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Par Le Loup le 17 Décembre 2017 à 14:27
Les Amis du Pont-Paillat à la Fougereuse…
Ce 16 décembre était froid mais ensoleillé et encore une fois les Amis du Pont-Paillat ont eu de la chance avec la météo, contrastant avec la semaine passée qui fut tempétueuse et humide. Nous avions quelques manquants en raison de grippes, angines et autres joyeuseries de saison.
Le rendez-vous était fixé à 10 h 00 sur la place de l’église de Saint-Maurice-la-Fougereuse et commença par un café au petit bar jouxtant les lieux. Guy s’était empressé de faire des démarches pour nous faire ouvrir l’église, exceptionnellement fermée pour travaux. C’est monsieur Jacques Coppet, maire de la commune qui nous ouvrit et nous accompagna dans notre visite. Il nous présenta les travaux en cours et nous rappela l’importance de ce patrimoine dans un village, à une heure où d’autres communes choisissent d’abattre le leur.
Nous avons ainsi pu voir les vitraux représentant l’exécution de Sœur Espérance Pouge à Angers le 26 avril 1794 et l’assassinat du sacristain Pierre Baranger, au Bois-Potet pour avoir refusé de livrer la cachette de l’abbé Jarry.
Nous partîmes ensuite sur un chemin, juste pour le plaisir de patauger un peu dans la boue du pays. J’y évoquai l’affaire des Gaucheries et la raclée subie par une colonne infernale qui pensait pourtant tuer à bon compte et qui en fut quitte pour un enterrement collectif un peu plus loin au carrefour de vieux chemins.
L’occasion était trop belle pour aller saluer la tombe de l’abbé Gustave Michaud (1859 - † 1941) à qui ce blog doit beaucoup pour ce qui est du pays argentonnais, de par ses immenses travaux et que j’ai « pillé » volontiers dans plusieurs de mes articles.
Quittant le sourire et la bienveillance de l’abbé Michaud, il était temps de nous restaurer et le petit plan d’eau sur le côté de l’église était parfait pour notre petite pause.
Notre étape suivante nous conduisait à l’ancien couvent de la Fougereuse, avec l’autorisation des propriétaires, obtenue grâce à monsieur le maire. Encore merci à lui. C’est là que je racontai comment Grignon fit incendier le bourg de la Fougereuse le 13 octobre 1793. La visite se poursuivit dans les ruines.
Les ruines de l’abbaye primitive :
Deux attractions du jour : les bottes de Guy et le bonnet d’Angélique…
La suite de notre programme nous conduisait ensuite au Breuil-sous-Argenton pour des choses bien terribles. Après avoir contourné l’église, le groupe descendit par le jardin public admirer le panorama sauvage de la vallée de l’Argenton qui fait davantage penser à un paysage de Lozère qu’aux Deux-Sèvres.
Je profitai du moment pour rappeler que derrière cette colline, se trouve la ferme des Brissonnières, qui fut l’un des quartiers généraux du sinistre Grignon, alcoolique notoire, voleur, violeur et accessoirement général républicain, commandant de colonne infernale qui fit brûler vive une femme dans le presbytère, quelques pas derrière nous. Les Amis du Pont-Paillat n’aimant guère les rencontres statiques, nous nous dirigeâmes, à pied depuis le bourg, dans la direction du moulin de Trobel pour y trouver une croix bénite le 15 août 1880 par l’abbé Chaigneau. Cette croix marque l’emplacement d’un massacre important d’habitants du Breuil à une date inconnue mais qui laisse supposer encore une fois la culpabilité de Grignon.
Sur la gauche de notre chemin, le clocher d’Argenton-Château :
La météo changea subitement et le ciel se couvrit, tandis qu’un petit vent glacial se fit sentir. Cette croix est totalement méconnue et aucune association n’y a posé de plaque, soit par ignorance des faits, soit par faute de preuves du nombre de personnes tuées ou de leur identité.
Autant par curiosité que par amusement, Marc, l’un de nos Amis du Pont-Paillat, se livra à un petit jeu de radiesthésiste avec une baguette et finit, au bout d’un long moment par déclarer qu’il y avait une sépulture collective sur la gauche de la croix, sur une superficie de 5 m². Du coup, Dominique, président de l’association régionaliste poitevine du « Scalène Vert » qui nous avait rejoints dans le cours de l’après-midi, et qui dispose du même don que Marc, mais au pendule, entama lui aussi un contrôle du terrain. Les deux hommes, chacun avec leur méthode ne se firent aucune concurrence et sans s’être consultés aucunement arrivèrent à des conclusions similaires. Ces exercices furent filmés et le résultat est assez saisissant, sous réserve de la fiabilité de cette science non reconnue officiellement. Il est vrai que le terrain présente un affaissement que l’on a déjà vu dans bien d’autres lieux présentant des fosses communes. Curieusement, l’étude du cadastre ancien et actuel montre une parcelle assez importante qui semble avoir été préservée, même si un peu grignotée de nos jours, entre l’arrière de la croix et les lieux étudiés par nos deux amis. Nous savons qu’il y a eu un combat sur cette hauteur et que deux frères y furent tués. Que s’est-il exactement passé ?
Des nuages de plus en plus pressants lâchèrent quelques gouttes de pluie sous un vent de plus en plus glacial. Ils arrivaient du côté du moulin de Trobel et de Genneton dont je n’ai pas pris le temps de vous parler… Puis ce fut le retour aux voitures, les aurevoirs dans la bonne humeur qui nous caractérise. Chacun rentra au chaud auprès de ses pénates en attendant la prochaine.
Cette sortie était la dernière de l’année 2017 mais nous allons nous retrouver très vite pour notre veillée du 13 janvier, au coin du feu, avec la galette des rois et bien des histoires du pays à raconter. Ce sera là, la 30° sortie des « Amis du Pont-Paillat ». Merci à tous du fond du cœur pour ces partages et cette belle amitié.
RL
Décembre 2017
Photos du groupe par Guy :
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Par Le Loup le 15 Décembre 2017 à 15:35
Perrine Bonnet du Loroux-Bottereau est guillotinée à Nantes...
Le Portefeuille Nantais n°VI et VII du 7 Floréal de l'an 2 nous informe de la condamnation d'une mère de ''Brigands'' à la peine capitale.
« Perrine Bonnet, femme de Gravoueïl, tonnelier, âgée de 70 ans, native et domiciliée du Loroux ayant cinq enfants, dont quatre aux Brigands, atteinte et convaincue d'avoir pris part aux révoltes contre révolutionnaires, d'avoir été instigatrice, et par son fanatisme, d'avoir excité les insurgés à des excès, a été condamnée à la peine de mort le 1er Floréal (20 avril 1794). »
Perrine Bonnet est née vers 1724 au Loroux-Bottereau (registres 1715 à 1733 absents). Elle est la fille de Pierre Bonnet et de Julienne Jouis. Elle se marie au Loroux le 15 novembre 1757 (vue n°29/35 année 1757) avec René Gravoille, tonnelier, né le 13 août 1728 au village de la Chalousière à Vallet, fils de Pierre Gravoille et de Marie Mosteau (vue n°25/34 année 1728). De cette union sont issus cinq garçons, dont ''quatre aux Brigands'' et une fille.
1° Pierre Gravoille, né le 14 septembre 1759 au Loroux.
2° René Gravoille, né le 27 octobre 1761, idem.
3° Jeanne Gravoille, décédée le 4 novembre 1765 au Loroux.
4° Jean Gravoille, né le 3 janvier 1767 , idem.
5° Louis Gravoille, né le 21 avril 1769, idem.
6° Joseph Gravoille, né le 28 janvier 1772, idem
Le dix Fructidor de l'an 7 (27 août 1799), René Grahoueil, âgé de 71 ans, veuf en première noce de Perrine Bonnet, épouse au Loroux, Marie Douillard, veuve de Jacques Etourneau, née à la Chapelle-Basse-Mer le 12 mai 1745, 56 ans, fille de René Douillard et de Marie Ripoche. (vue n° 46/52 an VII).
Sources : Archives Départementales de la Loire-Atlantique, tous droits réservés - Le Portefeuille Nantais n°VI et VII du 7 Floréal an 2 (vues n°8/8). Archives Départementales de Loire Atlantique, registres état civil du Loroux Bottereau et de Vallet. Photo : Nantes, guillotine aux enchères – le Parisien du 25 mars 2014.
Xavier Paquereau pour Chemins Secrets
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Par Le Loup le 15 Décembre 2017 à 12:13
Les trésors et les armes de Charette…
On sait combien tout ce qui concerne les trésors cachés des chefs vendéens et chouans peut passionner les lecteurs. Un récent article de ce blog concernant le trésor de Stofflet a vu une affluence particulièrement importante il y a quelques jours. J’ai déjà abordé plusieurs fois les possibilités et les mystères des cachettes de Charette. Aujourd’hui, je vais vous parler de trésors qui ne sont pas forcément en monnaie sonnante et trébuchante et qui, pour ceux que nous allons aborder, ont de toute manière été découverts par les républicains. Ceci étant, rien ne nous dit qu’il ne reste rien à découvrir sur les lieux cités.
J’avais déjà parlé ici des caches d’armes de Charette et comme vous le savez, le travail n’est jamais terminé sur la petite histoire de notre Vendée.
Les archives militaires de Vincennes sont encore une fois une mine d’information particulièrement prolixe.
On y trouve notamment ceci (1) :
« Armée des côtes de l’Océan
Division du Sud
23 janvier 1796
Copie de la lettre du général de brigade Gratien au général en chef Hoche
Du quartier général du château Chantenay
Le 3 pluviose 4° année républicaine
Accusé réception le 25 ( ?) pluviose
J’ai le plaisir de vous annoncer, mon général, que je me suis emparé de deux pièces de huit que le cabinet d’angleterre avait vomi sur nos côtes à la Buye du Bec l’année dernière ; ces pièces sont le Brulant et le Bosquet. Je me suis également emparé de tout l’attrait attaché à ces pièces tel que s*** (illisible) et étoupilles, prolonges, leviers, refouloir, sceaux, chaine etc et diverses munitions dont voici le détail
9 barils de poudre
2 caisses de pierre à feu
19 caisses à gargousse
3 caisses de boëte à mitraille
18 caisses de boulet sabotés
1 caisse d’étoupille et de lances à feu
1 coffret.
Ces deux pièces de canon avaient été mises dans l’étang de la Jarie et avaient été retirées et enfouie dans un champ où l’on avait semé du bled lequel était déjà germé. Ces munitions étaient dans un caveau pratiqué dans le bois de Monges proche celui des Gast, recouvert par des planches et de la terre dans laquelle on avait mis des plantes vives ; les affûts étaient dans l’étang de la Jarie. Je ferai passer le tout à Nantes ainsi qu’environ trente voitures de cuir provenant d’un magasin appartenant à Charrette que j’ai fais enlever à Recrédit village dépendant du bourg de Saligné.
Je vous salue. Signé Gratien
P.S. Etant obligé d’envoyer à Nantes escorter ce... » (fin de la phrase manquante)
***
Le château de Chatenay et non Chantenay, situé au Nord-Ouest de Saint-Denis-la-Chevasse est le quartier général des républicains à cette époque. Charette n’est plus vraiment maître en son pays depuis déjà un petit moment.
Puis, toujours en travaillant sur les archives militaires, on trouve cela (2):
« 20 pluviose an 4
Armée des Côtes de l’Océan
9 février 1796
Copie de la lettre du général de brigade Gratien au général Hoche quartier général de Saligné, le 20 pluviose, an 4°
Je suis enfin parvenu, mon général, à découvrir un magasin à poudre appartenant à Charette ; il était caché dans le bois des Essarts ; je l’ai fait enlever et transporter à Saligné. Il a 64 barils de 100 livres chacun. Je me suis également emparé de 11 caisses de balles à fusil cachées dans le bois des Gasts, avec deux forges de campagne. Je vais faire conduire le tout à Nantes, sous deux jours, ainsi que quelques voitures de cuire que j’ai fait enlever dans une tannerie situé au Poiré.
Signé Gratien
Pour copie conforme
Le général de division chef de l’état major général
Hédouville »
***
Comme nous l’avons déjà à plusieurs reprises sur ce blog, les lieux hypothétiques où Charette aurait pu cacher de l’argent ou des armes sont légion. Une tradition voudrait que dans une fuite depuis la forêt de Grasla, il aurait jeté un mystérieux caisson dans le puits de la ferme de l’Audrière (ou Andrière selon l’orthographe des cartes et cadastres) de Chauché (3).
Le village en 1838 (cadastre de Chauché) :
A mon humble avis, point de trésor de Charette à trouver à Sainte-Flaive-des-Loups (4), ni en forêt de la Chaize-le-Vicomte, à la limite, pourquoi pas dans la forêt du Détroit ou celle du « Creux-Jaune », un nom qui fait rêver, en Saint-Martin-des-Noyers, mais je crois que s’il reste encore quelque trace de Charette à découvrir, il faut plutôt les chercher au plus près des endroits qu’il fréquenta sur la fin de sa vie.
En revanche, le Bois des Gats, cité dans la première lettre de Gratien à Hoche nous prouve qu’il s’y trouvait bien quelque chose, quelque chose qui a été découvert. Gageons que si Gratien avait trouvé de l’argent, la première chose qu’il aurait faite aurait été de s’en vanter. Nous avons même là une bonne source de renseignements sur les méthodes employées par Charette pour cacher ses armes : un caveau creusé dans la terre, des planches recouvertes de terre et de la végétation par-dessus. Ne pensez-vous pas qu’il sera compliqué de retrouver quoique ce soit après plus de deux siècles ? A moins d’un affaissement de terrain curieux et limité à 2 mètres carrés…
Les lieux sur l'IGN Géoportail :
Notons au passage que la stèle du Bois des Gats, lieu de parachutage pour les résistants en août 1944, se situe pile-poil sur des lieux que Charette a fréquenté et là où se situaient là où il avait caché certains de ses biens. Ce n’est pas la première fois qu’apparaissent ces correspondances de lieux et de méthodes dans les pays qui ont résisté contre les envahisseurs, nazis allemands ou terroristes français. Les Chouans de Mayenne n’ont-ils pas usés des mêmes méthodes que Jean Cottereau aux abords de Laval, pour lutter contre les Allemands ?
Deux mots sur le château du Récrédit entre Saligny et Belleville-sur-Vie. C’est là non loin du bourg de Belleville, que Charette avait établi l’un de ses quartiers et que Gratien cite toujours dans sa lettre. La Maraîchine normande nous apporte quelques anecdotes ici.
Dans la seconde lettre publiée ci-dessus, où Gratien annonce avoir trouvé un magasin à poudre de Charette, il faut bien entendu comprendre le « Bois de l’Essart » et non celui des « Essarts » qui n’existe pas. Le Bois de l’Essart est tout près de la Bégaudière, juste au Sud-Ouest, le tout à environ 4 kms à l’Ouest de la forêt de Grasla… On voit donc le secteur sur lequel il pourrait y avoir encore quelque chose à trouver des armes de Charette ou pourquoi pas, d’éventuels trésors.
Bien entendu, les indications que je donne ne sont pas une invitation à aller fouiller n’importe où et n’importe quoi mais simplement dans le but de faire rêver un peu le lecteur…
RL
Décembre 2017
Notes :
(1) SHD B 5/34-49, v. 2 & 3/12.
(2) SHD B 5/35-32, v. 2/16.
(3) Didier Audinot, « Trésors enfouis des Guerres de Vendée et de la Chouannerie », 2002, cite l’anecdote en situant par erreur l’Audrière près du bourg de Saint-Denis-la-Chevasse. La métairie se situe en fait à la proche lisière Sud-Ouest de la forêt de Grasla.
(4) C’est depuis le château de la Lière, au Sud de Sainte-Flaive-des-Loups, que Charette a répondu à la lettre de Dumouriez l’invitant à se rallier à celui qui sera plus tard, Louis-Philippe, « Roi des Français ». A cette lettre datée du 18 octobre 1795, Charette répondra tranquillement le 21 novembre : « Mon cher Dumouriez, allez dire au fils du citoyen Egalité d’aller se faire foutre. »
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Par Le Loup le 13 Décembre 2017 à 22:48
Le massacre des Quéreaux…
La « Maraichine normande » avait publié ici il y a déjà 5 ans un texte de la Revue de Bretagne et de Vendée qui nous raconte les faits suivants : après le grand massacre de Montfaucon du 5 février 1794, les républicains s’éloignent du bourg et en passant au Pont-de-Moine, ramassent « toute la population » du lieu. Ils les amènent vers le Sud et les égorgent au hameau des Quéreaux. On ne sait combien ce massacre fit de victimes ni où elles furent enterrées. Ne pouvant actuellement conduire sur de longues distances pour me rendre sur les lieux, je me suis permis de déléguer la prise des photos à un Ami du Pont-Paillat, Charles-Antoine, qui habite dans le même secteur.
Le chemin allant de Pont-de-Moine aux Quéreaux sur l’IGN…
Et sur le cadastre de 1834. Rien n’a changé.
En ce jour du 13 décembre 2017, l’ambiance sur les lieux était particulièrement sinistre avec une mini-tempête qui commençait à sévir sur l’Ouest.
Sur le chemin qu’ont emprunté les suppliciés :
Un premier calvaire. Est-ce ici ?
L’arrivée au Quéreaux :
Le calvaire du village.
Si l’on compare la vue aérienne et le cadastre, une croix existait en 1834 à ce carrefour mais à une cinquantaine de mètres plus à l’Est.
Le Nord est orienté vers la droite sur le plan suivant :
Vues du village :
Une courte vidéo sur place, dans le vent d’un soir de décembre :
Il va faire bon à rentrer chez soi…
A suivre…
RL
Charles-Antoine Callerot
Décembre 2017
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Par Le Loup le 10 Décembre 2017 à 22:01
Les gendarmes responsables de la déroute de Fontenay
sont connus mais restent introuvables....
Article précédent ici
La bataille de Fontenay-le-Peuple et la trahison des gendarmes ont eu lieu le 25 mai 1793 et nous sommes le 1er juin 1793...
A Niort, les Représentants du peuple parlent de désarmer toute la gendarmerie, mais ils hésitent et ne sont pas ''chauds'' de retrouver les coupables, par peur de multiplier les mécontents de la République et les désertions... Les lâches sont connus car on leur fait des reproches sur leur conduite devant toute l'armée. N'espérez donc pas connaître leurs noms, car les gendarmes recevront une prime à la lâcheté et resteront impunis !
Avant de passer à la lettre des Représentants du peuple, un mot sur l'uniforme et l'armement du gendarme en 1793. Son habit est de drap bleu de Roi avec collet (à la française), avec revers et parements de drap écarlates, passepoilé de blanc. Les boutons sont de métal blanc portant l'inscription ''Force à la Loi''. Les pattes d'épaule sont en drap bleu, lisérées d'écarlate. Les buffleteries sont blanches.
Il porte une veste en drap de couleur chamois, la culotte est en peau de couleur naturelle, la cravate est noire. Les bottes sont conformes à celles des dragons. Pour terminer n'oublions pas le chapeau bordé d'argent avec ganse et cocarde plate et circulaire aux couleurs nationales ''Bleu, blanc, rouge'' et pompon sphérique rouge.
L'armement se compose d'un mousqueton avec sa baïonnette, un sabre droit dit de Maréchaussée et une paire de pistolets.
L'équipement du cheval est de drap bleu bordé de blanc.
Maintenant voici la lettre des Représentants du peuple du 1er juin 1793 à Niort.
« Lettre adressée par les Représentants en mission à Niort, à la Convention Nationale après avoir reçu le décret relatif aux gendarmes nationaux (1er juin 1793).
Niort, le 1er juin 1793, l'an 2 de la République.
Les Représentants du peuple près l'armée des côtes de la Rochelle ;
Citoyens nos collègues,
Nous avons reçu votre lettre du 29 mai avec le décret du même jour ; qui prononce des peines contre les gendarmes, qui ont fuit dans la fatale journée du 25, dans les plaines de Fontenay-le-Peuple. Déjà nous avions pris des mesures pour découvrir les coupables, et nous ne vous dissimulons pas qu'elles ont été jusqu'à ce moment presque sans effet.
Pour former les différents escadrons de gendarmerie on avait pris indistinctement des détachements fournis par plusieurs départements ; de manière que les individus ne se connaissant pas entr'eux, on ne peut recueillir que des renseignements très vagues. Nous avons remédié à ces abus pour l'avenir, en formant des escadrons séparés de la gendarmerie de chaque département. Mais pour prévenir de pareil événement, nous nous sentons, comme vous, qu'il faut de la sévérité envers les coupables. Nous avons chargé les généraux et agents militaires de prendre toutes les informations, et faire toutes les recherches nécessaires. Nous espérons que nos soins ne seront pas infructueux, et vous pouvez compter que la loi sera exécutée. Cependant, s'il étoit possible que nos recherches fussent vaines, l'Assemblée n'entend pas faire doute, que nous désarmions toute la gendarmerie ; d'un côté ce serait injuste, parce que ce corps renferme beaucoup de braves gens, de l'autre, cette mesure serait nuisible à la République ; en la privant d'un grand nombre de bons défenseurs.
Nous devons ajouter que les reproches que nous leur avons fait publiquement ; les humiliations qu'ils ont éprouvées de la part de toute l'armée et des citoyens de cette ville, les ont tellement affecté qu'ils ont juré de réparer leur faute, à la première occasion ; et de recouvrer l'honneur que quelques lâches leur on ravi.
Nous espérons qu'ils nous tiendront parole ; et cela ne nous empêchera pas de sévir contre ceux qui nous paraîtrons coupables dans l'affaire du 25. (Façon d'enterrer l'affaire).
Nous sommes parfaitement tranquilles dans notre position à Niort. Les troupes nous arrivent des armées du Nord et des Ardennes, et, bientôt, nous serons dans le cas d'agir offensivement. Le général Biron, arrivé ici depuis peu de jours s'attache à connaître l'état de nos forces disséminées sur une surface très étendue, et à s'assurer de la quantité de troupes qui sont en marche pour cette armée.
Ce premier travail fait, il arrêtera son plan de manière à ce que toutes nos attaques soient combinées et nous avons lieu d'espérer que le mois de juin ne se passera pas sans que les rebelles soient anéantis, ou au moins réduits à la dernière extrémité.
Soyez convaincus, citoyens nos collègues, que les revers n'ont pas abattu notre courage, et que notre zèle pour la défense de la Liberté n'a pu que s'accroître au milieu des dangers. »
Signé : Goupilleau de Fontenay.
« P.S – Nous vous invitons à presser le ministre de la guerre à faire parvenir à l'armée de Saumur les sept mille fusils qu'il a promis. Songez que les moments sont précieux et qu'il faut que cette guerre soit promptement terminée. »
Sources : Archives Départementales de la Vendée, extrait des archives du Tribunal Révolutionnaire class E dépôt 92.1 II 7 – vues n°6 et7/7 – Tome 7, Lettre adressée par les Représentants en mission à Niort, à la Convention Nationale, après avoir reçu le décret relatif aux gendarmes nationaux (1er juin 1793) Extrait de la collection Benjamin Fillon. Gravure :Miniaturas militares de Alfonso Canovas.
Xavier Paquereau pour Chemins Secrets
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