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    Arrêt définitif de Chemins secrets...

     

     

    Depuis quelques jours, les lecteurs ont pu se rendre compte d’un changement surprenant : la plateforme demande d’accepter les cookies publicitaires ou de payer un abonnement de 2 € par mois. Même si l’on peut concevoir le besoin de financement par la publicité, j’ai décidé de refuser ce chantage excessif qui non seulement ne m’apporte rien mais va inévitablement faire fuir les lecteurs.

    Par ailleurs, il est hors de question que ma responsabilité et ma réputation d’auteur ainsi que le travail fourni sur ce blog ne soient associés aux possibles dérives entraînées par l’achat d’un quelconque produit vanté sur ces pages ou de toute autre tentative frauduleuse qui découle souvent de ce genre de pratiques.

    En conséquence, un autre « Chemins secrets » ouvrira bientôt sur une autre plateforme où je garantis personnellement l’absence de ce genre de désagréments. Les abonnés du blog en seront informés en temps et en heure.

    Merci à tous de votre fidélité et à bientôt !

     

    Richard Lueil

    Avril 2021

     

    Arrêt définitif de Chemins secrets....

     

     


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    Sur les chemins de Galerne…                            

                        La Légion d’Honneur en s’enfuyant en chemise... 

     

     

     

    Légion d'honneur méritée....Les archives nationales sont d’une discrétion de violette (dossier vide) au sujet des circonstances ayant motivé la décision d’octroyer la Légion d’Honneur au Sieur Motais, capitaine de la garde nationale de Sceaux d’Anjou.

      Forcément, lorsqu’on s’enfuit a moitié nu côté jardin, au clair de lune, ça fait désordre et c’est ce qui est arrivé à Louis Antoine Motais. La République a les héros qu’elle mérite, les chouans, ça fiche la frousse hein ?

     

      Comme quoi les évènements passés ne servent jamais de leçon, surtout dans un secteur infesté de chouans depuis 1793. Déjà, le 12 avril 1795, « les Affiches d’Angers (du 22 germinal an III) publiaient dans la rubrique « Bulletin militaire » : « Quelques brigands armés ayant passé par Beligné de la commune de Sceaux, à huit heures du soir, ont pris le commandant de la garde nationale chez lui et l’ont conduit dans une prairie où il a été fusillé ».

     

      Personne ne pouvait imaginer que le 13 décembre 1833 les mêmes faits allaient se reproduire. Les évènements de 1832 n’avaient même pas alerté les esprits. Donc, « une douzaine de chouans attaquent dans la nuit du 13 décembre la maison du sieur Motais, capitaine de la garde nationale, le molestent, brisent ses meubles et prennent 12 des fusils de la garde nationale et 300 cartouches. Le capitaine put s’enfuir en chemise dans les champs et reçu par ordonnance du 26 du même mois la croix de chevalier de la Légion d’Honneur (M.A.A., 1981, p.101). »

     

      Un tel acte de bravoure mérite que l’on présente le héros.

     

      Louis-Antoine Motais est d’une famille Bleue. Il est né le 3 juillet 1789 à Grez-Neuville d’un père serrurier au bourg, Louis-Marie Motais et de Marie-Perrine Maussion. S’étant enrichi pendant la Révolution, la famille devient propriétaire.

      En effet, lors de son mariage, le 23 novembre 1824, Louis-Antoine est qualifié de propriétaire. Il épouse à Sceaux-d’Anjou, Marie Guerrier, fille de Jean Guerrier, propriétaire et de Marie Lami. née le 21 février 1792 dans cette commune. De cette union est né :

    -  Louis Motais, né le 5 janvier 1828 à Sceaux-d’Anjou.

     

      Marie Guerrier est décédée le 13 avril 1829 dans sa maison nommée « Le Cheval Blanc », à l’âge de 36 ans.

     

      Vers 1830, Louis-Antoine Motais est élu capitaine de la garde nationale de Sceaux et devient maire de la commune vers le mois d’août 1854, en 1865 il est toujours en fonction.

     

      A son décès, le 20 mai 1871 on n’oubliera pas de mentionner, qu’il était : « propriétaire et Chevalier de la Légion d’Honneur »… ça pose son homme tout de même !

     

    Sources. 

     

    . Archives Départementales de Maine-et-Loire, tous droits réservés – Registres d’état civil de Sceaux d’Anjou et de Grez-Neuville. 

    Acte de naissance Louis-Antoine Motais – vue n°551/620 Grez-Neuville-1789. 

    Acte de mariage - année 1824 – vue n°23/141 – Sceaux-d’Anjou. 

    Acte de naissance de Louis Motais – 1828 – vue n°65/141 - Sceaux. 

    Acte de décès de Marie Guerrier - vue n°83/141 – année 1829 - Sceaux. 

    Acte de décès de Louis-Antoine Motais – vue n°136/170 année 1871 - Sceaux.

    . Archives nationales – Dossier Légion d’Honneur LH/1945/76 – Motais Louis-Antoine.

    . Dictionnaire historique et Géographique du Maine-et-Loire – Célestin Port  Tome IV - page 353. Sceaux d’Anjou.

    . Photo : de l’auteur. 

                                                         

     Xavier Paquereau pour Chemins Secrets 


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    Sur les chemins de Galerne…                            

                 Le maire de Saint-Augustin-des-Bois abattu par les chouans. 

     

         Antoine Chanay de Champotier....Mais que s’est-il passé à Saint-Augustin-des-Bois pour en arriver à l’assassinat du maire ?

     

      Du côté du clergé, l’ancien vicaire de la paroisse, Pierre Thomas est guillotiné à Laval, il a été béatifié en 1955, un Saint Homme.

      Son remplaçant, l’abbé Pierre Legueu est déporté en Espagne pour refus de serment, il embarque sur la « Didon » en septembre 1792. Il sera réclamé par pétition des habitants le 9 germinal de l’an VIII, et à son retour, au Concordat, il est nommé desservant de la Chapelle-sur-Oudon.

     

      Et Monsieur le curé ? Eh bien Monsieur le curé, lui, c’est un bon vivant. C’est un libertin, qui cumule les scandales, renie son nom, renonce a toute fonction ecclésiastique et clôture sa vie terrestre en épousant à 52 ans une jeune ouvrière de 18 ans. De ce concubinage de très courte durée naîtra Marie-Antoinette Panay de Champotier.

      Le chanoine-maire Antoine Panay de Champotier ne perd pas de temps en besogne, il se marie le 6 frimaire de l’an 2 (Mardi 26 novembre 1793) avec Marie Bréchet de Saint-Georges-sur-Loire, est assassiné le 7 prairial de l’an II (Lundi 26 mai 1794) à 7 heures du soir, et sa concubine accouche le 10 nivôse an 3 (30 décembre 1794), de Marie-Antoinette. Cette petite fille décède le 14 juillet 1796 à Saint-Georges-sur-Loire.

     

      Voici un portrait d’Antoine Panay de Champotier dressé par Hippolyte Sauvage.

     

      « Passons aux membres du clergé qui, par leurs actes, donnèrent aux catholiques de véritables sujets d’afflictions.

     

      Antoine Panay de Champotier, originaire de Saint-Magerand-de-Brout (Allier), fils de Claude et de Marie-Anne de Chambaraude, appartenait aux classes aristocratiques. Entré dans les ordres, il s’était fait religieux et avait été pourvu d’un vicariat à Villemoisan, puis de la cure de Sain t-Augustin-des-Bois, sur la présentation de l’abbé de Saint-Georges-sur-Loire. Il en avait pris possession vers les premiers jours de mai 1783. 

       

      Ce qui prouve que, dès le commencement de la Révolution, il en adopta les principes complètement, c’est qu’à partir du 13 juillet 1790, il tronqua même sa signature, renia son nom de Champotier et signa désormais Ant. Panay. En 1791 et 1792, il prêta tous les serments possibles exigés par les législateurs de cette époque, et resta curé jureur de Saint-Augustin, dont il tînt les registres jusqu’au 27 novembre 1792. Elu membre du conseil général de la commune et officier public, il continua encore leur rédaction après cette date, à partir du 25 décembre suivant et jusqu’à l’époque de sa mort. 

      Enfin il donna le scandale d’un mariage public à Saint-Augustin même. 

    Lui, qui était âgé de 52 ans, il épousa une jeune ouvrière de 18 ans, Marie-Perrine Brechet. 

      Cet acte est du 26 novembre 1793. Mais six mois après, jour pour jour, le 26 mai 1794, il périt assassiné, dit-on, par les chouans indignés de cette conduite, sur les sept heures du soir, à l’entrée de la forêt Noire, dans le champ Noir, près le chemin qui conduit dans les bois. Panay avait été atteint de plusieurs coups de fusil et frappé de divers coups de sabre sur la tête. 

      Avec lui mourut René Audouin, maréchal taillandier et officier municipal, son compagnon de route. Un troisième s’était enfui à l’approche de leurs agresseurs et avait évité une mort certaine. Du reste, il paraît que tous avaient été avertis officieusement du sort qui leur était destiné. Aucun d’eux n’avait voulu en tenir compte, et tous les trois avaient été passer la journée du 26 mai à Angers, pour affaires. Ils avaient seulement voulu éviter de se trouver trop tard en route, et c’est vers sept heures du soir, alors que la nuit n’était pas encore venue, qu’ils avaient été atteints. Audouin, âgé de 55 ans, avait été frappé d’un coup de fusil à l’épaule droite ; la balle était sortie en avant, après avoir traversé la poitrine. 

     

      Acquéreur des biens de la cure du Bon-Conseil de Saint-Augustin, qui avaient été vendus nationalement, Antoine Panay n’avait jamais cessé d’habiter son presbytère qui devait être l’un des plus vastes et des plus agréables de la contrée. Son portrait, dessiné au moment de son mariage, y est resté pour perpétuer son souvenir. C’est un beau pastel, parfaitement conservé, qui rappelle fort bien les hommes de la fin du siècle dernier. 

    Ses cheveux sont grisonnants et serrés en arrière pour former la queue traditionnelle L’habit est gris ; le gilet à rayures rouges et grises. La physionomie ouverte, épanouie et sereine, sans distinction toutefois, respire quelque chose de patriarcal et provoque la confiance. Les yeux sont peu ouverts, ils sont bridés. Mais les pommettes des joues sont saillantes, et les joues elles-mêmes sont couvertes d’une charmante teinte rosée et fleurie : c’est assurément l’aspect d’un brave curé, sinon d’un excellent père de famille. »   

     

    Célestin port nous dit :

    « Il avait continué à résider au prieuré qu’il avait fait magnifiquement reconstruire et dont il venait d’acquérir nationalement le 17 mai 1791 le domaine, comprenant un petit bois de quatre arpents (2 hectares), vergers, jardin, champs. »  Il s’agit du prieuré de Bonconseil, reste d’une abbaye du même nom.

     

      Tout se sait, et forcément, après un tel cumul de frasques, Monsieur le Maire est dans la ligne de mire des chouans qui le neutralisent. Antoine Panay laisse une veuve de 18 ans enceinte de ses œuvres et devenue riche.

      Marie-Perrine Brechet est née le 19 avril 1775 à Saint-Georges-sur-Loire, elle est la fille de René Brechet, cordonnier et de Marie Bazanterre. Elle avait 8 ans quand le curé-prieur, Antoine Panay de Champotier devient curé de Saint Augustin-des-Bois en 1783…

     

      L’acte de mariage...

     

      « Antoine Panay – Marie Perrine Brechet. »

     

      « Aujourd’huy six frimaire de l’an second de la République une et indivisible,à sept heures du matin par devant nous Mathurin Pasquier maire de St Augustin des Bois, en lieu et place de l’officier public ordinaire Antoine Panay élu pour dresser les actes destinés à constater la naissance, les mariages et le décès des citoyens ont comparus dans la maison commune pour contracter mariage, d’une part, Antoine Panay, garçon majeur âgé de cinquante deux ans fils des deffunts Claude Panay et Marie-Anne de Chambaraude, originaire de la commune de Magerand de Brout département de l’Allier, d’autre part Marie Perrine Bréchet, fille mineure, âgée de dix huit ans, de René Bréchet et de Marie Bazantere originaire de la commune de St Georges sur Loire, l’un et l’autre domiciliés de cette paroisse, lesquels futurs conjoints étoient accompagnés de René Bréchet, de Marie Bazantere son épouse, père et mère de la conjointe domiciliés de la commune de Saint Georges sur Loire, Antoine Joseph Henri Leusse domicilié de la commune de Pouancé, moi Mathurin Pasquier après avoir fait lecture en présence des parties et témoins des actes de naissance des dites parties, de l’acte de publication de promesse de mariage entre les futurs conjoints dressé par le citoyen Gournay officier public de la commune de St Georges sur Loire et par moi, après aussi que Antoine Panay et Marie Perrine Bréchet ont eux à haute voix déclaré se prendre mutuellement pour époux, j’ai déclaré à haute voix et au nom de la loi que Antoine Panay et Marie Perrine Brécher sont unis en mariage, et j’ai rédigé le présent acte que j’ai signé, les parties et témoins ont signé ainsi que autres non dénommés. Fait à la maison commune les jour mois et an cy dessus. » 

    signés : Ant. Panay – M.P Bréchet - Leusse – Lambert – Marie Pasquier – F Fauveau veuve Pasquier – Pasquier Maire – Lamy. 

     

    Antoine Chanay de Champotier....

      Mais le Diable tient son agenda à jour et note scrupuleusement ses rendez-vous…

     

    « Le huit prairial de l’an second (27 mai 1794)* de la République française une et indivisible par devant moy Mathurin Pasquier maire de la commune du Grand Bois et cy-devant St Augustin département de Maine et Loire district d’Angers, chargé de dresser les actes destinés à constater la naissance les mariages les décès des citoyens, à défaut de l’officier publique ont comparus à la maison commune le citoyen Jean Baptiste Morisse Sortant, juge de paix du canton de Beau Site et cy-devant St Georges à l’effet de prendre connoissance dans l’assassina commis à l’antré de la forêt Noire, que le citoyen Antoine Panay notable et officier publique de la commune du Grand Bois et cy devant St Augustin avoit été assassiné sur le chemin qui conduit à l’entrée de la forêt Noire, sur le champ nous nous sommes transporté sur le ditte lieu accompagné des gendarmes du ditte bourg de Beau Site afin de nous assurer du fait, nous avons trouvé le ditte Antoine Panay notable et officier publique âgé de cinquante deux ans dans le chemain qui conduit à la forêt Noire, après bien avoir examiné nous avons reconnu que le ditte Antoine Panay avoit reçu plusieurs coups de fusil dans le corps et des coups de sabres sur la tête et de suite nous avons dresser la présente acte et je signié avec les témoins. 

    signé : Mathurin Pasquier maire.  » 

    * A été assassiné le lundi 26 mai 1794 à 7 heures du soir. 

     

      Le 3 janvier 1797 (14 nivôse an V), Marie-Perrine Bréchet épouse à Saint-Georges-sur-Loire, Jean Delhoste originaire du département des Landes. De cette nouvelle union sont nés trois enfants : Marie, Auguste et Joséphine. Elle décède après 1848.

     

    Sources :

     

    . Archives Départementales de Maine-et Loire tous droits réservés – Commune de Saint-Augustin-des-Bois. 1793- An VIII – Vue 19/123 mariage – vue 30,31 décès – naissance vue 13/123. - décès 1848 vue 118/127. 

    Registres d’état civil de la commune de Saint Georges sur Loire - mariage du 4 nivôse an V (3 janvier 1797) vue 103/139. Décès 14 juillet 1796. 

     

    . Un canton de l’Anjou sous la Terreur et durant la guerre de la Chouannerie par Hippolyte Sauvage – 1923-1914 - pages 38,39,40.

    . Photo : de l’auteur. 

                                                                    

    Xavier Paquereau pour Chemins Secrets


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    Sur les chemins de Galerne… 

    Jacques-Cincinnatus Chaumière... 

     

       Cincinnatus Chaumière....Ce Jacques-Cincinnatus Chaumière n’avait pas vraiment la conscience tranquille pour changer de nom et de métier en épousant une brodeuse à Angers, le sept fructidor de l’an II (24 août 1794) et en ayant fait un enfant à cette brodeuse en 1792.

      Ce personnage s’appelle en réalité Louis-Léonard Chasteau, fils d’un ancien cavalier de la maréchaussée, René Chasteau et de Jeanne Viger. Il est né le 31 décembre 1756 à Martigné-Briand et a été baptisé le lendemain. Nous comprendrons très rapidement, après avoir cerné la personnalité de cet individu, le pourquoi de cet anonymat.

     

      Voici son acte de baptême :

     

    « Le premier janvier mil sept cent cinquante sept a été baptisé par lous soussigné, Louis-Léonard né d’hier,  fils d’Honorable Homme René Chateau, absent et de Demoiselle Jeanne Viger son épouse, ont été parein Honorable Homme Jacques Tonnelet* et marreine demoiselle Marie Chateau épouse d’Honorable Homme Jean-Baptiste Gruau tous de cette paroisse soussignés. » 

    ont signé : Marie Chateau – Tonnelet – G Repin curé.

     

    * Jacques Tonnelet est marchand à Martigné et est le père de René-Jean Tonnelet, soldat au Royal Infanterie, Brigadier des Fermes du Roi, garde chasse et garde Forestier, ami du général Stofflet.

      René-Jean Tonnelet fut nommé Major-Général de l’Armée Vendéenne Outre-Loire et disparu lors de la virée de Galerne.

      Le père de Jacques Tonnelet : Julien Tonnelet, avait épousé Jacquine Chateau… Les Tonnelet et les Chateau sont donc parents et lorsqu’on est parent avec la famille d’un Major-Général des Armées Vendéennes, ça demande quand même un minimum de morale et de rectitude de vie. Ce qui ne sera pas le cas de Jacques-Cincinnatus Chaumière d’où le « flou artistique » du mariage...

     

      Maintenant voici l’acte de mariage de Jacques-Cincinnatus Chaumière :

     

      « Jacques Cincinnatus Chaumière cy-devant Louis-Léonard Chateau et Marie Neyrac. »

     

      « Aujourd’huy sept fructidor l’an deux de la République une et indivisible avant midy ; 

      Par devant moy Jacques Chave, membre du conseil général de la commune d’Angers, département de Maine et Loire, élu le six janvier mil sept cent quatre vingt treize, officier public pour constater l’état civil des citoyens, sont comparus en la maison commune pour contracter mariage le citoyen Louis Léonard Chateau, salpêtrier, âgé de trente sept ans, demeurant présentement rue Tournemine section Jacques de cette commune, et cy-devant commune de Saint Denis d’Anjou district de Chateaugontier, département de la Mayenne fils majeur de défunt René Chateau ancien cavalier de la maréchaussée, et de Jeanne Viger demeurant rue Tournemine ses père et mère d’une part et la citoyenne Marie Neyrac, fille brodeuse, âgée de trente un ans demeurante rue Tournemine section Jacques de cette commune fille majeure de François Neyrac cultivateur et de Jeanne Maubuisson demeurants commune de Souillac, district de Saint Céré département du Lot, ses père et mère d’autre part, lesquels futurs conjoints accompagnés du côté du futur du citoyen François Pierre Guéffier marchand âgé de trente cinq ans,demeurant commune de Miré, district de Châteauneuf en ce département, de la citoyenne Jeanne Tournerie, âgée de trente six ans, couturière demeurant rue Constitution section Maurice de cette commune tous deux amis du futur, du côté de la future, de la citoyenne Angélique Saint-Hubert, brodeuse*, âgée de trente deux ans, du citoyen Pierre Charles, conducteur des bois de marine, âgé de trente un ans, la première demeurant  rue Constitution section Maurice et le second quai de la Poissonnerie dite section Maurice de cette commune, tous deux amis de la future, en présence des partis et des dits témoins, premièrement de l’acte de naissance du citoyen Louis Léonard Chateau en date du premier janvier mil sept cent cinquante sept qui constate qu’il est né la veille sur la cy-devant paroisse de Martigné Briand, district de Vihiers en ce département, du mariage légitime entre René Chateau et Jeanne Viger son épouse ; depuis la publication de promesse de mariage, ledit citoyen Louis Léonard Chateau m’a présenté un acte en datte du premier prairial de l’an deux de la République française passé devant les officiers municipaux de la commune de Saint Denis d’Anjou en bonne forme, par lequel il appert que ledit Louis Léonard Chateau a adopté pour son nom celui de Cincinnatus Chaumière et qu’il renonce à son cy-devant nom de Louis Léonard Chateau ; secondement de l’acte de naissance de la citoyenne Marie Neyrac la date du huit décembre mil sept cent soixante deux qui constate qu’elle est née la veille sur la cy-devant paroisse de Souillac, district de Saint Céré département du Lot, du mariage légitime entre François Neyrac et Jeanne Maubuisson son épouse ; troizièmement, de l’acte de publication de promesse de mariage entre les futurs conjoints fait par moy le deux fructidor l’an deux de la République française une et indivisible, et affiché le même jour à l’heure de midy, tant à la porte extérieure de cette maison commune qu’à celle des chefs lieux des sections du domicile des partis et aussy à celuy de Saint Denis d’Anjou, pour qu’il soit porté à la connaissance des officiers publics aucunes oppositions au dit mariage ; après aussy que le citoyen Cincinnatus Chaumière cy-devant Louis Léonard Chateau, et la citoyenne Marie Neyrac, ont prononcé à haulte voix se prendre mutuellement pour époux, j’ai prononcé au nom de la loy que le citoyen Cincinnatus Chaumière, cy-devant Louis Léonard Chateau, et la citoyenne Marie Neyrac sont unis en mariage ; et de plus en présence des dits témoins et à la réquisition des époux qui nous ont déclaré qu’il leur est née une fille le sept mai 1792 (vieux style) qui n’a point été enregistrée, à laquelle ils ont donné pe prénom de Virginie, est de leur propre fait et qu’elle est leur enfant légitime ; et j’ai rédigé le présent acte que les partis et les témoins ont signé avec moy excepté la citoyenne Jeanne Tournerie qui a déclaré ne le savoir ; fait en la maison commune d’Angers, les jour et an que dessus. » 

     

    Ont signé : Cincinnatus Chaumière, cy-devant Louis Léonard Chasteau – Marie Nayrac – F.P Gueffier – Angélique Saint-Hubert* – Jacques Chaves – P Charles. 

    * Angélique Saint-Hubert, brodeuse, serait bien aussi une religieuse, fille d’Etienne de Saint-Hubert et de Angélique Odit de Mezanger ?? 

     

      Cet acte de mariage nous apprend que le citoyen Chateau a changé de nom, a épousé une brodeuse à laquelle il a fait un enfant en 1792.

     

      Le dictionnaire Historique de Maine et Loire – Célestin Port va nous apporter la réponse : Louis Léonard Chateau, le salpêtrier, est un prêtre, Docteur en Théologie et Marie Neyrac, la brodeuse, est une Bonne Soeur.

      Ces renseignements sont confirmés par les archives du diocèse d’Angers. Nous comprenons mieux maintenant toutes ces cachotteries après tant de dérives et de dérèglements des sens…

     

      « Chasteau Louis-Léonard – né à Martigné Briand le 31 décembre 1756, fut le père d’Adolphe. Etudiant en la faculté de Théologie d’Angers, il fut autorisé le 11 août 1783 à exposer devant l’Académie d’Angers un sytème de mouvement perpétuel qui, malgré l’indulgence de la Compagnie fut jugé absolument chimérique. Docteur en théologie, et ordonné prêtre, il entre à l’abbaye de Fontevraud et devint professeur de philosophie à St Jean de l’Habit. Il avait soutenu une thèse le 16 juin 1789. Il prêta le serment à la Constitution, puis renonça à la prêtrise et épousa une ancienne religieuse, Marie Neyrac. Il entra d’abord au service des Ponts et Chausséess, puis à celui du bien public. Chef de division de la Préfecture en 1810. Destitué sous la Restauration, il se retira de la vie publique, mais reçu à partir de 1830 une petite pension du Conseil Général. Ami constant des Belles-Lettres, sa plume élégante et facile, note Célestin Port dans une fiche ms, vint plus d’une fois en aide à des orateurs qui ne s’en sont pas vantés, et en particulier au Recteur de l’Académie Collet-Dubignon, dont il faisait tous les discours. Il mourut à Angers au début de l’année 1837. » 

     

      De son concubinage avec Marie Nayrac sont issus entre autres enfants,

      avant son mariage civil :

     1° Virginie Chasteau, née le 7 mai 1792 à Angers ?

      Après son mariage civil du 24 août 1794 :

    2° Aglaé Chasteau, née le 27 octobre 1798 (5 brumaire an VII) à Angers 3e arrond.

    3° Adolphe Chasteau, né le 10 novembre 1802 (19 brumaire an XI) à Angers, 3e arrond.

    4° Clara Chasteau, née le 29 octobre 1808 à Angers, 3e arrondissement.

     

      Les archives du diocèse d’Angers précisent que :

     

    « Chasteau Louis-Léonard est à Beaufort-en-Vallée le 13 février 1791 où il prête serment et il est dit Régent du collège. Le 11 septembre 1791 il est élu curé de Saint-Denis-d’Anjou. Il ne tarde pas à avoir tout le monde à dos y compris la municipalité et il demanda l’appui de la force publique. 

      En 1794 il renonce à la prêtrise et se marie avec une religieuse Marie Nayrac (Angot III 532). 

      Il mourut le 4 janvier 1837 à Angers. Le journal de Maine-et-Loire du 6 janvier 1837 lui consacra un article. 

     

    Nota : Installé supérieur de collège de Châteaugontier le 8 octobre 1792, il quitte son poste devant la répugnance qu’il inspirait au bout de quelques mois (avril 1793) (Angot I – 588). 

      Le 24 septembre 1793, il se plaignit au Directoire du département de la Mayenne que le procureur de la fabrique de St Denis d’Anjou, d’accord avec la municipalité lui refusait, le pain, le vin...nécessaires pour célébrer la Messe. » 

     

      Louis Léonard Chasteau, touche une pension de 267 francs annuels inscrit aux pensions ecclésiastiques (1 août 1811). Il est décédé le 4 janvier 1837 à 80 ans.

      Marie Nayrac, sa concubine, est rentière, pensionnaire de l’État pour une somme de 233 francs annuels, comme pension ecclésiastique ancienne.

      Elle est la fille de François Nayrac, marchand et de Jeanne de Maubuisson, née le 8 décembre 1762 à Souillac dans le Lot. Elle est décédée à Angers le 17 janvier 1844, rue du Chemin de Terre, à 81 ans.

     

      Et si nous restions dans la famille Chasteau ! Louis Léonard a un frère, fornicateur lui aussi, il s’agit de René-Laurent.

     

      René-Laurent Chasteau, né le 22 novembre 1756 à Martigné-Briand, entre lui aussi à l’abbaye de Fontevraud et devient archiviste. Il est prêtre et prête serment, il avait écrit quelques couplets patriotiques adressés à tous les amis de la Constitution.

      A 37 ans, il fut élu curé constitutionnel d’Avrigny (Vienne) près de Saint-Gervais-les-Trois-Clochers. Il profita de ce séjour pour faire connaissance avec un aubergiste-perruquier de Saint Gervais, Antoine Vallet et surtout avec sa fille Radegonde âgée de 16 ans. Radegonde Vallet est donc la fille d’Antoine Vallet et de Victoire Elisabeth Dreau.

      De ce concubinage est né le 5 vendémiaire de l’an X (27 septembre 1801) à Angers, un fils naturel : Emile Chasteau, reconnu par son père âgé de 45 ans et par sa mère âgée de 22 ans.

     La marraine républicaine de l’enfant fut l’ex-religieuse Marie Nayrac, sa tante...

      Nous apprenons qu’en l’an VI, il est employé à la Préfecture d’Angers où son frère le fit entrer. Puis il devient percepteur à Corné et décède dans cette commune le 16 décembre 1831 à 76 ans.

      Radegonde Vallet est née le 24 février 1779 à Saint-Gervais-les-Trois-Clochers (Vienne) et est décédée le 10 mars 1835 à Corné à l’âge de 57 ans.

     

    Sources : 

     

    . Archives Départementales de Maine-et-Loire, tous droits réservés – Registres d’état civil d’Angers. Mariage 3ème arrondissement – vue n°153 - 7 fructidor an 2. 

    Successions et absences n°11 – vue 141/211- 1843-1845. Marie Nayrac. 

    Acte décès Louis-Léonard Chasteau – Angers 1er arrond – 4 janvier 1837 vue n°2/202. 

    Acte de décès Marie Nayrac – Angers - 2e arrondissement – acte n°23 – vue 9/118. 

    Adolphe Chasteau - Angers - 3e arrondissement – vue 35/269 -20 brumaire an XI. 

    Aglaé Chasteau – Angers – 5 brumaire an VII - 3e arrond . 

    Emile Chasteau – Angers – 6 vendémiaire an X – vue n°4/123 3e arrond.  

    Clara Chasteau – Angers – 29 octobre 1808 - 3e arrondissement. 

     

    Registre paroissiaux de Martigné-Briand – baptême de 1er janvier 1757- vue 92/211. 

    Registres d’état civil de la commune de Corné – décès de René-Laurent Chasteau le 16 décembre 1831 – vue 193/285. 

    Décès de Radegonde Vallet le 10 mars 1835 à Corné – vue 9/191. 

     

    . Archives Départementales du Lot, tous droits réservés - Registres paroissiaux de Souillac (Lot)- Baptême 8 décembre1762 vue 578/1108. Mariage, 19 février 1762, vue 568/1108. 

     

    . Archives Départementales de la Vienne – Saint-Gervais-les-Trois-Clochers – baptêmes 1779 – Radegonde Vallet - 24 février 1779 – vue 96/100. 

     

    . Archives diocésaines – diocèse d’Angers – Louis-Léonard Chasteau – prêtre.  

    . Archives diocésaines – Diocèse d’Angers – René-Laurent Chasteau prêtre. 

     

    . Gravure : Revue générale du droit - Abolition des ordres religieux.

     

    Xavier Paquereau pour Chemins secrets 

                                                                                                   

                                                                    


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    Les Amis du Pont-Paillat dans les chemins creux...

     

     

    Une sortie de notre groupe aurait dû avoir lieu au Pont-Charron samedi dernier si nous n’étions pas encore sous la coupe de mesures qui écrasent chaque jour les libertés fondamentales. Comme il est impossible de se projeter dans l’avenir et qu’il y a fort à parier que cet état de choses sera désormais définitif, quelques Amis du Pont-Paillat ont décidé ce dimanche de faire une randonnée dans les chemins creux du pays cerizéen.

    Cette réunion clandestine d’une poignée de membres du groupe laissera, je pense de bons souvenirs, non seulement de retrouver les amis mais aussi d’avoir pu arpenter des paysages qui semblent échapper pour toujours à la bassesse matérialiste, consumériste et mondialiste.

    Pour des raisons évidentes je ne dévoile ici que quelques photos, prises par deux participants à la sortie.

    RL

    Avril 2021

     

    Une chapelle de la Petite-Eglise (lieu privé réservé au culte, ne se visite pas). Lorsque le tintement grêle de la cloche appelle les fidèles, il est impossible de ne pas penser aux Guerres de Vendée. Ici, rien n’est oublié.

    Les Amis du Pont-Paillat dans les chemins creux....

    Un chemin multiséculaire où personne ne viendrait vous chercher.

    Les Amis du Pont-Paillat dans les chemins creux....

    Apparition dans un chêne creux (bien regarder la photo).

    Les Amis du Pont-Paillat dans les chemins creux....

     

     


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