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    Les Landes de Jouinos...

     

     

    C'est du côté de Saint-Denis-la-Chevasse que notre promenade de ce jour nous a conduit. Rien de bien mémorable pour la cause vendéenne mais une fois de plus un lieu oublié dont les historiens parlent mais sans vraiment le situer.

     La plupart du temps orthographié "Jouinos", on le trouve sur les cartes écrit "Jouinaud" ou "Jouineaux", voir encore "Jouinaux".

     Le 18 juillet 1794, une colonne républicaine incendiaire passe dans les Landes de Jouinos comme en atteste cette lettre. Toujours dans les Landes de Jouinos, deux paysans seront tués par les blancs pour avoir collaboré avec les républicains. Le Bouvier Desmortiers fait allusion à cet épisode dans sa "Réfutation des calomnies publiées contre le général Charette: commandant en chef les armées catholiques et royales dans la Vendée ". Voir l'ouvrage en ligne ici.

     C'est encore dans les Landes de Jouinos que Couëtus et Faugaret rencontreront le général Gratien le 31 décembre 1795, en vue de pourparlers de paix.

     

     RL

    Décembre 2014

     

     

     

    Les Landes de Jouinos sur la carte de Cassini

     

    Les Landes de Jouinos....

     

     

    Les Landes de Jouinos....

      

    Le moulin des Jouineaux

     

    Les Landes de Jouinos.... 

     

    Les landes qui n'en sont plus aujourd'hui...

     

    Les Landes de Jouinos....

     

    ... et qui s'étendaient sur un territoire immense.

     

    Les Landes de Jouinos....

     

     

     


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    Petite balade automnale...

     

     La journée était un peu fraîche mais ensoleillée, c'était l'occasion de sortir "Pénélope" pour l'une de ses dernières promenades de l'année avant un long séjour hivernal dans son garage.

     Nous avons donc pris la direction du Pin, dans les Deux-Sèvres. La Maraichine Normande évoquait il y a quelques jours le triste sort de la famille Tricot, massacrée par la colonne infernale de Grignon (cliquer ici).

     

     L'église millénaire du Pin depuis le chemin du lavoir.

     

     

    Petite balade automnale....

     

           Voici l'endroit supposé où le massacre aurait eu lieu. Il ne s'agit là bien entendu que d'une hypothèse sur l'endroit :

     

    Petite balade automnale....

     

     Rue de la Chevalerie au Pin. Le lieu ou le notaire Roucher fut massacré :

     

     

    Petite balade automnale....

     

    Petite balade automnale....

     

     Petite halte pour Pénélope, près de la chapelle de la Barangerie de Saint-Amand-sur-Sèvre déjà évoquée par la Maraichine Normande (cliquer ici).

     

    Petite balade automnale....

     

      Eglise de Saint-Amand-sur-Sèvre

     

    Petite balade automnale....

     

     A Saint-Amand, nous reviendrons prochainement sur une triste anecdote dont nous avons trouvé trace dans le Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest, 1er et 2° trimestre 1945, tome XIV, 3° série, p 594.

     L'auteur de l'article, Jean Carbonnier, cite les archives de la Vienne qui contiennent une lettre de Amey à Boucret ainsi libellée et datée du 2 pluviôse an II (mardi 21 janvier 1794) :

     

     " Il se trouvait onze habitants à Saint-Amand-sur-Sèvre, onze habitants qui venaient de quitter l'armée de Charette , lesquels ont été sur le champ fusillés ; la veille, douze ont subi le même sort."

     

     A suivre....

     

     RL

     Novembre 2014

     

     


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    La croix des chouans…

     

     

     Chanteloup est un sympathique petit village entre Bressuire et Moncoutant et touchant de près Courlay. Le 10 juillet 1794, pendant que Marigny se fait assassiner à La Girardière de Combrand, un détachement républicain de 2 300 hommes venu de la Châtaigneraie et conduit par Bonnaire arrive à Chanteloup, sans doute pour faire sa jonction avec le « Camp de Chiché » et ainsi se débarrasser de la troupe de Louis Richard (originaire de Cirières et qui sera tué en février 1796) qui s’élève à 1 000 hommes.

      Les Vendéens de Richard accueillent les républicains par une vive fusillade, commencent à les faire fuir avant que Bonnaire ne rallie ses troupes et gagne le combat. Les Vendéens se  dispersent en perdant une soixantaine des leurs.

     Il est probable que ce combat ait eu lieu sur un vieux chemin qui reliait Chanteloup à Moncoutant (à ne pas confondre avec la route de Bressuire à Moncoutant qui passait pas le hameau courlitais de La Plainelière). Ce chemin existe toujours et on y trouve à la jonction avec un autre chemin menant à Puy-Doré, une vieille croix de carrefour. Cette croix porte le nom de « Croix des Chouans ». Que s’est-il passé ici ? Probablement un violent combat… Pour l’heure la vieille croix est bien tranquille et rares sont les promeneurs à se douter que là…..

     

    Sources : SHD B5/9-79.

     

      RL

    Octobre 2011

     

     

    La Croix des Chouans....

     

    La Croix des Chouans....

    La Croix des Chouans....

     


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    La crypte de l'église des Epesses....

     

     

     Il y a largement plus de dix ans que votre serviteur n'était pas descendu dans la crypte de l'église des Epesses et la première fois fut assez mémorable car la minuterie de la lumière m'avait laissé pendant plusieurs secondes dans l'obscurité la plus totale, au milieu de tombeaux peu avenants.

     Nous avons donc retenté l'aventure avec notre "Maraîchine Normande" cet après-midi équipés d'une lampe torche.

     L'entrée de la crypte est dissimulée dans les boiseries du choeur de l'église. On tire un peu sur celles-ci et un passage secret digne des aventures du "Club des Cinq" apparait :

     

     

    La crypte de l'eglise des Epesses....

     

    La minuterie de jadis n'est plus fonctionnelle et il faut descendre un escalier particulièrement sombre. On arrive au pied d'un autel et d'un vitrail qui éclaire tant bien que mal l'entrée des caveaux :

     Avec le flash de l'appareil photo...

     

    La crypte de l'eglise des Epesses....

     

    Et sans...

     

    La crypte de l'eglise des Epesses....

     

     L'ensemble est en forme de croix latine et le premier caveau est celui de Claude de Boysleve qui devint propriétaire du château du Puy du Fou en 1659. Sa tombe fut profanée en 1793, avec trois autres, par les soudards de l'armée républicarde qui sortirent son squelette et l'abandonnèrent au fond de la crypte, assis dans un coin obscur. Ce squelette aurait porté une longue barbe, si l'on en croit la tradition locale... Il aurait ainsi reposé dans cette posture jusqu'à la Restauration.

     

    La tombe en question :

    La crypte de l'eglise des Epesses....

     

    Un deuxième caveau...

     

    La crypte de l'eglise des Epesses....

     

    L'endroit supposé où fut abandonné le squelette.

     

    La crypte de l'eglise des Epesses....

     

     Le 4 février 1946, l'abbé Deriez et deux maçons, Gabriel Jozelon et Auguste Coutand, nous dit la notice explicative de l'église, ont en effet retrouvé sous le dallage un squelette particulièrement bien conservé. Le malheureux défunt put ainsi retrouver son caveau et y continuer son séjour éternel... C'est d'ailleurs à lui que l'église des Epesses devait son magnifique retable du XVII° que nous voyons ci-dessous.

     La fin de notre balade arrive et nous ressortons par la droite du choeur de l'église, en poussant une seconde porte dérobée.

     

    La crypte de l'eglise des Epesses....

     

    Le retable :

     

    La crypte de l'eglise des Epesses.... 

     

    Carte postale ancienne....

     

    La crypte de l'eglise des Epesses....

     

    Plaque commémorative de l'association du Souvenir Vendéen sur le mur de l'église :

     

    La crypte de l'eglise des Epesses....

     

     Il serait trop long ici de faire un historique des Epesses pendant la période des Guerres de Vendée, mais nous nous permettons de renvoyer le lecteur vers quelques "détails" parus dans un autre article (cliquer ici).

     

     RL

    Novembre 2014

     


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    La colère de Marigny ?

     

     

     Il y a déjà longtemps que nous avions évoqué la sépulture de soldats républicains, tombés après un accrochage avec les hommes du général vendéen Marigny, près de Beauchêne en Cerizay (cliquer ici). Le 10 mai 2014, en collaboration avec l'association des "Brigands du Bocage", nous avions organisé une journée à la mémoire du général Marigny et nous étions passés à cet endroit qui vit la mort d'une vingtaine de soldats bleus.

     

     Cet épisode est raconté par feu l'historien Constant Vaillant dans le tome 1er de sa monographie consacrée à la petite ville de Cerizay, qui oublie cependant un autre événement que nous retrouvons dans une autre monographie, exclusivement dédiée à Beauchêne, de la plume du RP Dom Victor Bonneau : "Histoire du pèlerinage de Notre-Dame de Beauchêne au Bocage Vendéen", Impr. de E. Grimaud 1893.

     

     L'auteur nous raconte que le grand-père de M. de Lisle (maire de Cerizay et conseiller général au moment de la parution de l'ouvrage du RP Bonneau), nommé Guerry aurait "vu sa famille jetée dans le doué de la ferme de la Vieille-Cour".

     

     On retrouvera le lien de parenté effectif entre ce monsieur Guerry et monsieur de Lisle en cliquant ici (lien).

     

     A l'heure où nous écrivons cet article, il est impossible de vérifier si cette tradition repose sur des faits réels et les registres de pratiquement tous les villages du Cerizéen relatifs à la période révolutionnaire sont absents aux archives départementales... En revanche nous pouvons avoir une approche du terrain tel qu'il était, en 1809, soit quinze ans seulement après les faits supposés, grâce au cadastre napoléonien.

     

     Le lieu où la vingtaine de républicains fut enterrée après son accrochage avec les hommes de Marigny. On voit le mur de la forge sur notre gauche, disparaissant dans la haie. Les soldats bleus seraient enterrés derrière, dans le champ. J'ai connu le bâtiment de cette ancienne forge debout jusque au début des années 80. Les maisons à l'arrière plan sont celles du village de "la Vieille-Cour" où la noyade de la famille Guerry aurait eu lieu.

     

    La colère de Marigny ?

     

     Le cadastre napoléonien ne mentionne pas la forge mais on voit nettement les bâtiments de la Vieille-Cour en ruine (colorisés en jaune).

     

    La colère de Marigny ?

     Sur le développement C, on peut se rendre compte que la ferme voisine de "La Rigautière", touchant de près la Vieille-Cour est aux trois-quarts en ruine.

     

    La colère de Marigny ?

     

    La colère de Marigny ?

     

    La Vieille-Cour et quelques bâtiments pris depuis la route. Y avait-il un doué (lavoir) au centre du village ? Est-il possible que cet assassinat ait été le phénomène déclencheur à l'origine du  massacre de soldats républicains en représailles ? La colonne infernale de Grignon est passée par ici le 25 janvier 1794. Marigny n'est revenu d'Outre-Loire qu'en mars. Les faits se seraient-ils déroulés en 1793, voir après le retour de Marigny ?

     

    La colère de Marigny ?

     

    La colère de Marigny ?


    Dans l'état actuel des choses, nous ne pouvons en dire plus et nous reviendrons certainement plus tard sur cet article afin de le compléter. En attendant, et avant de conclure, nous livrons quelques autres petits détails sur Beauchêne à proprement parler.

     La chapelle de Beauchêne en 1809 : on voit que la forme a singulièrement changée. On sait que la maison du chapelain se trouvait en face de l'édifice. Est-ce elle qui est représentée en avant de celui-ci ?  

    On sait par ailleurs que lors d'une réfection de la toiture en 1949, les ouvriers trouvèrent des morceaux de bois brûlés tombés sur les voûtes. Ceci étant probablement le souvenir du passage de la colonne infernale de Grignon.

     

     

    La colère de Marigny ?

     

     Un cimetière aurait existé à l'emplacement de cette maison, en face de la chapelle de la "Petite-Eglise".

     

     

    La colère de Marigny ?

     

     Il ne figure pas sur le cadastre, car probablement détruit depuis longtemps mais son emplacement correspond à la parcelle n° 262, non loin d'un chêne aujourd'hui disparu qui aurait accueilli la statue de la Vierge au cours des sombres heures révolutionnaires....

     

    La colère de Marigny ?

     

     

    Nous en venons à présent à parler d'un autre fait assez étrange concernant la Vieille-Cour : il y avait en cet endroit les réunions d'une secte "d'idolâtres". Ces "doux-dingues" comme on dirait de nos jours, rendaient culte à une sorte de gourou d'Airvault en qui ils voyaient l'incarnation du Christ ou du moins d'un messie quelconque. Ils auront la malchance d'être pris par les soldats de Grignon.

     

     Voici la lettre que celui-ci adresse à Turreau le 25 janvier 1794 :

     

     "Le patriotisme que j'ai trouvé à Cerizais, une garde nationale fort bien établie, ayant passé la revue d'un commissaire, cela fait que je n'ai pas cru devoir le brûler (1) D'ailleurs j'y ai trouvé beaucoup de subsistances. Toutes les métairies, bourgs et villages qui avoisinent, vont passer aux flammes dans cette journée.

     J'oubliais de te dire que l'on m'a arrêté une dizaine de fanatiques qui se nomment eux-mêmes idolâtres ; ces sortes d'idolâtres n'ont jamais voulu prendre les armes ni pour un parti, ni pour l'autre. Pour ne pas s'être décidés à un parti, ils iront au quartier-général.

     Ma colonne de gauche a l'ordre d'en faire autant sur les flancs, et de ne faire de grâce à qui que ce soit. Elle est à Montigny."

     

     On se doute bien que dans le langage de Grignon ,"aller au quartier-général" signifiait être fusillé ou sabré...

     

     

     RL

    Novembre 2014

     

     

     

     

     

    (1) selon une tradition, une couturière de la ville lui aurait offert un bouquet de fleurs, ce qui aurait contribué à la clémence de Grignon envers les habitants. Je me permets personnellement de douter de cet épisode un peu "à l'eau de rose".

     

     

        Nous revenons sur cet article avec quelques précisions sur la "secte d’idolâtres qui siégeait à la Vieille-Cour :

     

     LA RELIGION DE MERCERON

     

       Un conscrit de Cerizay s'était refusé à paraître devant le Conseil de révision, se disant de la religion de Merceron, dont les sectaires se croyaient inspirés de Dieu et avaient pour principe de n'obéir à personne. M. Tribert, sous-préfet de Bressuire, fut invité en conséquence à faire un rapport au baron Dupin, préfet des Deux-Sèvres sur cette religion de Merceron dite aussi secte des Idolâtres. L'original, en existe aux archives départementales, série V Dissidence, rubrique fausse, vu que cette folie nouvelle resta complètement étrangère aux non concordataires. Il a été reproduit cependant par feu le R. P. Benoni Drochon dans la Petite Eglise (Paris, Maison de la Bonne Presse 1894, pp. 129-130).

     

     Bressuire, 9 octobre 1811.

     

    MONSIEUR LE BARON,

     

       La secte sur laquelle vous m'avez fait l'honneur de me demander des renseignements n'existe que dans le canton de Cerizay et prit naissance au commencement de la Révolution. Elle ne comprit jamais plus d'une centaine d'individus qui se rassemblaient à la métairie de la Vieille Cour, commune de Cerizay. Ils qualifiaient de Dieu un homme d'Airvault, venu, leur disait-il, pour les sauver ; reconnaissant pour la Vierge une femme que le hasard avait amenée dans cette contrée.

     

       Un nommé Merceron, de Cirières, embrassa chaudement cette erreur et fut connu pour chef de la secte qui prit aussi le nom de Merceron. Ils ne voulaient écouter aucun prêtre, ni assister à l'église. Parfois ils se réunissaient autour d'un arbre, se prosternaient le visage en terre et restaient très longtemps dans cette posture, sans que personne ne pût les en sortir, ne voulant pas, disaient-ils, interrompre la conversation qu'ils avaient avec Dieu. Ils n'ont pris aucune part à la guerre. La mort leur paraissait le plus grand bien, parce qu'ils comptaient ressusciter après très peu de temps et revenir ensuite pour être toujours heureux. Ils sont restés longtemps dans ces erreurs, mais presque tous en rougissent à présent. Ils sont pourtant de ceux qui ne fréquentent pas les églises. Merceron, fort âgé, fait le métier de guérisseur de pourceaux. Il ne reçoit point d'argent pour son salaire, s'il n'est à l'effigie des Bourbons ; c'est un travers d'esprit qui le rend ridicule. Cette manie ne peut devenir contagieuse.

     

    Agréez ...

     

    Signé : TRIBERT (1)

     

       Aucun autre renseignement ne nous est parvenu, et, sans doute, serait-il impossible de savoir aujourd'hui quelle fut l'origine de cette singulière secte restée inconnue, même dans les Deux-Sèvres, partout ailleurs qu'à Cerizay.

        Voilà des adorateurs réunis autour d'un arbre ; les dissidents, d'autre part, lorsqu'ils n'eurent plus de prêtres, baptisaient sur la pierre du foyer ; faut-il, dans ces deux circonstances, croire à un retour à des rites antiques ?

     

     LÉO DESAIVRE

     

     (1) Pierre-Louis Tribert, plus tard conseiller général et député, père du sénateur.

     

    Revue des Traditions Populaires

    26e Année - Tome XXVI - n° 7 - Juillet 1911

     

     Comme de nombreux articles de "Chemins secrets", celui-ci reste ouvert et fera probablement l'objet de compléments dans l'avenir.

    Article connexe ici.

     

     

     RL

     Décembre 2014

     


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