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Gendarmes introuvables....
Les gendarmes responsables de la déroute de Fontenay
sont connus mais restent introuvables....
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La bataille de Fontenay-le-Peuple et la trahison des gendarmes ont eu lieu le 25 mai 1793 et nous sommes le 1er juin 1793...
A Niort, les Représentants du peuple parlent de désarmer toute la gendarmerie, mais ils hésitent et ne sont pas ''chauds'' de retrouver les coupables, par peur de multiplier les mécontents de la République et les désertions... Les lâches sont connus car on leur fait des reproches sur leur conduite devant toute l'armée. N'espérez donc pas connaître leurs noms, car les gendarmes recevront une prime à la lâcheté et resteront impunis !
Avant de passer à la lettre des Représentants du peuple, un mot sur l'uniforme et l'armement du gendarme en 1793. Son habit est de drap bleu de Roi avec collet (à la française), avec revers et parements de drap écarlates, passepoilé de blanc. Les boutons sont de métal blanc portant l'inscription ''Force à la Loi''. Les pattes d'épaule sont en drap bleu, lisérées d'écarlate. Les buffleteries sont blanches.
Il porte une veste en drap de couleur chamois, la culotte est en peau de couleur naturelle, la cravate est noire. Les bottes sont conformes à celles des dragons. Pour terminer n'oublions pas le chapeau bordé d'argent avec ganse et cocarde plate et circulaire aux couleurs nationales ''Bleu, blanc, rouge'' et pompon sphérique rouge.
L'armement se compose d'un mousqueton avec sa baïonnette, un sabre droit dit de Maréchaussée et une paire de pistolets.
L'équipement du cheval est de drap bleu bordé de blanc.
Maintenant voici la lettre des Représentants du peuple du 1er juin 1793 à Niort.
« Lettre adressée par les Représentants en mission à Niort, à la Convention Nationale après avoir reçu le décret relatif aux gendarmes nationaux (1er juin 1793).
Niort, le 1er juin 1793, l'an 2 de la République.
Les Représentants du peuple près l'armée des côtes de la Rochelle ;
Citoyens nos collègues,
Nous avons reçu votre lettre du 29 mai avec le décret du même jour ; qui prononce des peines contre les gendarmes, qui ont fuit dans la fatale journée du 25, dans les plaines de Fontenay-le-Peuple. Déjà nous avions pris des mesures pour découvrir les coupables, et nous ne vous dissimulons pas qu'elles ont été jusqu'à ce moment presque sans effet.
Pour former les différents escadrons de gendarmerie on avait pris indistinctement des détachements fournis par plusieurs départements ; de manière que les individus ne se connaissant pas entr'eux, on ne peut recueillir que des renseignements très vagues. Nous avons remédié à ces abus pour l'avenir, en formant des escadrons séparés de la gendarmerie de chaque département. Mais pour prévenir de pareil événement, nous nous sentons, comme vous, qu'il faut de la sévérité envers les coupables. Nous avons chargé les généraux et agents militaires de prendre toutes les informations, et faire toutes les recherches nécessaires. Nous espérons que nos soins ne seront pas infructueux, et vous pouvez compter que la loi sera exécutée. Cependant, s'il étoit possible que nos recherches fussent vaines, l'Assemblée n'entend pas faire doute, que nous désarmions toute la gendarmerie ; d'un côté ce serait injuste, parce que ce corps renferme beaucoup de braves gens, de l'autre, cette mesure serait nuisible à la République ; en la privant d'un grand nombre de bons défenseurs.
Nous devons ajouter que les reproches que nous leur avons fait publiquement ; les humiliations qu'ils ont éprouvées de la part de toute l'armée et des citoyens de cette ville, les ont tellement affecté qu'ils ont juré de réparer leur faute, à la première occasion ; et de recouvrer l'honneur que quelques lâches leur on ravi.
Nous espérons qu'ils nous tiendront parole ; et cela ne nous empêchera pas de sévir contre ceux qui nous paraîtrons coupables dans l'affaire du 25. (Façon d'enterrer l'affaire).
Nous sommes parfaitement tranquilles dans notre position à Niort. Les troupes nous arrivent des armées du Nord et des Ardennes, et, bientôt, nous serons dans le cas d'agir offensivement. Le général Biron, arrivé ici depuis peu de jours s'attache à connaître l'état de nos forces disséminées sur une surface très étendue, et à s'assurer de la quantité de troupes qui sont en marche pour cette armée.
Ce premier travail fait, il arrêtera son plan de manière à ce que toutes nos attaques soient combinées et nous avons lieu d'espérer que le mois de juin ne se passera pas sans que les rebelles soient anéantis, ou au moins réduits à la dernière extrémité.
Soyez convaincus, citoyens nos collègues, que les revers n'ont pas abattu notre courage, et que notre zèle pour la défense de la Liberté n'a pu que s'accroître au milieu des dangers. »
Signé : Goupilleau de Fontenay.
« P.S – Nous vous invitons à presser le ministre de la guerre à faire parvenir à l'armée de Saumur les sept mille fusils qu'il a promis. Songez que les moments sont précieux et qu'il faut que cette guerre soit promptement terminée. »
Sources : Archives Départementales de la Vendée, extrait des archives du Tribunal Révolutionnaire class E dépôt 92.1 II 7 – vues n°6 et7/7 – Tome 7, Lettre adressée par les Représentants en mission à Niort, à la Convention Nationale, après avoir reçu le décret relatif aux gendarmes nationaux (1er juin 1793) Extrait de la collection Benjamin Fillon. Gravure :Miniaturas militares de Alfonso Canovas.
Xavier Paquereau pour Chemins Secrets
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