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L'ordre royal et militaire de Saint Louis....
Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis
(1693-1830)
André Souyris-Rolland a classé cet insigne en deuxième place dans les Ordres français.
Le n° 1 étant l'Ordre Royal, Impérial et National de la Légion d'Honneur.
Le n° 2 l'Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis (1693-1830).
Le n° 3 l'Ordre du Mérite Militaire (1759-1830).
Le n° 4 l'Ordre du Lys (1814-1830).
Le n° 5 l'Ordre du Brassard de Bordeaux (1814-1830).
Le n° 6 l'Ordre de la Fidélité (1816-1830).
«Créé par Edit Royal le 9 avril 1693, Louis XIV précisa « qu'il était destiné aux officiers catholiques dont le courage, le mérite et les services rendus avec distinction dans nos Armées seront les seuls titres pour y entrer ».
INSIGNE : Une croix d'or, émaillée de blanc sur les deux faces, avec quatre fleurs de lys d'or entre les branches, porte au centre sur l'avers, le roi saint-Louis en armure, revêtu du manteau et de la couronne royale, tenant d'une main une couronne de laurier et de l'autre une couronne d'épines.
Le roi est entouré d'une bordure bleue portant l'inscription « LUD (OVICUS) M (AGNUS) INST (ITUIT) 1693 ». Au revers sur fond d'émail rouge une épée flamboyante qui traverse une couronne de laurier émaillée de vert avec un nœud blanc est entouré de la devise de l'ordre « BELL (ICAE) VIRTUTIS PRAEM (IUM) » (récompense du courage guerrier).
MODELES : L'insigne de sa création (1693) à sa suppression (1830) ne varia jamais. Les modèles que l'on trouve sont ceux de l'Ancien Régime (avant 1792) et ceux de la Restauration (1814-1830) :
- Les premiers sont les plus rares du fait que l'insigne n'était que « prêté » au titulaire et que la famille devait à son décès le rendre à la Trésorerie des Ordres du Roi (qui le remettait à un nouveau chevalier). En outre, la Convention décréta « le dépôt » des insignes aux municipalités par leurs titulaires sous peine d'être « suspect ».
Ils sont généralement de taille plus petite mais sont massifs avec des centres bombés présentant l'aspect d'une noisette. Les anneaux sont cannelés. Les croix de chevalier de la période de la création ont généralement l'anneau disposé comme celui des commandeurs des ordres modernes.
Ceux de la Restauration sont souvent plus grands (43mm). Les croix, les lys et les centres sont plus plats. Le motif qui soutient l'anneau est plus simple, les extrémités des pointes sont pommetées (à noter qu'il existe des croix d'Ancien Régime avec des boules et que les boules des croix de la Restauration sont quelquefois limées). Les anneaux sont souvent unis. Les insignes portent des poinçons de contrôle de la période 1819 à 1838.
RUBAN : Rouge « couleur de feu », souvent agrémenté d'un noeud ou d'une rosette.
STRUCTURE : L'ordre n'eut jamais que trois classes : Chevalier, Commandeur, Grand Croix. (Le Commandeur sous l' Ancien Régime portait le cordon et l'insigne de Grand Croix, mais sans la plaque).
ATTRIBUTION : Il y eut relativement peu de promotions importantes ; on estime à 18 000 environ les chevaliers faits pendant la centaine d'années que dura la période d'Ancien Régime (1693-1792), et dont il ne reste que peu d'insignes pour les raisons invoquées ci-dessus...
Il y eut peu de promotions pendant la période d'Emigration, exception fait pour la Vendée jusqu'en 1800. Et à partir de 1814, les promotions annuelles furent retativement importantes puisqu’ à part celles de 1814-1817, qui comptèrent au total 10 000 chevaliers au titre des promotions exceptionnelles en faveur des officiers de l'Armée de Condé et de l'Empire, puis celle de 1823 qui fit 330 chevaliers au titre de la campagne d'Espagne, les autres furent beaucoup moins nombreuses, de telle sorte qu'il n'y eut, au total, que 2500 chevaliers environ de 1817 à 1830.
NOTA : Le Gouvernement de la Restauration créa 10 000 chevaliers de la Légion d'Honneur pendant cette même période... Il faut noter que les chevaliers de Saint-Louis étaient assimilés aux officier de la Légion d'Honneur (ordonnance de 1816).
DISSOLUTION : L'ordre fut supprimé par la Révolution de 1830 et les officiers qui voulurent continuer à porter la croix de Saint-Louis supprimèrent les fleurs de lys (devenue symbole honni des Bourbons), ce qui explique que l'on trouve des croix de Saint-Louis de ce type. A noter que Louis-Philippe fit « chevaliers » de la Légion d'Honneur les « chevaliers » de Saint-Louis qui n'étaient pas membres de cet ordre afin de les « inciter » à ne plus porter la croix de Saint-Louis. »
Sources:
Guide des Ordres, Décorations et Médailles militaires de 1814 à 1963 par André Souyris-Rolland – page 23 et 24 - troisième édition revue et corrigée en 1982, spécialement préparée pour les Associations et les Groupements d'Anciens Combattants. – ouvrage validé par le Général de Boissieu, Grand Chancelier de la Légion d'Honneur.
Photos de l'auteur.
X. Paquereau pour Chemins Secrets
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