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    Justin Boiteau, ancien tambour-major des Armées Royales,

    gendarme à cheval à la Restauration.

                        

     


    Justin Boisteau.... Un deuxi
    ème sabre de récompense pour un gendarme à cheval de la brigade de Chemillé...

     

       « L'état nominatif des officiers, sous-officiers et soldats de l'Armée Royale de l'Ouest, 2ème corps, commandée successivement par M.M Cathelineau, d'Elbée, Bonchamp, Stofflet et le Cte Charles d'Autichamp, proposés pour recevoir des armes au nom du Roi, en récompense de leurs services et de leur dévouement » ; en date du 18 juin 1817, fait apparaître sous le n°42 le nom de Justin Boiteau domicilié à Chemillé (Maine et Loire).

      Il s'agit d'un cavalier, un gendarme  à cheval, ''ancien lieutenant'', qui a servi dans la division de Chemillé et qui est proposé pour recevoir un sabre de récompense.  C'est un militaire qui a beaucoup ''voyagé''.  Après avoir combattu de 1793 jusqu'en 1799 dans l'Armée Catholique et Royale de Vendée, il est conscrit en l'an 9 et arrive le 14 septembre 1803, contraint et forcé, au 100e régiment d'infanterie de ligne (un des régiments ''chair à canon'') de l'usurpateur. Avec ce régiment il participe à la campagne d'Allemagne, de Prusse, de Pologne. En 1810 il rejoint sa famille à Jallais.

     

    Justin Boisteau....

     

     

     

    Justin Boiteau-Boisteau ou Bouestault  est né à Jallais le 1er juin 1778 et a été baptisé le lendemain. Il est le fils de René Bouestault, tisserand et sacristain et de Françoise Rompion

      En 1793 il rejoint l'Armée Catholique et Royale de la Vendée et sert comme soldat en 1793, 94, 95, 96, 99 et 1815 : Voici ses états de services dans l'armée Catholique et Royale d'Anjou   :

     

    1793, sous d'Elbée, de Bonchamps, Stofflet, Cathelineau ; les combats de Jallais, Chemillé, Cholet, Coron.

    1794, ''de la Rochejaclin'' et Stofflet, les combats de Vihiers, Chalonnes, Argenton, la Châtaigneraye.

    1795, Stoflet d'Autichamps à Fontenaye.

    1796, d'Autichamps, les combats de Chantonnaye, avec Lhuillier, St Pierre de Chemillé.

    1797, les combats de Brissac, Saint-Lambert, les Ponts-de-Cé.

    1798, avec Lhuillier, Beaupréau, Saint-Macaire, Gesté.

    1799, combat à Saumur et autres.......

    1815, combat de Rocheservière.

     

    Justin Boisteau....

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

      En fait, il n'était pas officier, mais tambour dans la division de Beaupréau et tambour Major pendant la campagne de 1815.

      Justin Boiteau est enregistré sous le n° 1910 au 100e régiment d'Infanterie de ligne et sous le prénom de François.

    «  N° 1910 100e régiment de Ligne, fils de René Boiteau et de Françoise Rompion né en 1780 à Jaillais département de la Vendée. Taille : 1,70 visage ovale front caré - yeux roux nez gros bouche moyenne menton pointu cheveux châtains sourcils châtains   ».

      « Conscrit de l'an 9, arrivé le 27 fructidor de l'an 11 ( 14 septembre 1803) ; domicilié au moment de son entrée au service à Luçon, rue Duport quartier-faubourg, canton et département comme ci-contre ».

      « Caporal, le 11 mai 1807 Destitué le 1er octobre 1810 ; a fait le campagne de l'an 12, 13 et Vendémiaire an 14 et autres mois de la dite armée 1806, 1807 - n°452   ».

     

    Notre brave Vendéen était donc présent aux batailles d'Elchingen, Ulm en Allemagne ; Iéna 1806 et Friedland 1807 en Prusse ; Pötolsk en Pologne....

      Il épouse le 10 août 1812 à Jallais, Marie Marchand, née en cette commune le 4 novembre 1786 ; fille de Pierre Marchand, maître maçon et de Jeanne Bréheret. A cette époque il exerce la profession de tisserand.

      1814-1815 : «   Il se réunit aux premiers rassemblements qui eurent lieu dans la Vendée et qu'il y fit toute la campagne en qualité de tambour-major et qu'il s'y fit remarquer par son courage   ».

     

    Ce fut le combat de Rocheservière et la paix revenue dans le Royaume. En 1816 il devient Gendarme à Cheval à Chemillé.

      Le 5 juin 1825, il dépose une demande de pension en ces termes   :

      « Mordelles le cinq juin mil huit cent vingt cinq et enregistrée à Jallais le 24 juin 1825. A M.M les membres composant la Commission établie à Beaupréau pour l'examen des réclamations Vendéennes.

    Messieurs,

    A l'honneur d'exposer Justin Bouestault, né commune de Jallais, le premier juin mil sept cent soixante dix huit, Arrondissement de Beaupréau, département de Maine et Loire et demeurant actuellement en celle de Mordelles, arrondissement de Rennes, département de l'Ille et Vilaine de profession de Brigadier de Gendarmerie, qu'il a fait les campagnes de 1793, 94, 95 et 1799, en qualité de tambour dans la division de Beaupréau, compagnies de Jallais, faisant partie de l'armée Royale Vendéenne d'Anjou et Haut-Poitou  ; qu'il s'y est comporté avec honneur et bravoure dans toutes les affaires qui ont eu lieu, que lors de la pacification de 1800 il fut forcé de prendre du service pendant que Bonaparte était premier Consul, qu'il a servi huit ans dans le 100e Régiment de Ligne ; Et qu'au bout de ce temps, il se rendit dans sa famille ; qu'en 1814 il s'est réuni aux premiers rassemblements qui eurent lieu dans la Vendée, qu'il y fit toute la campagne en qualité de Tambour Major ; qu'il s'y fit remarquer par son courage et son dévouement à la cause de la légitimité Royale  ; qu'il a quatre enfants en bas âge et sa charge ; que son faible traitement de Gendarme est pour ainsi dire insuffisant pour les faire vivre, lui et son épouse.

      A ces causes, Messieurs le susdit réclamant vous supplie très humblement de vouloir bien mettre les présentes pièces à l'appui ; sous les yeux de qui de droit, afin de le faire jouir des bienfaits accordés aux anciens militaires des Armées Royales Vendéennes, conformément à l'Ordonnance du Roi du 29 décembre dernier 1824 ;  En lui faisant obtenir un secours à domicile dont-il a la plus urgent besoin ou une pension de retraite auxquels il a droit de prétendre suivant la nature et l'ancienneté des services. Dans cette attente il est, et sera toujours Messieurs Votre très humble et très dévoué Serviteur  ».

      Signé Boiteau.

     

      Trois enfants connus de Justin Boiteau  :

    1° Marie Boëtault, née le 12 février 1814 à Jallais.

    2° Louis, Justin Boiteau, déclaration du 4 juin 1817 à Chemillé, «  fils de Justin Boiteau, Gendarme à Cheval âgé de trente neuf ans, né le six avril dernier du mariage avec Marie Marchand sa femme ». Témoin : Louis Gaudichau, Gendarme à Cheval âgé de trente sept ans et Louis Boulestreau, marchand âgé de trente et un ans.

    3° Boiteau Joséphine-Marie, née le 11 novembre 1824 à Mordelles en Ille et Vilaine, «  fils de Justin Boiteau, Brigadier de la Gendarmerie Royale, âgé de quarante six ans et de Marie Marchand, âgée de trente huit ans, née à la caserne de la Gendarmerie en ce bourg  ».

    Témoins : Le Chevalier de Saint-Germain, percepteur des contributions directes de Mordelles, âgé de trente six ans et Monsieur Julien Briand, Gendarme à Cheval âgé de cinquante ans.

     

    Sources: Archives Départementales de la Vendée - état nominatif des combattants proposés pour recevoir une arme d'honneur SHD XU 16.21, vue n°6 - 18 juin 1817 Archives Départementales de Maine et Loire tous droits réservés Dossiers Vendéens 1M9/72 - Registres d'état civil de Jallais, Chemillé  - Archives Départementales tous droits réservés, de l'Ille et Vilaine commune de Mordelles - Mémoire des Hommes 100e régiment de ligne 19 Brumaire an 13 SHD/GR 21 YC727 Ministère de la Défense image 323/563. photo de l'auteur.

     

     

                                                  X. Paquereau pour Chemins Secrets. 

     

    Justin Boisteau....


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    Les Souvenirs de Louise Barbier,

    4° partie…

     

     

    LE COMBAT DU BOIS-GROLLEAU 

    (18-19 AVRIL 1793). 

      

    « Cependant les Vendéens perdirent plusieurs batailles à Chemillé, à Saint-Florent. Les généraux républicains arrivèrent jusqu'à Vezins. Pendant ce temps, les chefs vendéens voulaient tuer leurs prisonniers qui étaient au château, mais ils eurent peur en voyant arriver les secours de la République. » 

    Cet événement est également rapporté dans le recueil de documents publiés par Savary, qui décrit le trouble des troupes vendéennes et insiste sur les épreuves que subirent les prisonniers de Cholet, le 10 avril, quand fut connue l'avancée de Leigonyer sur Coron et Vezins. 

    « Vers le milieu de la nuit » (du 10 au 11 avril), note Savary, « d'Elbée, accompagné de plusieurs officiers vendéens, arrive à Cholet. On y tient conseil ; il ne restait plus de munitions, l'armée était débandée, tout semblait désespéré. Chacun dépose ses décorations ; on va jusqu'à faire courir dans la ville le bruit de la mort de d'Elbée. 

    « Cette nouvelle effraie tout le monde. D'Elbée part avec sa suite vers cinq heures du matin et s'enfuit à Tiffauges. » 

    Les prisonniers du château, voyant l'inquiétude de leurs gardiens, profitèrent du trouble pour tenter de reprendre leur liberté et décidèrent de sortir de Cholet. 

    « Ces dispositions concertées, j'entrai au Comité dont les membres étaient encore effrayés du spectacle de la veille et de l'inutilité de leurs efforts. Je leur déclarai « raconte Savary », au nom de tous les prisonniers, que nous allions pourvoir à notre sûreté, en abandonnant nos foyers. Ils firent des vœux pour nous. 

    « La route de Vezins se trouva bientôt couverte d'hommes, de femmes et d'enfants, fuyant une terre de désolation. Quelques braves, armés de pistolets et de bâtons, formèrent l'arrière-garde. On aperçut au loin, sur les derrières, quelques cavaliers vendéens, et bientôt on vit paraître en avant une patrouille de cinq chasseurs à cheval, commandée par le brave Duchatel. Dès lors, tout le monde se crut en sûreté. » . 

    « Ce fut la première émigration de Cholet, car chacun se sauvait en entendant dire que ces Républicains allaient venir se battre avec les Chouans. C'était triste de voir tout le monde se cacher, se sauver sans savoir où ils allaient (sic). 

    « Quarante mille hommes de troupes républicaines entrèrent dans la ville, le 17 avril au soir (1). 

    « Comme la ville n'avait pas d'éclairage public, ils ordonnèrent de mettre des chandelles aux fenêtres pour éclairer les rues et le lendemain matin une bataille eut encore lieu au Bois-Grolieau où Charette (2) fît incendier le château. 

    « Ce furent encore les Vendéens qui remportèrent la bataille. C'est à ce combat que fut tué mon oncle Brion (du May). Un coup de fusil l'atteignit dans les charmilles du parc. Il laissait une jeune veuve et six enfants dont la plus jeune (la cousine Brejon), avait dix-huit mois (3). 

    « Les Chouans revinrent encore à Cholet. Ils allèrent élever un autel sur la place du château, autour duquel ils remercièrent Dieu de leur victoire. 

      

    (1) L'exagération est ici manifeste. Les troupes républicaines étaient loin d'être aussi nombreuses. 

    (2) Erreur  de  nom. Charette ne vint pas à Cholet à cette époque. 

    (3) Registres de M. Boisnaud, curé de Saint-Pierre : à la date du 20 avril 1793 : « Sépultures de Louis Gaufreton. mort la veille. 32 ans, et de Pierre Brion, du May, 36 ans. > 

    ________ 

      

    « L'armée vendéenne entière traversa Cholet. Le défilé dura six heures, une demi-journée, par la grand'route de Vihiers à Mortagne, précédé de vingt-neuf tambours. 

    Chaque paroisse portait son drapeau en tête 

    « Tout l'été les chouans furent les maîtrës. 

    « Il y avait de temps en temps des petites batailles où ils gagnaient toujours. » 

      

    L'EXPIATION 

    LA BATAILLE DE CHOLET 

    (17 OCTOBRE 1793). 

      

    « Au mois d'octobre, eut lieu le fameux combat de la lande de la Papinière. C'est là que fut blessé Bonchamps qu'on emporta sur un brancard jusqu'à Saint-Florent, où il mourut en arrivant après avoir demandé : « Grâce aux prisonniers ! » 

    « Le combat dura six heures ; jamais on ne vit tant de cadavres. Les Vendéens perdirent la bataille. 

    « Les Républicains et leurs généraux, Kléber, Lechelle, Carrier, Merlin (1) rentrèrent à Cholet qui était presque désert, car tout le monde s'était caché pendant le combat. 

    « Le lendemain matin, on ordonna aux habitants d'aller relever les cadavres. J'étais enfant. Je courus avec tout le monde. Ah ! mon Dieu ! que c'était triste de voir, — et je vois comme si j'y étais encore, — le plateau de Bégrolles où les cadavres étaient entassés dans des mares de sang, les blessés qui criaient et demandaient secours et qu'on emportait sur des brancards de branches (sic). 

    « Pendant ce temps, les soldats entraient dans les maisons et prenaient tout ce qu'ils pouvaient trouver. 

    Le général Kléber parcourait la ville sur un beau cheval blanc, en tête de l'état-major, rassurant tout le monde et punissant les soldats qui voulaient s'emparer de tout. » 

      

    (1) Kléber commandait l'armée dite « de Mayence » envoyée en renfort à l'armée de l'Ouest pour combattre les Vendéens, après la reddition de cette place. 

    Lechelle commandait nominativement l'armée chargée de soumettre l'insurrection vendéenne. En réalité les ordres étaient donnés par Kléber. 

    Carrier et Merlin (de Thîonville) étaient deux conventionnels envoyés en mission auprès de l'armée et dans les départements insurgés ; Carrier s'acquit quelques mois plus lard, à Nantes, une abominable réputation. 

    ________ 

      

    Ainsi, Louise Barbier ne nous donne sur la bataille de Cholet que les quelques détails, vécus et vivants, qui frappèrent sa jeune imagination. Elle n'indique pas les combats qui eurent lieu, l'avant-veille, entre La Tremblaye et Saint-Christophe. Elle note seulement ce fait, unanimement rapporté par tous ceux qui vécurent ces tristes journées, de l'abandon par nos concitoyens de leur ville et de leurs demeures, à l'entrée des troupes républicaines. 

    Notre mémorialiste ne semble pas avoir conservé souvenance de l'émigration vers la Loire, de la « tournée de galerne », à laquelle elle n'assista pas, d'ailleurs : Le séjour des républicains à Cholet, pendant les mois de novembre et de décembre 1793, les recherches du premier Comité Révolutionnaire et les arrestations qu'il fit opérer n'ont pas laissé de traces dans ses souvenirs. Les terribles angoisses des premiers mois de 1794, de l’« hiver rouge » et les douleurs de l'exil se sont gravées si profondément dans sa mémoire, qu'aucune place n'y est demeurée précise pour le cours moins mouvementée de la vie en cette fin d'année. 

    Pour y suppléer, nous avons heureusement la relation d'une de ses sœurs. Victoire Barbier, de cinq ans plus âgée que Louise, et qui fut entrainée dans la folle équipée d'outre-Loire. 

      

    LE PASSAGE DE LA LOIRE 

    (18 OCTOBRE 1793). 

      

    « Je fus recueillie par ma tante Brion, qui habitait le May. Son mari était allé se joindre aux Vendéens, laissant sa femme et ses six enfants. Il fut tué le 20 avril 1793, à la bataille du Bois-Grolleau, près de Cholet. 

    « Il y avait environ deux mois que j'étais chez ma tante ; je l'aidais à soigner ses enfants dont la plus jeune, qui fut la cousine Bréjeon, avait environ deux ans. 

    Comme j'étais forte, je lui rendais quelques services, car elle était à peu près sans ressources, quoique ayant des propriétés sur la place du May. Son argent était caché, et elle vivait du produit de son jardin. 

      

    « C'était au mois d'octobre (1793), je me souviens. Tout à coup on entendit battre la générale et sonner le tocsin. 

    On disait que les bleus avaient battu les chouans à Cholet, que ce qui restait de la ville brûlait et qu'ils poursuivaient les malheureux vaincus. Ma tante nous fit ramasser quelques effets et nous suivîmes la foule des émigrés qui se dirigeaient sur Saint-Florent pour y passer la Loire (1), 

     « Soldats, femmes, enfants, vieillards et blessés, tous étaient pêle-mêle, fuyant le meurtre et l'incendie. Ils se sauvaient, laissant leurs villages que brûlaient les républicains sur leur passage. On n'entendait que des pleurs, des gémissements, des cris, et dans cette foule confuse, chacun cherchait à retrouver ses parents, ses amis ou des appuis et des défenseurs, car on ne savait pas quel sort on allait rencontrer sur l'autre rive. 

    « Il fallait voir pourtant comme chacun s'empressait pour y passer, comme si, au delà du fleuve, on avait dû trouver la fin de tous ces maux. 

    « Une vingtaine de mauvaises barques portaient successivement les fugitifs qui s'y entassaient. D'autres cherchaient à traverser sur des chevaux ; tous suppliaient qu'on vînt les chercher, en regardant derrière soi si l'ennemi n'arrivait pas. C'était navrant de voir cette foule égarée avec cette terrible incertitude de l'avenir. 

    « L'armée vendéenne arriva, amenant M. de Bonchamps qui avait été blessé près de Cholet, avec cinq mille prisonniers républicains conduits par M. Cesbron (2), commandant de Cholet. A chaque instant on en fusillait, malgré les supplications de M. de Bonchamps. Ce dernier, couché sur un matelas et mourant, criait : 

    « Grâce aux prisonniers ! » Il fut enterré sur les bords de la Loire. 

      

    (1) « La tante Brion ondoya un enfant de Mme de la Bouere venu au monde dans un champ de genêts, près Saint-Florent. » (Note de M. J. Chaillou.) 

    (2) Cesbron d'Argonnes, né le 15 octobre 1733, commandait la place de Cholçt pour les Vendéens. Préposé à la garde des prisonniers, il passait pour être dur envers eux. Il signa avec Stofflet la pacification du 2 mai 1795. 

    ________ 

      

    « Je me souviens que nous fûmes traversées sur la Loire (sic) par un prêtre déguisé en paysan. Il était exténué de fatigue, car depuis deux jours il n'avait cessé de passer les Vendéens. 

    « Une fois arrivé à l'autre rive, chacun attendait sur l'herbe ses parents, ses connaissances pour se rallier à eux. Je me mis à la recherche de ma tante, que je trouvai avec ses enfants, dans un petit hameau tout brûlé. 

    Elle arrachait des pommes de terre dans le jardin pour se procurer un peu de nourriture et calmer notre faim. 

    Nous nous jetâmes dessus avec avidité ; nous n'avions rien autre, car, bien qu'elle avait conservé de l'argent, on ne pouvait rien acheter. 

    « Nous nous mîmes en marche pour suivre l'armée vendéenne. J'étais accablée par la fatigue. Mes sabots étaient cassés et me blessaient les pieds. Ma tante Brion avait hissé sa petite fille derrière un cavalier, mis trois ou quatre autres enfants dans une ambulance et traînait un autre par la main, après m'en avoir mis un sur le dos, me menaçant à chaque instant de m'abandonner seule, si je n'allais pas plus vite. »

     

       A suivre…

     

     

       La Déroute de Cholet, Jules Girardet :

    Les souvenirs de Louise Barbier....

     


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    René-Joseph Bondu, ancien officier des Armées Royales, 

    gendarme à cheval à la Restauration.

     

                          

     René-Joseph Bondu....  « L'état nominatif des officiers, sous-officiers et soldats de l'Armée Royale de l'Ouest, 2ème corps, commandée successivement par M.M Cathelineau, d'Elbée, Bonchamp, Stofflet et le Cte Charles d'Autichamp, proposés pour recevoir des armes au nom du Roi, en récompense de leurs services et de leur dévouement » ; en date du 18 juin 1817, fait apparaître sous le n° 6-43 le nom de René- Joseph Bondu, domicilié à Chemillé (Maine et Loire). 

      Il s'agit d'un cavalier, brigadier de Gendarmerie à cheval, ancien lieutenant, qui a servi dans la division de Chemillé et qui est proposé pour recevoir un sabre d'honneur. 

     

    René-Joseph Bondu....

     

     

     

      René- Joseph Bondu  est né le 4 avril 1771 à la Jumelière, il est le fils de René Bondu, serger, né à Saint Christine le 23 décembre 1734, décédé à la Jumelière le 3 septembre 1800 et de Marie Renou, née le 14 août 1738 à la Jumelière, décédée le 11 mai 1798 en cette même commune. 

      En 1793 il rejoint l'Armée Catholique et Royale de la Vendée et sert comme soldat en 1793, 94, 95, 96, 99 et 1815. Du 15 mai 1815 au 31 juillet 1815 il est capitaine de l'Armée Royale de la rive droite de la Loire.  

      Sous le numéro matricule 333, il est nommé brigadier de Gendarmerie à cheval dans la Gendarmerie Royale – Compagnie du Maine et Loire à Chemillé le 21 avril 1816 et il devient gendarme à cheval par décision Ministérielle le 16 août 1819. 

      Le 10 août 1821 « Bondu René-Joseph, ancien officier, actuellement gendarme à cheval dans la compagnie de Gendarmerie Royale du Département de Maine-et-Loire est nommé Chevalier de la Légion-d'Honneur le 25 avril 1821 sous le n° 1465 ».

     

      René-Joseph Bondu s'est marié à Saint-Laurent-de-la-Plaine le 23 novembre 1796 avec Marie-Catherine Humeau * (décédée à Chemillé le 28 janvier 1833 à l'âge de 65 ans), fille de Joseph Humeau, marchand meunier et de Catherine Boistault de la paroisse de Saint-Laurent. De cette union sont nés :

     

    1° René Bondu, fabricant à Chemillé en 1847. 

    2° Joseph Bondu, également fabricant à Chemillé. 

    3° Marie Bondu, qui épouse Jean-Baptiste Burgevin, tourneur en bois à Chemillé. 

    4° Thérèse Bondu, qui épouse Pierre Réveillère, débitant de tabac à Jallais. 

    5° Auguste-René Bondu, Officier de Santé à Bierné, qui épouse le 29 septembre 1840 à Seiches,   

        Angélique Cerveau. 

      

      René-Joseph Bondu est décédé à Chemillé le 17 mais 1842. 

     

    * Un frère de Marie-Catherine Humeau  ; Joseph-Serge Humeau était capitaine dans les Armées Royales, Capitaine de la paroisse de Saint-Martin de Beaupréau et a été également proposé pour recevoir un sabre d'Honneur. 

       

    Sources: Archives Départementales de la Vendée - état nominatif des combattants proposés pour recevoir une arme d'honneur SHD XU 16.21,18 juin 1817 – Archives Départementales de Maine et Loire tous droits réservés - Registres d'état civil de la Jumelière, Chemillé, Saint-Laurent-de-la- Plaine- Archives Nationales Fontainebleau-Paris-Pierrefitte-sur-Seine – base Léonore, dossier  L,H/278/61- Photo de l'auteur. 

     

     

                                                           X. Paquereau pour Chemins Secrets.  

     

    René-Joseph Bondu....


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  • Les Souvenirs de Louise Barbier,

    3° partie…

     

     

     

    L'INSURRECTION VICTORIEUSE 

    LE 3 MARS 1793. 

     

    La nouvelle de la levée extraordinaire de 300.000 hommes arriva à Cholet en plein marché. 

    Le lendemain, 3 mars, était un dimanche. Les garçons de la ville, au nombre de cinq à six cents, se réunirent chez un aubergiste. Un seul cri se fit entendre :

     « Il ne faut pas tirer ! On ne tirera pas ! Aux habits bleus de partir ! » 

    « Les uns voulaient que les patriotes seuls partissent ; d'autres que ce fussent seulement ceux qui composent la compagnie des grenadiers et celles des canonniers. Les plus modérés voulaient qu'on empêchât les Messieurs de se faire remplacer, si le sort leur tombait, mais presque tous ont décidé qu'il ne fallait pas tirer et qu'on ne tirerait pas. ». 

      

    Les têtes s'échauffaient. Une rencontre eut bientôt lieu avec une patrouille de cinq hommes. 

    « Je me souviens que la première fois qu'il y eut une émeute on tua un des chefs des gardes nationaux, M. Combault, sur la place près de l'église Notre-Dame, qui portait le nom de place du Prieuré. 

    «  On lui coupa la jambe avec son sabre. » 

    Les souvenirs de Louise Barbier sont ici confus. M. Combault, capitaine des Grenadiers, ne fut pas tué, mais très grièvement blessé d'un coup de poignard entre les deux épaules. Ce fut le commandant de la Garde Nationale, Poché-Durocher, qui fut désarmé, renversé et qui eut le gras de la jambe sectionné d'un coup de son propre sabre (l). 

    Trois des mutins furent tués sur place, sept ou huit autres blessés dont quatre moururent à leur entrée à l'hôpital. 

    Les autres prirent la direction de Bégrolles et du May… 

    « Depuis cette malheureuse affaire, chacun avait peur. Il n'y eut plus de sécurité. 

    « On prenait les plus grandes précautions. On fît venir des troupes d'Angers ; c'étaient des Dragons (2). Comme on ne connaissait point ces soldats, qu'on en avait jamais vu, la crainte rétablit la paix pendant quelque temps (3). 

    « La Municipalité afficha le tirage pour le 12 mars 1793. Aussitôt le tocsin sonna à Saint-Pierre et dans les petites paroisses des environs. Mon oncle Brion, qui était fabricant au May, arriva en toute hâte, tremblant et effrayé, en nous disant que tous les paysans prenaient des fourches et des fusils et allaient arriver en révolte. 

    « Les patriotes voulaient les désarmer ; mais la Garde Nationale n'était plus maître (sic) de rien, malgré les efforts de M. de Beauveau qui faisait tout ce qu'il pouvait pour apaiser les esprits affolés. 

    « Tout Cholet était rassemblé sur la place du Château, où on avait planté l'arbre de la Liberté. Il y avait deux canons qu'on avait été chercher au château de Maulévrier. Tous les hommes furent appelés pour être de la Garde Nationale. 

    « Tout le monde avait peur. Ceux qui avaient de l'argent le cachait dans les champs, dans les puits, dans les caves. 

    « On disait que les ennemis allaient, arriver, qu'à Saint-Florent, les jeunes gens s'étaient refusés à tirer à la conscription, qu'il y avait eu bataille où les Républicains avaient été battus. 

      

    (1) Id. Seconde lettre du District au Département, le 4 mars 1793. 

    (2) Deux cent douze cavaliers du corps des dragons devaient arriver le 5 mars au soir sous la conduite du commandant Boisard. (Lettre du 5 mars, 8 heures du matin.) 

    (3) «Le calme semble s'être rétabli de lui-même, d'après le rapport de Desmazières,, commissaire du Département envoyé avec le corps des dragons. On espère voir le recrutement s'opérer sans rixe. Déjà, il s'organise. » (11 mars 1793.) 

    ________ 

      

    C'était vrai. 

    « Tous les paysans se mirent à suivre Cathelineau qui était à leur tête. C'était un roulier du Pin-en-Mauges, qui venait tous les samedis à Cholet et que j'avais vu bien des fois chez mon père. II était l'ami intime de mon oncle et de ma tante Brion, du May, où il arrêtait toujours en venant ou s'en retournant de Cholet. 

    « L'armée des Chouans s'organisait rapidement C'était tous des cultivateurs du pays et des gens de la ville et des bourgs qui étaient du même parti. 

    « Chacun avait son bissac de toile avec sa provision de pain noir et un morceau de lard fumé. 

      

    « Chaussés de sabots bourrés de paille, qu'ils quittaient de temps en temps, pour mieux courir ; coiffés de larges chapeaux de paille de leur fabrication ; de grands cheveux leur tombant sur le cou, ils étaient armés de faulx, de fourches et de vieux fusils rouillés ; leurs chapelets enroulés à leurs bras, ils avaient des feuilles d'arbres à leurs chapeaux pour se reconnaître. 

    « Quelques-uns de leurs chefs étaient montés sur des petits chevaux sans selle, ni bride, qu'un bout de corde pour les conduire. » 

      

    LA PRISE DE CHOLET 

    LE 14 MARS 1793. 

      

    « Après avoir pris Jallais et Chemillé, le mercredi 13 mars, ils arrivèrent sur les hauteurs de Cholet. C'était le (jeudi) 14 mars et se réunirent aux autres Chouans du Bas-Pays, amenés par Stofflet, qui avait pris leur commandement. C'était un garde-chasse de M. de Colbert, du château de Maulévrier. 

    « Tout Cholet avait grand peur. Ma belle-mère nous fît monter dans une petite chambre à côté de la grande chambre de l'auberge de mon père, du côté de la cour. 

    « On battait la générale. C'était un matin, vers six heures, qu'on nous apprit que vingt mille chouans arrivaient sur la route de Nuaillé et qu'ils allaient prendre Cholet. Alors la Garde Nationale, M. de Beauveau en tête, les dragons, les volontaires armés de piques, derrière le drapeau de la République, allèrent au-devant des Chouans qui étaient aux Pagannes. 

    « Chacun voyait partir son père, ses frères. Je me souviens que j'étais dans une chambre haute où la domestique de mon père nous avait enfermés et que mon frère Eugène, mes sœurs et moi nous voyions passer cette armée dans la rue Saint-Pierre. 

    « Les deux aînés de mes frères, Louis et Pierre, étaient allés se joindre aux volontaires. En entendant le canon de chez nous, nous pleurions, mes sœurs et moi, et nous priions le bon Dieu qu'il nous les ramène. 

    « Les Chouans avaient entouré l'armée républicaine ; sa déroute fut complète. On vit tous ces malheureux revenir couverts de sang et de boue, leurs vêtements déchirés. Les femmes et les enfants, qui étaient restés seuls dans la ville, rouvraient (sic) leurs portes ou leurs fenêtres pour reconnaître leurs maris ou leurs enfants. 

    « On rentra chez nous bien des blessés qu'on cacha dans une petite maison, chez David, qui était dans la cour de notre auberge. La grande salle était remplie de gens qui étaient revenus avec mes frères. C'était à qui raconterait les détails du combat. 

    « Pendant ce temps, les chouans étaient à prier et à remercier Dieu de leur victoire au calvaire du cimetière. 

    Ce fut le salut d'un grand nombre d'habitants qui eurent le temps de gagner la ville et de se mettre en lieu sûr. 

    « M. de Beauveau avait été blessé devant le château du Bois-Grolleau. Resté sur le terrain, il fut porté par les chouans auprès du calvaire (1) et abandonné en proie aux plus atroces souffrances. Il y mourut la nuit suivante, demandant à boire de l'eau ; mais les paysans, qui le détestaient, lui firent boire un verre de son sang. 

      

     (1) Ce calvaire existe encore auprès de l'ancien cimetière de 

    Saint-Pierre. II domine la rue Sadi-Carnot. 

    ________ 

      

    Il fut enterré dans le nouveau cimetière de Saint-Pierre de Cholet (1). 

    « Les Chouans entrèrent à Cholet, sur les quatre heures de l'après-midi, en frappant aux portes et en brisant tout ce qui se trouvait sous leurs mains, et massacrant ceux que leurs blessures avaient retardés dans leur fuite. 

    « Les uns entourèrent le château ; les autres se répandirent dans la ville, en massacrant tout ce qui se trouvait sous leurs coups. M. Lespinasse, chef de la Poste aux lettres, fut tué dans son bureau. Les enfants de ma tante Blain furent assommés ; la pauvre mère en mourut de chagrin quelques mois après. Les enfants de M. de Crolle, le régisseur du seigneur de Cholet, le duc d'Havre, furent aussi tués. Les chouans lui en voulaient parce que c'était lui qui avait fait remplacer M. Rabin, par son frère, le prêtre constitutionnel. M. Briodeau, fut tué au Bretonnais, en sortant de chez Mme Dupin. 

      

    « Enfin les paysans, après avoir sommé la petite armée du château de se rendre, ne recevant pas de réponse que les coups de fusils qu'on leur tirait par les meurtrières de la petite forteresse, fatigués de tant de résistance, mirent le feu au château. En un moment la flamme s'éleva et entoura les malheureux qui défendaient la place. Les Chouans leur criaient : « Rendez-vous !.. il ne vous sera fait aucun mal. Les chefs catholiques vous assurent vie et sécurité... Si au contraire vous persistez, nous allons incendier la ville entière... » 

    « C'était vers cinq heures du soir. Tous ces malheureux, qui se voyaient perdus, furent obligés de se rendre. Ils furent faits prisonniers, les mains attachés derrière le dos ; on les conduisit sous les halles. 

    « Les Chouans essayèrent d'arrêter l'incendie du château. La nuit fut horrible ; le tocsin sonnait ; les habitants étaient remplis d'effroi. Les soldats de l'armée catholique s'étaient logés partout ; notre maison en était remplie. 

    « C'étaient des paysans, des prêtres déguisés, qui ne cherchaient à faire aucun mal. Acculés sur leurs talons, ils mangeaient leurs morceaux de pain noir avec du lard bouilli qu'ils tiraient de leurs bissacs, après avoir récité leur bénédicité. 

      

    « Le lendemain, 15 mars, le soleil en se levant éclaira un triste tableau dont le souvenir me fait frémir d'horreur : toutes les rues, particulièrement par chez nous (sic), étaient couvertes de cadavres que nous cherchions à reconnaître par les fenêtres, car personne n'osait aller les relever de peur de se compromettre et d'être tué. 

    Sur la route du Bois-Grolleau jusqu'aux Pagannes, les morts étaient entassés les uns sur les autres. 

    « Cependant les Vendéens s'étaient réunis le matin et parlaient de fusiller les malheureux prisonniers qui étaient sous les halles. Ils vinrent à la mairie qui était presque en face de chez nous (1). Ils y prirent toutes les archives et les papiers du District, les portèrent sur la place du château et en firent un feu de joie. Ils firent aussi sommation à tous les habitants qui avaient des armes chez eux de les porter au château, sous peine de mort. » 

      

    (1) « Aujourd'hui, le n° 15 de la rue Saint-Pierre »,. ajoute M. Joseph Chaillou, en 1890. Il semble que ce soit l'immeuble existant encore immédiatement au-dessus du beau portail de granit, l'immeuble dont la porte est surmontée d'un arc plein cintre et s'ouvre sur un perron extérieur, débordant sur le trottoir. 

    ________ 

      

    APRÈS LA VICTOIRE. 

      

    « Bien des nobles qui s'étaient cachés arrivèrent se joindre à cette armée : Bonchamps (le 21 Mars, à Chalonnes), d'Elbée (le 19 Mars, à Chemillé), Henri de la Rochejacquelein (le 14 Avril, à Cholet), Lescure (du château de Clisson — Deux-Sèvres, — au début de Mai après la prise de Bressuire.) 

    « Le Jeudi-Saint arriva dans ce mois-là (le 28 mars 1793). Il y eut une procession. Les Chouans reportèrent à Bellefontaine une Vierge miraculeuse qui avait été apportée à Cholet pour la cacher (1) 

    « Le jour de Pâques (le 31 Mars 1793), on alla au château chercher les prisonnier pour les conduire à la grand'messe à Saint-Pierre. Tous étaient des négociants de Cholet ; ils étaient couverts de boue, leurs vêtements déchirés. Tout le monde pleurait à l'église. 

      

    « C'était M. Boisnaud qui disait la messe ; il s'était caché pour ne pas avoir voulu prêter serment et venait de reparaître. 

    « Après la messe, on reconduisit les prisonniers au château, en descendant la rue Saint-Pierre entre deux haies de paysans armés, avec des cocardes blanches à leurs chapeaux et un superbe drapeau qu'avait donné ce jour-là Mme de la Rochejacquelein. » 

    Louise Barbier fait certainement erreur ici sur le nom de la donatrice. Mme de la Rochejacquelein était à cette époque Mme de Lescure et en surveillance au château de Clisson avec son mari et son père, M. de Donnisseau. Henri de !a Rochejacquelein n'avait pas encore rejoint les armées angevines et venait seulement d'être informé du soulèvement par sa tante, Mlle de La Rochejacquelein, qui note dans ses « Souvenirs sur ma famille »  : 

    « Fête de Pâques. — Henry, mon neveu et M. de la Cassaigne vinrent de Clisson à la Durbelière. » 

      

    (1) Il s'agit de la Vierge qui, de temps immémorial, était en grande vénération dans une humble et étroite chapelle avec toit en dos d'âne comme il en existe dans beaucoup de carrefours, à la lisière d'un bois dépendant de l'abbaye de Bellefontaine. 

    Le 27 août 1791, sur l'ordre du Département, des détachements de gendarmerie et de gardes nationaux des pays voisins accompagnèrent le curé constitutionnel de Notre-Dame de Cholet, qui firent enlever la Vierge et démolirent la chapelle. La statue fut amenée processionnellement à Cholet. 

     

     

    A suivre… 

     

     

     

    Les souvenirs de Louise barbier, 3° partie....

     


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    Morgand dit ''la Perdrix''...

      

                     

      

    Pierre Morgand, de Bouildroux.... L'état nominatif des officiers, sous-officiers et soldats de l'Armée Royale de l'Ouest, 2ème corps, commandée successivement par MM de Sapinaud, le chevalier de Saint-Hubert, proposés pour recevoir des armes au nom du Roi, en récompense de leurs services et de leur dévouement, en date du 22 avril 1817 fait apparaître sous le n° 47, le nom de Morgand dit la ''Perdrix''.

      Il s'agit d'un cavalier, maire de Bouildroux, qui a servi dans la division de Pouzauges et qui est proposé pour recevoir un sabre d'honneur.

    Pierre Morgand, de Bouildroux....

     

     

     

      Nous ne connaîtrons pas les aventures et les états de services de ce brillant cavalier puisque les demandes de pensions des combattants royalistes de la Vendée n'ont pas été conservées.

      Par le biais des registres de l'état-civil, nous allons essayer de retracer ''l'itinéraire'' de l'intrépide cavalier.

      Pierre Morgand est né et a été baptisé le 14 octobre 1769 à Thouarsais, il est le fils de Pierre Morgand du village de la RargrandièreRardière et de Marie Savarit-Savary.

     

    Pierre Morgand, de Bouildroux....

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Il est l'aîné de dix enfants, son père, Pierre Morgan est né le 18 février 1747 à Bouildroux  ; (+24,12.1800 à Saint-Cyr))  et s'est marié le 17 janvier 1769 à Saint-Cyr-des-Gâts avec Marie Savary de Thouarsais. C'est une famille de laboureurs et de marchands de chevaux.

      Lors du dénombrement de la population des plus de 12 ans en l'an 4 (1795-1796) à Thouarsais, Pierre Morgand réside chez son père à la Rardière : Extrait de la liste n°349,  Morgand Pierre, 52 ans, cultivateur à la Rardière – n° 350, Morgand  Jean, 47 ans - idem – n°351, Morgand Pierre, 29 ans - idem – n°352, Morgand Elisabeth, 45 ans - idem – n° 353 Morgand Marie, 24 ans - idem – Morgand Louis, 16 ans – idem – n° 355, Morgand Jeanne, 20 ans – idem – n°356,  Morgand  Jeanne, 13 ans  - idem.

      Il se marie à la fin de la troisième guerre de Vendée c'est à dire après 1799 ; le 18 Brumaire de l'an 9 ( le 9 novembre 1800) à Saint-Cyr-des-Gâts ; et épouse une parente, Louise Morgand. ''Il est âgé de 34 ans et exerce la profession de marchand de chevaux au village de la Roullière'', il est bien le fils de Pierre Morgand et de Marie ''Savarette''-Savary. La mariée, Louise Morgand est âgée de 26 ans, elle est née en la commune de Bouildroux, le 25 janvier 1774, elle est la fille de Jacques Morgand et de Perrine Perrochain, demeurant à Bouildroux ; « en présence de Jean Morgand, oncle âgé de 50 ans demeurant à la Roullière dans cette commune ».

      Il devient maire de Bouildroux en Août 1821, jusqu'au décret Royal du 3 octobre 1827 qui fusionne les deux paroisses de Notre-Dame de Thouarsais et de Saint-Martin de Bouildroux. En 1819, le maire de Bouildroux est Monsieur Jacques Dutertre, sa dernière signature est relevée sur les registres d'état civil, le 4 juillet 1820. Le 1er août c'est Monsieur Théronneau : « Délégué pour administrer en la qualité de maire la commune de Bouildroux, officier d'état-civil de la dite commune canton de la Chataigneraye ». Le 11 août 1821, dernière signature de monsieur Théronneau et le 19 août, Pierre Morgand devient maire.

      Un mot sur Monsieur Théronneau, il s'agit de Charles-Henri Théronneau, en l'an 4 (1795-1796),  il est âgé de 42 ans et est propriétaire de la maison noble du Petit-Fougeray à Thouarsais : n° 450 dans le dénombrement de la population de Thouarsais en l'an 4.

      En 1836 lors du recensement, Pierre Morgand est qualifié de propriétaire, et est domicilié à Thouarsais-Bouildroux avec son épouse Louise et est âgé de 66 ans.

      Nous ne saurons pas non plus si le sabre d'honneur lui a été remis...

      Le premier décembre 1842, Pierre Morgand rend son âme à Dieu à neuf heures du matin à la Morinière à l'âge de ''72 ans'' en la commune de Thouarsais-Bouildroux, en présence de son frère Pierre né en 1785, propriétaire, demeurant aux Roches à Cezais, de Jacques Morgan 57 ans, fermier demeurant à la Briderie de Thouarsais

     

    Sources: Archives Départementales de la Vendée - état nominatif de 80 combattants proposés pour recevoir une arme d'honneur SHD XU 16.29 page 4/6,  22 avril 1817 – Registre d'état civil de Thouarsais Bouildroux  année 1769 page 124/133  et page 119/133 – année 1842 -  Registre état civil de Saint-Cyr-des-Gâts mariages année 1800, page 7 – Cadastre de 1834 - la Rardière - Thouarsais-Bouildroux- Photo de l'auteur.

     

    X. Paquereau pour Chemins secrets

     

     

                                                                 


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