•  

    1794, quand la peau d'un Vendéen ne valait RIEN !

     

     

     

    Quand la peau d'un Vendéen ne valait rien....Le récit d'un Républicain de l'an V (1797), occulté jusqu'à présent est un document exceptionnel.*

     

    « L'ouvrage dont nous extrayons ce témoignage a en effet été saisi par la police du Directoire au lendemain de sa sortie des presses. Seuls quelques exemplaires distribués dans l'intervalle ont pu échapper à la disparition  ». 

     

    Voici un exemple du comportement de ''militaires'' en maraude, du côté des Moutiers-sur-le Lay, tiré de cet ouvrage.

     

    « Trois soldats de la même armée entrèrent un jour dans la cour du château de la Bridurière (Bredurière) (1), commune de Moutiers sur le Lay. Ils demandèrent des chevaux. On leur répondit qu'il n'y en avait pas. Ils veulent de l'argent ; même réponse. Ils se mettaient en devoir de massacrer, lorsque le jardinier les invite à passer à la métairie, en assurant qu'il en emprunterait pour les satisfaire. A peine y sont-ils arrivés qu'un des volontaires propose de mettre le feu à la maison, et déjà on commençait à incendier un lit où était couchée une vieille femme. On les appaisa à force d'assignats ; et sur leur invitation, trois domestiques s'offrent de les conduire à Moutiers. Chemin faisant, un volontaire lâche un coup de fusil dans le dos de l'un de ses guides, et le renverse roide mort ; les autres ne durent leur salut qu'aux fusils qui manquèrent. 

    Quatre de ces soldats se transportent dans une autre métairie, où ils forcent les propriétaires à leur donner de l'argent pour se préserver de l'incendie : cependant cette maison est livrée aux flammes. Ils n'épargnent pas les femmes après les avoir indignement violées. 

    Le citoyen Loyau (2), étant à la caille au passage de l'armée révolutionnaire, fut couché en joue par un cavalier, qui brûla sur lui deux amorces. Sa femme et sa nièce, qui étaient dans la cour, sont apperçues par quelques uns de ces pillards ; aussitôt ils se précipitent sur elles le pistolet à la main, et leur demande leur porte-feuille. Un deux arrache aussitôt à Loyau sa montre et ses assignats, et le reste de la maison est livrée au pillage. Les détachements de cette armée, qui avaient saisis dans les environs plusieurs habitants, les fusillèrent. Vingt sept subirent ce supplice dans la cour du citoyen Loyau. » 

     

    Voilà la belle Armée de la République, ces Volontaires de l'an II, sur lesquels on n'arrête pas de magnifier l'élan patriotique...

    Pour la curiosité : Les laboureurs de la métairie de la Brédurière, qui sont-ils ? L'auteur du récit n'a livré aucun nom et aucune date concernant ces événements. Nous pourrions les dater de fin 1793 et non pas de 1794 par la Colonne de Grignon, comme le suggère l'auteur.

    Le citoyen Loyau (2) aurait été exécuté comme ''Blanc'' à la Rochelle le 31 octobre 1793.

     

    (1) Jean Crespeau est laboureur à la métairie de la Bredurière, il décède en ce lieu, « le 31 décembre 1789 à l'âge de 39 ans, » (en réalité 43 ans) sont présents à la sépulture : Joseph Crespeau son frère et Pierre Crespeau son fils (vue n°156/166 décès 1775-1791- Moutier/Lay). Il est l'époux de Jeanne Martin, qu'il a épousé à Thorigny le 25 juin 1771.

    Jeanne-Martin décède à la Bredurière le 6 Ventôse de l'an 2 (24 février 1794).

    C'est peut-être la femme malade, que les Bleus voulaient faire brûler dans son lit ; à cette époque, à 48 ans on faisait déjà âgé. Nous ne saurons rien sur le domestique qui s'est fait abattre d'une balle dans le dos, je n'ai pas retrouvé d'acte de décès faisant état de ce crime.

     

    (2) Quant à Monsieur Loyau, « Sieur de l'Anjouière qui chasse la caille au passage de l'armée républicaine, il est né le 6 octobre 1737 à Bournezeau à l'Anjouière, il est avocat au Parlement, Sénéchal de la Pouzaire. Il fut exécuté comme ''Blanc'' à la Rochelle, le 31 octobre 1793. Il avait épousé à Moutiers/Lay le 16 octobre 1766, Marie-Anne-Jeanne-Thérèse Aulneau Dame de l'Oucherie, née à Bournezeau le 18 décembre 1739 et décédée en cette commune le 28 décembre 1818. »

     

    Je ne suis pas persuadé que ce personnage soit royaliste car deux de ses fils, sont des ''Bleus''.

    Jean-Baptiste Loyau, né le 14 juin 1768 à Bournezeau est Commissaire du Pouvoir Exécutif, puis chef de la Division de la Préfecture en 1811.

    Jérôme-Guillaume, son aîné « s'est engagé dans les armées de la république à l'âge de 17 ans. Les actes de bravoure et de sang froid dont il fit preuve pendant les tristes guerres qui désolèrent notre sol vendéen, sont passés depuis longtemps à l'état légendaire dans le pays qui l'a vu naître ».

     

    Quand la peau d'un Vendéen ne valait rien....

     

    Sources:   

     

    * Louis-Marie Prudhomme, "Histoire générale et impartiale des Erreurs, des Fautes et des Crimes commis pendant la Révolution Française" – Convention Nationales- Tome 2 à Paris – rue des Marais, n°20, Faubourg Germain An V de la République Française. FAC Editions – 30 rue Madame – 75006 Paris.- pages 58,59,60. 

     

    . Archives Départementales de La Vendée tous droits réservés. Registres détat civil de Bournezeau, Moutiers/Lay.

    . Familles de Vendée – la famille Loyau.

    . Photos : Le château de la Bredurière (extrait de Chambres d'Hôtes) -Peau de Vendéen tannée du blogue ''Vendéens et Chouans''. 

     

                                                                  

     

    X. Paquereau pour Chemins Secrets 


    votre commentaire

  • votre commentaire
  •  

    Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis 

    (1693-1830) 

     

     

     

    L'ordre royal et militaire de Saint Louis....André Souyris-Rolland a classé cet insigne en deuxième place dans les Ordres français.

     

    Le n° 1 étant l'Ordre Royal, Impérial et National de la Légion d'Honneur.

    Le n° 2 l'Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis (1693-1830). 

    Le n° 3 l'Ordre du Mérite Militaire (1759-1830).

    Le n° 4 l'Ordre du Lys (1814-1830).

    Le n° 5 l'Ordre du Brassard de Bordeaux (1814-1830).

    Le n° 6 l'Ordre de la Fidélité (1816-1830).

     

    «Créé par Edit Royal le 9 avril 1693, Louis XIV précisa « qu'il était destiné aux officiers catholiques dont le courage, le mérite et les services rendus avec distinction dans nos Armées seront les seuls titres pour y entrer ». 

     

    INSIGNE : Une croix d'or, émaillée de blanc sur les deux faces, avec quatre fleurs de lys d'or entre les branches, porte au centre sur l'avers, le roi saint-Louis en armure, revêtu du manteau et de la couronne royale, tenant d'une main une couronne de laurier et de l'autre une couronne d'épines. 

    Le roi est entouré d'une bordure bleue portant l'inscription « LUD (OVICUS) M (AGNUS) INST (ITUIT) 1693 ». Au revers sur fond d'émail rouge une épée flamboyante qui traverse une couronne de laurier émaillée de vert avec un nœud blanc est entouré de la devise de l'ordre « BELL (ICAE) VIRTUTIS PRAEM (IUM) » (récompense du courage guerrier). 

     

    MODELES : L'insigne de sa création (1693) à sa suppression (1830) ne varia jamais. Les modèles que l'on trouve sont ceux de l'Ancien Régime (avant 1792) et ceux de la Restauration (1814-1830) : 

     

    - Les premiers sont les plus rares du fait que l'insigne n'était que « prêté » au titulaire et que la famille devait à son décès le rendre à la Trésorerie des Ordres du Roi (qui le remettait à un nouveau chevalier). En outre, la Convention décréta « le dépôt » des insignes aux municipalités par leurs titulaires sous peine d'être         « suspect ». 

    Ils sont généralement de taille plus petite mais sont massifs avec des centres bombés présentant l'aspect d'une noisette. Les anneaux sont cannelés. Les croix de chevalier de la période de la création ont généralement l'anneau disposé comme celui des commandeurs des ordres modernes. 

    Ceux de la Restauration sont souvent plus grands (43mm). Les croix, les lys et les centres sont plus plats. Le motif qui soutient l'anneau est plus simple, les extrémités des pointes sont pommetées (à noter qu'il existe des croix d'Ancien Régime avec des boules et que les boules des croix de la Restauration sont quelquefois limées). Les anneaux sont souvent unis. Les insignes portent des poinçons de contrôle de la période 1819 à 1838. 

     

    RUBAN : Rouge «  couleur de feu  », souvent agrémenté d'un noeud ou d'une rosette. 

     

    L'ordre royal et militaire de Saint Louis....

    STRUCTURE : L'ordre n'eut jamais que trois classes : Chevalier, Commandeur, Grand Croix. (Le Commandeur sous l' Ancien Régime portait le cordon et l'insigne de Grand Croix, mais sans la plaque). 

     

    ATTRIBUTION : Il y eut relativement peu de promotions importantes ; on estime à 18 000 environ les chevaliers faits pendant la centaine d'années que dura la période d'Ancien Régime (1693-1792), et dont il ne reste que peu d'insignes pour les raisons invoquées ci-dessus... 

    Il y eut peu de promotions pendant la période d'Emigration, exception fait pour la Vendée jusqu'en 1800. Et à partir de 1814, les promotions annuelles furent retativement importantes puisqu’ à part celles de 1814-1817, qui comptèrent au total 10 000 chevaliers au titre des promotions exceptionnelles en faveur des officiers de l'Armée de Condé et de l'Empire, puis celle de 1823 qui fit 330 chevaliers au titre de la campagne d'Espagne, les autres furent beaucoup moins nombreuses, de telle sorte qu'il n'y eut, au total, que 2500 chevaliers environ de 1817 à 1830. 

     

    NOTA : Le Gouvernement de la Restauration créa 10 000 chevaliers de la Légion d'Honneur pendant cette même période... Il faut noter que les chevaliers de Saint-Louis étaient assimilés aux officier de la Légion d'Honneur (ordonnance de 1816). 

     

    DISSOLUTION : L'ordre fut supprimé par la Révolution de 1830 et les officiers qui voulurent continuer à porter la croix de Saint-Louis supprimèrent les fleurs de lys (devenue symbole honni des Bourbons), ce qui explique que l'on trouve des croix de Saint-Louis de ce type. A noter que Louis-Philippe fit « chevaliers » de la Légion d'Honneur les « chevaliers » de Saint-Louis qui n'étaient pas membres de cet ordre afin de les « inciter » à ne plus porter la croix de Saint-Louis. » 

     

    Sources:   

     

    Guide des Ordres, Décorations et Médailles militaires de 1814 à 1963 par André Souyris-Rolland – page 23 et 24 - troisième édition revue et corrigée en 1982, spécialement préparée pour les Associations et les Groupements d'Anciens Combattants. – ouvrage validé par le Général de Boissieu, Grand Chancelier de la Légion d'Honneur. 

    Photos de l'auteur. 

     

                                                          

     

    X. Paquereau pour Chemins Secrets 


    votre commentaire
  •  

    La bataille de Thouars…

     

     

     

    La prise de la ville de Thouars le 5 mai 1793 a ceci de remarquable, qu’elle rassemble pour la première fois tous les grands généraux de 1793 à l’exception de Charette.

    On peut également la situer dans ce que l’on peut qualifier du temps des victoires, car jusqu’à la blessure de Cathelineau le 29 juin suivant, les Vendéens n’ont pas connu de défaite significative.

    Stratégiquement cette attaque se justifiera par le fait qu’elle repousse les armées républicaines du cœur du pays insurgé, et qu’à défaut de couper les communications de l’ennemi elle les complique sérieusement car la ville est située sur l’axe Nantes Poitiers et sur un axe nord sud de Paris à Bordeaux. Cette absence de défaite s’expliquant aussi en partie par la valeur militaire quasi nulle des troupes que la gueuse envoie pour mater l’insurrection, troupes qui nous le verrons montrent plus de célérité dans le meurtre et la rapine que dans le choc ( voir par exemple ce que disait le général Boulard commandant le secteur des Sables à propos des fameux « chasseurs du Midi »).

    Face aux combattants de Dieu et du Roi, la république oppose moins de trois mille hommes (information fournie par le général les commandant Pierre Quétineau) issus des unités suivantes : 10ème bataillon des volontaires du Var - aux ordres de Jean-Pierre Peux, il est à noter que ce bataillon s’est souvent présenté comme « marseillais » ce qualificatif donné parfois également aux chasseurs du midi trouvait son origine dans le bataillon des fédérés de Marseille meurtriers des défenseurs du palais des Tuilleries).

     

    -5ème bataillon de volontaires de la Nièvre.

    -1er bataillon du 84ème régiment d’infanterie ex Régiment  de Rohan (les compagnies de grenadiers étant à l’armée de Mayence).

    -3ème bataillon des Volontaires des Deux-Sèvres

    -Une unité de chasseurs de Tours (au moins 128 soldats d’apèrs les AN W338-2).

    -Gendarmerie de Niort (aux ordres du capitaine Piet  SHD B5/5-2).

    -Compagnie franche de cavalerie bourgeoise et infanterie de Saint Jean d’Angély (aux ordres du capitaine Rivière selon Pierre-Augustin Rayé).

    -Diverses unités de la garde nationale venant des villes de Mirebeau, Airvault (aux ordres du capitaine Jean Roy), Richelieu, Couhé, Loudun, Chatellerault, Bressuire et Thouars

    -Quelques soldats issus des chasseurs du midi (au maximum une compagnie).

    -Au niveau de l’artillerie on peut estimer le nombre de pièces présentes coté bleu à une dizaine, et très certainement des pièces de campagne des calibres  4, 8 et 12 livres, mais pas d’artillerie de siège.

     

    Du coté blanc, la plupart des paroisses soulevées enverront des hommes, des toutes premières comme Saint-Florent-le-Vieil ou Chanzeaux, aux dernières comme Saint Aubin de Baubigné. Pour le matériel il sera celui qu’on connaitra tout le long du conflit outils transformés, armes de chasse et de prise.

    Le "Pont des Chouans", vu par Drake (Album Vendéen, 1856) :

    La bataille de Thouars....

     

    Une fois les forces antagonistes présentées replaçons nous dans le contexte de ce début du mois de mai 1793, les troupes du général Quétineau envoyées mater les rebelles du bocage bressuirais n’ont essuyé que des défaites, leur première survenant le 13 avril lorsque pour son premier combat Henri de la Rochejaquelein les chasse du bourg des Aubiers.

    A la fin de ce même mois nous retrouverons ces hommes à Bressuire dont une partie, des hommes du 10ème du Var, ira avec la garde nationale locale incendier le bourg de Beaulieu le 26 avril, pour refus de tirer au sort,et à cette occasion se rendra coupable de plusieurs assassinats dont celui de l’abbé Jottreau. Il est à noter que lors de leur séjour dans le Bressuirais, les varois se signalèrent par leur vigueur criminelle, le bourg de Saint-Sauveur ayant de peu échappé au sort funeste de Beaulieu. Le 1er mai Quétineau fut avertit que des troupes de Brigands avançaient vers lui, ces colonnes rassemblant environ 20 000 hommes, n’ayant dans ses rangs qu’un nombre de soldats que nous pouvons situer selon ses dires entre 3 et 4000 hommes il prit la décision, Bressuire étant peu défendable, de se porter sur Thouars qui de par sa situation et ses fortifications se prêtait mieux à la défense.

    Pour terminer avec l’épisode Quétineau à Bressuire, il convient de lui reconnaître quelques mérites, et plus particulièrement d’avoir feint d’ignorer la présence de certains prisonniers de haut rang qui pour l’une de ses personnes nous transmettra des Mémoires qu’on ne présente plus, et qui pour d’autres ne tarderont pas à se faire remarquer par leur courage, leur piété, leur emportement parfois. Donc merci à Pierre Quétineau sans qui Monsieur de Lescure, son épouse son beau père et Monsieur de Marigny n’auraient laissé qu’une trace infime dans l’horreur que fut la révolution.

    La route directe de Bressuire à Thouars étant déjà occupée par les blancs il fut décidé que le trajet se ferait par la route de Faye l’Abbesse ; trajet que ne fut pas de tout repos puisque une partie des soldats à l’initiative de plusieurs varois dont le capitaine Maximin-Joseph Guidal, dont on reparlera en 1812 avec le général Malet, prendra la direction d’Airvault et Poitiers. 

    Quétineau arrivé à Thouars ne mettra pas immédiatement la ville en état de défense, ce qui montre comme le dit Tallien, soit sa trahison soit son impéritie, ici on privilégiera le deuxième terme car la suite nous montrera que ce général pas forcément le plus compétent, était un honnête homme.

     

    La décision de poursuivre les bleus à Thouars sera prise par les Vendéens lors d’un conseil tenu à Bressuire le 3 mai et l’attaque sera décidée pour le 5. Quétineau averti le 4 au soir de cette attaque prochaine par une de ses patrouilles ayant fait des prisonniers fit mettre la ville en état de défense selon les possibilités que ses maigres effectifs lui laissaient. Il dépêcha plusieurs courriers entre au général Leygonnier de Doué pour demander des secours qui ne vinrent jamais. Le comportement de la garde nationale thouarsaise lors des combats des moulins de Cornet en août 1792, ayant été sanguinaire, la peur de représailles méritées, se fit sentir dans toute la ville d’autant plus que circulait une rumeur sur une exécution militaire de Bressuire.

    Disposant comme il le dit lui-même de moins de trois mille hommes, Quétineau en gardera un millier intra muros qui couvriront les parties sud de la ville au niveau du bac de Saint Jacques du château et du Pont neuf, improprement appelé maintenant « Pont des Chouans ». Il disposera le reste de ses troupes sur trois points tout d’abord le Pont de Vrines (pont le plus proche de la ville hormis le pont neuf) qu’il fera bloquer par une charrette, du fumier et quelques troncs d’arbre, ou il positionnera ce qui lui reste du 10ème du Var soit une grosse centaine d’hommes et le 5ème de la Nièvre (effectifs inconnus) avec au moins un canon et trois au maximum.

    Au gué au Riche il disposera deux compagnies de gardes nationaux (Couhé et Airvault) et la cavalerie de Saint Jean d’Angély (selon Pierre –Augustin Rayé qui y servait). Le reste de ses hommes se verra positionné près d’un moulin permettant de barrer la route de Vrines à Thouars, qu’une plaque signale comme le « PC » du général  ce qui à mon avis est faux puisque rien ne le signale comme tel sauf la dite plaque. On trouvera donc sur ce point le 3ème des volontaires des Deux Sevres, la gendarmerie de Niort (qui d’ailleurs détalera très vite), les quelques chasseurs du Midi, sans doute le 1er bataillon du 84ème et quelques gardes nationaux.

    De leur coté les armées blanches s’avançaient sur aux moins deux colonnes une vers le nord de la cité (pont de Vrines, gué au Riche) ou on trouvera à sa tête Louis de Lescure, Henri de la Rochejaquelein, Charles de Bonchamps, René Forest et l’autre vers l’ouest et le sud avec Jacques Cathelineau, Jean-Nicolas Stofflet, Maurice d’Elbée, Monsieur de Marigny et le Marquis de Donnissan (bac de Saint Jacques et pont neuf).

    La bataille de Thouars....

    Nous savons que les soldats de La Rochejaquelein et Lescure seront vus sur les hauteurs de Ligron en face de Vrines au lever du jour aux environs de 5 h 30. A l’époque les deux hauteurs se faisant face sont couvertes de vignes, souvenir perpétré par entre autres, l’actuelle rue des petites vignes coté Vrines. Comme  nous l’avons déjà vu le pont d’une largeur comprise entre 2,40 et 3 mètres était bloqué par une barricade de fortune et dans son axe couvert par une pièce de campagne (la présence de deux pièces supplémentaires est probable et logique mais pas avérée de façon certaine), Les combats sur ce point dureront toute la matinée les positions républicaines étant solides mais tenues par des militaires sans expérience, comme le dit un volontaire nivernais, qui signale également l’empressement des officiers commandants à se camoufler derrière les arbres présents sur place.

    D’après de nombreux mémorialistes comme la Marquise de la Rochejaquelein ou d’historiens comme l’abbé Deniau, le Marquis de Lescure encore inconnu de la plupart des paysans ne parviendra  à faire avancer les troupes uniquement que lorsque René Forest et Monsieur Henri revenus d’avoir approvisionné les troupes en poudre lui emboiteront le pas sur le pont et repousseront les bleus sur les hauteurs vers le moulin.

    L’arrivée de Bonchamps pose plus de questions. En effet selon les sources consultées on évoque une marche directe vers le Gué au Riche où le marquis voyant la situation  bloquée au pont de Vrines décida de se porter. Il est connu que Charles de Bonchamps éprouvait les plus vives difficultés à ne pas se jeter en première ligne et je ne l’imagine pas rester sur les hauteurs de Ligron plusieurs heures  sans tenter de forcer le passage.

    Pour ma part, je pense que  le marquis de Bonchamps est arrivé sur le secteur  bien après, et s’est porté directement sur le gué, car celui-ci est connu depuis fort longtemps, la tradition locale le présentant comme une ancienne voie romaine.

    L’attaque menée sur ce point  se fera sans artillerie mais avec le concours de la cavalerie de Dommaigné, rencontrera une vive résistance venues des compagnies de la garde nationale de Couhé et d’Airvault, la cavalerie de Saint-Jean d’Angély  ayant vite pris la direction de Loudun.

    La bataille de Thouars....

     

    L’attaque sur le pont neuf démarrera elle avec plusieurs heures de retard, la Marquise de La Rochejaquelein indique dans ses mémoires que l’attaque devait démarrer deux heures après l’attaque du pont de Vrines, soit environ à 7 h, mais qu’au vu du mauvais état des routes l’attaque se verra retardée de 5 heures et ne débutera qu’aux environs de midi dans les moments ou le pont de Vrines est pris. De son promontoire Quétineau observant les mouvements de l’armée royale,enverra en renfort sur ce point les chasseurs du Midi dont il dispose et qui vont parcourir la demi lieue qui les sépare du gué en passant par ce qui est sans doute l’actuel chemin des Haut Coteaux.

    Sur un axe parallèle longeant le Thouet et desservant le moulin d’Enterré 2 000 hommes commandés par Forest se portent sur les flancs des défenseurs du gué et sur les renforts dont six seulement en réchapperont.

    A ce propos l’abbé Deniau indique que si les chasseurs du midi ont été proprement anéantis, cela viendrait de la confusion faite entre tous les gens du sud ayant un accent et les Marseillais coupables d’avoir attaqué les Tuilleries donc la famille royale, d’où un combat sans pitié.

    A partir de ce moment là, il n’est plus question de Bonchamps dans cette journée, exception faite de la nuit sur laquelle nous reviendrons. Il semble logique que les troupes du Marquis se soient positionnées ensuite sur les axes allant vers Doué et Saumur pour parer à une éventuelle attaque venue de l’une de ces deux villes, les royalistes n’étant certainement pas au fait de la fin de non recevoir envoyée par Leygonnier.

    Une fois le pont pris et les troupes de Forest parties vers le gué au riche, les troupes stationnées au moulin renforcées des restes des bataillons du Var et de la Nièvre s’opposeront au gros des forces de Lescure et La Rochejaquelein mais ne tiendront que le temps nécessaire aux Vendéens de faire passer le Thouet à leur artillerie, une fois celle-ci mise en place, ce sera pour les bleus une débandade qui pour certains ira bien au delà des murs de la ville, notamment pour la cavalerie.

    A partir de ce moment là on peut considérer que les jeux sont faits, car au vu de la disproportion des forces en présences et de l’état général des murailles de la ville qui n’ont bénéficié d’aucune amélioration et ne sont donc plus adaptées aux armes de l’époque, d’autant que dans certaines parties, des fenêtres percées et hâtivement rebouchées sont autant de passages possibles. La seule chance des assiégés étant le faible calibre des pièces vendéennes  qui ne pourront pas entamer les murs de la cité.

    C’est à ce moment que Monsieur Henri lance un assaut sur les murailles de la porte de Paris, et c’est sur ce secteur qu’aura lieu le fameux épisode de la fusillade grimpé sur les épaules de Toussaint Texier.

    Illustration : AD85.

    La bataille de Thouars....

     

    A cet instant ce sera pour les bleus un effondrement total car sous les défenses du pont neuf ils vont tomber sous les coups des canons de Marigny et les chasseurs de Tours situés en surplomb au niveau de l’orangerie (voir la gravure de Drake représentant ce fait) ne pourront empêcher les troupes présentes sur ce point d’accéder à la ville en passant par les jardins du château et par la porte Maillot (celle située à l’aplomb de la chapelle, et détruite depuis) pour arriver sur l’église Saint Médard.

    On pourra remarquer que jusqu’à cet instant il n’a pas encore été question des rôles de Cathelineau, d’Elbée et Stofflet, la plupart des auteurs les situent au niveau du bac reliant Thouars à Saint Jacques de Thouars, Bourniseaux lui parle de plusieurs salves d’artillerie destinées  plus à opérer une diversion qu’une réelle attaque, car on peut légitimement penser qu’un assaut de ce coté  était voué à l’échec tant que les portes de villes n’avaient pas été ouvertes. Le Thouet n’est pas le Rhin et Thouars n’est pas Nimègue, je ne pense pas que les Vendéens disposaient de barques en nombre conséquent comme les américains en avaient en 44, et encore moins que Quétineau aussi mauvais militaire qu’il soit ait laissé le bac coté Saint Jacques de façon à faciliter le passage aux assaillants. Il me parait plus logique une fois le pont neuf pris l’essentiel des troupes présentes à Saint Jacques aient accédées à la ville par le dit pont neuf, Quétineau ayant fait couper la chaussée du moulin du vicomte qui donnait un accès direct dans la ville.

    Dans les derniers moments du combat les varois se distinguèrent une fois de plus en détruisant un drapeau blanc qui allait être porté au devant des assaillants, prenant ainsi le risque de voir la ville détruite et sa population passée par les armes comme il était souvent le cas lorsque les villes étaient prises d’assaut.

    Le district de la ville décida de capituler et chargea Redon de Puy Jourdain de porter la capitulation, qui fut reçue par D’Elbée et Cathelineau. Je me permettrai de citer au passage Napoléon, cité lui-même par l’abbé Deniau : « Quoi que la ville fut réellement prise d’assaut, la capitulation fut observée . Ce qui est remarquable c’est qu’aucune vengeance ne fut exercée ».

    Mis à part quelques caves de vidées, des documents administratifs et tout ce qui symbolisait la raie publique brulés et un arbre de la liberté arraché aucune exaction ne sera commise.Les prisonniers, environ 3000, se verront enfermés quelques jours dans la cour du château et à quelques exceptions près, seront tous libérés. Il y eu au moins une évasion, celle du commandant des varois Peux et une tentative d’un autre varois qui se soldera par la mort de ce dernier.

    Cette journée verra à l’exception de Stoffet les généraux présents faire preuve d’une grande mansuétude à l’égard de Quétineau, particulièrement le Marquis de Lescure, qui on peut le dire, lui devait la vie, ainsi que tout ceux avec qui il était détenu.

    Bonchamps lui proposa même de partager sa chambre pour garantir sa sécurité. Ce que ses hommes n’apprécièrent guère puisque l’un deux s’y glissa pour protéger son chef d’un éventuel attentat. Il fut proposé à Quétineau de rejoindre la Grande Armée Catholique et Royale, mais celui-ci fidèle à ses valeurs préféra rejoindre le camp des siens persuadé que son honnêteté saurai l’exonérer de tout châtiment.

    Hélas et pour son malheur, il était ami de Dumouriez, qui lui était passé à l’ennemi, et avait fait de lui le parrain de l’un de ses enfants. C’est sans doute plus cette amitié, que ses pauvres talents militaires conjugués à de mauvais troupes, qui lui valurent de monter à l’échafaud, car de biens plus mauvais que lui comme Santerre, pour avoir ramassé des roustes bien plus cuisantes et en plus grand nombre, se virent traverser somme toute tranquillement la Terreur. On sera à même de lire dans les archives combien tous les protagonistes de la bataille le chargent, notamment Peux commandant du 10ème du Var. Comme quoi la gueuse porte bien son nom…

     

    Pierre Périeau pour Chemins secrets

    Décembre 2018

     

     

         Cotes d’archives relatives à la bataille de Thouars :

     

         -SHD B5/4-29

         -SHD B8/4-16

         -SHD B5/4-16

         -SHD B5/4-38

         -SHD B5/5-2

         -AN W 338-2

     

    -          http://sehri.forumactif.com/

    -          http://j.moulon.free.fr/pages/revolution3.html on trouvera sur ce site un historique du 10ème du Var

    -          https://revolutionsehrivolontaires.wordpress.com/

    -          https://revolutionsehri.wordpress.com/

     

         Divers :

    -Histoire de Thouars par Hugues Imbert

    -Mémoires de la Marquise de la Rochejaquelein

    -Histoire de la Guerre de la Vendée par l’abbé Felix DENIAU

    -Vendéens et républicains dans la guerre de Vendée par Frédéric Augris

    -Histoire des guerres de la Vendée et des Chouans par Bourniseaux.

     

     


    votre commentaire
  •  

    La Colonne Infernale des frères Huché.

     

     

     

    La colonne infernale des frères Huché....La petite fête donnée à Nantes le mardi 4 février 1794, à l'occasion du mariage de son petit frère étant terminée, Jean-Baptiste-Michel-Antoine Huché, entre deux ''cuites'', est bien décidé à ''casser'' du Vendéen. Dès le 10 février, les massacres commencent et il rend compte à Turreau le 28.

      

    « Je te rends compte, mon cher général, de la sortie que j'ai faite hier contre les Brigands que j'ai trouvés, sur les huit heures, à la Gaubretière. Je les ai égayé de la bonne manière ; ils étaient en trop petit nombre pour en faire un grand carnage ; plus de cinq cents tant hommes que femmes ont été tués. Leur cavalerie, avant de rien engager, a pris la fuite, et nous ne l'avons aperçue que dans le lointain. Cette canaille a été assez audacieuse que de nous provoquer par des défis, des huées et des injures. On s'est fusillé très peu, et quarante de ces scélérats sont tombés. J'ai fait fureter les genêts, les fossés, les haies et les bois, et c'est là qu'on les trouvait blottis. Tout a été passé par le fer, car j'avais défendu que, les trouvant ainsi, on consommât les munitions. 

    Les fouilles faites des repaires, j'ai fait marquer les lieux où il y avait des grains, je les ai réservés et ai fait incendier de suite le reste. 

    J'oubliais de te dire qu'à mon arrivée à la Verrie, j'ai fait passer au fil de la baïonnette tout ce que j'y ai trouvé, à la réserve des enfants, et que j'ai incendié ce qui était échappé aux flammes.... 

    A Saint-Malo-du-Bois, il n'y avait rien, pas une âme, j'ai ordonné le feu… »        

     

    Mais Huché n'est pas seul comme criminel, il a sous ses ordres des exécutants qui ne valent pas plus cher que leur général. Ce ne sont plus des soldats, mais de simples débauchés, une soldatesque vomie par l'Enfer. Il m'a donc semblé intéressant de perpétuer les unités, les régiments, qui se sont couvert d'opprobe pendant ces grands massacres en ce premier semestre 1794.

    Pour cette recherche, j'ai donc pris deux ''photographies'' des unités sous les ordres du général Huché ; l'une prise le 21 décembre 1793 et l'autre le 30 Ventôse de l'an 2, c'est à dire le 20 mars 1794 ; cette dernière me semblant la plus plausible en ce qui concerne les unités impliquées dans les grands massacres, bien qu'un panachage des deux ne soit pas impossible.

     

    La colonne infernale des frères Huché....

    « Tableau Général des Troupes,qui sont sous le commandement de l'Adjudant Général HUCHE actuellement général de Brigade à la fin de l'année 1793. 

     

    Tableau du 2ème Bataillon de Valencienne. 

    2ème Bataillon de Valencienne – n°2. 

    Composition du corps tel qu'il doit être.........................1000 hommes. 

    Nombre d'hommes effectifs............................................ 225 hommes. 

    Nombre de chevaux...........................................................5 chevaux. 

    Garnison : Cuillé. 

    Sur 225 hommes, 36 au dépôt de Chartres. 

    60 hommes en détachements et hôpitaux. 

     

    Tableau du 3ème Bataillon de Douaÿ. 

    3ème Bataillon de Douaÿ – n°3. 

    Composition du corps tel qu'il doit être.........................733 hommes. 

    Nombre d'hommes effectifs...........................................330 hommes. 

    Garnison  : Laval. 

     

    Tableau du 4ème Bataillon de la Sarthe. 

    Composition du corps tel qu'il doit être.......................1000 hommes. 

    Nombre d'hommes effectifs...........................................430 hommes. 

    Chevaux.......................................................................................6 chevaux. 

    Garnison : Cossé. 

     

    Tableau de la compagnie des canonniers. 

    1ère compagnie d'Alençon. 

    Composition du corps tel qu'il doit être..........................80 hommes. 

    Nombre d'hommes effectifs............................................63 hommes. 

    Chevaux.....................................................................................20 chevaux. 

    Garnison : Cossé. 

     

    Tableau des Chasseurs de la Mayenne. 

    Nombre d'hommes effectifs............................................80 hommes. 

    Garnison : Cossé. 

     

    Tableau des Chasseurs d'Loron. 

    Composition du corps tel qu'il doit être.........................130 hommes. 

    Nombre d'hommes effectifs.............................................29 hommes. 

    Chevaux.......................................................................................6 chevaux. 

    Garnison : Mesnil.   

     

    Cavalerie Volontaires. 

    Composition du corps tel qu'il doit être.........................137 hommes. 

    Nombre d'hommes effectifs.............................................29 hommes. 

    Garnison : Laval.   

     

    Détachement du 16ème Rgt de Dragons. 

    Composition du corps tel qu'il doit être.........................800 hommes. 

    Nombre d'hommes effectifs.............................................17 hommes. 

    Chevaux.....................................................................................18 chevaux. 

    Garnison : Cossé. 

    Gendarmerie Nationalle.

     

     

    5ème Division. 

    Composition du corps tel qu'il doit être...........................89 hommes. 

    Nombre d'hommes effectifs.............................................88 hommes. 

    Nombre de chevaux........................................................63 chevaux. 

    Formation  : le 16 février 1791. - Le corps a été formé en Mayenne. 

    Garnison : Laval et Angers. 

    Sur le nombre des 88 hommes portés effectifs, il n'y en a, à Laval que 46 hommes dont beaucoup de malades et chevaux estropiés, 8 hommes à Angers et 34 dispersés dans les différents endroits. 

     

    Récapitulatif...........................................................................1077 hommes. 

    Hussards....................................................................................34. 

    Chasseurs..................................................................................31. 

    Cavaleries.................................................................................30. 

    Gendarmerie Nationalle........................................................88. 

    Chevaux en tout.....................................................................177.» 

     

    Voilà l'effectif pour la fin de l'année 1793, la Gendarmerie Nationale est pratiquement au complet, 88 hommes sur 89 de prévus.

    Le 30 Ventôse de l'an deux (20 mars 1794), nous sommes encore dans la période des grands massacres. Les unités sont opérationnelles et n'ont pas encore été réorganisées. Nous avons donc à coup sûr affaire avec les massacreurs, voici donc les formations et régiments coupables des plus grandes turpitudes.

     

      Sont avec Huché le 30 Ventôse de l'an 2      :

     

      .Le 7ème Bataillon des Vosges............................451 hommes. 

      .Le 3ème Bataillon des Vosges...........................148 hommes. 

      .Le 1er Bataillon de Jemmapes..........................306 hommes. 

      .Le 7ème Bataillon du Jura............................... 420 hommes. 

      .Le 14ème Bataillon de la Charente...................294 hommes. 

       .Le 1er Bataillon de Seine et Oise......................300 hommes.  

      .Le 7ème Bataillon du Calvados...........................88 hommes. 

      .Le 8ème Bataillon du Calvados...........................88 hommes. 

      .Le 15ème Bataillon de la Légion Nantaise........112 hommes. 

      .Détachement du 41ème Régiment.......................72 hommes. 

      .Le 1er Bataillon de Maine-et-Loire....................260 hommes. 

      .Le 3ème Bataillon de la Vienne........................625 hommes. 

      .Le 5ème Bataillon des Deux-Sèvres..................122 hommes. 

     .Détachement du 77ème Rgt -1er Bataillon.........72 hommes. 

     

      Soit une Colonne Infernale d'un effectif de 3358 hommes.       

     

    On ne parle pas de la Gendarmerie, celle-ci étant répartie dans les diverses Colonnes. Il existe pour l'Armée de l'Ouest une garnison de Gendarmerie à Machecoul : la 31ème Division de Gendarmerie avec 99 cavaliers et la 6ème avec 68 hommes stationnée à Niort ; la Gendarmerie de 12 départements et autres, est répartie sur tout le théâtre d'opération.

    A propos de la Gendarmerie, je vais essayer de vous brosser la carrière type d'un cavalier de la Maréchaussée pendant cette période troublée. En effet, un ami de Jean-Baptiste-Isaïe Huché, Jean-Louis Maussion, lieutenant de gendarmerie est témoin à son mariage à Ancenis le 18 Germinal de l'an 8 (31 mars 1800). Se sont-ils connus en Vendée où lors de la purge des Chouans sous le Directoire et le Consulat ? De toute façon, cet officier a trempé dans les Colonnes Infernales puisqu'il était en Vendée, et qu'il est rentré chez lui en juin 1794. (Le recensement d'Ancenis, le 2 ventôse de l'an 4, nous informe que Jean-Louis Maussion, gendarme, 44 ans, est entré dans la commune il y a 27 mois… y est domicilié avec Henriette Gicquiau et une domestique)

     

    Jean-Louis Maussion est né le 28 décembre 1751 à Chateaubriant. Il est le fils du Sieur Jean-René Maussion et de Jeanne Bauduz. Il se marie en premières noces avec Demoiselle Marie Hamon, en secondes noces avec Henriette Gicquiau-Gicqueau, fille d'un Sénéchal, décédée le 21 janvier 1800 à Ancenis, puis en dernières noces avec Charlotte-Perrine Moriceau, il est père de dix enfants.

     

    Voici les « Services successifs de Monsieur Maussion Jean-Louis, lieutenant de la dite compagnie de la 5ème Légion  ».

    Il s'engage comme fusilier au Régiment de Penthièvre Infanterie, le 31 mai 1767. Il est caporal le 16 juin 1769, caporal des Grenadiers le 14 juillet 1774, puis sergent le 27 octobre 1774 jusqu'au 15 juin 1775.

    Il devient cavalier de la Maréchaussée le 17 mai 1776. Nous le retrouvons à Chateaubriant, Brigadier de la Maréchaussée le 22 décembre 1785, Maréchal-des-Logis le 3 mai 1791. Le 6 septembre 1793, c'est ''l'épaulette'', il est lieutenant de Gendarmerie à Ancenis jusqu'au 1er septembre 1814. Le total de ses services : 46 ans, 3 mois et 11 jours.

     

    « Campagnes et blessures  : 

    Il a fait les campagnes des années 1770,1771,1772 à l'île de Corse. 

    Celles de la Révolution des années 1792, 1793, ans 2, 3, 4, 5, 6, 7 et 8 aux Armées de la Vendée, des Côtes de l'Océan, de l'Ouest et Océan. 

    Blessé au pied droit en Corse, d'un coup de feu en 1770 près le bourg d'Osta. 

    En Thermidor de l'an 7 à l'affaire de Noyeau, il a eut le poignet gauche cassé par une chute de cheval. 

    Nommé membre de la Légion d'Honneur, le 3 messidor de l'an 12 -14 juin 1804, il prête serment à Ancenis le 4 Thermidor de l'an 12. » 

     

    Bien entendu, comme tous les autres, il prête serment au Roi le 16 août 1816. Cette promotion dans l'Ordre de la Légion d'Honneur n'est peut-être pas due au hasard, car il devient Légionnaire en même temps que le Chef d'Escadron Jean-Baptiste-Isaïe Huché et dans la ''première fournée'' de 1804 ; ce dernier prêtant aussi serment à Ancenis, le 1er Thermidor de l'an 12.

     

    Jean-Louis Maussion décède le 3 octobre 1820 à Ancenis.

     

    La colonne infernale des frères Huché....

     

    Sources:   

     

    Archives militaires de Vincennes via les Archives Départementales de La Vendée tous droits réservés. SHD B5/125-10-21 décembre 1793 - B5119-125 Armées de l'Ouest, état de situation.vue n°4/4. SHD B5/119-10 -20 mars 1794 vue n°2,3,4/13.

    Archives Départementales de la Loire-Atlantique, tous droits réservés – commune d'Ancenis, Chateaubriant. Mariages an 8, vue 11/27. Décès1820, vue n°15/21 acte n°72.

    Recensement an 4,vue n°34/53, n°582) 

    Archives Nationales – Base Leonore - dossier Légion d'Honneur – LH/1805/46, Jean-Louis Maussion. 

    Histoire de la Guerre de la Vendée – Abbé Deniau, Tome IV pages 286-287- édition 1878. Guerres des Vendéens et des Chouans… Jean-Julien-Michel Savary, tome III, p. 236. 

    Photos : de "Chemins secrets", de "Vendéens et Chouans" et de ''l'Histoire de l'organisation des armées'' de Carlpépin blog. 

     

                                                                  

    X. Paquereau pour Chemins Secrets 

     

                             


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique