• Le Pellerin....

     

                                                            

    Le deux Ventôse de l'an 2, au Pellerin en Loire-Inférieure, 

    deux combattants royalistes et une femme sont fusillés sans jugement... 

      

     

     

                     

     Le Pellerin.... En ce mois de Ventôse de l'an 2, nous sommes dans cette célèbre campagne d'hiver où les ''Colonnes Infernales'' sillonnent le pays. La Vendée Militaire devient un désert... Les Républicains, mal vêtus, mal nourris, combattant dans ce ''maudit pays'', dans cet ''enfer'' où l'on se dispute âprement le terrain, sont épuisés.

      C'est l'époque où des municipalités entières, maire en tête, deviennent des bourreaux, des assassins, ce qu'on appelle aujourd'hui des criminels de guerre. On fusille sans jugement des hommes, des femmes, on exerce sa propre justice ; dans le cas présent, la municipalité du Pellerin fait partie de cette triste réalité.

      En effet, le jeudi deux Ventôse (20 février 1794), «la municipalité faisant une tournée par la paroisse avec la garde nationalle de Saint Jean-de-Boisseau et les équipages des navires en station devant le Pèlerin » fusillent sans jugement deux combattants royalistes et une femme ayant ouvert le feu sur eux et blessant l'un d'eux à la cuisse.

      Nous ne connaîtrons pas les noms de ces braves car aucun décès n'est enregistré au Pellerin à cette date.

       Ils trouvent également quatre autres combattants dont trois s'échappent et on fusille sur le champ le quatrième désarmé...

     

      Voici le compte rendu du Conseil Général assemblé le lundi six nivôse (24 février 1794)... qui nous informe de l'ambiance générale....

     

      «Le six Ventôse 2ème de la République françoise une et indivisible.

     

      Le Conseil Général assemblée ou présidoit Jean-Baptiste Mainguy maire, assistoit Jean Brin, Guillaume Jousset, Jacques Grossier officier municipal ; Jean Jousset, Jean Chauvet, Jean-Baptiste Vrillet, Michel Vrignaud, Pierre Tual, Gabriel Loyau, Mathurin Leprouy notable, Jean-François Malliard fesant fonction de Procureur de la commune – qui a mis sur le bureau, un arresté du District qui nous enjoint de retourner chez nous, (La municipalité du Pellerin et certains habitants s'étaient réfugiés à Couëron, Basse-Indre et autres lieux), pour rentrer dans nos fonctions ; et différenttes lettres notamment une qui nous enjoint de travailler à (illisible) de la Contribution foncière et mobilière – Le Conseil Général arreste qu'il sera procédé de suitte à instruire l'administration du District de la position de la commune du Pélerin comme suit :

     

      Citoyens Administrateur nous vous ferons passer cy-joint la liste nominatifs des enfants et femmes restées dans la commune du Pélerin abandonné par les Brigands, étant dans une extrême misère, manquant de tout ce qui est nécessaire a leur vie. Nous vous laissons à votre justice  à prononcer sur leur sort, dans le nombre qu'il en sont il ne se trouve point d'enfants mâle qui soit au dessus de l'âge de quinze ans, il est donc à croire que au dessus de cet âge ils font partis de l'armée Catholique et la plupart morts.

      Citoyens Administrateur vous enjoingnée à la municipalité de se rendre au Pélerin pour le mettre en fonction et faire ensemencer les terres incultes mais se voyant tous délabrée ; elle n'est composée actuellement que du maire, qui ne peut y habiter ayant tout perdue par les flames ce qu'il possédoit dans la commune ; trois officiers municipaux, huit notables et l'agent national – Point de greffier la plus grande partie de la municipalité ne sachant point écrire et incendiés ne sachant où se retirer (demande à être autorisé à se loger au Bon ….. -illisible-) ils sont obligée d'aller le soir pour cultiver le peut de terre qu'il leur est possible (Et ce n'est qu'avec crainte n'ayant point de force établie au Pélerin) phrase rayée.

       Et notamment le deuxième ventôse fesant une tournée par la paroisse avec la garde nationalle de Saint-Jean et les équipages des navires en station devant le Pélerin, il s'en trouva deux Brigands cachée dont un armée d'un fusil tira deux coups et blessa un vrai Patriotte à la cuisse, dont il est mort. Le retour ne fut pas loin, illes furent fusilliés de suitte avec une femme qui étoit leur complice.  

      Dans une autre partie il sent trouva quatre autres dont on ne put en prendre qu'un qui fut fusilliée aussi de suitte – (Phrase rayée lisible en partie) : il n'y a donc point de sûreté ….. continuation jusqu'à ce qu'on y est mit un détachement pour consolider la résidence des Patriottes).

     

      Nous vous observons citoyen qu'ils se présente différenttes personnes qui réclame des femmes et des enfants pour les faire passer à la côte du Nord, ce que nous leur avons point permis avant que l'administration ne l'est ordonnée. Vous nous marquée par votre lettre du trois pluviose que vous avée fixée la cote part de notre commune dans la contribution foncière et mobilière pour mil sept cent quatre vingt douze et que vous allée nous envoyée les mendements pour en faire la répartition sur les contribuables de notre commune de la manière que l'on avait fait en mil sept cent quatre vingt onze et sur les mêmes matrices et qui va nous donner une des plus grande inquiéttude attendue que les paiers de la chambre municipal ont été brûllée par les Brigands ou il ne reste aucune pièce de quelque manière que ce soit, il ne reste peux d'habitants dans le Pélerin et dans le nombre pas un dans le cas de payer aucune taxe ils ont été pilliée par la troupe et le peut d'effets qu'ils leurs restoient vient de leur être otées par la nation et vendu a Couëron a son profit aiansi voyée Citoyens administrateur la triste position de cette commune de ne pouvoir satisfaire aux demandes de l'administration - SALUT et FRATERNITE   !  Sur ce que le dit Joyau, Vrillet et Jean Chauvet ont déclaré ne seavoir signer ».

     

    signé : Prou Notable - J Jousset notable – J. Sorin off municipal – J Grossier off municipal – Maillard notable – Vrignaud notable – Mainguy maire – Guillaume Jousset – Tual notable.

     

     

    Sources: Archives Départementales de Loire-Atlantique commune du Pellerin, délibérations municipales, vue n°7,8,9 – tous droits réservés – copie vue n°7.  Photo de l'auteur.

     

                                                                            Xavier Paquereau pour Chemins Secrets.

     

     

     


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