-
Par Le Loup le 25 Mai 2019 à 17:24
Jacques Potiron, et ses deux fils, de Basse-Goulaine
sont fusillés à Nantes en Floréal de l'an II
Jugements
Tribunal Révolutionnaire du département de la Loire-Inférieure
« 7 Pluviose (26 janvier 1794) – Jugement qui condamne à la peine de mort :
. Jacques Potiron père, âgé de cinquante sept ans ;
. Louis Potiron fils, âgé de vint trois ans
. Jacques Potiron fils, âgé de vingt six ans, tous trois laboureurs, de la commune de Basse-Goulaine, convaincus entre autres délits, d'avoir été instigateurs, conspirateurs et chefs de brigands.»
Jacques Potiron père, épouse le 8 juillet 1766 à Basse-Goulaine, Jeanne Brevet, mineure. Il est le fils de Louis Potiron et de Marie Fadet. Jeanne Brevet est la fille de Joseph brevet et de Jeanne Bahuaud de Vallet. Au moment de la Révolution Jacques Potiron est laboureur au Gué à Basse-Goulaine.
Jacques Potiron fils, est né le 8 août 1767 au Gué et baptisé le lendemain.
Louis-Joseph Potiron fils, est né au Gué le 2 juin 1769 et baptisé le lendemain.
«Le 6 Floréal (25 avril 1794) – Jugement qui, par les raisons que Jean Monier, âgé de quarante cinq ans, laboureur, commune de la Marne, est domicilié d'une commune où il n'y a point de patriotes, qu'il a été plusieurs fois monter la garde, armé d'une pique, avec les brigands à Saint-Philbert et Machecoul ; que, le dix mars (vieux style), premier jour de l'insurrection des campagnes, il a assisté à la messe d'un prêtre réfractaire à Pau (Paulx), église éloignée de la sienne; qu'il est frère d'un prêtre déporté ou émigré ; qu'il a un autre frère et son père avec les brigands; condamne le dit Jean Monier à la peine de déportation à vie. »
La famille Monier ? Ce sont ''d'honorables gens'', ainsi s'exprime le Recteur de la paroisse de la Marne. Des laboureurs aisés puisqu'ils ont un valet et une servante à leur service.
Jean Monier père, laboureur au Breil (Breuil), épouse le 11 février 1744 en la paroise de la Marne, Marie Guibreteau d'où sont issus :
1- Marie Monnier, née au Breil le 26 octobre 1745.
2- Anonyme, né et décédé le 6 décembre 1746.
3- Jean Monier, né le 7 septembre 1748 au Breil. (fusillé le 25 avril 1794).
qui épouse le 4 juin 1771, Catherine Thenaud, est laboureur au Flachoux.
4- Anne Monier, née le 21 novembre 1750.
5- Augustin Monier, né le 23 octobre 1753 et † le 17 décembre 1753.
Devenu veuf, Jean Monier épouse Marie Thenaud-Tenaud, d'où :
6- Augustin Monier, né le 23 octobre 1756.
7- Sébastien Mosnier, né le 22 mars 1759 – Prêtre, aumônier à l'Hôtel-Dieu de Nantes.
8- Gabriel Mosnier, né le 1er avril 1761.
9- Marie Mosnier, née le 20 avril 1763 au Breil.
10- Honorée Monier, née le 15 mai 1766 au Breil.
Augustin, Marie et Honorée se sont mariés le même jour: le 17 septembre 1787.
Sources :
. Archives Départementales de la Loire-Atlantique, tous droits réservés – Extrait de la Feuille Nantaise n°16 - sextidi 16 Vendémiaire l'an troisième de la République Française une et indivisible – vue: 4/4
. Registres d'état civil de la commune de Basse-Goulaine BMS 1769 vue n° 5/10 - BMS année 1767, vue n°6/9 – mariages 1766, vue n°6/11.
. Registres d'état civil dela commune de La Marne de 1744 à 1772. Rôle et capitation de la paroisse de la Marne 1790.
. Photo de l'auteur.
X. Paquereau pour Chemins Secrets
votre commentaire -
Par Le Loup le 22 Mai 2019 à 21:36
Lettre de Launay à Cordelier…
La lettre qui va suivre en fin d’article ne semble pas s’adresser au général Cordelier mais à « l’adjudant-général Cordelier ». Nicolas Delahaye avait mentionné ici la présence de deux frères Cordelier dans la même armée.
Quartier général de Charette à Belleville-sur-Vie :
Quand à de Launay, officier de l’armée de Charette, c’est un personnage trouble sur lequel ma femme a déjà fait une petite étude ici. On ne connaît quasiment rien de lui, ni même son prénom ou son âge mais voici ce que Pierre-Suzanne Lucas de la Championnière dit de lui dans ses mémoires (1) :
« Lorsque Stofflet eut signé la paix, de Launay, qu’il avait bien accueilli pendant la guerre, lui devint inutile ; il songeait à s’en défaire ; l’esprit ambitieux de cet officier lui causait sans doute quelques craintes ; en conséquence une lettre circulaire fut adressée à tous les officiers des armées catholiques où l’on peignait de Launay comme un scélérat, dont le dessein était d’empoisonner tous les chefs ; peu de jours après de Launay fut amené lui-même à Belleville. On eût dû au moins lui faire subir un jugement, et sans doute que ses crimes eussent été assez prouvés pour lui mériter la mort ; mais sans égard pour sa bravoure et les blessures dont il était couvert (2), il fut livré entre les mains d’un fort allemand qui le fit périr à coups de sabre. Le Général était absent lorsque de Launay fut amené ; dès qu’il fut instruit de son arrivée, il appela son Allemand (3) et lui dit : « Va-t’en me fusiller cet homme ; s’il reparaît devant moi, je vous brûle la cervelle à tous les deux » ; de Launay avait eu le temps de visiter ses camarades et s’il eût été sûr de son sort, il eût trouvé assez de partisans qui eussent facilité son évasion ; tous au contraire cherchèrent à le rassurer contre la crainte trop bien fondée qu’il avait du Général. Il était chez M. de Couëtus lorsque l’exécuteur vint pour remplir ses ordres et, sous les yeux du Général en second et sans égard pour ses filles qui se trouvaient présentes, il fut garotté par ce féroce Allemand et arraché de force d’un lieu qui aurait dû être inviolable. Son corps resta plusieurs jours sans sépulture dans l’endroit de son supplice ; il avait été dépouillé et était tourné de façon qu’on voyait les blessures honorables qu’il avait reçues aux deux côtés de la poitrine.
De Launay avait été pris de l’autre côté de la Loire servant dans un bataillon ; il dut la liberté et la vie à un des chefs qui l’avait fait prisonnier et remplit quelque temps auprès de lui le vil emploi de palfrenier. Il s’attacha au parti royaliste et vint se joindre à M. Charette, faisant partie d’un détachement conduit par M. Sapineau. Dès les premiers jours il montra un esprit intrigant et ambitieux ; il chercha à enlever le commandement à M. Sapineau, et pour se gagner l’affection des soldats, il était sans cesse à les haranguer ; on les voyait autour de lui comme à la suite d’un charlatan ; il en avait aussi le langage et la tournure ; nous n’avons jamais bien su qu’il était ; quelques connaissances en médecine et l’usage fréquent de termes scientifiques ont fait croire à quelques uns qu’il avait vendu de l’orviétan ; d’autres lui trouvaient l’air d’un prêtre ; cependant il affectait un parfait athéisme ; sa haine pour le sexe, sa voix grêle avec un corps sans vigueur firent dire à quelques uns qu’il était castrat ; il se disait gentilhomme normand (4). On était également partagé sur sa bravoure ; il se montra avec intrépidité au combat, mais ses officiers prétendaient que dans sa division il avait la lâcheté d’une fille ; on attribuait cette différence à la quantité d’eau-de-vie dont il avait soin de s’abreuver avant de marcher au feu, précaution qu’il ne pouvait pas prendre au moment d’une surprise. »
Portrait de Lucas de la Championnière fait par son fils pendant son sommeil en 1828, année de sa mort :
L’avis d’Urbain-René-Thomas Le Bouvier-Desmortiers n’est guère différent (5) :
« Launay servit d'abord dans l'armée républicaine. Fait prisonnier par le général Sapinaud, il combattit quelque tems sous ses ordres et vint ensuite trouver Charette.
Il se disait gentilhomme normand, et passait pour moine dans l'esprit de bien des gens. On n'a jamais bien su ce qu'il était.
Âgé de trente ans, d'une taille avantageuse, d'une figure agréable, parlant avec aisance, mais en termes ampoulés et scientifiques à la manière des charlatans, écrivant de même, l'esprit orné de connaissances variées, très-brave et d'une force de corps prodigieuse, il possédait tout ce qui peut faire un homme aimable et un grand capitaine.
Dans une seule affaire il tua, dit-on, de sa propre main plus de soixante républicains dont un grand nombre d'officiers.
A l'attaque de Fréligné, il reçut une balle à travers la poitrine ; il se distingua souvent par de belles actions. Aussi Charette qui estimait surtout les hommes de courage, en faisait grand cas et lui avait donné toute sa confiance : malheureusement de Launay n'en était pas digne. Tant de belles qualités étaient effacées par les vices les plus bas, les plus honteux et par l'habitude du crime.
A peine fut-il nommé commandant de la division du Poiré à la place de Joly, qu'il dépouilla sa femme et sa fille de tous leurs effets. Un jour que la femme Joly réclamait deux gobelets d'argent qu'il ne voulait pas lui rendre, elle le traita de voleur, de républicain, de déserteur ; Delaunay furieux prit un pistolet et lui brûla la cervelle.
De Launay plein d'ambition aspirait au commandement en chef. Comme il ne pouvait y parvenir que par la mort de Charette, il tenta plusieurs fois pour s'en défaire des moyens que sa politique savait déguiser, de manière à ne pas le compromettre. M. de l'Epinai qui crut entrevoir ses projets, avertit Charette de s'en défier ; mais le général que des trahisons multipliées rendirent dans la suite soupçonneux, ne retira point alors sa confiance à un homme qui dans plusieurs occasions lui avait donné de grandes marques d'attachement, et qui s'était distingué dans les combats ; il fut bientôt détrompé.
A la pacification de la Jaunais, De Launay voulut soulever plusieurs divisions contre Charette, et que pour éviter le châtiment qu'il méritait, il se réfugia chez Stofflet (6), où il se distingua par les mêmes actes de bravoure et de scélératesse qu'il avait montrés à l'armée de Charette. Stofflet qui avait contre De Launay des motifs très graves de ressentiment (il avait rédigé et signé l'arrêté de Beaurepaire concernant l'émission du papier-monnaie), le dissimula tant qu'il crut avoir besoin de ses services ; mais quand il eut fait sa paix avec la république, il ne vit plus en lui qu'un homme inutile, dangereux par son ambition, ses intrigues et sa méchanceté ; il prit le parti de le renvoyer à Charette.
On l'accusa d'avoir voulu empoisonner le général à table, en lui versant de la liqueur avec une bouteille à double fond. Stofflet le fit arrêter, emmenotter, et lui donna pour la nuit une garde de cinq hommes tirés d'une division dans laquelle il n'avait pas encore intrigué. De Launay réussit à les corrompre. Stofflet soupçonneux et inquiet alla au milieu de la nuit visiter son prisonnier dont il trouva les menottes à moitié défaites. Il changea sa garde, et dès qu'il fut jour il le fit partir bien escorté pour Beaurepaire, quartier-général de M. Sapinaud, et le dénonça par une circulaire aux autres armées comme un voleur et un scélérat.
Il fallait coucher en route ; De Launay voyant ses gardes endormis descendit par la fenêtre au moyen d'un drap, se sauva à travers champs, et parvint à se procurer des armes. M. Sapinaud le fit chercher par son commandant de cavalerie, le sieur Bossard qui le découvrit au bout de trois semaines et l'arrêta dans la commune de St-Mâlo. Cet officier accompagné de quelques cavaliers, le conduisit à Belleville chez M. de Coëtus qui l'accueillit avec sa bonté naturelle, même envers ceux qui méritaient le moins de l'intéresser. Lorsqu'on vint dire au général que De Launay était à Belleville et demandait à le voir, il se retourna avec vivacité et donna l'ordre de le faire mourir. Quel tribunal aurait pu l'absoudre ? »
Portrait de Le Bouvier-Desmortiers :
Maintenant abordons enfin la lettre écrite par de Launay au fameux adjudant-général Cordelier (7) :
« 1ère division de l’armée de l’Ouest.
Les Sables le 12 nivose l’an 3° de la république.
Alexandre Roger chef provisoire de l’état-major de la 1ère division de l’armée de l’Ouest.
Au Comité de Salut public de la Convention nationales.
Malheureusement, citoyens représentants, je vois que je ne me suis guère trompé dans les calculs de ma lettre du 13 que je vous ai adressée relativement à l’amnistie proposée aux rébelles et chouans.
Vous en pourez juger par la copie de la lettre à l’adjudant général Cordelier par Launay chef des brigands.
Cordelier vient de nous la faire passer dans le moment.
Le courier part demain je vous enverrai d’autres pièces.
Alexandre Roger
Copie de la lettre adressée à l’adjudant général Cordelier par Launay, chef de brigands.
Elle est dattée du 27 Xbre 1794 ce qui revient au 7 nivose l’an 3e de la République.
Monsieur
Quelques soient vos principes votre manière d’agir me fait au moins voir un peu de retour de vos erreurs. Si je ne considérois que le grade que vous occupez, il seroit d’un terrible témoignage contre vous ; mais si vous n’y aviez été promu que par une adroite politique continuellement soutenue, je serois flatté de vous rencontrer.
Jusqu’ici la République étaiée d’erreurs, de mensonges et de crimes doit vous faire regretter un passé ou régnoit la justice ; abhorrer un présent que le ciel et la terre condamne ; craindre un avenir qui ne vous offre que des supplices.
Triomphant vous péririez par la main des jaloux ou des factieux qui craignent toujours ceux qui pourroient les supplanter : succombant ; ou vous seriez la victime de votre ennemi ou des soupçons que l’on concevroit de vous.
La chûte de tous les hommes en place qui vous ont précédé est d’un sinistre augure pour ceux qui les remplacent, et un crime de plus ou de moins ne coûte rien à des scélérats.
On vous a dit, et sans doute vous avez répêté que nous rendrions les armes : à la môrt, s’il étoit possible nous les conserverions encore : et ce ne peut être dans un tems où nous triomphons de toute part ; que nous trahirons une cause pour la quelle nous avons dans notre foiblesse exposé notre vie.
Accoutumés à être trompés, cette vérité vous paroitra peut-être un mensonge : encore 90 mille Républicains viennent d’être noyés dans la Hollande : les armées des frontières ayant pénétré sans résistance dans le pays ennemi, ont été enveloppées et presque toutes ont péries.
Tel est le résultat de l’ambition d’une poignée de monstres qui ne cherchent à dominer que sur de vils esclaves de leurs criminelles passions, ne pouroient parvenir à leur but qu’en marchant sur des monceaux de nos cadavres palpitans.
La France déjà un vaste cimetière, n’est-elle pas pour une âme sensible un tourment continuel.
Sans un ordre du généralissime Charette, croyez vous que la poignée d’hommes de la Grève auroit échappé à dix huit mille hommes qui commençoient par eux pour continuer par vous ?
Continuellement il nous vient des déserteurs, et nos cœurs lassés de répandre du sang les remettent au nombre des hommes.
Réfléchissez monsieur, et surtout songez que ce sont des hommes d’honneur qui vous parlent et qui ne sçavent jamais manquer à leur parole.
Si ce n’est que la crainte qui vous retient, monsieu, croyez-moi, abandonnez cet horrible parti et sortez de la misère que vous accable, et soyez sur de trouver des amis et des frères dont cous n’aurez à recevoir et ne recevrez que des douceurs : mais si par caractère et sentimens vous tenez à ce parti, n’attendez jamais de grâce de celui qui, désirant et espérant vous trovuez dans des principes d’honneur est
Monsieur votre très humble serviteur
Signé Launay commandant général de l’armée du centre et de la division des Sables.
Pour copie conforme
Signé l’adjudant général
Cordelier
Pour copie conforme
Alexandre Roger »
Au final, cette lettre laisse transparaître la plupart des traits de caractère du personnage décrit ci-dessus par deux mémorialistes. A la fois emphatique, vaniteux et désuet comme un vendeur de foire, l’auteur de la missive ne manque pas de courage, du moins sur le papier. Il semble flatter l’égo de Charette tout en se présentant comme un homme pour qui l’honneur est la valeur principale de tout dialogue. S’il est vrai que la république n’en avait guère fait preuve à l’époque de cette correspondance, Launay lui-même en était-il aussi pourvu qu’il semble le prétendre ? Paix à ses cendres…
RL
Mai 2019
Notes :
(1) Op. cit. p. 121 à 123.
(2) De Launay fut blessé deux fois à la poitrine, au combat de la Chambaudière le 17 juillet 1794, puis à nouveau le 14 septembre de la même année à Fréligné.
(3) Il s’agit de Pfeiffer, nommé aussi Cassel, homme de main de Charette, le même qui prit le chapeau de son maître près de la métairie du Sableau en Saint-Sulpice-le-Verdon, afin de diriger les tirs sur lui-même et ainsi sauver provisoirement Charette avant sa capture dans le bois de la Chabotterie.
(4) Launay aurait été soit originaire de Bayeux selon certains dires ou bien des environs d’Alençon, en tout cas de Basse-Normandie.
(5) « Réfutation des calomnies publiées contre le général Charette », 1809, p.509 à 512.
(6) De Launay s’était d’abord réfugié au château de la Bouchère du Poiré-sur-Vie, au Sud-Ouest de Belleville-sur-Vie. Charette avait ordonné à Prudent de la Robrie de l’y arrêter, mais il parvint à prendre la fuite et se réfugier à l’armée de Stofflet. A. de Beauchamp, op.cit, tome II, p. 361, repris par Bittard des Portes, op. cit, p. 414.
(7) SHD B 5/11-2, v. 5 à 8, bulletin analytique compris.
1 commentaire -
Par Le Loup le 20 Mai 2019 à 21:29
Nantes 1794, des républicains déserteurs, passés chez
les Royalistes sont jugés au Bouffay et fusillés…
Jugements – Commissions Militaire extraordinaire et Révolutionnaire Etablie près l' Armée de l' Ouest, par le Comité de Salut Public de la
Convention Nationale et les Représentants du Peuple.
Séance publique tenue au Bouffai, à Nantes.
« 8 Thermidor (26 juillet 1794) – Jugement qui condamne à la peine de mort :
.Charles Thomas, dit Montaigu, âgé d'environ 18 ans, de la commune de Saint-Hillaire (St Hillaire-de-Loulay) district de Montaigu, département Vengé, volontaire au 4e bataillon de la Vienne ; atteint et convaincu de conspiration envers la souveraineté du peuple français, notamment d'avoir eu des intelligences et correspondances avec les brigands de la Vendée, de leur avoir donné de la poudre et des cartouches etc..., ses biens sont acquis et confisqués (volés, NDLA)) au profit de la République.
.19 Thermidor – (6 août 1794).
.André Bömeler, âgé de 55 ans, né à Remerin (Remering-lès-Puttanges) district de Sarreguemines, ci-devant Lorraine Allemande, régisseur du nommé Montaudouin, ex-noble, ayant servi 24 ans dans le Régiment Colonel-Général, cavalerie (régiment de Hussards) ; et Jacques Sire, âgé de 34 ans, commune et district de Chalans, laboureur, soldat pendant 8 ans dans le ci-devant régiment de la Sarre, Infanterie ; atteints et convaincus d'avoir fait partie des brigands de la Vendée, d'avoir été élus chefs de ces scélérats, de les avoir commandés, contribué à maintenir l'infernale guerre de Vendée, provoqué le massacre et l'assassinat de patriotes, le rétablissement de la royauté et attentés à l'anéantissement de la souveraineté du peuple français, ont été condamnés à la peine de mort ; leurs biens sont déclarés acquis et confisqués (volés) au profit de la République.
.9 Fructidor – (26 août 1794).
.Etienne-Victor Sourice se qualifiant de Gourdon, dit des Fontaines, âgé de 19 ans, se disant né à Saint-Germain-de-l'Hommeau, district de Château-Gontier, département de la Mayenne, domicilié et apprenti chapelier, commune d'Angers, département de Maine et Loire, et depuis soldat de la République, au 19e régiment de Dragons ; Atteint et convaincu de désertion, et ce, en présence de l'ennemi, de s'être réunis aux brigands de la Vendée, de s'être mis à leur tête, au nom d'un prétendu Louis XVII ; décoré d'une ceinture noire à frange blanche, panache blanc et noir, cocarde noire et blanche, d'avoir dirigé les brigands contre les armées de la République à Coron, à l'attaque de Nantes, à Laval, Granville etc... a été condamné à la peine de mort ; ses biens sont dès lors acquis et confisqués (volés) au profit de la République. »
Sources :
.Archives Départementales de la Loire Atlantique, tous droits réservés – Extrait de la Feuille Nantaise – 30.9.1794 - nonidi 9 Vendémiaire l'an troisième (30 septembre 1794) de la République Française, une et indivisible, N°9 – vue 4/4.
.Photos de l'auteur.
X. Paquereau pour Chemins Secrets
votre commentaire -
Par Le Loup le 17 Mai 2019 à 17:59
François Coudrin dans « Lectures Françaises »…
Le N° 745 de mai 2019 de Lectures Françaises rappelle la sauvegarde de la tombe Coudrin à Montravers, le 28 octobre 2017. Même si cette recension est un peu tardive, il est toujours bon de rappeler la mémoire de ces anonymes qui ont combattu pour la foi catholique contre le terrorisme révolutionnaire. En aide-mémoire, la biographie de François Coudrin, capitaine de paroisse, ici.
Les comptes-rendus de Nicolas et de moi-même avaient été publiés ici et ici.
Merci à Lectures Françaises pour son soutien aux choses de la « Grande Vendée » !
Lectures Françaises : BP 70001, 86190 CHIRE-EN-MONTREUIL
Sur le Net : ici.
RL
Mai 2019
votre commentaire -
Par Le Loup le 17 Mai 2019 à 17:24
Sous le Directoire, à Nantes, on enterre un prêtre
secrètement dans un jardin...
Au cours du mois de Brumaire de l'an 6 (Novembre 1797), Monsieur l'Abbé Louis-Antoine Leblanc meurt de maladie rue Pope* à Nantes. Il est mis dans un sac et enterré dans le jardin du citoyen Ménard, même rue, à Nantes.
Un acte de notoriété nous confirme ce fait le 24 thermidor de l'an VIII (9 août 1800).
«Le vingt quatre thermidor de l'an huit de la République française à midi, moi Pierre Brunet, officier public ai transcris littérallement l'acte de notoriété, dont la teneur suit :
''Extrait des minutes du greffe de la justice de paix du deuxième arrondissement de la commune de Nantes ; l'an huit de la République française, le dix huit thermidor, devant nous Antoine Pelé, aîné, juge de paix du deuxième arrondissement de la commune de Nantes, ayant avec nous Pierre Carissan notre greffier, étant au greffe; ont comparus les citoyens Pierre René, chamoiseur, demeurant Nantes en Grande Biesse, numéro soixante douze et Guillaume Leroux, gantier, demeurant aussi à Nantes, rue Nicolas, numéro quinze ; lesquels nous ont dit qu'ayant intérest de faire constater la mort de Louis Antoine Leblanc, prêtre, qu'ils ont sçû être mort sous le ressort de notre arrondissement et dont le décès, attendu les circonstances, n'a point été porté sur les registres ; ils ont en conséquence requis qu'il en soit raporté acte de notoriété en conformité de la loi du quatorze septembre mil sept cent quatre vingt treize, et ont en conséquence fait comparoître les citoyens Louis François Richard, médecin, Ollivier Gabriel Antier, portefaix, Jean Ménard, jardinier, pour donner leur déclaration sur le fait du dit décès, étant les dits requérants signé, la minute est signée Y.M.E Leroux et Pierre René - duquel réquisitoire, nous juges susdits avons décerné acte et procédant de suite à la réception des déclarations des témoins ci-dessus désignés après serment pris de dire la vérité, le citoyen Louis François Richard, demeurant à Nantes, Isle Feydeau, quai Du Guétrouin, numéro treize, âgé de trente sept ans, a déclaré avoir vu, soigné le citoyen Louis Antoine Leblanc, prêtre catholique, dans sa maladie de mort, et avoir parfaite connaissance qu'il est décédé à Nantes, rue Pope vers le mois de Brumaire an six (novembre 1797) ; et a signé la minute et signé L.F Richard, le citoyen Ollivier Gabriel Antier, demeurant au dit Nantes, rue Vincy**, âgé de quarante deux ans, a déclaré qu'il connaissait depuis vingt ans le citoyen Leblanc, qu'il a vu plusieurs fois pendant sa dernière maladie ; qu'il est tellement certain que le dit Leblanc prêtre, est décédé rue Pope, sous cet arrondissement, dans le mois de Brumaire an six, que c'est lui déclarant qui l'a enseveli et porté en terre dans le jardin du citoyen Ménard cy-présent, attendu les circonstances du temps, et signé ; la minute est signée Antier. Le citoyen Jean Ménard, demeurant à Nantes, rue Pope, âgé de quarante trois ans, a déclaré qu'il connaissait le dit citoyen Leblanc, qu'il sait qu'il est décédé rue Pope, à l'époque susdite, qu'il a été enterré secrètement en raison des circonstances, que c'est lui, déclarant qui a aidé à faire la fosse dans son propre jardin où le dit Leblanc a été enterré en sa présence; qu'au bésoin, il indiquerait celui qui a travaillé avec lui à la dite fosse, et a signé. La minute est signée Jean Ménard ; Lesquelles comparutions et déclarations, nous juge susdit, avons raporté acte pour servir et valoir ce que de raison, fait au greffe sous notre seing et celui de notre greffier, les dits jour et an ; la minute est signée Pelé aîné et Carissan – du vingt thermidor, dit an, a aussi comparu Alexis Réveillé-Beauregard, officier de santé, demeurant rue Démosthènes, numéro quarante, âgé de vingt quatre ans, lequel a déclaré, après serment pris, de dire la vérité, qu'il a vu et soigné ans sa dernière maladie le dit citoyen Leblanc, prêtre, qu'il l'a vu sur son lit de mort, et aidé du dit Antier à le mettre dans un sac pour le porter en terre ; que l'époque de sa mort est le mois de Brumaire an six, et qu'il est décédé rue Pope de cette commune, et a signé, la minute est signée A Réveillé-Beauregard ; De laquelle déclaration nous, juge susdit, avons décerné acte fait au greffe, sous notre seing et celui de notre greffier, les dits jour et an, la minute est signée, Pelé aîné et Carissan, et enregistrée à Nantes, le vingt et un Thermidor an huit, par Bertrand qui a reçu un franc, dix centimes, folio trente huit verso pour expédition conforme, signé Carissan, fait en l'hôtel de la mairie de la ville de Nantes, sous mon seing, les dits jour et an.»
* La rue Pope est devenue la rue Saint-André, au Nord de la place Louis XVI.
** La rue Vincy est devenue l'impasse Saint Laurent, au Sud de la Cathédrale Saint Pierre et Saint Paul.
Nous ne savons rien sur la famille et la paroisse de Monsieur l'abbé Leblanc, j'avoue que je n'ai rien trouvé le concernant, si quelqu'un.....
Sources:
. Archives de la ville de Nantes, tous droits réservés – Décès de l'an VIII, 5ème Section - vues 20 et 21/25.
. Nantes : Histoire, Patrimoine plans et documents en ligne – lexilogos Nantes, cartes et documents – le Plan de Nantes par Jouanne (1838).
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b530299027
. Photos de l'auteur.
X. Paquereau pour Chemins Secrets
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique