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    Morgand dit ''la Perdrix''...

      

                     

      

    Pierre Morgand, de Bouildroux.... L'état nominatif des officiers, sous-officiers et soldats de l'Armée Royale de l'Ouest, 2ème corps, commandée successivement par MM de Sapinaud, le chevalier de Saint-Hubert, proposés pour recevoir des armes au nom du Roi, en récompense de leurs services et de leur dévouement, en date du 22 avril 1817 fait apparaître sous le n° 47, le nom de Morgand dit la ''Perdrix''.

      Il s'agit d'un cavalier, maire de Bouildroux, qui a servi dans la division de Pouzauges et qui est proposé pour recevoir un sabre d'honneur.

    Pierre Morgand, de Bouildroux....

     

     

     

      Nous ne connaîtrons pas les aventures et les états de services de ce brillant cavalier puisque les demandes de pensions des combattants royalistes de la Vendée n'ont pas été conservées.

      Par le biais des registres de l'état-civil, nous allons essayer de retracer ''l'itinéraire'' de l'intrépide cavalier.

      Pierre Morgand est né et a été baptisé le 14 octobre 1769 à Thouarsais, il est le fils de Pierre Morgand du village de la RargrandièreRardière et de Marie Savarit-Savary.

     

    Pierre Morgand, de Bouildroux....

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Il est l'aîné de dix enfants, son père, Pierre Morgan est né le 18 février 1747 à Bouildroux  ; (+24,12.1800 à Saint-Cyr))  et s'est marié le 17 janvier 1769 à Saint-Cyr-des-Gâts avec Marie Savary de Thouarsais. C'est une famille de laboureurs et de marchands de chevaux.

      Lors du dénombrement de la population des plus de 12 ans en l'an 4 (1795-1796) à Thouarsais, Pierre Morgand réside chez son père à la Rardière : Extrait de la liste n°349,  Morgand Pierre, 52 ans, cultivateur à la Rardière – n° 350, Morgand  Jean, 47 ans - idem – n°351, Morgand Pierre, 29 ans - idem – n°352, Morgand Elisabeth, 45 ans - idem – n° 353 Morgand Marie, 24 ans - idem – Morgand Louis, 16 ans – idem – n° 355, Morgand Jeanne, 20 ans – idem – n°356,  Morgand  Jeanne, 13 ans  - idem.

      Il se marie à la fin de la troisième guerre de Vendée c'est à dire après 1799 ; le 18 Brumaire de l'an 9 ( le 9 novembre 1800) à Saint-Cyr-des-Gâts ; et épouse une parente, Louise Morgand. ''Il est âgé de 34 ans et exerce la profession de marchand de chevaux au village de la Roullière'', il est bien le fils de Pierre Morgand et de Marie ''Savarette''-Savary. La mariée, Louise Morgand est âgée de 26 ans, elle est née en la commune de Bouildroux, le 25 janvier 1774, elle est la fille de Jacques Morgand et de Perrine Perrochain, demeurant à Bouildroux ; « en présence de Jean Morgand, oncle âgé de 50 ans demeurant à la Roullière dans cette commune ».

      Il devient maire de Bouildroux en Août 1821, jusqu'au décret Royal du 3 octobre 1827 qui fusionne les deux paroisses de Notre-Dame de Thouarsais et de Saint-Martin de Bouildroux. En 1819, le maire de Bouildroux est Monsieur Jacques Dutertre, sa dernière signature est relevée sur les registres d'état civil, le 4 juillet 1820. Le 1er août c'est Monsieur Théronneau : « Délégué pour administrer en la qualité de maire la commune de Bouildroux, officier d'état-civil de la dite commune canton de la Chataigneraye ». Le 11 août 1821, dernière signature de monsieur Théronneau et le 19 août, Pierre Morgand devient maire.

      Un mot sur Monsieur Théronneau, il s'agit de Charles-Henri Théronneau, en l'an 4 (1795-1796),  il est âgé de 42 ans et est propriétaire de la maison noble du Petit-Fougeray à Thouarsais : n° 450 dans le dénombrement de la population de Thouarsais en l'an 4.

      En 1836 lors du recensement, Pierre Morgand est qualifié de propriétaire, et est domicilié à Thouarsais-Bouildroux avec son épouse Louise et est âgé de 66 ans.

      Nous ne saurons pas non plus si le sabre d'honneur lui a été remis...

      Le premier décembre 1842, Pierre Morgand rend son âme à Dieu à neuf heures du matin à la Morinière à l'âge de ''72 ans'' en la commune de Thouarsais-Bouildroux, en présence de son frère Pierre né en 1785, propriétaire, demeurant aux Roches à Cezais, de Jacques Morgan 57 ans, fermier demeurant à la Briderie de Thouarsais

     

    Sources: Archives Départementales de la Vendée - état nominatif de 80 combattants proposés pour recevoir une arme d'honneur SHD XU 16.29 page 4/6,  22 avril 1817 – Registre d'état civil de Thouarsais Bouildroux  année 1769 page 124/133  et page 119/133 – année 1842 -  Registre état civil de Saint-Cyr-des-Gâts mariages année 1800, page 7 – Cadastre de 1834 - la Rardière - Thouarsais-Bouildroux- Photo de l'auteur.

     

    X. Paquereau pour Chemins secrets

     

     

                                                                 


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    Le crépuscule d'un Conventionnel,

    l'homme qui trahit son Roi pour trente mille livres....   

        Jean-Baptiste Drouet

                          

     

     

     L'homme de Varennes.... Si quelques-uns des conventionnels qui s'étaient particulièrement distingués périrent sur l'échafaud, d'autres, plus heureux, sortirent indemnes de la tourmente. Ce fut le cas de Jean-Baptiste Drouet, maître de la poste aux chevaux de Sainte-Menehould qui trahit son Roi pour trente mille livres.

      « Drouet (Jean-Baptiste) fut jeté dans la politique par un de ces coups imprévus qui peuvent changer, sinon la face du monde, du moins le sort d'une nation : ce furent, en effet, l'initiative et l'énergique intervention de Drouet, maître de la poste aux chevaux de Sainte-Ménehould, qui firent échouer, à Varennes, la tentative de fuite de Louis XVI.

      A partir du jour où le destin le plaça sur le chemin du roi fugitif, la vie de ce personnage devient une sorte de roman d'aventures ; sa mort même tient du roman.

      Jusqu'à ce jour, Drouet n'a pas d'histoire. C'était un maître poste intelligent et travailleur, dont on vantait la probité, et qui jouissait de l'estime de ses concitoyens. A l'aube de la révolution, il fut, comme beaucoup d'autres, séduit par les idées nouvelles.

      Après Varennes, devenu quelqu'un et se rendant compte que la politique, à laquelle il doit une certaine notoriété, peut lui assurer des satisfactions plus substantielles, il se lance résolument dans la bataille pour la liberté, pérore, s'agite, organise des comités, et, son action d'éclat aidant, devient une sorte de gloire régionale que le département de la Marne fait sortir du cadre de la province en envoyant Drouet siéger à la Convention, où il prend place sur la Montagne.

      Le destin ne semble l'avoir arraché à sa modeste sphère que pour le lancer dans l'aventure.

      Délégué auprès de l'armée du Nord, il est pris par l'ennemi à Maubeuge et envoyé en Moravie. Ses collègues ne l'oublient pas et le font désigner en même temps que Beurnonville*, Camus et autres, pour être échangé contre la fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette, seule survivante de ses prisonniers de Varennes.

      Le Conseil des Cinq-Cents lui ouvrit alors sa porte, ce qui lui permettait d'oublier les ennuis de la captivité dans la douceur d'une existence exempte de soucis.

      Mais il n'est pas fait pour ce genre de vie ; il a besoin de s'agiter et a pris dans la politique le goût de l'intrigue et du risque. On le trouve dans la conspiration de Babeuf. Arrêté, il réussit à s'évader de la prison de l'Abbaye. On le trouve encore dans l'affaire du « camp de Grenelle », où il est sauvé par une laitière qui le cache dans sa voiture, sous de la paille. Il part alors pour la Suisse, mais, supportant mal le climat froid et humide de ce pays, il le quitte pour aller chercher fortune aux Indes. En route, son bateau est arrêté par la flotte de Nelson ; il se venge de sa déconvenue en prenant part, contre les Anglais, à un combat où il se fait remarquer par son courage.

      N'ayant pu atteindre les Indes, il revient en France, où le Directoire le nomme commissaire de son département ; après le 18 brumaire, il devient sous-préfet de Sainte-Ménéhould ; pendant les Cent Jours, il siège à la Chambre des représentants.

      Les Cent Jours devaient être les derniers beaux jours de Drouet.

      Pour lui, bien entendu, il ne pouvait être question d'amnistie.

      A peine installé aux Tuileries, le roi Louis XVIII donnait l'ordre d'arrêter « l'homme de Varennes » et lançait contre ce « gibier de potence », pour employer son expression, toute la police du royaume.

      Mais le gibier était malin, si malin que jusqu'en 1824, pendant près de dix années, les plus habiles policiers, stimulés sans cesse par la promesse de mirifiques récompenses, remuèrent ciel et terre sans parvenir à le découvrir. Le roi ne décolérait pas et encore moins la duchesse d'Angoulême, l'ancienne prisonnière du Temple, qui désirait vivement régler avec Drouet le compte de sa famille.

      Ce compte ne devait jamais être réglé, au moins ici-bas.

      Le 11 avril 1824, mourut à Mâcon un certain Maërgesse, qu'on croyait étranger, et qui vivait avec une Allemande.

      Dès que son ami fut enterré, l'Allemande disparut, mais, avant de partir, elle se donna le malin plaisir de révéler que Maërgesse n'était autre que Drouet, Jean-Baptiste, ancien maître de poste de Sainte-Menehould ».

      Bien entendu, Drouet fut décoré de la Légion d'Honneur le 7 août 1807 par Napoléon 1er et la petite histoire raconte que l'usurpateur, en lui remettant cette distinction sur le site de Valmy, lui aurait dit : « Monsieur Drouet, vous avez changé la face du monde ».

     

    *Beurnonville : Franc-Maçon il est vénérable de la loge « Les Chevaliers de la Croix de Saint Jean de Jérusalem  » à l'orient de Troyes. De 1814 à 1821, il est grand conservateur, puis grand maître adjoint en 1815, du Grand Orient de France. Il fut nommé Officier de la Légion d'honneur par Bonaparte, comte de l'Empire ; mais de tous les généraux de la Révolution, il fut le seul exclu du titre de Maréchal ; Napoléon, ne lui accordant aucune capacité militaire.

      Par contre en 1814, Louis XVIII le nomma à son retour pair de France et membre de son conseil privé. Proscrit pendant les Cent Jours, il suivit le roi à Gand et lui resta toujours dévoué. En 1816, il fut nommé commandeur de l'ordre de Saint-Louis, Maréchal de France, cordon bleu,.........

      N'oublions pas que Louis XVIII était un protecteur de la Maçonnerie et n'ayant aucune estime pour les Vendéens. La Restauration ne répara pas on le sait, les malheurs de la Vendée. De glorieux sacrifices restèrent sans récompense, malgré les promesses faites au mois de juillet 1814, par le duc d'Angoulême lors de son voyage en Vendée  Louis XVIII ne fut jamais sacré Roi à Reims ; contrairement à son frère Charles X qui se fit sacrer à Reims, le Dimanche de la Trinité, 29 mai 1825.

    L'homme de Varennes....

     

      Sources : Jules Mazé  Sous la Terreur librairie Hachette Paris n° 4760 dépôt légal 2ème trimestre 1947 pages 245 à 247. Généalogie commentée des Rois de France de Lucien -Jean Bord éditions de Chiré 1980. Louis XVIII et Charles X pages 303 305.

     

    Xavier Paquereau pour Chemins secrets


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                                 Une jeune martyre de 93...

                        

      Voici un sermon de Monsieur l'Abbé Marchais, curé de la Chapelle-du-Genêt, daté du 19 mars 1797.

      Monsieur l'Abbé Marchais est « né à Beaupréau le 24 mars 1726, orphelin à quatre ans à la suite du décès, à quelques jours d'intervalle, en février 1730, de sa mère puis de son père, riche marchand de la ville, le jeune Marchais est recueilli sans doute par son oncle, marchand cirier, puis fait ses études dans le collège créé dans sa ville natale au début du siècle. A sa sortie du séminaire, il est nommé en 1750 vicaire à Saint-Augustin-des-Bois près de Saint-Georges-sur-Loire ». Après diverses ''mutations''  il arrive comme vicaire à la Chapelle-du-Genêt en 1757 et devient curé en ce lieu en 1763. Il va passer plus de quarante ans dans la paroisse et y mourir en 1798. Ses sermons ont été conservés dans cinq dossiers déposés en 1971 aux archives de l'évêché d'Angers.

      Jacques Cathelineau, futur généralissime des Armées Catholiques et Royales reçoit l'enseignement scolaire et religieux de Thomas Compère, curé du Pin-en-Mauges. Ce prêtre remarquant la dévotion et l'intelligence de son élève convainc son père de lui permettre de poursuivre sa formation scolaire aux côtés de l'Abbé Marchais afin de devenir prêtre ; une promotion sociale pour les Cathelineau. Donc Jacques part à la Chapelle-du-Genêt en 1770, à l'âge de onze ans, il restera six ans au presbytère en fortifiant sa foi.

     

      « Me rappelant un de ces indignes forfaits et une de ces actions héroïques, qui, pendant quelque temps, ont été si communs dans notre malheureuse nation, je crois pouvoir vous les proposer tous les deux pour vous faire connaître sensiblement la manière de résister à une tentation par la force de l'amour de Dieu et le secours de sa grâce. Ecoutez-moi en ce sens et saisissez bien ma pensée.

      D'abord et pour mieux sentir toute la beauté de l'exemple que je veux vous proposer ainsi que la perfection de la sublime vertu qui l'a donné, représentez-vous d'un côté tout ce que la passion la plus brutale peut suggérer à des impudiques décidés et qui ne respirent que le plaisir des sens. Figurez-vous de l'autre tout ce que les sentiments d'honneur et de religion peuvent inspirer à une jeune personne qu'on oblige à se déterminer ou à un mariage contre sa conscience et les règles de l'Eglise, ou à une mort violente et certaine dont on la menace depuis longtemps et qu'elle a toujours méprisée. A ce premier aperçu et comme au premier coin du tableau, joignez le sérieux de l'action ou l'exécution de la menace et en même temps l'héroïsme, c'est à dire la grandeur du courage de cette vierge chrétienne qui sans hésiter ni balancer un instant répond en vraie prédestinée que son choix est fait et qu'elle a voué au Seigneur sa chasteté comme sa foi pour éviter plus sûrement l'horreur et l'infamie du concubinage qu'on ne rougit pas de lui proposer. Cela dit et d'un ton à persuader qu'elle ne reculera pas, elle attend tranquillement le coup qui va l'immoler et à l'exemple de tant d'autres victimes du malheur de nos jours comme celui des premiers siècles, elle meurt vraiment martyre et de sa religion et de sa chasteté. Vous l'avez connue ou pu connaître, mes très chers frères, cette jeune personne et cette martyre* : elle était du pays et de votre proche voisinage ; elle y avait toujours vécu de manière à édifier; et elle  y réussit surtout par des actes d'une charité singulière pour les soldats malades soit de blessures, soit de fatigues, soit amis, soit ennemis, sans aucune distinction et par le pur amour de Dieu, ce qui est la véritable charité et ce qui même probablement lui a mérité cette qualité si honorable de vierge martyre, après lui avoir acquis l'estime générale et la plus belle réputation.

      Apprenez de là, filles qui m'écoutez, à résister aux tentations, et sachez que tant que vous le voudrez bien, avec le secours des grâces dont j'ai lieu de croire que vous êtes suffisamment favorisées vous serez dans le cas d'imiter, proportionnellement à votre état et condition, ce beau modèle que je viens de vous présenter. J'aime à l'espérer, et Dieu veuille exaucer cet espoir »!

     

     * Il doit s'agir de Geneviève, Françoise Bouchet, chirurgienne, née le 13 novembre 1771 à Beaupréau et guillotinée place du Ralliement à Angers le 20 janvier 1794. Fille de Guy Bouchet, chirurgien et de Françoise Lebrun.

     

    Sources: Archives Départementales du Maine et Loire – commune de Beaupréau. Parole de Dieu et révolution – les sermons d'un curé Angevin avant et pendant le guerre de Vendée présenté par François Lebrun 1979 - Edouard Privat, éditeur 14 rue des Arts à Toulouse. Pages 126,127. Photo   : Le coffre sur lequel l'abbé Marchais célébrait la messe sous la Terreur, dans la ferme de Soulanger où il avait trouvé refuge, source   : Le Souvenir Vendéen, 7 mars 2016, Nicolas Delahaye.

     

    Xavier Paquereau pour Chemins secrets

     

    Coffre de l'abbé Marchais :

     

    Demoiselle Bouchet de Beaupréau....

     

                                                                   


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    Une bien curieuse histoire...

    Le prieuré Saint-Blaise de la ''Haye'' à Saint-Christophe-du-Bois.

     

      Dans les années 1980, j'avais rencontré un autodidacte intarissable sur les guerres de Vendée . Notre passion commune avait entraîné à l'époque, des visites régulières à son domicile, au prieuré Saint-Blaise de ''la Haye'' ; visites qui se sont étalées sur sept années. Je veux parler de Monsieur Joseph Manceau, maire de Saint-Christophe-du-Bois, grand blessé de guerre, titulaire de la croix de guerre 1939-1945 ; il s'en est fallu de peu qu'il ne perde sa jambe d'une rafale de mitrailleuse....... une balle lui était restée dans le corps. Je me souviens qu'avant d'effectuer nos recherches, je testais mon détecteur de métaux à l'endroit où le projectile était enkysté. Il me reste de cette époque une grande complicité avec ce Monsieur, beaucoup d'amitié et de pudeur.

      Bref, nous en avons parcouru des hectares à la recherche de souvenirs Vendéens, il voulait même m'offrir un boulet de canon découvert par son père dans un talus, objet qu'il a recherché vainement dans sa cour, celui ci ayant disparu mystérieusement, ce qui l'avait beaucoup contrarié....

      Un mot sur le prieuré, une bulle datée du 30 mars 1219 au Latran, le Pape Honorius III mettait sous la protection du Saint Siège l'abbaye Notre Dame de La Réau et confirmait toutes les possessions et libertés à elles accordées par Henri II roi d'Angleterre et ses fils. Au nombre des prieurés nommés parmi ses possessions se trouve ''Sainte Marie de la HAAE''. C'est la première fois que le prieuré de la Haye est cité dans un texte dont il reste la copie. Mais alors pourquoi Saint-Blaise ? Parce que le prieuré de la Haye possédait depuis sa fondation une chapelle (aujourd'hui détruite) sous le vocable de Saint-Blaise.

    Le prieuré de la Haye....

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     La Révolution : Le 13 septembre 1790, Urbain Testreau l'aîné, membre du Directoire du district de Cholet se présente à Mortagne au domicile de Madame Marie Soulard, veuve Boutillier, fermière du temporel de ladite ''abbaye'' afin de procéder à l'inventaire des titres et du mobilier du prieuré Saint-Blaise de la Haye. A ces fins, il était assisté de Mr Chouteau, substitut du procureur syndic et de Duval, secrétaire greffier. La municipalité de Saint-Christophe-du-Bois avait désigné deux des siens : Clair Griffon et Louis Delahaye, officiers municipaux. Madame Boutillier communiqua aux représentants du District et de la municipalité des documents constatant que le mobilier du prieuré se réduisait aux meubles de la chapelle. On le trouve composé de nappes d'autel (deux), trois chasubles avec leurs étoles, deux aubes, un calice, une patène et un missel avec une petite armoire et une clochette. Les Commissaires l'évaluèrent à 180 livres.

    Le prieuré de la Haye....

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le prieuré de la Haye....

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     La bataille du 15 octobre 1793 : « Le quinze octobre, après que Tiffauges eût été incendié par ordre des Représentants, Kléber se mit en marche, sur les sept heures du matin. Savary, qui connaissait parfaitement le pays, lui proposa de ne pas prendre le plus court chemin qui pour se rafraîchir longeait le cours de la Sèvre, parce qu'il était impraticable pour l'artillerie, mais de suivre le grande route de Cholet jusqu'à la Romagne. Arrivé près de ce bourg, Kléber aperçut un poste ennemi que quelques coups de fusils mirent en fuite et qu'il poursuivit vers Cholet sans pouvoir l'atteindre. Après avoir fouillé le bois du Longeron et poussé des reconnaissances vers Roussay et Montigné, il continua sa marche, laissant à droite le bois du Longeron, à gauche le bourg de Saint-Christophe-du-Bois et vint camper dans la lande de l'abbaye de la ''Haye'' qui domine Mortagne »......  Il était environ midi ; Kléber avec quelques officiers de l'état major, n'apercevant aucune disposition de défense, va aussitôt reconnaître cette ville où il ne trouve que quelques affûts brisés, un reste de matières propres à la fabrication de la poudre et des femmes tremblantes, qui lui apprennent que les Royalistes s'étaient retirés la veille, à Cholet où ils attendaient l'armée républicaine. L'armée de Kléber fit une halte de deux heures pour se rafraîchir, mais on ne lui permit pas d'entrer dans la ville. Des nuages de poussière et de fumée que les Mayençais virent s'élever au loin, sur la rive gauche de la Sèvre, leur annoncèrent l'arrivée de la colonne de Luçon.

      Bard, qui la commandait, avait reçu de Léchelle l'ordre de se porter, le 15, devant Mortagne et de marcher sur Cholet. Il traverse Mortagne sans s'arrêter, défend le pillage sous peine de mort, et charge Marceau de faire exécuter cette défense. A peine Bard a-t-il dépassé cette ville que Beaupuy reçoit de Léchelle, sur les deux heures, l'ordre de se mettre en mouvement avec son avant garde, pour suivre la même direction ».

      La Grande Armée Vendéenne qui se trouvait à Cholet fait mouvement vers Mortagne le 15 octobre, elle suit la route de Mortagne et s'arrête à la ''Tremblaye'', c'est en ce lieu que Lescure est très grièvement blessé.... à quelques kilomètres du prieuré de la ''Haye''...

     

    Le prieuré de la Haye....

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le prieuré de la Haye....

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le prieuré de la Haye....

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     Année 1795... « Le trois avril, Canclaux, qui avait envoyé des émissaires à Stofflet, pour lui offrir la paix reçut de ce général une réponse pour lui faire connaître qu'il acceptait l'entrevue qu'on désirait avoir avec lui.

      « Nous lui avons fait répondre, dit Lofficial, que nous nous rendions le 16 Germinal (5 avril) à la maison de ''la Haye'' près de Mortagne, à midi précis » Mais sur la demande de Stofflet, l'entrevue fut différée au 6 avril. Le 6 avril, « les représentants du peuple nous attendaient. Le Conseil entra dans la maison et notre troupe resta au milieu du camp républicain »...

      Maintenant voici la ''petite histoire'' de la Haye racontée par Monsieur Manceau... « Pendant la bataille de Cholet, dite de Saint-Christophe-du-Bois ou de la ''Tremblaye'', le prieuré de la Haye était le poste de commandement Républicain, en ce 15 septembre 1793 »..

     D'autre part, sa grand mère, née en 1836, lui a raconté que sa mère était née dans un champ de genêts au lieu-dit ''La Choltière'' à environ quatre kilomètres de la Haye. Un prêtre réfractaire y était également caché.

      Une histoire beaucoup plus surprenante... «Vers le début du dix neuvième siècle, bien après les guerres de Vendée, plusieurs personnes, des cavaliers accompagnés d'une voiture, sont venus à ''la Haye''. C'était un Dimanche matin alors que toute la famille était à la messe, seule une domestique a observé discrètement la scène sans intervenir. Des hommes équipés de pelles, de pioches et d'un plan ont creusé le long des granges (aujourd'hui détruites) et ont mis à jour un coffre de bois qui a été aussitôt chargé et emmené. On n'a jamais su ce qu'il y avait dans cette caisse. Il semble que ces gens n'étaient pas de la région »... d'après le témoignage de l'arrière grand-mère de Monsieur Manceau.

      A l'instar du trésor Vendéen du ''Bois des Granges'', s'agit-il d'un trésor de guerre républicain provenant de pillages ? Ou d'un trésor royaliste ?

     

      Après recherches sur les lieux mêmes de l'enfouissement, endroit très précis désigné par Monsieur Manceau, le détecteur est resté muet. Aucun coffre supplémentaire n'a été oublié... l'énigme reste entière.

     Sur le cadastre de 1810, vous remarquerez la parcelle n°2 appelée le ''Chiron'', celle-ci était recouverte de genêts au moment des guerres de Vendée, en ce lieu plusieurs embuscades Vendéennes ont été mises en place contre les Bleus.

     

    Sources: Archives Nationales chartrier de Thouars 1AP 1235 à 1237. Abbé Deniau -''Histoire de la Guerre de la Vendée'' TOME III page 5 Tome V page 127. Cadastre de 1810 commune de Saint-Christophe-du-Bois- Témoignage de Mr Manceau recueillis par l'auteur et photos de l'auteur année 1984.

     

    Xavier Paquereau pour Chemins secrets

                                                              


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         Mouilleron-en-Pareds en l'an 7 de la République...

     

            

      Voici le portrait d'un exalté de la République.... Jean-Denis Payrard*, Président de l'administration municipale de Mouilleron-en-Pareds. Rien de nouveau sous le soleil, aujourd'hui encore, les Français ont affaire avec ces petits bourgeois nantis, ces vendus à toutes les idées nouvelles au service du capital et aux ennemis de la France, qui leur empoisonnent la vie.

      Les ruines et les cendres du bocage à peine refroidies et les cadavres de trois à quatre cent mille victimes et martyrs Vendéens à peine décomposés, un fanatique de la République très scrupuleux fait la fête à Mouilleron-en-Pareds...

      Jean-Denis Payrard, un nouveau venu dans le paysage Vendéen, un propriétaire acheteur de biens nationaux, Il est né à Bayonne, le 3 octobre 1768, dans une famille de bourgeois. Son père , Claude-Jacques Payrard est négociant, époux de Magdelaine Birandats. Jean-Denis se marie le premier nivôse de l'an 6 ( 21.12.1797) à Chavagnes-les-Redoux avec Marie-Marguerite, Olympie Majou, âgée de vingt cinq ans, originaire de Fontenay-le-Comte, également propriétaire, fille de René-Augustin Majou, propriétaire et de Marie-Marguerite Rodier.

      Pour ce ''bigot' de la République, tout va bien à Mouilleron-en-Pareds en ce Décadi, trente vendémiaire de l'an 7 (21 octobre 1798 ancien style). « On a donné connaissance aux citoyens des actes de l'état civil dont la notice nous a été adressée par les Agents des communes de notre canton ; l'assemblée quoique très nombreuse s'est passée avec le plus grand calme, la sérénité était peinte sur tous les fronts, la joie brilloit sur tous les visages et la douce satisfaction d'être instruit des lois sages et de la sollicitude paternelle du Gouvernement à rendre la grande nation heureuse inspiroient l'entousiasme et assuroit leur fidélité et leur attachement ».....

      Vocabulaire attristant et grotesque où l'on reconnaît le franc-maçon local..... toute sa correspondance révèle l'endoctrinement sectaire du républicain.

      «  Décadi, 30 ventôse de l'an 7 (20 mars 1799) », C'est la Fête de la Souveraineté du Peuple...

      «  Décadi, 10 Germinal de l'an 7  (30 mars 1799)», c'est la fête de la Jeunesse... avec chants patriotiques « Fête intéressante animée par l'amour de la Patrie » et bien sûr « le sentiment de Fraternité ».

      « Décadi, 10 Floréal de l'an 7 (29 avril 1799) de la République Une et Indivisible ». C'est la ''Fête des époux'' … « Présence d'un grand nombre de Citoyens des deux sexes »..... Passons sur le reste !

      « Décadi, 10 prairial de l'an 7 (29 mai 1799) à dix heures du matin, célébration de la fête de la Reconnaissance des Victoires, chants et hymne de la Patrie et chants civiques »....

      « Décadi, 20 prairial de l'an 7 (8 juin 1799) de la République Une et Indivisible », c'est la Fête Funéraire.....

      La cerise sur le gâteau, c'est encore la fête, la Fête de la HAINE DES ROIS :

      « Aujourd'hui vingt trois thermidor l'an sept ( 10 août 1799) de la République Française, une et Indivisible à huit heures du matin ; nous administrateurs Municipaux et Fonctionnaires Publics de la commune de Mouilleron, canton de Mouilleron département de la Vendée soussignés, conformément à la loi du 10 Thermidor de l'an 4 qui ordonne la célébration de la fête du 10 août (vieux style) et à l'arrêté du Directoire exécutif du 18 du même mois qui détermine la manière dont sera célébrée la dite fête – Nous sommes suivant l'art 2 du-dit arrêté réunis sur la place publique de Mouilleron ; arrivés au pied de l'arbre de la Liberté ; le Président a rappelé aux Citoyens assemblés en grand nombre sur l'invitation qui leur a été faite l'histoire abrégée du 10 août, et a ensuite suspendu à l'arbre de la Liberté l'inscription désignée dans l'art 3 de l'arrêté susnommé ; s'est ensuite présenté l'Instituteur public de la dite commune qui s'est engagé à haute voix à n'inspirer à ses élèves que des sentiments républicains, du respect pour les vertus, les valeurs de courage et la reconnaissance pour les fondateurs de la République ; plusieurs hymnes et chants patriotiques ont été exécutés à la suite de cet engagement solennel. Rien n'a été négligé dans cette journée mémorable pour ranimer l'esprit public et la haine contre les  Rois ; Enfin la fête terminée nous avons invité les Citoyens à se livrer à la joie ».

      

    Fait à Mouilleron, les jour mois et an ci-dessus.

    Signatures des Administrateurs Municipaux.

    Un républicain à Mouilleron-en-Pareds....

     

     « Décadi, 26 Messidor de l'an 7 (14 juillet 1799) ». C'est la fête du 14 juillet et du 10 août....

      « Décadi, dix thermidor de l'an 7 (28 juillet 1799) » C'est la fête de la Liberté avec très nombreux chants patriotiques et l'hymne à la Patrie etc......

     

       Bien, nous allons arrêter là ces fadaises afin de conclure sur un texte de Ferdinand Buisson, article ''Laïcité'', dans le dictionnaire de pédagogie et d'Instruction primaire de 1887.

      « Le premier devoir de la République est de faire des républicains.

      Pour faire un républicain, il faut prendre l'être humain si petit et si humble qu'il soit, un enfant, un adolescent, une jeune fille ; il faut prendre l'homme le plus inculte, le travailleur le plus accablé par l'excès de travail ; et lui donner l'idée qu'il faut penser par lui même, qu'il ne doit ni foi, ni obéissance à personne que c'est à lui de chercher la vérité, et non pas la recevoir toute faîte d'un maître, d'un directeur, d'un chef, quel qu'il soit, temporel ou spirituel ».

     

      Aujourd'hui, nous pouvons mesurer le résultat d'une telle doctrine totalitaire.

     

      *Jean-Denis Payrard est décédé le 6 février 1827 à Chavagnes-les Redoux en Vendée.

     

    Sources: Archives Départementales de la Vendée tous droits réservés. Délibérations, arrêtés et correspondances de Mouilleron en Pareds – Vendémiaire an VII – Vendémiaire an VIII -  Archives de Chavagnes-les-Redoux- décès 1827. Gravure    : Loup Bicentenaire de la Révolution Française/1989 Nouvelles images S.A éditeurs /45700 Lombreuil, France.

      

    Xavier Paquereau pour Chemins secrets

     

    Un républicain à Mouilleron-en-Pareds....


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