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Enlèvement d'un enfant à Treize-Septiers....
Le 9 mars 1794, enlèvement d'un enfant à Treize-Septiers
Guerre inexpiable! Rapport de l'adjudant général Rouyer: «Nous fusillons tout ce qui tombe sous notre main, prisonniers, blessés, malades aux hôpitaux.»
Vous volez aussi, vous pillez, vous incendiez, vous torturez, vous violez femmes et filles, en définitive, vous, les républicains, vous ne nous avez rien épargné. Vous avez même enlevé des enfants. Vous avez laissé un souvenir détestable en Vendée.
Vous avez employé par avance la technique d'Oradour, multipliée à plaisir, dans un vrai délire de sadisme. Vous avez même essayé le gaz et le poison avec ''Jean-Louis le chimiste'' (Jean-Louis Proust, chimiste de la ville d'Angers.)
Général, votre République, avec ses Einsatzgruppen, est le creuset de toutes les abjections.
Le Dimanche 9 mars 1794, une Colonne Républicaine enlève Mathurin Bossard âgé de 9 mois, aux ''Godelinières'' commune de Treize-Septiers, enfant qui, semble t-il, ne sera jamais retrouvé... (Les mauvaises langues diront que c'était pour le sauver, de vrais secouristes les butors des Colonnes Infernales).
La maman est morte quelques jours après les faits, et les républicains de Montaigu, qui connaissaient les parents n'ont rien fait pendant deux mois pour le rendre ; en particulier François Bossard qui était peut-être de la même famille...
«Acte de notoriété pour Pierre et François Brochard du 4 Floréal an V.
Par devant nous notaires publics à Montaigu département de la Vendée soussignés, ont comparus Pierre Brochard laboureur, demeurant aux ''Godelinières'', François Brochard aussi laboureur demeurant au village de ''Lépau'' et Louis Durand, aussi laboureur, demeurant au village de ''Lépau'', les trois commune de Treize-Septiers. Les Citoyens François Balthazar Reayneau propriétaire demeurant en cette commune de Montaigu et Marie Jeanne Jagueneau veuve d'Augustin Raynard demeurant aussi en cette commune de Montaigu ; Lesquels ce requérant Mathurin Bossard laboureur demeurant au village de ''Lépau'' dite commune de Treize Septiers, ont déclaré et affirmé sçavoir les dits Brochard et Durand avoir parfaite connaissance que le neuf du mois de mars mil sept cent quatre vingt quatorze (vieux stile) il fut pris par les armées républicaines au village des Godelinières commune de Treize Septiers un enfant de l'âge de neuf mois ou environ nommé Mathurin Bossard, fils du dit Mathurin Bossard requérant et de Jeanne Brochard du village de Lépau dite commune de Treize Septiers ; qu'ils ont aussi parfaitte connaissance que la ditte Jeanne Brochard mère du dit enfant est morte le douze ou le treize du même mois de mars au dit an mil sept cent quatre vingt quatorze, ajoute égallement le dit Pierre Brochard, que aux environs de la fin du dit mois de mars, François Bossard du ''Bois Corbeau'' et pour lors réfugié à Montaigu, lui a dit que l'enfant qui avoit été pris par les républicains appartenait au dit Mathurin Bossard, et qu'il avoit été déposé à la municipalité de Montaigu, et mis entre les mains de la ditte veuve Raynard pour en avoir soin. Et de la part du Citoyen Reayneau avoir aussi parfaitte connaissance que le dit enfant a été dans le même temps apporté à la municipalité du dit Montaigu, et que quelques jours après François Bossard du ''Bois Corbeau'' lui a dit qu'il était le fils de Mathurin Bossard de ''Lépau'', et qu'il a été l'espace de deux mois et quelques jours aux soins de la dite veuve Raynard, et qu'ensuite il fut envoyé à Nantes ; Et de la part d'icelle ditte veuve Raynard avoir eû chez elle l'espace de deux mois et quelques jours l'enfant dont il est question, et que c'est elle même qui l'a mis dans une voiture de la République pour le conduire à Nantes.
De tout quoy les comparants ont requis le présent acte de notoriété pour valloir et servir au dit Mathurin Bossard.
Ce que nous leur avons octroyé ce que de raison et on l'a jugé et condamné, fait et passé au bourg de Saint Jacques de Montaigu Etude de Thibaud, l'un des notaires soussignés ce jourd'huy quatre Floréal an cinq de la République française une et indivisible. Lecture faitte, les comparants y ont persisté et déclaré ne sçavoir signer de ce enquis et interpellé fors les soussignés.
signé : Reayneau – Louis Durand – Marie Anne Jagueneau veuve Raynard -
Bremé notaire – Thibaud notaire. »
Nota : le village de l'Epaud se situe à environ 600 mètres des Godelinières.
Mathurin Bossard est né le 10 mai 1754 et décédé le 18 janvier 1816 à Treize -Septiers. Il est le fils de Joseph Bossard et de Julienne Bretin et épouse à Treize-Septiers, le 25 janvier 1785, Jeanne Brochard née le 23 juillet 1758 à la Guyonnière, décédée le 12 ou le 13 mars 1794 à Treize-Septiers.
Jeanne Brochard est la fille de Pierre Brochard et de Jeanne Drapeau, elle est journalière à la Ronde-Augereau à la Guyonnière.
De cette union est issu :
1° Mathurin Bossard, né en juin 1793 à Treize-Septiers et enlevé le 9 mars 1794 au village des Godelinières.
Mathurin Bossard se remarie le 14 février 1797 à Treize-Septiers avec Jeanne Launay, décédée le 22 avril 1843 à l'Epau, d'où :
2° Jean Bossard, né le 27 décembre 1797 à l'Epaud.
3° Mathurin Bossard, né le 15 août 1799 à l'Epaud.
4° Jeanne Bossard, née le 6 septembre 1804 à l'Epaud.
Sources:
. Archives Départementales de la Vendée tous droits réservés. Minutes notariales de Montaigu - Etude E (An IV an V) vues 435/538 de Maître Thibaud du 4 Floréal an V)
. Registres d'état civil de Treize-Septiers – vue n°264/290 etc... – la Guyonnière vue 146/323 etc...
. Cadastre archives Départementales de la Vendée – Cadastre de Treize- Septiers 1817 – 3P295/1 - gros plan sur les Godelinières et l'Epaud.
. Photo: Colonnes Infernales de novopress-Vendée- liberté égalité fraternité...
X. Paquereau pour Chemins Secrets
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