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Où est la fosse commune de Saint-Aubin-du-Plain ?
Où est la fosse commune de Saint-Aubin-du-Plain ?
Le massacre de Saint-Aubin-du-Plain est relativement connu et j’en avais déjà parlé ici en détail. Y eut-il deux massacres comme le donne à penser l’abbé Michaud ? C’est fort possible : l’un le 21 janvier 1794 sur le début du parcours de la colonne infernale de Grignon ; l’autre le 14 mars 1794, jour des grands massacres de Saint-Clémentin et des Aubiers. On sait que 79 personnes furent massacrées dans la plaine de « Milayron » et non « Mille-Hérons » comme on le raconte souvent, près du Bois-Roux. Les victimes durent creuser elles-mêmes la fosse commune. Si on suit la logique de la date du 21 janvier 1794, la colonne de Grignon arrive par la route d’Argenton-Château, matérialisée ici en rose.
Le Bois-Roux sur l’IGN de Géoportail :
Et sur le cadastre de 1813 des AD79, 3 P 240/2. On distingue le tracé de la grande route actuelle, qui est alors en projet :
On sait, par le témoignage d’Auguste Chauvin, membre du comité révolutionnaire de Bressuire, qu’un certain nombre de « bons citoyens » s’étaient constitués en garde nationale en vertu d’un ordre du district. Ces citoyens sont massacrés, tout comme la municipalité qui était venue en écharpe, à la rencontre de Grignon. Il est bien possible que l’on ait là tout ou partie de nos victimes. On aura peut-être groupé ces hommes dans le but de les emmener à Bressuire, avant de les massacrer.
La route venant d’Argenton-Château par laquelle Grignon est arrivé :
Même si aujourd’hui les choses ont heureusement évolué, la mémoire est toujours restée un peu en panne dans les Deux-Sèvres. Des volontés politiques en voulaient ainsi, que ce soit de la part du chef-lieu de département, farouchement gaucho-bourgeois, tout autant que de l’évêché de Poitiers, qui ne voulait pas entendre parler de Guerres de Vendée sur le territoire de son diocèse. Aujourd’hui, qui saurait dire où se situe la fosse où reposent les 79 victimes de Saint-Aubin-du-Plain ?
Peut-être ici…
Ou ici ?
Ou encore là, sous ce curieux affaissement de sol dans un coin de champ :
Et vous, quel est votre avis ?
RL
Mars 2019
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Commentaires
Deux soeurs Jouault, Sophie et Amélie, sont massacrées à cette occasion. Elles sont de la même famille que les Jouault de Saint-Jouin, Nueil et Poitiers. Dans leurs actes de décès, les circonstances sont indiquées (très) sommairement.