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    Le vingt quatre pluviôse de l'an 2, à Saint-Christophe-en-Champagne, 

    département de la Sarthe... 

     

     

     

     Des vendéens fusillés dans la Sarthe.... Les Républicains sont d'une discrétion de ''violette'' lorsqu'il s'agit de la ''liquidation'' de leurs opposants politiques...

      «René Landreau et Véronique Pasquiet* ont contracté mariage à la Vérie le six février mil sept cent quatre vingt dix ; ainsi que l'on attesté : Jean Maudin voiturier – René Retailleau tisserand – Jacques Douillard maçon et François Brégeon témoin ayant l'âge requis – demeurant tous aux Herbiers lesquels ont déclaré ne savoir signer ; de ce enquis par le Juge de Paix», le 4 mars 1822 aux Herbiers – reconstitution d'actes -.

    Des vendéens fusillés dans la Sarthe....

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Ce couple disparaît purement et simplement, pas de décès en Vendée, pas d'enfants, RIEN ! Plus aucune trace depuis 1790 ! Sauf que... Ils ont été massacrés Outre-Loire.

      Après la déroute de l'Armée Catholique et Royale au Mans et la dispersion de celle-ci en petits groupes armés, Véronique Pasquier-Pasquiet va perdre son mari, sans doute tué au combat, et elle va se retrouver dans le ''Triangle de la Mort'' avec d'autres fugitifs...

     

      Laissons parler Monsieur l'Abbé Deniau, pour vous donner une idée de ''l'ambiance générale'' :

     

      « Ce fut entre les routes de Mayenne et de Laval, dans le triangle formé par le Mans, Sillé-le-Guillaume et Chassilé, à Bernay, à la Quinte, à la Bazoge, à Rouillon, à Crannes, à la Fontaine-Saint-Martin, à Saint-Denis-d'Orques, à Loué, à Lavardin qu'eurent lieu les actes de la plus cruelle inhumanité. A Loué, il y eut cinq cent victimes et à Lavardin deux cent. Pendant plusieurs jours, aux environs d'Evron, on fusilla aussi de nombreux fugitifs, la plupart malades ou blessés. Quarante à soixante prisonniers de tout sexe, à moitié mort de faim et de misère, tombèrent sous un feu de peloton, sur la route de Laval à Mayenne, et furent enterrés dans un fossé, morts et vifs. Deux religieuses furent fouettées. C'est à Saint-Denis-d'Orques, après le Mans, que les Vendéens perdirent le plus de monde.

      Les hussards, qui avaient devancé un grand nombre de fugitifs, les attendirent à l'affût, aux carrefours des chemins, aux gués des rivières, et les égorgèrent après les avoir pillés. Les Patriotes du pays se joignirent aux soldats pour les surprendre dans leurs retraites. A la voix des Conventionnels ils s'étaient armés de fusils, de faux, de fourches et de bâtons ; ils livrent aux tribunaux révolutionnaires ceux que les soldats ont épargnés dans leur première fureur. Les chemins, les champs sont sillonnés de bandes qui fuient et de détachements qui les traquent en poussant les plus horribles cris. Ce fut une chasse à l'espèce humaine et sur la plus grande échelle ».

     

      Un groupe de combattants de Saint-Lambert-du-Lattay réfugiés dans une grange est vendu par le propriétaire du lieu aux hussards, et sont tous massacrés.

      « A Sablé, cent vingt fugitifs furent arrêtés et fusillés immédiatement. A Saint-Aubin-lès-le-Mans, des fermiers découvrent dans une haie un Brigand et cinq Brigandes. Ils les conduisent au Mans. Près de Bellevue, ils rencontrent un soldat qui, de deux coups de feu tue le Brigand pour avoir son gilet de couleur marron. » etc......

     

      Mais il reste les écrits enregistrés lors des délibérations municipales de certaines communes de la Sarthe...

    Le 24 pluviôse de l'an 2 dans l'après midi (mercredi 12 février 1794), nous aurons la dernière trace de Véronique Pasquier, veuve, prisonnière à Saint-Christophe-en-Champagne et de ses compagnons d'infortune...

      La municipalité de Saint-Christophe-en-Champagne porte l'entière responsabilité de la mort de ces quatre personnes : Les officiers municipaux n'ont fait preuve d'aucune pitié ni mansuétude à l'égard de leurs compatriotes sans défense (trois femmes et un homme).

     

      «L'an deuxième de la République française une et indivisible le vingt quatre pluviôse de l'an 2.

      Vu l'arrêté des citoyens administrateurs du directoire du district de Sablé en date du 17 présent  mois, en conséquence de la lettre adressée par le comité d'Angers à celui de Sablé et communiqué par arrêté du comité de Sablé ; aux citoyens administrateurs du directoire du district de la même commune.

      Considérant que les quatre individus échappés de l' Armée des Rebelles de la Vendée détenus dans cette commune n'ont été accordés que provisoirement par le conseil général permanent du district de Sablé suivant la lettre d'avis observée aux officiers municipaux de cette commune en date du 26 frimaire dernier, et à la charge de les représenter à la première réquisition.

      Ouï le rapport et l'agent nationnal, il a été délibéré que les citoyens Dezallay, Dupont, Ferron et Jean Bellanger l'aîné domiciliés dans cette commune invités et autorisés par les dits officiers municipaux à se charger et donner l'hospice a chacuns de Jeanne Poirier, Véronique Pasquier femme et veuve René Landreau, Marie Hérault et Louis Châteigner, seront dans ce jour requis de représenter dans les vingt quatre heures, à la maison commune, les dénommés ci-dessus, sçavoir : Le citoyen Dezallay Jeanne Poirier, le citoyen Dupont, la femme et veuve Landreau, le citoyen Ferron ladite Marie Hérault et le citoyen Bellanger le dit Louis Châteigner ; et d'après la représentation des susnommés, décharge signée des dits officiers municipaux sera donnée à chacun des dits citoyens Dezallay,Dupont, Ferron et Bellanger.

     

      Délibéré à la maison commune de St Christophe les jour et an par nous officiers municipaux avec notre secrétaire greffier soussignés (sept mots rayés nuls). »

     

     signé : Jean Métivier, Maire et P Harouard.

    Des vendéens fusillés dans la Sarthe....

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

      Nous pouvons raisonnablement penser que nos quatre Vendéens furent dirigés vers Sablé, jugés et fusillés dans cette ville eu égard au courrier échangé entre les autorités de Sablé et les officiers municipaux de Saint-Christophe-en-Champagne.

      Un petit nombre de Vendéens furent sauvés par des gens charitables d'Outre-Loire et purent regagner la Vendée à la pacification. Mais la population du département de la Sarthe s'est particulièrement distinguée par son républicanisme intransigeant et par ses cruautés exercées à l'égard des royalistes.

     

      * Véronique Pasquiet, née au Herbiers le 14 février 1763, est la fille de Jean Pasquiet et de Jeanne You. René Landreau est peut-être le fils de Mathurin Landreau et de Marie You, né le 28 décembre 1763 à la Verrie.

     

     

    Sources: Archives Départementales du département de la Sarthe tous droits réservés - Délibérations Municipales de Saint-Christophe-en-Champagne, 1792-1842 - (1M1 1347 5R163) vue N° 47 - Archives Départementales de la Vendée tous droits réservés, commune des Herbiers - années 1763, vue 15/91-1790, vue N° 4/52 acte n°15.- Histoire de la Guerre de la Vendée - Abbé Deniau - Tome III pages 382-383. Siraudeau éditeur.- Photo : les charniers du Mans. 

                                                                        

     

     

     Xavier Paquereau pour Chemins Secrets. 


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    La bataille de La Forêt-sur-Sèvre, 17 février 1794

     

     

     

    Dans une lettre du premier jour de la première décade du sixième mois de l’an II (19 février 1794), le général de brigade Duval, en poste à Niort, informe les représentants du peuple à Rochefort qu’un combat s’est déroulé le 29 du mois précédent (17 février 1794) non loin de La Forêt-sur-Sèvre. Cette bataille opposa 350 républicains composés des gardes nationales de Largeasse, La Forêt, Les Moutiers et L’Absie à 500 Vendéens de l’armée de Louis Richard. D’après le rapport du général Duval, le combat fut long et opiniâtre, s’interrompant par manque de munitions de part et d’autre. 80 Vendéens furent tués. Le nombre de victimes républicaines n’est pas précisé, mais les archives ont conservé le nom de deux de ces « braves républicains ». Le premier, cité dans le rapport de Duval, est Jean Meunier, boulanger à La Forêt. Ce membre au corps des guides de la Vendée fut tué d’un coup de feu et tomba en s’écriant : « Vive la République ! » Le second est Louis Racault, marchand à La Forêt.  

     

    Mais où s’est vraiment déroulée cette bataille ? Avec le temps cet événement s’effaça de la mémoire collective. Cependant plusieurs indices retrouvés pourraient nous orienter vers un lieu bien précis. En effet, dans les années 1840, Louis-Jean Rouet fait ériger un crucifix en mémoire de Jean-Louis Rouet, son père, marchand à La Forêt, déclaré mort le 2 janvier 1794, et de Louis Racault, son grand-père, tué pendant cette bataille de La Forêt. À sa mort en 1844, sa veuve Rose David fait construire une chapelle derrière le crucifix. Cette chapelle sera agrandie en 1851. Le lieu de construction de ces deux monuments n’est pas anodin. À l’époque hors du village, il est situé à l’intersection de deux routes stratégiques : celle de gauche est le grand chemin de La Châtaigneraie à La Forêt (route qui vit passer une foultitude de troupes des deux camps durant la guerre), celle de droite est le chemin qui mène à Pouzauges. Pourquoi cet endroit précis ? Serait-ce l’emplacement de la bataille ou de la fosse commune où furent ensevelis les combattants ? Sans une étude approfondie du sous-sol la question du lieu précis de cet affrontement reste en suspens. À chacun de se faire une opinion.

     

    Bruno Griffon de Pleineville pour Chemins secrets

    Février 2017

     

     

     

        Rapport du général Duval (archives de la Vendée).

     

    La bataille de la Forêt-sur-Sèvre....

    La bataille de la Forêt-sur-Sèvre....

     

       La boulangerie supposée de Jean Meunier (photos de Pascal     Vrignaud). 

    La bataille de la Forêt-sur-Sèvre....

    La bataille de la Forêt-sur-Sèvre....

     

       Crucifix et chapelle érigés par Louis-Jean Rouet et son épouse Rose David (photo de Pascal Vrignaud).

    La bataille de la Forêt-sur-Sèvre....

     

       Cadastre de La Forêt-sur-Sèvre (archives des Deux-Sèvres). La croix marque le lieu ou se serait déroulé la bataille. 

    La bataille de la Forêt-sur-Sèvre....

     

     


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    Le dix germinal de l'an 2, à Bouée en Loire-Inférieure, 

    l'arbre de la ''Liberté'' prend deux coups de fusil tirés par un ''patriote'' ivre...

     

     

     

     

      ''In vino véritas'' : Il arrive parfois, que sous l'effet de l'alcool s'exprime la plus grande franchise...

      Le Dimanche dix germinal de l'an 2 (30 mars 1794) vers cinq heures du soir, un premier coup de fusil est tiré au milieu du bourg de Bouée, alarmé, le conseil municipal en réunion sort de la maison commune et se dirige vers le lieu supposé du tir. En arrivant devant l'auberge de Jean Thomas il rencontre Pierre Viaud, aubergiste à Savenay, armé d'un fusil et qui, chancelant se dirige vers l'arbre de la ''Liberté'' et  lâche une deuxième ''bombée'' dans le bonnet de la Liberté situé en haut de l'arbre... malgré la ''gravité'' des faits il reste impuni puisqu'il jouit de la double qualité d'ivrogne et de républicain.

      Monsieur le maire se fâche quand même et dresse procès-verbal pour la forme...

     

      «Nous soussignés maire et officiers municipaux de la commune de Bouée rapportons qu'hier environ les cinq heures de l'après midÿ, nous entendîmes l'explosion d'un coup de fusil qui nous sembloit avoir été tiré au milieu de notre bourg ; et qui nous fit sortir de la maison commune : Nous nous rendimes à l'endroit ou nous croyons avoir entendu le bruit. La nous trouva le citoyen Roullaud président le Comité de Surveillance de notre commune accompagné des citoyens Courant et Paul Maugendre, aussi membre du Comité de Surveillance. Le citoyen Roullaud qui avoit été présent lorsque l'on lui demande pourquoÿ l'on tiroit dans un bourg, et entendu celui qui l'avoit fait, dire : « Le bougre tien bien, je lui ait foutu une bonne gifflé et il n'a pas tombé''. Il lui demanda depuis quant il avoit l'audace de tirer sur le bonnet de la liberté placé en tête de notre arbre. Il répondit : « qu'il étoit bien foutu pour cela et qu'il lui en auroit bien foutu d'autre ».

      Cependant lorsqu'il vit qu'on le menaça, il demanda s'il ne pouvoit pas le salué ; pour lors le citoyen Roullaud vint au devant de nous et nous somma verbalement de rapporter procès verbal et en événement qu'il continua de faire l'insolant, de le faire désarmer, saisir et conduire en prison ; nous nous informames qui il était et nous sumes que s'était Pierre Viaud, aubergiste à Savenay. Pendant que nous délibérions ensembles si nous ne ferions point arrêter cet étourdÿ, nous le vimes sortir de chez Jean Thomas aubergiste, sa démarche chancelante nous annonce un homme ivre, il repassa auprès de l'arbre de la Liberté et tira un second coup de fusil.

     

      Son ivresse et sa réputation de patriote dont il joüit furent cause que nous ne sevime point contre luÿ, nous reposant sur l'administration du District du soin de faire punir comme il lui arrive fort souvant lorsqu'il est dans cet état de faire des sottise graves, nous demandons que le port d'arme lui soit interdi pour prévenir à l'avenir semblable accident. De tous quoÿ nous avons rapportés procès verbal pour valoir et servir ce que de raison.

      Bouée ce onze germinal neuf heures du matin l'an deuxième de la république française une et indivisible et impérissable, ainsi signé au registre (rayé)

    Quatre mots rayé nuls ».

     

    Signé : Berranger – Maire – J. Sauvaget – G Abraham, Off municipal – Guinard – Jean Haugeard – G Berranger - secrétaire greffier. 

     

     

    Sources: Archives Départementales de Loire-Atlantique tous droits réservés- commune de Boué - délibérations municipales, vues 53 et 54/72.  Illustration : ''L'arbre de la Liberté symbole fort de la Révolution'' –  L'Adresse, Musée de la Poste.

     

                                                                         

     

    Xavier Paquereau pour Chemins Secrets. 

     

    L'arbre de la liberté de Bouée....


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    Le deux Ventôse de l'an 2, au Pellerin en Loire-Inférieure, 

    deux combattants royalistes et une femme sont fusillés sans jugement... 

      

     

     

                     

     Le Pellerin.... En ce mois de Ventôse de l'an 2, nous sommes dans cette célèbre campagne d'hiver où les ''Colonnes Infernales'' sillonnent le pays. La Vendée Militaire devient un désert... Les Républicains, mal vêtus, mal nourris, combattant dans ce ''maudit pays'', dans cet ''enfer'' où l'on se dispute âprement le terrain, sont épuisés.

      C'est l'époque où des municipalités entières, maire en tête, deviennent des bourreaux, des assassins, ce qu'on appelle aujourd'hui des criminels de guerre. On fusille sans jugement des hommes, des femmes, on exerce sa propre justice ; dans le cas présent, la municipalité du Pellerin fait partie de cette triste réalité.

      En effet, le jeudi deux Ventôse (20 février 1794), «la municipalité faisant une tournée par la paroisse avec la garde nationalle de Saint Jean-de-Boisseau et les équipages des navires en station devant le Pèlerin » fusillent sans jugement deux combattants royalistes et une femme ayant ouvert le feu sur eux et blessant l'un d'eux à la cuisse.

      Nous ne connaîtrons pas les noms de ces braves car aucun décès n'est enregistré au Pellerin à cette date.

       Ils trouvent également quatre autres combattants dont trois s'échappent et on fusille sur le champ le quatrième désarmé...

     

      Voici le compte rendu du Conseil Général assemblé le lundi six nivôse (24 février 1794)... qui nous informe de l'ambiance générale....

     

      «Le six Ventôse 2ème de la République françoise une et indivisible.

     

      Le Conseil Général assemblée ou présidoit Jean-Baptiste Mainguy maire, assistoit Jean Brin, Guillaume Jousset, Jacques Grossier officier municipal ; Jean Jousset, Jean Chauvet, Jean-Baptiste Vrillet, Michel Vrignaud, Pierre Tual, Gabriel Loyau, Mathurin Leprouy notable, Jean-François Malliard fesant fonction de Procureur de la commune – qui a mis sur le bureau, un arresté du District qui nous enjoint de retourner chez nous, (La municipalité du Pellerin et certains habitants s'étaient réfugiés à Couëron, Basse-Indre et autres lieux), pour rentrer dans nos fonctions ; et différenttes lettres notamment une qui nous enjoint de travailler à (illisible) de la Contribution foncière et mobilière – Le Conseil Général arreste qu'il sera procédé de suitte à instruire l'administration du District de la position de la commune du Pélerin comme suit :

     

      Citoyens Administrateur nous vous ferons passer cy-joint la liste nominatifs des enfants et femmes restées dans la commune du Pélerin abandonné par les Brigands, étant dans une extrême misère, manquant de tout ce qui est nécessaire a leur vie. Nous vous laissons à votre justice  à prononcer sur leur sort, dans le nombre qu'il en sont il ne se trouve point d'enfants mâle qui soit au dessus de l'âge de quinze ans, il est donc à croire que au dessus de cet âge ils font partis de l'armée Catholique et la plupart morts.

      Citoyens Administrateur vous enjoingnée à la municipalité de se rendre au Pélerin pour le mettre en fonction et faire ensemencer les terres incultes mais se voyant tous délabrée ; elle n'est composée actuellement que du maire, qui ne peut y habiter ayant tout perdue par les flames ce qu'il possédoit dans la commune ; trois officiers municipaux, huit notables et l'agent national – Point de greffier la plus grande partie de la municipalité ne sachant point écrire et incendiés ne sachant où se retirer (demande à être autorisé à se loger au Bon ….. -illisible-) ils sont obligée d'aller le soir pour cultiver le peut de terre qu'il leur est possible (Et ce n'est qu'avec crainte n'ayant point de force établie au Pélerin) phrase rayée.

       Et notamment le deuxième ventôse fesant une tournée par la paroisse avec la garde nationalle de Saint-Jean et les équipages des navires en station devant le Pélerin, il s'en trouva deux Brigands cachée dont un armée d'un fusil tira deux coups et blessa un vrai Patriotte à la cuisse, dont il est mort. Le retour ne fut pas loin, illes furent fusilliés de suitte avec une femme qui étoit leur complice.  

      Dans une autre partie il sent trouva quatre autres dont on ne put en prendre qu'un qui fut fusilliée aussi de suitte – (Phrase rayée lisible en partie) : il n'y a donc point de sûreté ….. continuation jusqu'à ce qu'on y est mit un détachement pour consolider la résidence des Patriottes).

     

      Nous vous observons citoyen qu'ils se présente différenttes personnes qui réclame des femmes et des enfants pour les faire passer à la côte du Nord, ce que nous leur avons point permis avant que l'administration ne l'est ordonnée. Vous nous marquée par votre lettre du trois pluviose que vous avée fixée la cote part de notre commune dans la contribution foncière et mobilière pour mil sept cent quatre vingt douze et que vous allée nous envoyée les mendements pour en faire la répartition sur les contribuables de notre commune de la manière que l'on avait fait en mil sept cent quatre vingt onze et sur les mêmes matrices et qui va nous donner une des plus grande inquiéttude attendue que les paiers de la chambre municipal ont été brûllée par les Brigands ou il ne reste aucune pièce de quelque manière que ce soit, il ne reste peux d'habitants dans le Pélerin et dans le nombre pas un dans le cas de payer aucune taxe ils ont été pilliée par la troupe et le peut d'effets qu'ils leurs restoient vient de leur être otées par la nation et vendu a Couëron a son profit aiansi voyée Citoyens administrateur la triste position de cette commune de ne pouvoir satisfaire aux demandes de l'administration - SALUT et FRATERNITE   !  Sur ce que le dit Joyau, Vrillet et Jean Chauvet ont déclaré ne seavoir signer ».

     

    signé : Prou Notable - J Jousset notable – J. Sorin off municipal – J Grossier off municipal – Maillard notable – Vrignaud notable – Mainguy maire – Guillaume Jousset – Tual notable.

     

     

    Sources: Archives Départementales de Loire-Atlantique commune du Pellerin, délibérations municipales, vue n°7,8,9 – tous droits réservés – copie vue n°7.  Photo de l'auteur.

     

                                                                            Xavier Paquereau pour Chemins Secrets.

     

     

     


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    Le dix Ventôse de l'an 2, les ''Bleus'' de la commune d'Anetz 

    en Loire-Inférieure ramassent les fusils abandonnés par les ''Blancs''.

     

     

                 

                            

     Anetz.... Le vendredi 29 novembre 1793 l'armée Vendéenne est errante, elle entre à Sablé où elle couche. Des reconnaissances sont envoyées vers Durtal, Baugé, Beaufort-en-Vallée. Elles ne rencontrent aucune résistance. Les généraux Vendéens cherchent à repasser la Loire...

      Le 15 décembre ce qui reste de la Grande Armée Catholique et Royale s'approche d'Anetz et d'Ancenis, de petits groupes de combattants repassent la Loire.

     

      ''Le lundi 16 décembre, à Ancenis, au lever du soleil, les quinze mille fugitifs de Galerne retrouvent enfin la Loire.... et, mais au delà, la terre natale. Pour essayer de créer une tête de pont sur la rive gauche et pour s'emparer de quatre bateaux chargés de foin, amarrés aux Léards,* La Rochejaquelein, Stofflet et une centaine d'hommes traversent la Loire en bateau. Une patrouille républicaine survient et les disperse, prenant plus particulièrement en chasse les deux chefs qui sont définitivement séparés de leur armée. Une petite navette de bateaux permettra à environ douze cent personnes de franchir la Loire pendant cette journée ».

     

      *Les Léards se situent presque en face d'Ancenis sur la commune de Liré. Ces débris de la Grande Armée Vendéenne traverseront donc la Loire entre Anetz et Ancenis ; Anetz se situant à environ 7km d'Ancenis. 

     

      Les ''Bleus'' de la commune d'Anetz, en bons citoyens, apportent à la ''maison commune'' les fusils abandonnés dans la campagne environnante. Ce geste va donc nous permettre d'identifier les familles ''Patriotes'' du secteur... d'autant plus que l'état de la population de la commune d'Anetz (recensement) de l'an IV va nous renseigner sur leurs adresses...

     

      Déjà, le 9 Frimaire de l'an 2 (29 novembre 1793) deux ''Bleus'' déposent à la mairie d'Anetz des armes cachées par les insurgés, ce fait est acté et signé du citoyen Baslande secrétaire :

     

    « Les citoyens Mathurin Gauguet et Etiene Couillaud demeurant au village de ''Berlusse''* cette commune nous déclare avoir trouvé chacun un fusil de calibre aux environs leurs maisons qui avaient été caché par les insurgés, et les déposent à notre maison commune ce jour 9 frimaire de l'an 2ème de la Réque française une et indivisible et n'ont signé ».

     

    signé : Baslande, secrétaire

     

    * ''Breluce'' : village se situant entre Varades et Anetz sur la rive Nord de la Loire, en face du Marillais, proche de Saint-Florent-le-Vieil. 

    Mathurin Gauguet est âgé de 30 ans en l'an 4, il est désigné comme ''défenseur de la Patrie''. Etienne Couillaud n'apparaît pas dans le recensement. 

      

    «  Liste des fusils de calibre déposé à la maison commune d'Anetz :

     Article 1er –

     

      Jean Courgeon père …................... 1 fusil.

      Lave ? Galard.................................1 fusil.

      Julien Dubourg............................... 1 fusil.

      Sébastien Brouinzard......................1 fusil.

      Lave ? Davy de la Cave.................2 fusils.

      Jean Breton....................................  1 fusil.

      Lave ? Trineau................................1 fusil.

      Julien Benoît....................................1 fusil.

      Michel Bernard................................1 fusil.

      François Courgeon...........................1 fusil.

      Mathieu Suzineau............................1 fusil.

      Jean Couillaud.................................1 fusil.

      Jean Baslande..................................1 fusil.

      George Blin.....................................1 fusil.

      Jean Courgeon l'aîné........................1 fusil.

      Jean Pucé........................................ 1 fusil.

      Pierre Pourrias.................................2 fusils.

      François Bregeon.............................1 fusil.

      Antoine Viau....................................1 fusil.

      Roché garçon tonnellier...................1 fusil.

      René Fouché....................................1 fusil.

      Pierre Dougé....................................1 fusil.

      Jean Gilardin....................................1 fusil.

     

    Lesquels fusils ont été déposé au directoire du District d'Ancenis le décadi dix Ventôse l'an 2 de la République française une et indivisible ».

     

    signé : Balande-secrétaire.

     

      Voici l'Etat de la Population de la commune d'Anetz An IV dans lequel nous retrouvons  la majeure partie des ''Bleus'' indiqués supra.

     

      Jean Courgeon, 60 ans, laboureur à la ''Renaudière''.

      Sébastien Brouinsard, 27 ans, défenseur à l'armée.

      Lave? Davy, sont domiciliés à la ''Cave'' : Davy Jean, 28 ans, marinier et Davy François 17 ans marinier.

      Jean Berton-Breton, 28 ans, laboureur à la ''Basse-Boire''.

      Jean Trineau, 25 ans, ''défenseur de la Patrie''

      Michel Bernard, 68 ans, laboureur à la ''Calbaudière''.

      François Courgeon,25 ans, marinier, la ''Padioterie''.et un autre François Courgeon, 22ans, laboureur en ce même lieu.

      Mathieu Suzineau, 50ans, laboureur au bourg d'Anetz.

      Jean Couillaud, 17 ans, laboureur à ''Breluce''.

      Jean Balande, 42 ans,laboureur à la ''Métairie''.

      Georges Blin,50 ans, laboureur à la ''Bassse-Boire''.

      Jean Gourgeon fils,33 ans, laboureur à la ''Renaudière''.

      Jean Pucé, 45 ans, laboureur au ''Renaudeau''.

      Pierre Pourrias,55 ans, laboureur à  ''l'Ebeaupin'' ?

      Jean Rochet, 38ans, tonnelier, domicilié aux ''Gâts''

      René Fouché, 37ans, pêcheur, domicilié à la ''Grée du Paty''

      Pierre Dougé, 35 ans, pêcheur, domicilié à la ''Grée''.

      Jean Gillardin n'est pas répertorié, mais Joseph Gillardin et François Gillardin sont ''Défenseurs de la Patrie''......

     

      Il est aussi possible que parmi ces ''Bleus'' se soient glissé quelques ''tièdes'' ayant trouvé là une solution pour rendre leurs armes après le désastre de Savenay, allez savoir... mais cela m'étonnerait.

     

     

    Sources: Itinéraires de la Vendée Militaire P.Doré Graslin – journal de la guerre des Géants 1793-1801 éditions Garnier-Frères 1979. Archives Départementales de Loire-Atlantique commune d'Anetz - délibérations municipales, vue n°10 et 11 – tous droits réservés. - Etat de la population d'Anetz de l'an IV. Photo de l'auteur. 

     

     

                                                                            Xavier. Paquereau pour Chemins Secrets. 


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