• Les vitraux de la Séguinière...

     

     

     

    C'est par un bel après-midi hivernal que nous nous sommes rendus aujourd'hui à la Séguinière pour photographier les vitraux de l'église. Nous n'avons pu hélas tous les voir car la Crèche, animée, et au demeurant magnifique, est toujours présente dans l'église. Ceci dit en passant, nous félicitons cette initiative qui ne peut que ravir le visiteur, à une heure où d'autres églises de la même région sont détruites ou menacées. Bravo donc, aux personnes qui ont réalisé cette Crèche qui a dû demander un nombre d'heures de travail énorme.

     

     

    Deux vitraux, l'un représentant une procession menée par le père de Montfort à la chapelle de "Notre-Dame-de-Toute-Patience" et l'autre représentant le martyre de Marguerite Durand, de Marie Blednoir, de Catherine et de Marie-Louise de la Sorinière au Champ des Martyrs d'Avrillé le 10 février 1794 n'ont pas pu être pris en raison des décorations de la Crèche.

     

     

    RL

    Février 2014

     

     

    Le martyre d'André Ripoche, derrière la statue de Noël Pinot, masquée par les décorations de la Crèche.

     

     

    Les vitraux de la Séguinière....

     

     

    Les vitraux de la Séguinière....

     

     

    Le vendéen de Maxime Real del Sarte.

     

     

    Les vitraux de la Séguinière....

     

     

    Le père de Montfort aux enfants: "Je voudrais la statue de la Vierge à tous les carrefours".

     

     

    Les vitraux de la Séguinière....

     

     

    Messe de Minuit dans les ruines de la ville pendant la Terreur.

     

     

    Les vitraux de la Séguinière....

     

     

    Les vitraux de la Séguinière....

     

     

    Les vitraux de la Séguinière....

     

     

     

    Les vitraux de la Séguinière....

     

     

    Mort du père de Montfort: "Entre le fils et la mère, je ne crains rien."

     

    Les vitraux de la Séguinière....

     

     

     

    La croix de la Tremblaye où Lescure fut mortellement blessé le 16 octobre 1793.

     

     

    Les vitraux de la Séguinière....

     

     

    Les vitraux de la Séguinière....

     

     

    Les vitraux de la Séguinière....

     

     

    Passage de la Loire par Bonchamps le 18 octobre 1793 à Saint-Florent-le-Vieil, dont on reconnaît le clocher en arrière plan. Ce vitrail, dit de "ceux des barbelés" est offert en 1945 pas les prisonniers revenus des camps nazis. La croix au dessus est entourée de barbelés et l'abbé Courgeon se retrouve avec le visage d'un aumônier du stalag.

     

     

    Les vitraux de la Séguinière....

     

     

    Les vitraux de la Séguinière....

     

    Le père de Montfort arrivant par le vieux pont sur la Moine pour la grande mission de mai 1715.

     

     

    Les vitraux de la Séguinière....

     

     

    Les vitraux de la Séguinière....

     

    Le curé Kenting, se retrouve par clin d'oeil sous les traits du curé Chauveau qui avait commandé ces vitraux en 1955.

     

     

    Les vitraux de la Séguinière....

     

     

    Messe clandestine à l'Aube-Bas du Moulinard par le curé Buchet en 1794. Vitrail qui n'est pas sans rappeler celui de la messe dans la coulée de Fruchaud à Chanzeaux.

     

     

    Les vitraux de la Séguinière....

     

     

    Les vitraux de la Séguinière....

     

     

    Les vitraux de la Séguinière....

     

     

    Les vitraux de la Séguinière....

     

     

    Les vitraux de la Séguinière....


     

    Nous complétons cet articles avec les vitraux manquants (procession du père de Montfort et martyrs d'Avrillé) par des photos faites par notre ami Nicolas.

     

     

    Les vitraux de la Séguinière....

     

    Les vitraux de la Séguinière....

     

     

     

     


    1 commentaire
  •  

    Breuil-Chaussée, une singulière anecdote...

     

     

    Voici une petite histoire bien méconnue dans le Bocage, concernant Breuil-Chaussée, village sur lequel nous n'avons que peu d'informations.

     

    C'était au plus fort de la Terreur, au mois de Janvier 1794.

    Un officier républicain, qui commandait le camp de Chiché, apprenant qu'une messe doit se célébrer dans le prieuré de Breuil-Chaussée, envoie 40 hussards pour dissiper cette assemblée antipatriotique.

     

    MM. de Richeteau et de Feu, les chefs de l'affaire des Moulins-Cornet, s'étaient placés en sentinelles au haut du clocher, pendant la célébration du saint sacrifice.

    Au milieu de l'office, apercevant les hussards qui s'avançaient sur la route de Bressuire, ils poussent le cri d'alarme. La panique s'empare aussitôt des femmes et des enfants, qui s'enfuient de tous côtés. Le prêtre reste seul à l'autel, s'abandonnant au sort que la Providence lui réserve.

    MM. de Richeteau et de Feu descendent précipitamment du clocher pour saisir leurs fusils à deux coups, qu'ils avaient laissés au bas de l'escalier, et s'élancer à la rencontre de l'ennemi. Mais déjà les deux enfants de choeur, dont l'un, Alexis des Nouhes, n'avait que 11 ans, s'étaient emparés de ces armes, et revêtus encore de leurs surplis, ils s'étaient embusqués derrière le mur de clôture du cimetière, en face de la route suivie par le détachement républicain.

     

    A l'arrivée des hussards, les deux enfants déchargent en même temps les quatre coups de leurs fusils. Les hussards épouvantés, se croyant tombés dans une embuscade, tournent bride et s'enfuient, au grand galop de leurs chevaux.

    Les deux petits choristes, soldats improvisés, sont acclamés par toute l'assemblée, dont ils sont proclamés les sauveurs. (1)

     

    (1) Notes manuscrites d'Alexis des Nouhes, de Saint-Fulgent.

     

     

    Extrait

    Le Martyre de la Vendée

    pendant la révolution

    L.-P. Prunier, Chanoine

    1902

     

     

     

    On notera qu'il est peu probable que le monsieur de Richeteau dont il est question ait été celui de l'affaire des Moulins de Cornet, celui-ci ayant été fusillé à Thouars le 28 août 1792 si l'on en croit les mémoires de la Marquise de la Rochejaquelein. D'autre part, qui était le curé qui officiait à cette messe ? Le curé Dubin de Grandmaison, desservant de Breuil-Chaussée était-il revenu de la Virée de Galerne en janvier 1794 ? C'est peu probable même si l'on sait qu'à son retour, il desservira pendant quelque temps la paroisse de Saint-Jouin-sous-Châtillon.

     

    Il y aurait un petit article à faire sur Breuil-Chaussée dont l'histoire nous a livré quelques noms, comme ceux de René Turpin et René Ligonière, exécutés à Nantes, les 4 et 6 janvier 1794, René Robin, capitaine, ou François Merceron, qui participa au soulèvement de 1815 et qui fut portraituré par Louise de la Rochejaquelein.

     

     

    RL

    Janvier 2014

     

    L'église de Breuil-Chaussée sur le cadastre de 1811 avec son cimetière.

    Breuil-Chaussée, une singulière anecdote....

     

    L'église de nos jours.

     

     

    Breuil-Chaussée, une singulière anecdote....

     

     

     

     


    1 commentaire
  •  

    Le camp de Largeasse...

     

     

     Comme nous l'avions fait pour le camp de Chiché, nous nous sommes rendus aujourd'hui sur l'emplacement de l'ancien camp républicain de Largeasse.

     

     Le département des Deux-Sèvres où étaient situés ces deux camps possède la chance de disposer d'un cadastre napoléonien dans les plus anciens. Ainsi Largeasse fut cadastré en 1810/1811 (comme Chiché), alors que la loi n'imposait son usage que depuis 1807 et que bon nombre d'autres départements ne disposent que de cadastres bien plus tardifs. C'est une chance inouïe pour le chercheur qui veut s'approcher au plus près du paysage que l'on pouvait rencontrer durant les Guerres de Vendée.

     

     Situé au Sud du bourg au croisement de la route de Largeasse à Vernoux-en-Gâtine et de l'ancien chemin de l'Absie à Parthenay, ce camp fut tracé par le général Macors et ses retranchements furent réalisés " avec plus d'art que ceux du camp Chiché" si l'on en croit Hilaire Alexandre Briquet dans son "Histoire de la ville de Niort...", volume II, 1832, p.148. Bien que moins étendu que celui de Chiché, le camp aurait contenu 3 000 hommes sous les ordres du capitaine Spital. Les Vendéens n'auraient jamais osé l'attaquer. Pour autant, si l'on en croit le chevalier de Courcelles dans (Dictionnaire historique et biographique des généraux français ... - Volume 4 - par M. le Chevalier de Courcelles - 1822) le chevalier de Céris l'aurait attaqué et y aurait tué 2 000 hommes. Voir le blog de mon épouse ici.

     

     

     

    L'emplacement du camp sur l'IGN marqué d'une croix rouge.

     

    Le camp de Largeasse....

     

      Situation du camp sur le tableau d'assemblage de 1811.

     

    Le camp de Largeasse....

     

     

     Sur la section dite "du camp" (sans date mais probablement 1810/1811).

    Le camp de Largeasse....

     

      Situation sur l'IGN près du point d'altitude 213.

    Le camp de Largeasse....

     

    Calque de L'IGN et du cadastre.

     

    Le camp de Largeasse....

     

     

    On notera sur la vue aérienne, comment les haies actuelles suivent parfaitement les séparations intérieures du camp.

    Le camp de Largeasse....

     

     Le camp aujourd'hui, vu de l'Est, au carrefour des routes de Largeasse à Vernoux-en-Gâtine et de l'ancien chemin de Parthenay à l'Absie.

    Le camp de Largeasse....

     

     L'intérieur du camp.

    Le camp de Largeasse....

     

     L'ancien chemin de Parthenay à l'Absie...

    Le camp de Largeasse....

     

     ... qui se prolonge en chemin plus "authentique".

    Le camp de Largeasse....

     

     Emplacement des anciennes redoutes au Sud du camp dans la partie qui fait un décrochement avec le chemin (voir plans et vue aérienne ci-dessus).

    Le camp de Largeasse....

     

      Encore un "chemin secret" !

    Le camp de Largeasse....

    Le camp de Largeasse....

     

    Deux documents relatifs au camp de Largeasse trouvés aux archives du Service Historique de la Défense du Fort de Vincennes où l'on se rend compte du nombre de soldats cantonnés dans ce camp. Aux alentours de 800 hommes,  bien loin des 3 000 annoncés plus haut.

    Les 21 et 22 septembre 1794 : SHD B 5/120-4

    Le camp de Largeasse....

    Le camp de Largeasse....

     

     Le 21 novembre 1794 :  SHD B5/120-12 :

    Le camp de Largeasse....

     

             Le 20 décembre 1794, SHD B 5/120-18 :

    Le camp de Largeasse....

     

     

    RL 

    Janvier 2014

     

     

    Nous complétons cet article avec un texte d’Elie Auriault, paru dans le Bulletin de la Société Historique et Archéologique Les Amis des Antiquités de Parthenay, 1960,  N° 9, p. 22 à 25. Un grand merci à Bernadette Boureau de l’Association des Amis du Château de Pugny pour m’avoir transmis ce document.

    RL

    Juin 2017

     

    Le camp républicain de Largeasse

     

    Dès 1793, le bocage vendéen prit parti contre la République et s’insurgea contre elle. Une longue guérilla, des bleus contre les blancs, des blancs contre les bleus, ruina peu à peu le pays.

    Les blancs, appelés encore royalistes ou chouans, étaient chez eux, toujours insaisissables, à l’abri derrière les haies, les genêts et les taillis qu’ils connaissaient bien.

    Les bleus, appelés encore républicains ou patauds, étrangers au bocage pour la plupart, ne pouvaient au contraire jouir d’une complète sécurité dans ce pays couvert et hostile qu’ils connaissaient mal.

    Pour assurer une relative tranquillité à leurs partisans, les Conventionnels établirent de nombreux camps militaires. Ils aménagèrent aussi ceux, peu nombreux, déjà existants.

    Nous avons gardé le souvenir des camps suivants : Avrillé ; Challans ; La Châtaigneraie ; La Chaume, près des Sables-d-Olonne ; Chiché ; Concourson-sur-Layon ; Fréligné ; La Grève, au havre de la Gachère ; Largeasse ; Ligneron ; Luçon ; Mareuil ; Martigné-Briant ; Les Moutiers-les-Mauxfaits ; Pierre-Levée ; près de Fontenay-le-Comte ; Poitiers ; Port-la-Claye ; La Roullière ; Saint-Jean-de-Monts ; Saint-Philbert-du-Pont-Charrault ; Thouars.

     

    ***

     

    Notre présente étude se limite au camp de Largeasse, sis dans le canton bocager de Moncoutant, département des Deux-Sèvres.

    Ce camp, quasi complètement disparu, était installé à 1.700 mètres environ du bourg, près et au nord-ouest de la jonction des deux anciens chemins de Vernoux à Largeasse et de l’Absie à Parthenay. Le premier est aujourd’hui un chemin de voirie ordinaire, continué plus au Sud par le chemin départemental n° 176. Le scond n’est plus qu’un simple chemin rural qui donne accès au chemin privé qui mène à la ferme Le Châtaignier, construite en 1912.

     

    ***

     

    Le campement du camp de Largeasse était assuré par le capitaine Spital. En septembre 1794, le général Alexandre Dumas, père du célèbre romancier prend le commandement en chef de l’Armée de l’Ouest. Le 16 septembre, les représentants du peuple, Dornier, Guyardin et Bezard, transmettaient leur premier rapport, sur la situation au Comité de Salut Public.

    Il y est dit : « Pour cerner les Vendéens, ont été établis, sur un cordon de 80 lieues, 14 camps, à 4 et 6 lieues l’un de l’autre, sans seconde ligne intermédiaire, et ces camps ne sont que de 600, 1.000, 1.200 et 1.500 hommes, quelques-uns de 2.000 à 2.500, dont partie sans arme. »

    Lors d’une inspection des camps, faite à la même époque, le général Dumas «  a trouvé mauvaise la situation du camp de Largeasse. Il charge le général Macors de le fortifier. Il est mécontent des troupes, faisant mal le service, dans des postes qui ne se surveillent point. »

    Le camp de Largeasse, construit vers 1794, fut donc fortifié peu après, par le général Macors. En 1793, celui-ci était déjà chargé, par la Convention, de diriger la fabrication et la réparation des armes de guerre dans un atelier important installé dans la cour du château de Niort.

     

    ***

     

    Le cadastre de largeasse, établi en 1810 et non révisé à ce jour, porte, section C, le plan partiel du camp. Divers indices nous ont permis d’en compléter le tracé, tels que de courts éléments d’enceinte dans les anciennes haies conservées, des imperfections dans le nivellement des remparts à travers champs, une végétation plus abondante là où étaient les anciens fossés…

    L’exactitude de notre reconstitution nous a été confirmée par les deux plus anciens exploitants des terres du camp qui ont connu ces lieux à une époque où les vestiges étaient à la fois plus nombreux et plus visibles. Nous avons cité M. Gautreau Paul, 81 ans, domicilié à la ferme de la Cressonnière, construite en 1933, à 200 mètres au Sud du camp, et M. Boileau Célestin, 82 ans, domicilié plus au nord, près du bourg de Largeasse, au village de la Pézinière.

    Le tracé de l’enceinte, établi selon les conceptions de Vauban, était simple et régulier. C’était une ligne polygonale avec angles saillants alternant avec des angles entrants. L’enceinte limitait un rectangle de 275 m. d’est en ouest, et de 220 mètres de largeur. Chacun des angles E, G et J formaient un pan coupé, sur une longueur extérieure de 30 mètres. Deux saillants A et C protégeaient l’entré B du camp, considéré comme point faible. La défense du rectangle était assurée par les saillants médians H et D et par les saillants F et K, légèrement déplacés, le premier vers l’ouest, le second vers l’est, dans le bute évident de mieux surveiller un léger thalweg.

    La superficie couverte par la partie utile du camp était ainsi de 65.625 m², non comprise la superficie de l’enceinte, qui était elle-même de 11.900 m², soit au total 77.525 m², c’est-à-dire près de huit hectares.

     

    ***

     

    Selon M. Gautreau, l’enceinte du camp comprenait un mur en terre, avec fossé extérieur. La section de ce fossé était trapézoïdale : 5 mètres à l’ouverture, 2 mètres au fond et 2 m. 50 de profondeur. La section du mur, après tassement, était symétrique de celle du fossé, par rapport au sol naturel. Cette symétrie s’entendait avant translation horizontale du mur de 5 mètres vers l’intérieur du camp. La largeur d’emprise de l’enceinte était ainsi de 10 mètres, la crête du mur étant 5 mètres au dessus-du fond du fossé.

    Il est probable, bien que l’état actuel des talus conservés ne permette plus de le vérifier, que le talus interne du mur d’enceinte comprenait, à 1 mètre environ du sol, un étroit sentier formant chemin de ronde, ceci pour permettre aux guetteurs et éventuellement à la défense, d’avoir vue vers l’extérieur et une position commode pour le tir au fusil.

    Le fossé avait été creusé à la pioche. Des jets de pelle latéraux avaient permis de construire le mur d’enceinte, parallèle au fossé. Ce travail avait été réalisé par les soldats, aidés sans doute par les habitants de Largeasse et des environs. Ceci représentait un déblai, avant foisonnement des terres de l’ordre de 10.500 m3 et avait nécessité pas moins de 3.360 journées de travail, de 10 heures chacune, y compris le temps nécessaire à la confection du remblai et du pilonnage des terres.

    Ajoutons que ce camp avait été établi sur un petit mamelon, de 220 m d’altitude moyenne, avec point culminant en B.

    A ce jour, les fossés ont partout été nivelés et mis en culture. Quelques éléments du mur en talus, partiellement d’ailleurs utilisé dans les fossés, subistent en Ca et Kb. La partie K A B C a été rasée en 1903 par M. Gautreau qui nous a précisé que le fossé était interrompu en B, sur 6 à 8 mètres de longueur, ce qui confirme la position de l’entrée du camp en ce point. La date de disparition des autres éléments reste inconnue.

     

    ***

     

    Pour faciliter la surveillance du camp, plus particulièrement vers le sud-ouest, où la vue embrasse un vaste horizon, un déboisement général fut ordonné par l’autorité militaire. Les exploitants de Largeasse reçurent à cet effet l’ordre de couper les bois, haies et les genêts, de les scier ou de les fagoter et de les transporter à l’intérieur pour les feux de camp.

    Les bœufs des attelages furent sacrifiés pour la viande. Les charrettes furent brûlées pour le feu. Ne faut-il pas voir le souvenir des ces abattages clandestins dans la désignation l’ « écho du bœuf » de la parcelle, toute proche, C 351 ? Les pièces en fer des charrettes furent ramenées à la surface du sol au cours des labours, en particulier les nombreuses sections de cercle de roue avec leurs gros clous de fixation en fer forgé. Le cercle ferré monobloc, fixé par une simple contraction consécutive à une dilatation du métal par le feu, n’existait pas en effet à cette époque.

    Des foyers de cuisine, cendres et charbons avec pierres parallépipédiques de 20 cm environ de section carrée et 50 cm de longueur furent également mis à jour. Deux pierres du modèle ci-dessus et quelques brindilles de bois enflammées suffisaient alors pour constituer l’un des nombreux foyers destinés à cuire les aliments de la troupe. Il faut attendre en effet l’année 1915 pour assister à la première mise en service d’une cuisine roulante militaire.

    Parmi les objets déterrés, nous citerons encore des écumoires, des passoires, tous les ustensiles de cuisine en général, des boutons de costume militaire, des pelles, des pioches, des balles en plomb durci…

    Les balles sphériques, de 15 à 16 mm de diamètre, étaient utilisées dans les fusils à pierre. Ceux-ci comprenaient, en particulier, une petite roue en acier trempé qui venait frapper un silex dans une coupelle ou bassinet. Les étincelles provenant du choc pénétraient dans un petit trou latéral aménagé dans la culasse fixe du canon et mettaient le feu à la charge. La poudre et la balle étaient introduites par l’ouverture du canon. Il y avait un nombre considérable de ratés. Le canon était lisse. La portée de tir était facilement déviée par le vent.

    La coalition de près de toutes les puissances d’Europe contre la Révolution, venant s’ajouter aux insurrections internes, obligèrent la Convention à procéder d’urgence à une fabrication accélérée de fusils de guerre. On assembla des pièces souvent disparates, ce qui explique la variation des calibres et l’irrégularité dans la production des armes révolutionnaires, connues sous le nom de modèles « républicains » ou « dépareillés ».

    Le nombre considérable de balles en plomb retrouvées chaque année après les labours correspond sans doute aux nombreuses fusillades qui eurent lieu près et sur le camp.

    Des exécutions individuelles eurent peut-être lieu également au « Champ du Poteau », désignation cadastrale de la parcelle C 322, sur laquelle est établie actuellement la ferme de la Cressonnière.

    Il est à présumer que le camp de Largeasse ne fut jamais l’objet d’un abandon précipité, puisque aucune arme à feu, aucune arme blanche n’y furent déterrées jusqu’à ce jour.

    La troupe vivait sous des tentes ou, plus rarement, sous des abris provisoires en bois, aucune maçonnerie n’ayant été trouvée en ces lieux. Il ne faut donc pas s’étonner si, pendant l’hiver, les soldats brûlaient force fagots de genêt pour se défendre contre le froid et se dégourdir un peu les doigts.

     

    ***

     

    Après la grande tourmente, le calme revint au pays. Cependant, près de deux siècles après, les rancunes ne semblent pas toutes éteintes. Quelques familles se transmettent encore, de génération en génération, les noms des lieux et de personnes attachés à ces pénibles souvenirs.

     

    Elie Auriault

     

    Le camp de Largeasse....

     

     

     


    votre commentaire
  •  

    L'affaire de la Caillaudière...

     

     

     Début avril 1794, la colonne infernale de l'adjudant-général Dusirat ( qui ne s'est jamais appelé Dusirat en réalité mais Pierre Vidalot du Sirat) ravage les environs de Chanzeaux, malheureux village qui a déjà eu à subir les horreurs du passage de la colonne de Crouzat le 25 janvier. Le 7 avril seront massacrés les femmes et les enfants du village de Bretonneau près de Saint-Lambert-du-Lattay, non loin du Coteau des Martyrs:

     

    Le Coteau des Martyrs

     

     Justement, ce 7 avril, Dusirat va prendre une dérouillée mémorable de la part de Stofflet et de Charette réunis pour mettre fin aux agissements des colonnes infernales. Ce combat se passera à proximité de la ferme de la Caillaudière, 2 kms environ au Nord de Chemillé.

     

     Voici son rapport à Turreau (Savary, tome III, p. 381 & 382 daté du 8 avril:

     

     

      Du 8 = L'adjudant-général Dusirat, au général en chef. (Doué)

     

     "Je me suis porté hier à Chemillé, comme je te l'avais annoncé, je n'y ai pas rencontré l'ennemi ; mais mes éclaireurs de droite en ont rencontré quelques patrouilles. J'ai pris position en avant du bourg de Saint-Pierre, faisant face à droite de la grande route et en avant, le dos tourné vers Saint-Pierre. J'avais des postes jusque sur les hauteurs de ce village.

     

    A quatre heures et demie, ces mêmes postes aperçurent quelques brigands sur la route de Chemillé ; on bat la générale, tout le monde est à son poste, ma cavalerie repousse les brigands jusque dans Saint-Pierre ; mais ce n'était qu'une fausse attaque. Ma droite, devenue gauche en faisant demi-tour à droite, est attaquée d'une vigoureuse manière, pendant que le deuxième bataillon de la Haute-Saône fait un feu terrible sur les brigands qui sortent une seconde fois de Saint-Pierre. Dans un instant le combat devient général, la fusillade se soutient une demi-heure, les cartouches manquent, on bat la charge, quelques détachemens se disposent à se servir de la baïonnette ; mais les brigands fondent sur nous si impétueusement, que toute ma division prend lâchement la fuite. Elle entraîne l'avant-garde qui se battait bien ; tout est dans la confusion, les brigands sont sur nous.

     

    Je venais d'apprendre qu'une ordonnance, que j'avais envoyée à Grignon, qui devait être vers Etiau, avait été tuée. Je pris mon parti, j'ordonnai la fuite vers Etiau. J'eus de la peine à empêcher qu'on ne suivit la grande route d'Angers.

     

    J'arrive près d'Etiau, point de colonne de Grignon ; je me dirige sur Saint-Georges pour y passer le Layon. Chemin faisant, je rencontre une patrouille que j'avais envoyée dans la matinée vers Grignon, pour lui faire part de mon projet de marcher le lendemain sur Chollet et Mortagne que je croyais menacés. Cette patrouille en avait rencontré une de Grignon avec laquelle elle avait changé ses dépêches.

     

    Grignon me mande qu'il n'avait pu prendre position au point qu'il m'avait indiqué, parce qu'il avait appris que les brigands, au nombre de cinq à six cents, avaient passé le Layon.

     

    Je crains que Grignon, qui s'est annoncé pour hier ici, ne soit attaqué. Sa colonne n'est pas en ordre, et j'ai été battu, quoique bien disposé. Si Grignon n'est pas attaqué, gare Mortagne.

     

    Je suis arrivé à Doué à deux heures de l'après-midi, après une marche de dix-neuf heures. Les traîneurs ne me permettent pas d'indiquer au juste ma perte, elle va à plus de cent. J'attends tes ordres.

     

    Je voudrais bien parler avec toi de la Vendée, des brigands, etc., etc. Cet objet est de la plus grande importance ; il faut être dans ma position pour en bien juger."

     

     

     La ferme de la Caillaudière de nos jours, entourée par une zone industrielle.

     

     

    L'affaire de  la Caillaudière....


     Vitrail de l'église de Chanzeaux commémorant cette affaire

     

    L'affaire de  la Caillaudière....

     

     

    RL

     Janvier 2014

     


    votre commentaire
  •  

    Quelques vitraux...

     

     A "Elena" qui se reconnaîtra...

     

     

     Quelques photos de vitraux vus en cet après-midi de janvier. Non point qu'ils ne soient pas connus mais surtout pour rappel de leur existence et aussi pour ceux qui sont loin de la Vendée et que son histoire intéresse.

     

     Tout d'abord un petit tour à l'église Saint-Pierre de Chemillé, là où eut lieu la fameux "Pater des Vendéens" du général d'Elbée qui sauvera la vie de 400 soldats républicains pourtant coupables d'incendies et de meurtres de femmes.

     

    Quelques vitraux....

     

     

    Quelques vitraux....

     

     

    Quelques vitraux....

     

     

     

    Quelques vitraux....

     

    La deuxième partie de la verrière avec l'arrestation des dames de la Sorinière  au Longeron le 19 janvier 1794.

    Quelques vitraux....

     

    Madame de la Sorinière, guillotinée avec sa belle-sœur religieuse calvairienne, à Angers, place du Ralliement, le 27 janvier 1794.

     

    Quelques vitraux....

     

    Les dames Catherine et Marie-Louise et leur servante, Marie Fonteneau, sont fusillées au Champ des Martyrs d'Avrillé le 10 février 1794.

     

     

    Quelques vitraux....

     

     

     

    Un petit lien biographique utile:

    Notice
     

     

    A présent, allons à Vihiers où là aussi se trouve un vitrail relatant une scène des Guerres de Vendée.

     

    Le 18 juillet 1793, 10 000 vendéens commandés par Piron, Forestier et Boisy attaquent Vihiers. L'abbé Bernier leur fait croire que Henri de La Rochejaquelein est à leur tête pour les encourager. Henri de La Rochejaquelein n'y est pas car il est à Châtillon-sur-Sèvre avec les autres généraux afin de procéder à l'élection du successeur de Cathelineau, décédé 4 jours plus tôt. Le combat ne dure que deux heures  contre trois corps de l'armée républicaine qui se mettent en déroute immédiatement. Santerre, brasseur de bière, celui qui a fait couvrir au tambour les dernières paroles de Louis XVI et promu général, est poursuivi par Forest et parvient à s'échapper en sautant avec son cheval un mur de 5 pieds (1, 60 m environ). Quand on sait que Marigny voulait le faire enfermer dans une cage de fer et lui faire suivre ainsi l'armée vendéenne, on se dit que Santerre a eu beaucoup de chance ce jour-là...

     

     RL

    Janvier 2014

     

     

    Quelques vitraux....

     

     

    Quelques vitraux....

     

     

    Quelques vitraux....

     

     

    Quelques vitraux....

     


    votre commentaire