• A la mémoire du curé Gaudon...

     

    A la mémoire du curé Gaudon…

     

     

    Le martyre de l’abbé Gaudon, curé de Saint-Germain-l’Aiguiller, a été raconté ici par La Maraîchine normande. Nous savions que son assassinat avait eu lieu non loin du manoir de Bois-Rousseau, en Saint-Paul-en-Pareds. Restait à définir l’endroit exact, ou du moins le plus proche possible de ce qui fut aussi sa première sépulture.

    Jean-Michel-Augustin (?) Gaudon fut massacré à l’automne 1793 selon les uns, à la fin janvier 1794 selon les autres, peut-être le même jour que celui du massacre de Saint-Paul-en-Pareds. L’hypothèse de la culpabilité de la garde nationale de la Châtaigneraie se rendant aux Herbiers est plausible mais ne perdons pas de vue que le 31 janvier 1794 Grignon incendie les bois de la Bonnelière, à peu de distance de Bois-Rousseau, et prendra justement la direction de Saint-Paul, où il fera massacrer 72 personnes près du château.

     

     

    A la mémoire du curé Gaudon...

    A la mémoire du curé Gaudon...

     

    Le Manoir du Bois-Rousseau, lieu de cachette du curé Gaudon, tout autant que le village voisin de la Proutière :

    Le Bois-Rousseau et le souvenir d’un prêtre…. 

    Le Bois-Rousseau et le souvenir d’un prêtre….

    Le Bois-Rousseau et le souvenir d’un prêtre…. 

     

    Selon une version, le curé Gaudon aurait été tué d’une balle dans la tempe par un paysan de l’Haumondière du Boupère, sans que Houdet Dugravier, ancien vicaire apostat des Herbiers, n’intervienne en sa faveur alors qu’il l’aurait reconnu pour avoir été à l’école avec lui. Cette version paraît pour le moins fantaisiste, Dugravier étant né en 1757, aurait difficilement pu être un ancien camarade d’école du curé Gaudon, d’au moins 40 ans son aîné. Je préfère donc la version la plus complète, qui le voit mourir sous les coups de sabre, et les oreilles coupées et portées en cocarde. Cette version a au moins le mérite d’indiquer un lieu précis : à la barrière du « Champ du Cormier ». Ce champ, parcelle N° 2 du cadastre de 1838, se retrouve dénommé dans la table des propriétaires de la même année (vue N° 52/225).

     

    Emplacement présumé, à quelques mètres près du lieu du drame, marqué d’une croix rouge :

    A la mémoire du curé Gaudon...

     

     

    Le même lieu aujourd’hui. La parcelle est toujours la même sur le cadastre actuel, mais de champ, est devenu un bois :

     

    A la mémoire du curé Gaudon...

     

    Sur place :

    A la mémoire du curé Gaudon...

    A la mémoire du curé Gaudon...

     

    C’est ici que le curé Gaudon fut enterré aussitôt le meurtre commis :

    A la mémoire du curé Gaudon...

    A la mémoire du curé Gaudon...

    A la mémoire du curé Gaudon...

     

    Non loin de ce lieu, se dresse une croix à un carrefour. La mention "1838" qui figure sur son socle n'apporte aucun renseignement sur son origine comme on pourra le lire ici

    A la mémoire du curé Gaudon...

     

    L'abbé Gaudon sera plus tard exhumé et sa dépouille mise au cimetière de Saint-Paul-en-Pareds. Sur le cadastre, on voit deux cimetières existants en 1838. Il est probable qu’il s’agisse du plus ancien, près de l’église…

    A la mémoire du curé Gaudon...

    …Transformé aujourd’hui en pelouse et en parking, là où se dresse le monument aux morts :

    A la mémoire du curé Gaudon...

     

    Lors de la prise de ces dernières photos, le 8 janvier dernier, il régnait un profond silence hivernal sur l’ancien champ du Cormier, à peine perturbé par les cris, de loin en loin, de quelques oiseaux charognards…

     

    RL

    Janvier 2017

     


  • Commentaires

    3
    Nicolas
    Samedi 21 Août 2021 à 18:18

    J'ai trouvé une variante dans les Chroniques paroissiales de l'abbé Aillery (Le Boupère, pp. 117-118), qui situe l’événement le 30 janvier ou le 2 février 1794 :

    "Une troupe de gardes nationaux de La Châtaigneraie montait vers Les Herbiers, sous la conduite du citoyen Houdet. Entre La Limouzinière et Le Bois-Joly, à peu près à la hauteur du Bois-Rousseau de Saint-Paul, les soldats aperçurent un homme qui fuyait à travers champs. Ils lui coururent dessus et le rattrapèrent. Le citoyen Houet le reconnut aussitôt :
    – Mais c’est Gaudon, s’écria-t-il ; le curé de Saint-Germain l’Aiguillier !
    – Oui, c’est moi, avoua le fugitif ; et j’espère que vous n’allez pas me tuer ; nous avons fait nos études ensemble. Houdet ne répondit pas. L’un de ses hommes abattit l’abbé Gaudon d’un coup de fusil. La scène se passait dans le champ de l’Avoine du Bois-Rousseau."
    (selon la tradition, l’un des soldats coupa les oreilles de la victime et les rapporta, en guise de trophée, à La Châtaigneraie.)

    Est-ce que le champ du Cormier est le même que le champ de l'Avoine… ?

      • Samedi 21 Août 2021 à 19:20

        Je connaissais cette version. Par contre pour le champ, aucune idée.

    2
    jacques
    Mercredi 11 Janvier 2017 à 11:10
    Très intéressant.. j'irai faire un tour prochainement , je connais bien la Bonnelière mais pas ce château si proche pourtant.
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