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Les Amis du Pont-Paillat à La Fougereuse....
Les Amis du Pont-Paillat à la Fougereuse…
Ce 16 décembre était froid mais ensoleillé et encore une fois les Amis du Pont-Paillat ont eu de la chance avec la météo, contrastant avec la semaine passée qui fut tempétueuse et humide. Nous avions quelques manquants en raison de grippes, angines et autres joyeuseries de saison.
Le rendez-vous était fixé à 10 h 00 sur la place de l’église de Saint-Maurice-la-Fougereuse et commença par un café au petit bar jouxtant les lieux. Guy s’était empressé de faire des démarches pour nous faire ouvrir l’église, exceptionnellement fermée pour travaux. C’est monsieur Jacques Coppet, maire de la commune qui nous ouvrit et nous accompagna dans notre visite. Il nous présenta les travaux en cours et nous rappela l’importance de ce patrimoine dans un village, à une heure où d’autres communes choisissent d’abattre le leur.
Nous avons ainsi pu voir les vitraux représentant l’exécution de Sœur Espérance Pouge à Angers le 26 avril 1794 et l’assassinat du sacristain Pierre Baranger, au Bois-Potet pour avoir refusé de livrer la cachette de l’abbé Jarry.
Nous partîmes ensuite sur un chemin, juste pour le plaisir de patauger un peu dans la boue du pays. J’y évoquai l’affaire des Gaucheries et la raclée subie par une colonne infernale qui pensait pourtant tuer à bon compte et qui en fut quitte pour un enterrement collectif un peu plus loin au carrefour de vieux chemins.
L’occasion était trop belle pour aller saluer la tombe de l’abbé Gustave Michaud (1859 - † 1941) à qui ce blog doit beaucoup pour ce qui est du pays argentonnais, de par ses immenses travaux et que j’ai « pillé » volontiers dans plusieurs de mes articles.
Quittant le sourire et la bienveillance de l’abbé Michaud, il était temps de nous restaurer et le petit plan d’eau sur le côté de l’église était parfait pour notre petite pause.
Notre étape suivante nous conduisait à l’ancien couvent de la Fougereuse, avec l’autorisation des propriétaires, obtenue grâce à monsieur le maire. Encore merci à lui. C’est là que je racontai comment Grignon fit incendier le bourg de la Fougereuse le 13 octobre 1793. La visite se poursuivit dans les ruines.
Les ruines de l’abbaye primitive :
Deux attractions du jour : les bottes de Guy et le bonnet d’Angélique…
La suite de notre programme nous conduisait ensuite au Breuil-sous-Argenton pour des choses bien terribles. Après avoir contourné l’église, le groupe descendit par le jardin public admirer le panorama sauvage de la vallée de l’Argenton qui fait davantage penser à un paysage de Lozère qu’aux Deux-Sèvres.
Je profitai du moment pour rappeler que derrière cette colline, se trouve la ferme des Brissonnières, qui fut l’un des quartiers généraux du sinistre Grignon, alcoolique notoire, voleur, violeur et accessoirement général républicain, commandant de colonne infernale qui fit brûler vive une femme dans le presbytère, quelques pas derrière nous. Les Amis du Pont-Paillat n’aimant guère les rencontres statiques, nous nous dirigeâmes, à pied depuis le bourg, dans la direction du moulin de Trobel pour y trouver une croix bénite le 15 août 1880 par l’abbé Chaigneau. Cette croix marque l’emplacement d’un massacre important d’habitants du Breuil à une date inconnue mais qui laisse supposer encore une fois la culpabilité de Grignon.
Sur la gauche de notre chemin, le clocher d’Argenton-Château :
La météo changea subitement et le ciel se couvrit, tandis qu’un petit vent glacial se fit sentir. Cette croix est totalement méconnue et aucune association n’y a posé de plaque, soit par ignorance des faits, soit par faute de preuves du nombre de personnes tuées ou de leur identité.
Autant par curiosité que par amusement, Marc, l’un de nos Amis du Pont-Paillat, se livra à un petit jeu de radiesthésiste avec une baguette et finit, au bout d’un long moment par déclarer qu’il y avait une sépulture collective sur la gauche de la croix, sur une superficie de 5 m². Du coup, Dominique, président de l’association régionaliste poitevine du « Scalène Vert » qui nous avait rejoints dans le cours de l’après-midi, et qui dispose du même don que Marc, mais au pendule, entama lui aussi un contrôle du terrain. Les deux hommes, chacun avec leur méthode ne se firent aucune concurrence et sans s’être consultés aucunement arrivèrent à des conclusions similaires. Ces exercices furent filmés et le résultat est assez saisissant, sous réserve de la fiabilité de cette science non reconnue officiellement. Il est vrai que le terrain présente un affaissement que l’on a déjà vu dans bien d’autres lieux présentant des fosses communes. Curieusement, l’étude du cadastre ancien et actuel montre une parcelle assez importante qui semble avoir été préservée, même si un peu grignotée de nos jours, entre l’arrière de la croix et les lieux étudiés par nos deux amis. Nous savons qu’il y a eu un combat sur cette hauteur et que deux frères y furent tués. Que s’est-il exactement passé ?
Des nuages de plus en plus pressants lâchèrent quelques gouttes de pluie sous un vent de plus en plus glacial. Ils arrivaient du côté du moulin de Trobel et de Genneton dont je n’ai pas pris le temps de vous parler… Puis ce fut le retour aux voitures, les aurevoirs dans la bonne humeur qui nous caractérise. Chacun rentra au chaud auprès de ses pénates en attendant la prochaine.
Cette sortie était la dernière de l’année 2017 mais nous allons nous retrouver très vite pour notre veillée du 13 janvier, au coin du feu, avec la galette des rois et bien des histoires du pays à raconter. Ce sera là, la 30° sortie des « Amis du Pont-Paillat ». Merci à tous du fond du cœur pour ces partages et cette belle amitié.
RL
Décembre 2017
Photos du groupe par Guy :
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