•                     

    Le 10 Thermidor de l'an 3, un bateau est attaqué 

    près de Mauves-sur-Loire... 

                                          

     

                    

    Attaque d'un bateau à Mauves-sur-Loire....Le 28 juillet 1795, les rives de la Loire ne sont pas sûres, un bateau, l'Invincible est attaqué par les royalistes à Mauves-sur-Loire. Joseph Mariot, le courrier transportant les dépêches de Paris à Nantes est tué ainsi que le commandant du bateau...

     

    « Le 12 Thermidor an trois de la République une et indivisible, à quatre heures du soir devant moi Pierre Brunet jeune, officier public, élu pour constater l'état civil des citoyens, a comparu en la maison commune Alexandre Lebrun, commis négociant, âgé d'environ cinquante deux ans, demeurant section de la Halle, rue Crébillon ; lequel pour faire constater le décès de Pierre-Théodore Dibart, officier marin âgé d'environ vingt neuf ans, natif de Caulnes district de Dinan, département des Côtes du Nord, fils de Urbain Dibart et de Jacquemine Kerbusso, époux de Catherine Gillet, âgée d'environ vingt sept ans, native de Bar-sur Main (Bar le Duc), département de la Meuse, m'a présenté l'exposition du procès verbal dont la teneur suit :

     

    « Extrait des minutes de la police de sûreté de la commune de Nantes district du département de la Loire Inférieure. Le dix thermidor de l'an troisième de la République française une et indivisible, Charles Alexis Blanchard juge de paix du cinquième arrondissement de cette commune, officier de police de sûreté ayant avec moi Pierre Montreux greffier par intérim sur l'avis à moi donné qu'un bâteau arrivant à l'instant au port Maillart, venant du païs haut et dans lequel étoit le courrier de Paris avec ses dépêches ainsi que plusieurs autres citoyens avoient été violemment attaqués près Mauves, à son passage, par des Brigands et Chouans des deux rives et que le feu fait sur ce bâteau, il en avoit résulté divers accidents ; nous sommes transportés au dit lieu, où étant entrés dans le bâteau, nous y avons effectivement trouvé deux cadavres reconnus pour être l'un, celui du courrier Joseph Mariot âgé de trente quatre ans, natif d'Aigrefeuille district de Clisson, département de la Loire Inférieure ; et l'autre celui du citoyen Dibart officier à bord du bâteau nommé l'Invincible, stationné à Mauves, et attendu que ces deux cadavres nous ont d'abord parus atteints de plusieurs coups mortels, nous avons, pour constater leur état, appelé le citoyen Ménard, officier de santé, lequel déférant à notre invitation, est entré dans le bâteau, a dit premièrement que la cause de la mort du courrier vient d'une balle portée à la cuisse, lui a coupé l'artère fémorale et le fémur ; que l'officier Dibart a reçu une balle à la partie supérieure du coronal et a enlevé le crâne et mis le cerveau à découvert, ce qui a occasionné sa mort. De tout quoi avons dressé le présent que nous avons borné aux circonstances ci-dessus, n'ayant trouvé personne dans le bâteau qui ait su indiquer d'autres particularités relatives à cet événement, au moyen de quoi, nous avons ordonné, ce qui de suite a été fait nous présents que les deux cadavres seroient conduits à l'hospice de l' Humanité pour y être pourvu à leur inhumation. Fait et arrêté les jour mois et an que dessus, sous les signatures du citoyen Ménard, celle du greffier et la notre, la minute est signée Mesnard, officier de santé, Montreux et Blanchard.

     

       Pour expédition, signé J Leroux Greffier. Enregistré à Nantes le onze Thermidor, an trois de la République, reçu une livre. Signé Bertrand – Fait en la maison commune de Nantes les dits jour et an sous le seing du comparant et le mien. 

     

    Signé:Le Brun et Brunet. »

     

    René-Théodore Dibart est né le 20 octobre 1766 à Caulnes, il est le fils d'Urbain Dibart seigneur de Villetanet, Ecuyer, et de Marie-Jacquemine de Kerbusso, originaire de Josselin.

     

    Joseph Mariot est né le 8 février 761 à  Aigrefeuille, au bourg, il est le fils d'Honorable homme Henry Mariot, aubergiste et de Honorable femme Julie-Suzanne Gantier.

     

    Attaque d'un bateau à Mauves-sur-Loire....

    Attaque d'un bateau à Mauves-sur-Loire....

    Sources:     

    -Archives de la ville de Nantes – décès an 3, Section Halle et Jean-Jacques cote 1E91-pages 101 et 102/113. 

    -Archives Départementales de Loire-Atlantique, Aigrefeuille - baptêmes année 1761. 

    -Archives des Côte d'Armor tous droits réservés, Caulnes- baptêmes 1766. 

    - Cadastre de Mauves-sur-Loire de 1832 – La Loire à Mauves. 

    - Photo: de l'auteur. 

                                           

     

    Xavier Paquereau pour Chemins Secrets 


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    Retour sur la 6ème veillée des Amis du Pont-Paillat…

     

    La veillée des Amis du Pont-Paillat du 13 janvier dernier était la 6ème du genre mais aussi la 30ème sortie du groupe, en attendant la prochaine marche annuelle dans la boue de mars et une future sortie dans le Pays de Charette au printemps, dont nous reparlerons en temps et en heure. Nos veillées, souvent victimes de leur succès, ont malheureusement un accès limité, laissé à la discrétion de l’habitant, autant pour des questions logistiques que de sécurité collective. Ce souci sera résolu prochainement avec un type d’organisation différent, c’est promis.

    Les plats de « mangeaille » défilant et les bouteilles de cidre se vidant, il fallut accélérer un peu le mouvement, pour éviter le risque d’une digestion collective qui aurait pu assoupir un peu les participants et ainsi éterniser la tablée. Arnaud prit la parole pour nous parler de ses études et des difficultés de la part de certains historiens trop orientés à reconnaître les similitudes entre les terreurs de la révolution française et celles du bolchévisme autant que du nazisme, en particulier pour tout ce qui touche les horreurs commises au nom des « grands progrès sociaux » du communisme. L’affaire faite, je me permis d’en ajouter sur d’autres historiens, pas plus malins que les premiers et dont la plupart des travaux, non sourcés, ou (mal) sous-traités, ne font que desservir la cause qu’ils sont censés défendre.

    Chachou nous lut ensuite une poésie de Noël, talonnée par Constance qui nous avait ramené de Belgique une œuvre allégorique sur les églises et les croix de Vendée. Après quelques récits et sur les trésors enfouis et les sépultures cachées,  je pris le parti de raconter certains mystères attachés à la seconde résidence de Lescure, en Cerizay. Dieu sait si des fantômes hantent encore le « Trou de la guillotine » et les souterrains de la vieille ville.

    Je crois que la nuit qui suivit, chacun se sera endormi en rêvassant à tout ce qui reste encore à découvrir sur notre beau pays.

    On aura retenu de cette soirée, l’affluence de la jeunesse, ces moins de 30 ans, passionnés par l’histoire régionale, mais qui fuient souvent les réunions trop protocolaires, pour ne pas dire trop « bling-bling » de leurs aînés. C’est à eux que je dédie tout particulièrement ce billet, car c’est vous qui portez déjà le flambeau de la Vendée. Les Vendéens qui se sont soulevés en 1793 étaient de votre âge, ils avaient des projets de mariage, d’exploiter une petite borderie, ou peut-être simplement de vivre de leur métier de sabotier ou de tisserand. Ils voulaient être libres et rien de plus.

    RL

    Janvier 2018

     

     

    Retour sur la 30ème....

     

     

     

     


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    Catherine-Magdelaine Chevaye de la Châtaigneraie, 

    noyée en Loire au mois de Frimaire de l'an deux.

     

                                      

    Catherine Chavaye, noyée en Loire....Catherine-Magdelaine Chevaye a épousé le 10 novembre 1762, en la paroisse Saint-Jacques de Clisson :

     

    ''Messire Alexis-René-Marie-Anne Moreau*, chevalier seigneur Duplessis Moreau, chevalier de l'Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis, ancien capitaine au régiment de Piémont infanterie, commandant du bataillon de milice de Blois, fils majeur de feu Messire René Moreau Ecuyer, seigneur des Moullières** conseiller du Roy lieutenant général civil et criminel au baillage et siège Royal de Mouvant (Vouvant) séant ; et de défunte Dame Marie-Aimée Gaborit de la Brosse ses père et mère originaires et domiciliés de la paroisse Saint-Jean de la Châtaigneraye d'une part et Demoiselle Catherine-Magdelaine Chevaye, fille de René Chevaye, Ecuyer, Conseiller du Roi secrétaire auditeur honoraire en la Chambre des comptes de Bretagne et de Dame Françoise Garciau aussi ses père et mère originaires et domiciliés de cette paroisse, en présence de Jean-François-Joseph Moreau, Ecuyer, seigneur de la Grange, Conseiller du Roy, bailly et lieutenant-général civil et criminel, au baillage et siège royal, demeurant séant à la Châtaigneraye, frère de l'époux.. » etc...

    Catherine Chavaye, noyée en Loire....

     

    * Alexis-René-Marie-Anne Moreau du Plessis a été commandant en second dans la 5ème compagnie noble à l'Armée des Princes, chef de bataillon. Il est décédé le 2 Ventôse an 12, (le mercredi 22 février 1804) à la Bruffière, chez son neveu, à l'âge de 85 ans. 

    ** Les Moulières appartiennent à la Révolution à Etienne-Joseph Aimé Moreau, écuyer, seigneur de Moulière, qui épouse le 20 janvier 1789 Françoise-Anne-Louise-Marie de Vieux – saisies et vendues comme bien national. 

     

    Nous ne connaissons pas les circonstances de l'arrestation de Catherine-Magdelaine Chevaye, son mari étant à l'armée des Princes elle était devenue suspecte. Nous savons qu'elle fut noyée en Loire au mois de Frimaire an 2 (Décembre 1793).

     

      Le 27 avril 1795 (8 Floréal an 3), un certificat de décès est établi à la mairie de Nantes dont la teneur suit :

     

    «Le huit Floréal an trois de la République une et indivisible, à trois heures du soir, moi Mathurin Gaignard, officier public élu pour constater l'état civil des citoyens, j'ai transcrit littérallement le présent jugement du tribunal du district de Nantes dont la teneur suit :

     

    ''Extrait des minutes du greffe du tribunal du district de Nantes – Exposent les citoyens René Philipes, François Chevay, Claude-Alexandre Duveau Chavaignac et Hélène-Catherine-Charlotte Chevay son épouse ; suite et diligence de René Lenormand, leur fondé de pouvoir.

    Qu'il est prouvé par l'enquête faite à leur requête, le vingt huit du mois dernier, que Catherine-Magdelaine Chevay, leur tante, a été noyée avis le poste de la Sécherie, dans le courant du mois de Frimaire an second et de la manière expliquée dans la pétition que les exposants vous mirent le vingt six du dit mois de Germinal tendante à faire la preuve de leur maintient. Ce considéré, vous plaise, citoyens juger, voir la dite enquête, dire quel décès de CatherineMagdelaine Chevay, femme Moreau Duplessis, demeurant à la Châtaigneraye en Poitou, a eu lieu par la noyade, au mois de frimaire deuxième année et accorder tout acte nécessaire pour la preuve du dit décès''.

    Signé Lenormand''

     

    « Le Tribunal vu la pétition, après avoir entendu le commissaire national, dans ses conclusions motivées. Considérant qu'il est prouvé par l'enquête du vingt huit germinal dernier, que Catherine-Magdelaine Chevay, femme Moreau Duplessis a été transférée à la maison de l'Entrepôt sur une galiotte, près le Sécherie et noyée avec les autres individus, mis sur la même galiotte, dans le cours du mois de Frimaire an deux ; considérant ainsi qu'il n'a point été rapporté d'acte de décès de ceux qui ont éprouvé ce sort. Déclare que la mort de Catherine-Magdelaine Chevay femme moreau Duplessis de la Châtaigneraye département de la Vendée, est constante, et a eu lieu dans le mois de Frimaire an deux et pour lui tenir lieu de décès, ordonne que le présent soit inscrit par le greffier, sur le double registre des actes de décès de la dix huitième section de Nantes ; à la marge des actes du mois de Frimaire an deux. Arrêté à Nantes en la Chambre du Conseil, le deux Floréal l'an trois de la République Française une et indivisible, aussi signé sur la minute ; Félix Gedouin, commissaire national, Tiger, Pineaud, Bourdier, Cormier et Juguet ; enregistré à Nantes le trois Floréal an trois de l'ère républicaine par Bertrand, qui a reçu une livre.

     

    signé Blanchard, fait en la maison commune de Nantes, sous mon seing les dits jour et an. 

    Signé Gaignard. »

     

    Catherine Chavaye, noyée en Loire....

     

     

    Sources : Archives de la ville de Nantes – tous droits réservés- décès an 3, Section Voltaire et Brutus cote 1E92 – vue n°101/136. -Archives Départementales de Loire-Atlantique, tous droits réservés - mariages année 1762 paroisse Saint-Jacques de Clisson.-vue 5/6 et mariage 1789, vue 6/109). -Le Plessis, cadastre de la Châtaigneraie 1834 section C1 de la Pénissière. Archives Départementales de la Vendée tous droits réservés. Décès la Bruffière année 1804, vue n°129/411. - Photo: crédit Patrimoine Maritime fluvial – Gabare la Montjeannaise.

                                                 

     

     Xavier Paquereau pour Chemins Secrets 


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    « Les billets d’hôpitaux » du général Grignon…

     

    Deux pièces d’archives vous sont présentées ici concernant Grignon. Commençons si vous le voulez bien par une lettre de Commaire au ministre de la Guerre qui nous parle d’un combat méconnu entre Grignon et La Rochejaquelein début janvier 1794 (1) :

     

    Les "billets d'hôpitaux" de Grignon....

     

    « A quartier de l’Etat-Major, à Saumur

    4 janvier 1794

    Le quinze jour de nivose de l’an second de de la République française une et indivisible.

    Le général divisionnaire Commaire au ministre de la Guerre.

    Je me suis empressé, citoyen, aussitôt ta lettre reçue de mettre à exécution l’ordre que tu m’as doné pour le départ des grenadiers de la Convention ; comme il  sont en ce moment à Angers avec la commission militaire, j’ai prévenu de suite le commandant de la force armée de cette ville de les faire venir de Saumur pour y prendre leur route, ils ne pourront partir le 14 ainsi que la route le porte, il ne sont point encore arrivés aujourd’huy 15.

    Deux brevets d’accusateur militaire dont l’un est pour le citoyen Guillaume Bonnemant et l’autre pour le citoyen Lepine ; ne sachant ou peuvent être ces deux citoyens, et ayant trouvé ces deux brevets dans des papiers laissés dans les bureaux du général Rossignol, j’ai cru ne pouvoir mieux faire que de t’en instruire pour en ordonné ce que tu jugeras nécessaire.

    Grignon à reçu son brevet de général de brigade, a battu la petite armée des brigands de cinq à six cents hommes, commandés par La Rochejacquelin, un de nos volontaires s’est battu à l’arme blanche avec ce scélérat et n’a pu en délivrer encore la terre. Les Brigands ne servent plus que comme des assassins de grandes routes ; je prends des mesures pour leur donner une dernière chasse s’il est possible, ils n’iront pas loin j’espère et ça ira.

    Salut et fraternité

    Le général divisionnaire

    Commandant à Saumur

    Commaire »

     

    Les "billets d'hôpitaux" de Grignon....

     

    A présent et si vous le voulez toujours, mais je n’ai aucun doute là-dessus, présentons une pièce rarissime où le terme « billets d’hôpitaux » est mentionné en parlant des Vendéens tués. On connait par les rapports des généraux de colonnes infernales que ce terme, qui équivaut à « passer derrière la haie » ou « emmener au quartier général » signifient, fusiller, sabrer et massacrer d’une manière générale. Il devait certainement y avoir eu une concertation afin de nommer les choses d’une manière discrète mais facile à comprendre, le tout sur un ton ironique. Ces correspondances, nous les connaissons par l’ouvrage de Savary et elles ont mystérieusement disparues. L’historien républicain Chassin accusera Turreau d’avoir nettoyé les archives durant ses fonctions sous Louis XVIII… Comme le souligne Alain Gérard, il eut fallut pour cela que Savary fasse des copies de ses lettres avant 1816 (Turreau est mort le 10 décembre de la même année), pour ne les publier qu’en 1824. Et Alain Gérard d’aller plus loin en émettant la possibilité que ce soit Savary lui-même qui les aurait fait disparaître, laissant ainsi que ce qu’il voulait bien nous faire connaître (2). On sait, et nous l’avons déjà vu dans nos articles, que Savary a quelquefois arrangé les documents originaux à sa sauce en omettant certains passages, pas très reluisant pour ses idées. Accordons-lui tout de même le mérite d’avoir osé le premier (si l'on excepte Lequinio) reconnaître les horreurs commises. Après, il n’est pas interdit de penser que ces documents ont pu disparaître sous la 3° république, c’est du moins une hypothèse.

    Avant de lire ce document, revenons sur ce que Grignon aurait déclaré à ses soldats le 17 janvier 1794 :

    « Mes camarades, nous entrons dans le pays insurgé. Je vous donne l’ordre de livrer aux flammes tout ce qui sera  susceptible d’être brûlé, et de passer au fil de la baïonnette tout ce que vous rencontrerez d’habitants sur votre passage. Je sais qu’il peut y avoir quelques patriotes dans ce pays ; c’est égal, nous devons tout sacrifier. » (3)

     

    Ce que nous allons voir maintenant est daté du 13 janvier et semble corroborer la plupart des détails que l’on retrouvera plus tard dans l’ouvrage considérable de Savary, du moins en matière de s’exprimer quand des massacres sont commis.

    Lettre de Grignon à Commaire, copie certifiée conforme par ce dernier (4) :

    Les "billets d'hôpitaux" de Grignon....

     

    « Au quartier de l’Etat-Major à Saumur

    Le 25... jour de nivose de l’an second de la République Française, une et indivisible.

    Copie de la lettre du général de brigade Grignon au général divisionnaire Commaire, daté d’Argenton le Peuple, le 24 nivose. (13 janvier 1794)

    Je viens de recevoir ta lettre à mon arrivée. Nous avons, les généraux Boucret et Caffin, fait une battue dans les bois et genêts, à environ 18 à 20 lieues de terrein. Il ne paroit plus y avoir de rassemblements depuis la déroute complette que j’ai donné à Larochejaquelin et à toute une horde de brigands.

    Il les à congédiés, en leur disant, allés chacun chés vous ; quand j’aurai besoin de vous, je vous le ferai dire, et le lieu de rassemblement sera dans la forèst de Vésins.

    Ces scélérats là ; sont effectivement répandus dans les mettaÿries, par deux et trois, et ÿ font leurs anciens travaux à l’ordinaire. J’en ai pris un vingtaine, a qui j’ai fait donner des billets d’hopitaux.

    En outre, trouvé un nommé Molas avec son fils, de St Varan (Saint-Varent) près Thouars, absent de chés lui, depuis six mois et depuis ce tems, ont été à la tête des brigands à cheval, et, lors de la déroute de Collet, il s’est retiré dans une mettaÿrie, est dans un endroit isolé, au milieu des bois, et il fait connoitre absolument le terrein, pour les découvrir.

    Je compte ce jour de la décade, avec quelques autres, leur donner un billet d’hopital. Je vais m’occuper, à faire fouiller de nuit, les mettaiÿries, par des détachements , ou je compte ramasser quantité de ces scélérats là. C’est le seul moyen d’en venir à bout. Rien autre chose pour le moment. J’attens tes odres pour les mettre à exécution. Je te demanderai des souliers, ma colonne étant presque nuds pieds.

    Signé Grignon.

    Certiffié conforme à l’original, par moi général divisionnaire Commaire. »

     

    Les "billets d'hôpitaux" de Grignon....

     

    Les "billets d'hôpitaux" de Grignon....

     

    Les problèmes de souliers et de pieds nus sont récurrents chez Grignon comme on peu le voir ici bien plus tard. Pour ceux qui veulent aller plus loin, et à tout savoir, sur Grignon, je les engage à lire son mémoire, daté du 25 décembre 1794, fait dans le but de sauver sa tête, aux Archives Nationales (5).

    RL

    Janvier 2018

     

    Notes :

    (1)  SHD B 5/8-6, v. 5 et 6.

    (2)  Alain Gérard, « Les Archives de l’extermination », CVRH, 2013, p.298. A mon humble avis, l’ouvrage le plus complet actuellement pour comprendre ce qui s’est passé, le tout indépendamment des opinions politiques de l’un ou l’autre bord.

    (3)  « Histoire de la Vendée Militaire » par Crétineau-Joly, tome II, p. 129 qui reprend le témoignage de Chauvin dans "Guerre de le Vendée..." par Lequinio, octobre 1794, p. 66.

    (4)  SHD B 5/8-17, v. 2 et 3.

    (5)  AN, AD XVIII C 306-16.

     

     


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    Mort violente de Honoré Martin de la Boissière-du-Doré, 

    guide des Colonnes Infernales... 

                                      

                                      

     

    Honoré Martin, guide de colonne infernale....Une fois identifiés, les guides des colonnes républicaines étaient systématiquement liquidés, les royalistes ne firent aucun quartier aux patriotes locaux, considérés comme traîtres à la population. Ce fut le cas pour Honoré Martin de la Boissière-du-Doré, mort assassiné dans un pré de la Bougonnière à Saint-Hilaire-de-Loulay. Cette affaire va nous livrer les noms de deux autres guides...

     

    « Le vingt six Pluviôse, an trois (14 février 1795) de la République une et indivisible à quatre heures du soir, devant moi, Pierre Haudaudine, officier public élu pour constater l'état civil des citoyens à comparu en la maison commune Marie Martin femme Antoine Daguin indienneur, âgée de trente neuf ans, demeurant section Scévola, pont de l'Orient ; laquelle pour faire constater le décès de Honoré Martin, son frère, m'a présenté l'extrait mortuaire dont la teneur suit. (Original décès Montaigu an 2 vue n°42/54).

     

    Extrait du registre mortuaire de Montaigu, le vingt et un Messidor l'an deuxième de la République (9 juillet 1794) une et indivisible – Nous officier municipal soussigné à défaut de l'officier public de la ville canton de Montaigu, district du dit lieu département de la Vendée, sur la déclaration à nous faite par Pierre Coindet et Mathurin Douillard, guides de l'Armée de l'Ouest, le dit Coindet de la commune de Vieillevigne, et le dit Douillard, de celle de Saint Lumine, actuellement en cette ville. Qu'il y avait un homme mort dans un pré dépendant de la maison de la Bougonnière* en la commune de Saint Hilaire de Loulay, n'y ayant pour le présent aucun officier de police sur les lieux, sommes de compagnie avec le citoyen Thibaud que nous avons pris pour notre commis greffier et avec les dits Coindet et Douillard sur le pré en question, étant proche de la dite maison de la Bougonnière, où étant arrivés sur les deux heures de l'après midi, nous avions trouvé le dit homme mort n'ayant qu'une chemise sur lui, lequel homme d'après l'examen qui a été fait de son corps, nous avons jugé qu'il avait été assassiné, paraissant plusieurs coups à la tête et à la gorge qui ont été portés par une bayonnette ou sabre, et qui a été reconnu pour se nommer Honoré Martin, garçon, guide de la dite Armée de l'Ouest, originaire de la commune de la Boissière du Doré, district de Clisson, département de la Loire Inférieure et fils de Honoré Martin et de Marguerite Huteau, âgé de quarante trois ans ou environ, de laquelle mort nous avons apporté le présent acte, en vertu duquel le corps du dit Martin sera inhumé et ont les déclarants signé avec nous ; signé au registre Coindet, Douillard, Chapelain commissaire municipal et Thibaud pour le commis greffier.

    Nous soussignés, certifions que l'extrait ci-dessus et de l'autre part a été tiré sur le registre mortuaire de la commune de Montaigu et qu'il est en tout conforme à l'original – A Montaigu ce neuf Thermidor l'an deuxième de la République française une et indivisible. »

     

    signé : Chapelain commissaire municipal et Thibaud pour le secrétaire fait en la maison commune de Nantes, sous mon seing, les dits jour et an ; la comparante a déclaré ne savoir signé ».

     

    Signé Haudaudine.

     

    Honoré Martin, guide de colonne infernale....

     

      *La Bougonnière est une métairie proche de Montaigu, à environ 2km, sur la commune de Saint-Hilaire-de-Loulay.

    Honoré Martin, guide de colonne infernale....

     

    Honoré Martin est né le 29 septembre 1750 dans le bourg de la Boissière-du-Doré. Il est le fils de Honoré Martin et de Marguerite Huteau, mariés le 26 novembre 1749 à la Boissière. De leur union sont nés au bourg de la Boissière :

     

    1° Honoré Martin, né le 29 septembre 1750.

    2°Marguerite Martin, née le 10 avril 1752.

    3°Pierre Martin, né le 23 janvier 1754, décédé le 22 novembre 1759.

    4°Marie Martin, née le 26 novembre 1755, qui épouse Antoine Daguin.

    5°Jean Martin, né le 30 décembre 1757.

    6°Pierre Martin, né le 29 octobre 1761.

    7°Françoise Martin, née le 30 mars 1764.

    8° Jeanne Martin, née le 3 juin 1767.

     

    Sources: Archives de la ville de Nantes – décès an 3, Section Union et Scévola-  cote 1E87- page 154/201 -Archives Départementales de Loire Atlantique, registres baptêmes et mariages de la Boissière du Doré - Cadastre de Saint-Hilaire de Loulay TA 1818, métairie de la Bougonnière section H1 du Rorthais-1818 – Photo : de l'auteur. 

                                                 

     

     Xavier Paquereau pour Chemins Secret 


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