aignan.

    Séance du 21 ventôse l’an 4 de la République française une et indivisible.

    L’administration assemblée et composée des citoyens Pioche, président, Martineau, Beau, Rupert, Guitton, Maréchal agents, Clivot, Péan, Bouchet, Delorme, adjoints, Péan commissaire du pouvoir exécutif et Juchereau secrétaire.

    Le commissaire du pouvoir exécutif a annoncé à l’administration que depuis plusieurs jours il est informé qu’il existe dans les environs de Palluau département de l’Indre, des rassemblements soit de jeunes gens de première réquisition, soit d’autres malveillans ayant à leur tête des hommes qui ne cherchent qu’à porter le trouble et le ravage dans ces contrées, que d’après les renseignements qu’il est procuré, il y auroit tout lieu de craindre que ce ne soit le principe d’une grande incendie et qu’il est de la prudence et du devoir d’une administration sage de prévenir dès l’origine des malheurs qu’une trop grande sécurité pourroit rendre irréparable. Après avoir rapporté plusieurs faits et circonstances dont il a acquis la connoissance par le témoigne (sic) digne de foy, il a fait part à l’administration de la correspondance active et soutenue qu’il a à entretenir à ce sujet tant avec le ministre de la police général, qu’avec le commissaire du pouvoir exécutif près le département de Loir et Cher et celuy près le département d’Indre et Loire. Enfin il a requi que l’administration qui avoit déjà précédemment des notions sur les faits dont il s’agit, animé du même esprit que le commissaire du pouvoir exécutif et ne désirant rien tant que de seconder ses vuës.

    Considérant qu’on ne peut apporter de trop promptes et de trop grandes précautions pour réprimer l’espèce de fermentation qui se manifeste dans les contrées de Palluau et des environs et pour empêcher qu’elles ne fasse des progrès funestes.

    Considérant que l’esprit public et le patriotisme sont presque inconnus dans ces pays, où la constitution a été rejetté à la presque unanimité, que conséquemment on ne peut guère douter des mauvaises dispositions de la majorité des habitans de ces contrés.

    Considérant que le peu de distance qui nous sépare rend le danger plus imminent, nécessite de plus grandes précautions.

    Estime qu’il y a lieu de demander au département, 1°. Qu’il mette à la disposition de cette administration cinquante fusils au moins, de la poudre et des bales. La quantité nécessaire pour utiliser le service de la garde nationale, 2°. Qu’il autorise une garde soldée suffisante pour faire un service soutenu autant de tems que les circonstances l’exigeront, et attendu l’urgence, l’administration arrête provisoirement, 1°. Que la garde sera montée la nuit en cette commune par les jeunes gens non sujets à la première réquisition, qu’ils seront présidés, dirigés et commandés par les citoyens plus expérimentés d’un patriotisme reconnu, sauf à la faire monter de jour par les autres citoyens et surtout par les plus aisés.

    2° Que la gendarmerie nationale faire tous les jours des patrouilles soutenues sur les routes et dans les communes environnantes ; que les gendarmes fairont exhiber à tous les individus ayant leur domicile hors de ce canton, leurs passeports, et amèneront au commissaire ceux qui seront arrêtés sans en être munis. ; et enfin qu’ils fourniront chaque décade au commissaire du pouvoir exécutif, une feuille du service qu’ils auront fait dans les communes confirmées ( ?) laquelle sera certifiée par les agents ou adjoints respectifs. Cette dernière mesure est mise sous la responsabilité du sous-lieutenant de la gendarmerie, des infractions de la quelle le départment sera instruit. Pour copie conforme, Juchereau secrétaire. »

     

    ***

     

     

    « Comme agent municipal de la commune d’Ecueillé je dépose qu’ayant été obligé de se sauver des dangers occasionnés par un attroupement détaché de l’armée de Pallau, un nombre de cinq cents contre quarante deux hommes de troupes, et vingt hommes des habitans d’Ecueillé mal armés, nous voyant hors d’état de pouvoir leur résister, nous avons fait feu sur eux et battù en retraitte, et la troupe ainsy qu’une partie des citoyens d’Ecueillé se sont retirés au canton de mon trézor (Montrésor), A Nouan le 24 ventose l’an 4e de la république. Signé Olissard agent municipal.

    La gen-darmerie de Saint Aignan a passé dans cette commune, et à pris les renseignements concernant les troubles faits par les insurgés à Ecueillé. Fait à Nouan le 24 ventose an 4 de la république française. Signé Durand agent municipal.

    Vû passer à Montrézor, les quatre gendarmes pour se rendre à l’insurrection qui se passe dans la commune d’Ecueillé. Montrézor ce 24 ventose l’an 4e. Signé Chevalier agent. Pour copie certifiée conforme.

    Signé Juchereau secrétaire. »

     

    ***

     

    « Extrait du registre des délibérations de l’administration municipale du canton de Selles-sur-Cher.

     

    Séance du 24 ventôse 4e année républicaine

     

    L’administration extraordinairement assemblée et composée des citoyens Dubuisson président, Dauvorgne agent municipal de la commune de Selles, Guréinet commissaire du directoire exécutif et Blouet secrétaire en chef.

    Délibérant en présence des commandant et officier de la garde nationale de la commune et Péan commandant, Bozard commandant en second, Gaullier porte drapeau, Bigot Dulac sergent major, Bigot Jouanneau et Bigot Belleros capitaine, Jacques Dulac Souchet lieutenant.

    L’agent municipal de Selles a déposé sur le bureau une lettre qui lui a été adressée sous la date de ce jour par l’agent municipal de la commune de Valancay.

    Lecture faire de ladite lettre il en résulte qu’une députation de la commune de Lucay a prévenu l’administration du canton de Vallancay, qu’une troupe d’insurgés s étoit portée sur la commune d’Ecueillay dont les habitans s’étoient rendus qu’ils peuvent se porter aujourd’huy à Vallancay qui étant sans secours et sans armes, engage l’administration à l’aide de ses forces.

    Sure ce l’administration considérant que dans un moment où la malveillance de concert avec les amis des Rois s’agite en tous sens pour séduire et corrompre les citoyens des administrateurs zélés et patriotes doivent adopter tous les moyens propres à arrêter le succès de leurs entreprises et repousser leur marche.

    Oüi, le commissaire du directoire exécutif a arrêté les dispositions suivantes :

     

    Art. 1er

    L’administration municipale du canton de Valancay sera prévenue sur le champ, qu’il sera établi avec elle, une correspondance active à partir de cejourd’huy, dont le point de réunion sera au lieu de… commune de… chez le citoyen Pierre Cholet, cultivateur afin que de son côté l’administration de Valancay adopte les mêmes mesures, que le soir à quatre heures et tous les jours à dix heures et à quatre seront les heures de départ de la correspondance de cette administration, avec elle, provisoirement l’administration lui faira passer les forces qui sont à sa disposition.

     

    Art. 2e

    La poudre, le plomb et les bales qui sont à la disposition des marchands de cette commune seront constatées sur le champ, ses propriétaires les conserveront avec défense d’en disposer jusqu’à ce qu’il en soit autrement ordonné. L’administration nomme à cet effet les citoyens Giens, Borteau, Trotillon père et Brisson fils.

     

    Art 3e

    Les fusils, pistolets, sabres, piques et généralement toutes les armes à la disposition des citoyens de cette commune seront constatées par le même commissaire dénommé cy dessus

     

    Art 4e

    Les canons à la disposition de l’administration seront amenés sur la place d’arme et netoyés par les citoyens Benoît Raboteau et Chabault que l’administration nomma a cet effet, pour arpès ce netoyement opéré, être gardés par les gardes nationales.

     

    Art 5e 

    Il sera écri au commandant de la garde nationale de faire monter la garde jour et nuit à partir de ce moment qu’à cet effet, le corps de garde sera vidé de tous matérieaux qui pourroient l’obstacler.

     

    Art 6e

    Le commandant de la garde nationale de cette commune tiendra prêt à partir au premier ordre de cette administration vingt hommes armés, et équippés pour secourir la commune de Valncay.

     

    Art 7e

    Le brigadier de gendarmerie nationale tiendra également ses gendarmes prêts à partir au premier ordre que l’administration lui donnera.

     

    Art 8e

    L’administration municipale du canton de Romorantin sera invitée à secourir la commune de Valancay par l’envoy d’une force de cinquante hommes au moins, la quelle passera dans cette commune où elle recevra le logement et les vivres.

     

    Art 9e

    L’administration départementale sera instruite sue le champ des dipositions qui viennent d’être prises, elle sera invitée de faire passer au canton de Selles des armes et munitions nécessaires en pareil cas et dont elle est absolument dégarnie.

     

    Art 10e

    L’administration déclare qu’elle prent l’engagement de vaincre les insurgés et de ne poser les armes que lorsqu’elle aura anéanti les hordes des ennemis communs de la France.

    Certifié conforme, signé Bleré.

    Pour copie conforme

    Illisible »

    ***

     

    « Selles sur Cher 24 ventose 4e année républicaine.

    L’administration municipale du canton de Selles sur Cher à celle départementale de Loir et Cher.

    Citoyens,

    Des secours prompts en hommes, armes, et munitions, tel est l’objet de notre demande, tels sont nos besoins.

    Dans ce moment les rebelles triomphent dans Ecueillay et la mort les attend à Valancay si cette dernière commune est secourue de tous les besoins que nous réclamons auprès de vous.

    La lecture de la délibération que nous venons de prendre, vous convaincra de la situation mal-heureuse dans laquelle se trouvent Valencay et communes environnantes. Salut et fraternité. Signé Dubuisson, D’auvergnes, Guérinet. »

     

    ***

     

    Carismont 24 ventose l’an 4e de la république française une et indivisible.

    Les administrations municipales du canton de St Aignan aux administrateurs du département de Loir et Cher, Salut et fraternité.

    Citoyens

    Les renseignements les plus précis donnés par des témoins occulaires, nous confirment les rassemblements contre révolutionnaires qui menacent d’envahir notre canton. Nous ne sommes pas en état de faire la moindre résistance faute d’armes, de munitions et de bras. Nous avons le besoin le plus urgent des trois objets. Expédiez-nous sur le champ des armes, des munitions, des hommes, envoyez nous de la force. Nous sommes absolument dépourvûs. Nous faisons toutes nos dispositions pour enballer les papiers de l’administration et les envoyer à Blois. Nous y joignons d’autres objets.

    Encore une fois, des armes, des munitions, des hommes. Nous les attendons avec le plus vif empressement. Signé Pioche président, Pean commissaire, Bertreau agent, Clivot agent et Juchereau secrétaire. »

    ***

     

     

    « Valencay 24 ventose an 4e

    L’administration municipale du canton de Valencay à l’administration du département de Loir et Cher.

    Citoyens

    Nous vous prévenons qu’il circule dans ce pays-cy une horde de sélérats dont une partie s’est déjà emparée le 23 de ce mois du bourg d’Ecueillay. En ce moment nous sommes menacés de leur insurrection.

    Prenez sur ce les mesures que votre prudence vous dictera. Salut et fraternité ./. signé Le Gendre et Du Chalais. »

     

    Palluau-sur-Indre, 1796 (2ème partie)....

     

     


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    Palluau-sur-Indre, 1796 (1ère partie)…

     

     

    Après avoir parlé brièvement de notre Palluau de Vendée, j’ai pensé qu’il était bon de citer l’histoire de son village jumeau dans le centre de la France, qui lui aussi, s’insurgea contre la république, certes, un peu plus tard et avec moins de succès, mais dont l’histoire mérite d’être connue. Les « petites Vendées » sont aussi nombreuses que méconnues, souvent oubliées, voire méprisées par les historiens, je me crois en devoir d’en parler, ne serait-ce que pour paraphraser le pourtant robespierriste Jean-Clément Martin qui reconnaissait, il y a quelques années, qu’en 1793, moins de la moitié de la population française était favorable au régime républicain. A noter pour ceux qui appartiennent à ces régions : ma femme a publié l’histoire de la révolte de Palluau-sur Indre ici.

    Place aux archives à présent avec les liasses des archives militaires, afin que chacun puisse se faire une idée des faits.

     

    RL

    Mai 2018

     

     

    Archives militaires de Vincennes : SHD B 5/36-50.

     

    Blois le 16 mars 1796. Lettre du citoyen Ravaut à un destinataire inconnu. je reprend ici la partie de la missive qui parle des événements qui nous intéressent :

    « Blois ce 26 ventose an 4 de la République

    .../...

    Il se porte en ce moment sur St Aignan un rassemblement de chouans, faisant partie d’un rassemblement plus considérable formé à Palluau, département de l’Indre qui nous a forcé à faire partir hier matin le peu de forces que nous avions ici. Aujourd’hui nous envoyons aux ministres de la police générale, de l’intérieur et de la guerre, une expédition de l’arrêté que nous avons pris pour dissiper cette sédition : nous réclamons des hommes et des munitions ; vous concevrez que tout ce qu’en (illisible) demandons est (illisible) ; et combien et dans cette circonstance, il est important de conserver la gendarmerie que nous avons chez nous ; aussi réclamons nous auprès du ministre de la guerre sur le départ des huit gendarmes que nous avons reçu sur la proposition du général Boussard, et que celui-ci veut faire partir demain malgré nos instances pour les conserver parce qu’il faut habiller, équiper et monter. L’administration persuadée de votre zèle et de votre activité me charge de vous prier, ainsi que le citoyen Arnoul de faire sur le champ les démarches nécessaires auprès des ministres chargés spécialement d’examiner nos réclamations. Le rassemblement à Palluau paroit considérable ; la portion qui en est sortie s’est portée à Ecueillay (Ecueillé) et y a commis des horreurs : un garde chasse, dit on, a été tué et plusieurs citoyens blessés. Tachez de voir dans les bureaux les copies de procès verbaux que nous faisons passer par la poste et ci-joint et ne négligez aucun moyen pour obtenir les hommes et les munitions qui nous sont nécessaires pour repousser des brigands (papier déchiré)... féroces qu’ils sont guidés par le fanatisme, ayant à leur tête (papier déchiré)... Fleuré, ci-devant curé lequel n’a pas eu honte, après les horreurs commises à Ecueillay, d’entamer un Te Deum.

    Si comme je n’en doute pas, vous obtenez ce que nous réclamons, hâtez vous de partir. L’administration a besoin de votre secours. Elle vous... (illisible)... plaisir parce qu’elle ne craindra plus de vous perdre.

    Salut, amitié et fraternité

    Ravaut

     

    ***

     

    Département de Loir et Cher

    Bureau de la police administrative

    Blois le 26 ventoise an 4ème de la République française, une et indivisible

    Les membres composant l’Administration départementale de Loir et Cher,

    Au Ministre de la Guerre

     

    Citoyen Ministre,

     

    Nous vous adressons les pièces que nous vous avons annoncées par notre lettre d’hier portant envoy de l’arrêté que nous avons pris pour nous opposer a l’invasion de plusieurs communes de ce département menacées par le rassemblement de rebelles stationné dans le département de l’Indre.

    Parmi ces pièces est une lettre de l’administration municipale de St Aignan et un procès verbal de l’agent municipal de la commune d’Ecuillé, qui nous sont parvenus depuis notre arrêté, et qui nous confirment la vérité du rassemblement dont est question, et le procès verbal indique qu’un détachement de l’armée de Palluau s’est porté a Ecueillé, ce qui prouveroit qu’il y a réellement un rassemblement considérable audit lieu de Palluau.

    Cette position, citoyen ministre, nous fait craindre une nouvelle Vendée dans les cidevant provinces du Berry et de la Touraine, en conséquence, de la force, des armes des munitions de guerre et toutes les dispositions convenables dans les départements de l’Indre ; d’Indre et Loir et de Loir et Cher.

    Nous vous parlerons encore du magasin de grains qui est est à Valançay département de l’Indre, nous apprenons indirectement qu’il est assez conséquent pour nourrir les rebelles pendant plusieurs mois et qu’il est fortement menacé ; notre observation ne pourrai que fortifier celle qui vous aura été faite à ce sujet par le département de l’Indre.

    Nous ne vous laisserons rien ignorer, citoyen ministre, des renseignements qui nous parviendront au sujet des rassemblements dont il s’agit, et nous vous les transmettrons avec la plus grand célérité.

    Salut et fraternité »

    Palluau-sur-Indre, 1796 (1ère partie)....

     

    ***

     

    « Carismont (nom révolutionnaire de Saint-Aignan) le 24 ventose l’an 4e de la république française une et indivisible

    Les membres composants l’administration municipale du canton de Saint Aignan aux administrateurs du département de Loir et Cher.

    Nous ne mettrons de bornes à nos réclamations que lorsque l’objet en sera remply. On ne transige pas avec des dangers aussy iminens que ceux qui nous menacent : vous en serez convaincus par la relation suivante. Quatre citoyens de notre commune partis ce matin pour aller à la découverte, arrivés à Nouan (les-Fontaines), y ont trouvé à l’auberge l’agent municipal d’Ecueillé et vu (un) autre citoyen nommé Cires desquels ils ont recueilly les renseignements suivants. Hier trois à quatre cents hommes des insurgés de Palluau, se sont portés sur Ecueillé en force. Les habitans de cette commune se sont mis en mesure pour se défendre soutenus par trente cinq militaires qui étoient arrivés de Loches à leur secours. Les citoyens n’étant pas en force suffisante avec l’inégalité du nombre, se sont repliés après une demie heure de combat. Un nommé Bedoin garde des bois de Luçay (le-Mâle) a été tué pour n’avoir pas voulu crier, Vive le Roy. Le citoyen Ciret a couru les plus grands dangers ayant eu plusieurs fois le sabre sous la gorge, et n’a été préservé que par la réclamation d’un des brigands dont il étoit connu. Le citoyens Lacaille aussi d’Ecueillé survenu à la même auberge a déclaré que sa maison a été pillée, qu’il luy a été pris dix louis, et la poudre et le plomb de sa boutique ; que dix a douze des brigands les mieux montés se sont portés sur Luçay ; cet article est confirmé par le rapport d’une femme qui vient de nous déclarer qu’au moment où elle est partie ce matin de Luçay on parloit de l’arrivée de cent dix hommes. Cet esprit de révolte est soutenu par un prêtre fanatique nommé Fleuré qui a dit ce matin la messe sous la halle d’Ecuillé, a fait un discours analogue et chanté le Te Deum et fait crier vive le Roy.

    Absolument, de tout, nous vous demandons des hommes, armes et munitions. Faites que les secours arrivent sur le champ, autrement, nous ne pouvons répondre de préserver notre contrée qui ne se trouve en ce moment qu’à quatre lieues de ces endroits où ces horribles scènes se passent. Salut et fraternité, signé Peau commissaire et Juchereau secrétaire.

    P.S. nous joignons copie du rapport qui vient de nous être transmis par les gens d’armes de notre commune. »

     

     A suivre...


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