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    Le massacré des Combes du Boupère…

     

     

    L’histoire du Boupère est relativement connue et le blog de « La Maraîchine normande » en a exposé les grands traits ici. On sait que la colonne infernale de Grignon passa au Boupère et que le 9 pluviôse an II (28 janvier 1794), les autorités de ce lieu lui avaient fait conduire, alors qu’il était à la Flocellière,17 ou 19 (suivant les versions) « brigands » pris sur le commune de Tillay et qui furent de suite fusillés. On connaît la suite par les dénonciations contre Grignon, contenues dans l’ouvrage de Lequinio (Guerres des Vendéens et des Chouans, Mémoires publiés en l’an III, Paris, Pougin, 1794, reprint Pays & Terroirs, Cholet, 1995).

    C’est ainsi que le 31 janvier, 200 personnes périrent de la main de Lachenay, fidèle second de Grignon. Dans ces tueries épouvantables, un détail nous est parvenu : un monsieur Vandé (et non Vendée, comme on l’a écrit quelquefois) est surpris chez lui, à la ferme des Combes, sur la route de Mouchamps. Le malheureux fut littéralement coupé en morceaux et la mémoire populaire a gardé le souvenir qu’on l’entendait « royer » (hurler de douleur) à un kilomètre à la ronde.

    On ne saurait dire aujourd’hui où précisément ce massacre eut lieu. Le chemin menant aux Combes a changé de place et les habitations n’ont plus grand-chose à voir avec celles qui avaient connu l’effroyable événement.

    A suivre…

     

    RL

    Janvier 2017

     

    Les Combes sur le cadastre de 1840 :

    Le massacré des Combes du Boupère....

     

    Aujourd’hui en vue aérienne Géoportail :

    Le massacré des Combes du Boupère....

     

    Sur place :

    Le massacré des Combes du Boupère....

     Le massacré des Combes du Boupère....

     

    Le massacré des Combes du Boupère....


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    Saint-Fiacre-sur-Maine, le lundi 11 mars 1793...

     

     

                 

     Saint-Fiacre ! Le Lundi 11 mars 1793, les républicains de Saint-Fiacre prennent une ''danse'' par les insurgés, le maire est tué ainsi que les patriotes locaux, peu nombreux, qui se portent à son secours.... C'est dans le bourg de Saint-Fiacre qu'est tiré un des premiers coups de feu des guerres de Vendée, six mille insurgés entourent le bourg...

      En effet, le premier maire de Saint-Fiacre, Bonaventure Rousseau de la Brosse, capitaine de navire est massacré à la tête de sa garde nationale le 11 mars ; il meurt de ses blessures le quinze et est enterré par les débris de celle-ci le seize mars.

     

    Voici son acte de décès :

     

    - Bonaventure Rousseau –

     

     «Nous, Yves-Antoine Baudouïn demeurant cy-devant au bourg de St Fiacre, actuellement réfugié en la ville de Nantes, officier public préposé pour l'exécution de la loix du vingt septembre mil sept cent quatre vingt douze dans le territoire de la commune de St Fiacre district de Clisson département de la Loire Inférieure sur la déclaration qui nous a été faitte par la citoÿenne Jeanne, Perrinne Talendeau veuve Rousseau demeurant cy-devant au bourg de St Fiacre actuellement réfugiée en la ville de Nantes, que le citoÿen Rousseau son mary âgé de soixante huit ans lequel était maire en la ditte paroisse St Fiacre a été massacré l'onze mars dernier par les Brigands, qu'il est mort le quinze suivant, qu'à été enterré le seize et porté au cimetière de la ditte paroisse de St Fiacre, par les nommés  : Guillon et son fils, Nicolas Garnier, Cheveau et de Bordeau, en présence des nommés : Le Roy, le Galle, Mathurin Arnaud et Baschelier farinier ; après avoir été ensevely par Heurtin et son fils et la femme de Guillon ; de tout quoy nous avons rédigé le présent acte de décès sur le registre double à ce destiné sous notre seing  et celuy de la susditte citoÿenne Talendeau veuve Rousseau. Les thémoins susdits touts demeurant dans le bourg de St Fiacre nous ayant décclarés ne savoir signer.

      Ce quatre octobre mil sept cent quatre vingt treize, l'an second de la République française.  »

     

      signé : Baudouïn officier public - J.P Tallendeau veuve Rousseau.

     

      Bonnaventure Rousseau de la Brosse est né vers 1725 à Bouguenais, il est le fils de noble homme Bonnaventure Rousseau, négociant et de Jeanne Boisseau de Saint Nicolas de Nantes. Il se marie à Saint Fiacre le 25 novembre 1766, il est capitaine de navire et épouse  Jeanne-Perrine Tallendeau-Talendeau, née le 17 juillet 1731 à Saint-Jacques de Nantes, fille de Pierre Tallendeau, procureur du marquisat de Goulaine et de Françoise Van Den Boosche. De cette union sont issus :

     

    1° Jeanne, Marie Rousseau, née le 4 novembre 1767 à Saint Fiacre.

    2° Bonnaventure Rousseau, né le 14 décembre 1768 à Saint Jacques de Nantes † le 30 août 1775 même lieu.

    3° Geneviève Louise Rousseau, née le 15 décembre 1773 à Saint Jacques de Nantes.

     

      Cette famille de marins et de négociants occupe un logis du XVème avec porche, pas très éloigné de l'église de Saint-Fiacre.

     

    Saint-Fiacre !

     

      En Messidor de l'an deux, un acte de décès nous signale la mort de deux républicains tués également le lundi 11 mars 1793.

     

      «Le vingt sept Messidor an deux de la République une et indivisible devant moy Yves, Antoine Baudouïn officier public, élu pour constater l'état civil des citoÿens, demeurant cy-devant à St Fiacre et réfugié en cette ville cloître Notre-Dame n°6 ; a comparu Marie Rognon, rentière, âgée de cinquante sept ans, native de Petit Galard district de Graves département de l'Hérault de présent à Nantes section de la Fosse. Laquelle pour constater le décès de Gabriel Lasalle son époux et Jean Lasalle son fils arrivé l'onze mars mil sept cent quatre vingt treize, vieux stile, m'a présenté le certificat dont la teneur suit  : Nous soussigné Bonnaventure Raimbaud municipal de la commune de Saint-Fiacre district de Clisson département de la Loire Inférieure ; et François Richard procureur de la ditte commune, certifions et attestons avoir connu les citoÿens Gabriel et Jean Lasalle père et fils agé : savoir le père d'environ quarante cinq ans, le fils âgé d'environ 17 ans demeurant dans le bourg de Chateauthébaud qu'ils vinrent l'un et l'autre dans le bourg de Saint-Fiacre le onze mars mil sept cent quatre vingt treize au secours des patriottes lorceque les Brigands y arrivèrent et qu'à notre connaissance ils y ont été tués ainsi que plusieurs autres en combattant les brigands ; qu'ils ont été enterrés dans le cimetière le lendemain douze du dit mois de mars, en foy de quoi nous avons délivré le présent pour valoir et servir ce que de raison. Fait à Nantes où nous sommes réfugiés ce vingt cinq messidor deuxième année républiquaine signé au présent : Rainbaud officier municipal et Richard agent national, vu et certifié sincère et véritable les signatures cy-contre par nous administrateurs du district de Clisson, réfugiés à Nantes ce vingt sept messidor an deux de la République une et indivisible, ainsy signé Brégeon, Pouplard légal agent National et Nicoleau secrétaire ; fait en ma demeure établie au dit Nantes à déffaut de maison commune sous mon seing, les dits jour et an. »

     

    signé : Audouin -  officier public.

     

    Sources: Archives Départementales de Loire-Atlantique tous droits réservés - Etat civil de la commune de Saint-Fiacre-sur-Maine, registre des décès 1793-an II – vue n°4.,5 et 6. BMS Saint-Fiacre 1765-1767 vue N°9/10 -  Registres de l'état civil de Nantes - Photo de l'auteur – Photo logis Rousseau - Région Pays de la Loire inventaire général 2011 – photographe: Guillotin Yves illustration 8/18: le logis vue du Nord-Ouest. 

     

                                                                           Xavier Paquereau pour Chemins Secrets


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     Saint-Ouen des Gâts

     

     

     

            L’ancienne paroisse de Saint-Ouen-des-Gâts fut fusionnée avec Les Pineaux en 1820. On sait que le village comptait 141 habitants en 1806.

     

    Il ne reste rien de son église.

     

    La paroisse est desservie par l’abbé Jean Nicolas depuis le 31 janvier 1778. Il prête le serment à la Constitution civile du clergé et sera nommé à Rezé le 15 mars 1791. Il y signe « recteur » sur les registres à partir du 6 juin de la même année et décède un peu plus d’un mois plus tard le 17 juillet âgé « d’environ 55 ans ».

    En 1793, la paroisse sera desservie par un autre prêtre assermenté, l’abbé Pierre-François Jouet, curé constitutionnel des Pineaux. Celui-ci sera assassiné sur ordre de Charette à une date inconnue en 1793, dans l’ancien couvent fontevriste des Cerisiers en Fougeré. Il était né le 1er décembre 1743 et peut-être le neveu de son homonyme né en 1720 et mort le 7 avril 1782 aux Pineaux. On sait que les paroissiens de Saint-Ouen restés fidèles aux « bons prêtres » iront entendre la messe du curé Desplobeins de Puymaufrais.

     

     

    RL

    Avril 2011 

    Janvier 2017

     

    Saint-Ouen des Gâts....

     

    L'église en ruine (colorisée en jaune) sur le cadastre de 1820

     

    Saint-Ouen des Gâts....

     

     

     


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      En ce 224ème anniversaire de la mort du Roi Louis XVI, il me semble que ce court billet est de mise. N'oublions pas que la Révolution est d'abord une guerre de religion. C'est la guerre de l'athéisme matérialiste contre l'Eglise romaine; c'est le désordre contre l'ordre Divin.

      C'est ce bouleversement qui sera la cause du massacre de beaucoup de Français et particulièrement de nos ancêtres Vendéens qui se soulevèrent pour la défense de Dieu et du Roi.

       Aujourd'hui je serais tenté de dire : ''Le Roy est mort, vive le Roy''!

     

       En ce jour j'aimerais partager avec vous quelques citations de ces gens haineux responsables du déchaînement infernal qui s'abattra sur la Vendée.

      Voici un extrait de l'oraison funèbre du roi Louis XVI prononcée il y a huit ans à Saint-Nicolas-du-Chardonnet par Monsieur l'abbé Beauvais.

      « Le crime du 21 janvier 1793 était en germe dans la séparation de la tête et du corps de la nation. Ne l'oublions pas, la Révolution est d'abord une guerre de religion, la guerre de l'athéisme matérialiste contre l'Eglise romaine à laquelle présida et préluda l'Encyclopédie de Voltaire avec son « Ecrasons l'infâme», de Diderot qui dira « Avec les derniers boyaux des prêtres, nous serrerons le cou du dernier des rois» jointe au naturisme de Jean-Jacques Rousseau, aux débuts de la maçonnerie mondaine et des sociétés de pensée où se croisent et se mêlent toutes les formes de l'anti-christianisme et de l'irréligion dans son ensemble. Clubs philosophiques et politiques qui l'emporteront au sein des assemblées et accélèreront le passage de la discussion à l'action, du principe de la souveraineté populaire à la tyrannie des masses et aux horreurs des massacres et de la guillotine.

      Pour s'attaquer efficacement à la religion, les révolutionnaires comprirent d'instinct qu'ils devaient s'attaquer aux personnes du roi et de la reine. On ne peut rien contre les idées si on ne s'en prend d'abord aux personnes qui les représentent. De plus le roi s'identifiait avec la patrie, la famille royale avec la famille française; c'était donc cette patrie, c'était cette famille qu'il fallait égorger, selon le mot célèbre de Danton prononcé au procès de Louis XVI: «Nous ne voulons pas juger le roi, nous voulons le tuer ». A ce procès du roi se donnèrent rendez-vous toutes les calomnies, tous les faux témoignages, tous les mensonges d'une époque barbare et souillée pour terminer en cette exécution monstrueuse de Louis XVI opérée sans aucune espèce de raison, servant seulement de pierre de touche pour la sincérité de la foi républicaine, devenue le nouveau dogme».

      Nous connaissons la suite pour la Vendée.... ce fut le génocide.

     

                                                    

    Sources: Photo - Louis XVI, la veille de sa mort - RPF. 

                                                                          

     

    Xavier Paquereau pour Chemins Secrets.

     

     

    Louis XVI....

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    Saint-Germain-l’Aiguiller…

     

     

    Pour faire suite à l’article sur le martyre du curé Gaudon, déjà vu ici, je pense qu’il est utile de rappeler où ce malheureux prêtre exerçait son ministère au moment de la Terreur. Saint-Germain-l’Aiguiller, situé tout près de Mouilleron-en-Pareds n’a pas marqué l’historiographie de la Vendée Militaire. On notera toutefois qu’un habitant, Jean Boissonneau fut exécuté à Nantes le 3 janvier 1794 (1). Le toponyme « l’Aiguiller » viendrait d’une forme de camp retranché entre le IV° et le IX° siècle. Selon l’étude de Cavoleau, Saint-Germain-l’Aiguiller comptait 309 habitants en 1844 (environ 500 en 1793, 238 en 1800 et seulement 176 en 1806). La commune était très boisée et possédait, 62 maisons et aucun moulin (2).

     

    L’église où officiait le curé Gaudon a totalement disparu mais nous pouvons retrouver son emplacement sur le terrain. Pillée et détruite une première fois par les protestants, comme bon nombre d’édifices religieux durant les Guerres de Religion, elle avait été réparée avant d’être à nouveau ruinée, et fut vendue nationalement sous la révolution puis finalement détruite totalement. Léon Audé nous apprend qu’elle « n’était qu’une simple chapelle surmontée d’une fenêtre à arcade pour recevoir la cloche » (3). Par un décret daté du 25 janvier 1807 du camp de Varsovie, Napoléon avait autorisé le préfet de la Vendée à mettre à disposition du Consistoire de l’Eglise Réformée les églises supprimées de Saint-Prouant et de Saint-Germain, à la charge des protestants des frais d’entretien et de réparations. Ils n’acceptèrent que celle de Saint-Prouant.

     

    RL

    Janvier 2017

     

    Situation de l’église sur le cadastre de 1834. Le cimetière se trouvait sur la parcelle N° 21. Le bâtiment colorisé en jaune indique un état de ruine. Seule la partie en rose indique quelque chose de resté à peu près entier :

     

    Saint-Germain-L'Aiguiller....

     

    Sur la vue aérienne Géoportail, marquée d’une croix rouge:

    Saint-Germain-L'Aiguiller....

        Sur place :

    Saint-Germain-L'Aiguiller....

     

    De nos jours, la butte au Sud de l'emplacement de l'église sur laquelle se dresse une monumentale statue de la Vierge :

     

    Saint-Germain-L'Aiguiller....

    Saint-Germain-L'Aiguiller....

    Saint-Germain-L'Aiguiller....

    Saint-Germain-L'Aiguiller....

    Saint-Germain-L'Aiguiller....

     

    Quelques vestiges lapidaires :

    Saint-Germain-L'Aiguiller....

    Saint-Germain-L'Aiguiller....

      

     

    Notes :

    (1) Henri Bourgeois, Calendrier Martyrologe de la Vendée Militaire, Luçon, 1906, tome 1er, p 47.

    (2)  Jean-Alexandre Cavoleau, Armand Désiré de la Fontenelle de Vaudoré : « Statistique ou description générale du département de la Vendée », Dumoulin, 1844, p. 764.

    (3)  Annuaire de la Société d’Emulation de la Vendée, 1856, 1ère série, vol. 2, AD85, BIB PC 16/1.

      

     


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