• Deux vezous pour Cathelineau…

     

    Ce fut une chaude et belle journée que cette commémoration de la mort de Jacques Cathelineau, premier généralissime de l’Armée Catholique et Royale. Les blogs  des « Brigands du Bocage », de « Vendéens et Chouans » et du « Souvenir Chouan de Bretagne » en feront leur compte-rendu, aussi, nous n’allons pas empiéter sur le travail des associations. Ce fut surtout l’occasion de se rencontrer entre Vendéens, Chouans de Bretagne et Chouans du Maine, dans une ambiance festive qui fleure bon le Grand Ouest, loin des falbalas d’une soi-disant fête nationale, commémorant d’un ton grave, les têtes coupées et les prémisses de la terreur.

    Pour nous, ce fut joie, bonne humeur et musique !

     

    RL

    Juillet 2013

     

     


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  • Lettre écrite par sept membres du comité de salut public, au représentant du peuple Guezno. 



       "Il est impossible, cher collègue, que la république puisse se maintenir, si la Vendée n'est pas entièrement réduite sous le joug. Nous ne pouvons nous-mêmes croire à notre sûreté, que lorsque les brigands qui infestent l'Ouest depuis deux années auront été mis dans l'impuissance de nous nuire et de contrarier nos projets, c'est-à-dire lorsqu'ils auront été exterminés. C'est déjà un sacrifice trop honteux d'avoir été réduits à traiter de la paix avec des rebelles (1) ou plutôt avec des scélérats, dont la très-grande majorité a mérité l'échafaud. Sois convaincu qu'il nous détruiroient si nous ne les détruisions pas. Ils n'ont pas mis plus de bonne-foi que nous dans le traité signé, et il ne doit leur inspirer aucune confiance dans les promesses du gouvernement. Les deux partis ont transigé, sachant bien qu'ils se trompaient. C'est d'après l'impossibilité où nous sommes d'espérer que nous pourrons abuser plus long-temps les Vendéens, impossibilité également démontrée à tous les membres des trois comités, qu'il faut chercher les moyens de prévenir des hommes qui ont autant d'audace et d'activité que nous. Il ne faut pas s'endormir parce que le vent n'agite pas encore les grosses branches, car il est bien près de souffler avec violence. Le moment approche, où, d'après l'article II du traité secret, il faut leur présenter une espèce de monarchie, et leur montrer ce bambin pour lequel ils se battent. Il seroit trop dangereux de faire un tel pas, il nous perdroit sans retour. Les comités n'ont trouvé qu'un moyen d'éviter cette difficulté vraiment extrême, le voici. La principale force des brigands est dans le fanatisme que leurs chefs leur inspirent ; il faut les arrêter, et dissoudre aussi, d'un seul coup, cette association monarchique qui nous perdra si nous ne nous hâtons pas de la prévenir. Mais il ne faut pas perdre de vue, cher collègue, que l'opinion nous devient chaque jour encore plus nécessaire que la force ; il faut tout sacrifier pour mettre l'opinion de notre côté (2). Il faut supposer que les chefs insurgés ont voulu rompre le traité, se créer des princes des départemens qu'ils occupent ; que ces chefs ont des intelligences avec les Anglais, qu'ils veulent leur ouvrir la côte, piller la ville de Nantes et s'embarquer avec le fruit de leurs rapines. Fais intercepter des couriers porteurs de semblables lettres, crie à la perfidie, et mets surtout dans ce premier moment une grande apparence de modération, afin que le peuple voie clairement que la bonne-foi et la justice sont de notre côté. Nous te le répétons, cher collègue, la Vendée détruira la Convention, si la Convention ne détruit pas la Vendée. Si tu peux avoir les onze chefs, le troupeau se dispersera. Concerte-toi sur-le-champ avec les administrateurs d'Isle et Vilaine. Communique la présente, dès sa réception, aux quatre représentans de l'arrondissement. Il faudra produire l'absence des chefs, pour opérer le désarmement des Vendéens et des Chouans. Il faut qu'ils se soumettent au régime général de la république ou qu'ils périssent ; point de milieu. Point de demi mesures, elles gâtent tout en révolution. Il faut, s'il est nécessaire, employer le fer et le feu, mais en rendant les Vendéens coupables aux yeux de la nation du mal que nous leur ferons. (3) Saisis, nous te le répétons, cher collègue, les premières apparences qui se présenteront pour frapper le grand coup ; car les évènemens préssent de toutes parts. Tu peux avoir pleine confiance dans Guibert ; il est jeune mais sensé ; il nous est d'ailleurs entièrement dévoué. Nous avions pensé te mander à Paris ; mais nous avons ensuite jugé qu'il valoit mieux, pour ménager les apparences, que tu ne te déplaçasses pas. Accuse sur le champ l'arrivée de Guibert, quoique nous ne présumions pas possible qu'il soit intercepté. Nous le faisons passer par Alençon ; il y verra Arihaud. Il te suffira de nous dire : J'ai reçu la proclamation relative aux subsistances. L'hypocondre vouloit demander ton rappel ; il craignoit que tu n'eusses pas assez d'activité et de prudence ; je l'ai rassuré. Prends garde aux menées de Louvet, il est vendu aux restes Orléaniques, et la guenon d'ambassadrice en dispose en plein. Nous le surveillons ; mais il intrigue activement dans la Mayenne et dans la Loire Inférieure. Boissy adopte toutes ces mesures, il sent l'urgence. Fais-nous part de ce que tu peux faire sur le champ, afin que cela concorde avec les mesures que nous allons prendre ici. Le mot subsistances sera pour les chefs, celui de troupeau pour les armées. Emploie le mot tranquillité pour celui arrestation. Lazare se tiendra dans une position respectable ; il aura tous les moyens nécessaires. Il a des ordres pour recevoir les tiens.

     Adieu, cher collègue, salut, fraternité."

     

    Signé Tallien, Treillard, Syeyes, Doulcet, Rabaut, Marec, Cambacérès.
    Paris, 18 prairial an 3 (6 juin 1795, NDLR)

     

    http://shenandoahdavis.canalblog.com/archives/2013/07/10/27614646.html

    Notes :

    (1)  Il faut un sacré culot pour traiter  de « rebelles » ou de « brigands » les partisans de l’ordre quand on est dans un camp qui ne peut se maintenir au pouvoir qu’en coupant des têtes à tour de bras.

    (2)  Ce qui laisse puissamment entendre que l’opinion est donc loin d’être acquise pour les républicains…

    (3) Les mêmes méthodes de manipulation qui serviront aux grands totalitarismes « sociaux » du XX° siècle et qui ont encore largement cours aujourd’hui quand il s’agit d’essayer de contrôler les opinions publiques.

     

    RL

    Juillet 2013

     

     

    Hypocrisie et mensonge, le preuve par 3....

     


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  • Enfin l’été…

     

    Il n’y aura pas d’article d’histoire ce soir. Rassurez-vous, rien de grave mais c’est l’été. Et l’été est aussi propice à la détente avec des balades en voiture ou en moto, comme ce fut le cas aujourd’hui. Eh oui, on peut être passionné d’histoire, être politiquement incorrect et aimer les plaisirs mécaniques. Je prie donc mes lecteurs de m’excuser cette légère entorse à l’habitude du dimanche soir, même si nous avions avec nous aujourd’hui un écrivain vendéen motard parmi cette bande de « Hell’s Angels » pas bien dangereux.

     

    Enfin l'été....

    Enfin l'été....

     

    Pour en revenir aux articles historiques que tout le monde attend avec impatience (si, si, j’en vois qui bavent derrière leur écran), ils vont revenir très bientôt avec notamment le pays de Charette et sans doute une escapade sur les bords de Loire.

    Vous êtes donc invités en attendant à jeter un œil sur le blog de ma femme qui est alimenté chaque jour,

    http://shenandoahdavis.canalblog.com/

    ainsi que sur le blog des « Brigands du Bocage », afin d’avoir les dates des manifestations de l’association. C’est ainsi que pendant que d’autres se contenteront du mensonge historique du 14 juillet devant la télévision, nous, nous serons à la journée en la mémoire du général Cathelineau.

    http://brigandsdubocage.blogspot.fr/

    Excellente semaine à tous et à très bientôt,

     

    RL

    Juillet 2013

     

    Enfin l'été....

     

     

     


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    Le Puy-Lambert…

     

    Les collines de la « Haute-Vendée » sont des inévitables repères pour le touriste qui sillonne le vieux pays. Le célèbre Mont des Alouettes, le Bois de la Folie, la colline du Moulin des Justices et Saint-Michel-Mont-Mercure en sont de puissants symboles. Notre balade d’aujourd’hui nous a mené sur un « sommet » plus méconnu, celui du Puy-Lambert.

    S’élevant à 272 mètres d’altitude, tout près du Mont-Mercure, le moulin à vent qui le couronnait fut désaffecté en 1772. On y érigea bien plus tard une gigantesque croix qui garde la campagne à 25 mètres au-dessus du sol.

     

    Le Puy-Lambert....

    Le Puy-Lambert....

     

    Une piéta orne l’intérieur de l’ancien moulin.

    Le Puy-Lambert....

     

     

    Que l’on essaie de se faire une idée, depuis cette vue imprenable sur le Bocage, des furies de feu et de sang qui ont ravagé la campagne il y a 220 ans.

     

    Le Puy-Lambert....

    Le Puy-Lambert....

     

    Voici ce que raconte le maire de la Flocellière, Chapelain,  d’où dépend le Puy-Lambert et que rapporte Lequinio. Il  ne s’agit bien entendu que d’une infime fraction d’un récit qui serait beaucoup trop long à publier ici.

     

    « Grignon m'enjoignit de le suivre à la Floutière, dont j'étois maire ; j'offris de lui donner une liste de grands coupables ; il me dit que c'étoit inutile ; il fit égorger les hommes de ma commune sans me consulter ; la troupe pilla, incendia à tort, et à travers ; je le mentionne pas les cadavres épars faits par le soldat ; on viola les femmes, et même trente passèrent sur une de 70 ans ; un oeil poché et d'autres désagrémens, n'en exemptèrent pas une autre. On coupa un patriote et sa servante, en morceaux, ainsi que deux vieilles femmes, dont l'une étoit en enfance, etc. etc ; quatre pages d'etc. etc. etc. Dix-neuf prisonniers envoyés du Boupère, et faits par la garde de cette commune, furent égorgés par ordre de grignon ; on en fusilla encore cinq d'une seule métairie de la Floutière ; quatre-vingt hommes, femmes et enfans se retiroient à la Châteigneray, avec des laissez-passer de la municipalité de St. Mars ; six soldats les arrêtent, les conduisent à la Floutière ; Grignon fit casser la tête à six hommes, et ne renvoya que les vieillards, les femmes et les enfans. Il refusa de rendre aux femmes et aux enfans des morts, l'argent qu'ils avoient.

     Grignon me dit, qu'en entrant dans la Vendée, il avoit juré d'égorger tout ce qui se présenteroit à lui ; qu'un patriote n'étoit pas censé habiter ce local ; que d'ailleurs la mort d'un patriote étoit peu de chose, quand il s'agissoit du salut public ; je lui dis que cette dernière proposition étoit une vérité, mais qu'il ne falloit pas en abuser, du reste qu'il y avoit bien des patriotes qui, pour le bien public, affrontoient les dangers.

     Je lui disois un soir : il y a quelques métairies ici où l'on trouveroit bien de l'argent ; il crut que je voulois les faire piller, et me dit : voilà où je vous connois républicains ; je baissai les yeux et ne répondis pas. Il disoit un jour : on est bien mal-adroit, on tue d'abord ; il faudroit d'abord exiger le porte-feuille, puis l'argent, sous peine de la vie, et quand on auroit le tout, on tueroit tout de même.

     Il voulut aller à Pouzauges ; il me prit pour guide ; il y avoit de jolies prisonnières au Château ; après-dîné Grignon et l'état-major allèrent prendre le café de cythère avec elles, et des soldats qui avoient été secondairement sans doute de la partie, crioient en sortant, d'une manière dont je ne puis rendre l'énergie, qu'ils avoient joui de quatre filles : elles furent fusillées, excepté une qu'on élargit ; et j'ai entendu Grignon lire une lettre, je ne sais de qui, où il étoit dit : j'ai élargie ta belle, et Grignon ajouta en riant, qu'elle étoit plutôt à celui qui écrivoit. »

     

    Le Puy-Lambert....

    Le Puy-Lambert....

     

    Une croix et une plaque du Souvenir Vendéen marquent l’emplacement de la fusillade de 32 personnes, dans la cour du château de Pouzauges, le 30 janvier 1794.

     RL

    Dernier jour de juin 2013


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  • Le coin du collectionneur, N° 1…

     

    7 balles ou « biscaïens » provenant du champ de bataille de la Tremblaye (15 octobre 1793). Ces projectiles qui devaient ressembler fortement à celui qui a défoncé la tempe du malheureux général Lescure ont été découverts sur place par M. X-A Paquereau en 1985.

    Pour mémoire, notre article sur Lescure :

    http://chemins-secrets.eklablog.com/sur-les-pas-de-lescure-a58979439

     

    RL

    Juin 2013

     

     

    Le coin du collectionneur, N° 1....

    Le coin du collectionneur, N° 1....

     


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