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    ''Virée de Galerne'' Saint-Jean-sur-Erve département de la Mayenne 

    en décembre 1793 et les chouans en mars 1796 

     

     

    Saint-Jean-sur-Evre....« La Croix de Mission : En 1793, dans la déroute qui suivit la défaite des Vendéens au Mans, de la Rochejaquelein fut blessé à la Croix de Mission à environ trois cent mètres à l'Est du bourg où il descendit pour faire panser sa blessure.

      Dans le même temps un combat fut livré à la ferme de Montaubon entre les Vendéens et l'armée Républicaine.

      Les morts furent enterrés à un carrefour situé non loin de la ferme et appelé le carrefour des Fosses*. La ferme de Montaubon se trouve à environ deux kilomètres à l'Ouest du bourg.»

     

    * Aujourd'hui ce carrefour se situe en pleine campagne, à la croisée de chemins à l'Ouest de la ferme du Verger, les routes ayant disparu. (voir cadastre de 1842). 

    Saint-Jean-sur-Evre....

      

    « La Haute-Mancellière  : La chapelle de Perrine Dugué de la Haute-Mancellière à 1500 mètres au Nord du point d'intersection des routes de Laval au Mans et de Sablé à Evron. Elle renferme les restes d'une jeune fille de 18 ans, Perrine Dugué de Thorigné, tuée par les royalistes le 22 mars 1796. Cette chapelle fut un lieu de pèlerinage très fréquenté au commencement de ce siècle, mais aujourd'hui  complètement abandonné. »

    Saint-Jean-sur-Evre....

     

    L'histoire de Perrine Dugué mérite d'être contée en raison de l'esprit partisan ayant animé le débat depuis les faits, tendant à minimiser le génocide des Vendéens en créant des ''martyrs'' républicains. Perrine Dugué, c'est un peu le mensonge républicain du jeune Joseph Bara..... Un ''détail'' par rapport aux charniers du Mans et de ceux, inconnus, qui jalonnent les villages de la Sarthe et de la Mayenne... J'aimerais bien qu'on me rappelle le nombre exact de femmes, d'enfants, de vieillards, de combattants blessés assassinés par les républicains locaux de ces départements : 20 000 ? 40 000 ? 60 000 ? sur les 80 000 ayant traversé la Loire à Saint-Florent en octobre 1793. Combien ?

     

    Seulement quelques milliers retraversèrent le fleuve en décembre 1793, voilà la vérité, alors Perrine Dugué, vous savez..... eu égard aux 400 000 victimes du génocide Vendéen ; le caractère unique de cette ''martyre'' Bleue me laisse indifférent.

     

     La famille Dugué est une famille Bleue qui chasse le Vendéen avec Westermann, ''le boucher de la Vendée'', autant dire des gens peu recommandables.

     

    Voici ce que nous dit  M.A Charmelot dans les Annales Historiques de la Révolution Française – année 1983, volume 253 numéro 1 / pp 454 à 465. (Extraits) 

     

      « Arrivant en Charnie, on rencontre aussitôt la famille Dugué dont tous les membres, bien que sans grandes ressources également, sont fermement et depuis longtemps républicains. Perrine est née à Epineux-le-Seguin, au Sud de Thorigné, en 1779, selon les uns, à Thorigné même, le 10 avril 1777, selon les autres. Il semble jusqu'à la découverte de pièces officielles, que la première date est la bonne, puisque la pierre du tombeau de Perrine mentionne son âge de mort indiqué par la famille : 17 ans. Peu après sa naissance, ses parents, Jean Dugué et Marie Renard, « allèrent habiter la ferme des Pins-aux-Larges, toujours près de Thorigné, avec une sœur et cinq frères de Perrine dont les âges ne sont pas précisés.

    Albert Soboul, dans son évocation des ''Saintes Patriotes et Martyres de la Liberté'' met justement en valeur le patriotisme de toute la famille Dugué qui mettaient leur vie en péril dans une région si dangereuse.

     

    Le 12 décembre 1793, après s'être réfugiés avec leurs bestiaux à Sainte-Suzanne, des paysans, rassurés par la présence de Westermann, font une sortie et ''appuient la poursuite des hussards''.*

     

    C'est à cette époque sans doute que la famille Dugué entra dans la lutte directe. L'abbé Couneau, recueillant les on-dit, écrit : '' un des frères, François, marchand-fermier à la Croix-Bachelot de Thorigné, et un de ses parents de Juigné (dans la Sarthe près de Solesme) passaient pour s'être enrichis dans la chasse aux Vendéens. (Ce qui paraît difficile, tous les témoignages parlant de la misère de ce troupeau affamé, en proie à la dysenterie, au typhus, vêtu d'oripeaux, et ayant tout abandonné depuis Granville)** Deux autres, réfugiés à Sainte-Suzanne avaient été incorporés. Perrine, très patriote, assez exaltée, montrait beaucoup d'audace et de zèle. On la voyait souvent aller à la caserne (l'ex-église de Thorigné) et on la soupçonnait de porter de là des correspondances à ses frères. Les chouans, deux fois menacèrent de la tuer s'ils la retrouvaient sur cette route.*** »

      

     * Une petite idée des massacres opérés par les républicains locaux..... 

    « Ce fut entre les routes de Mayenne et de Laval, dans le triangle formé par le Mans, Sillé-le-Guillaume et Chassilé, à Bernay, à la Quinte, à la Bazoge, à Rouillon, à Crannes, à la Fontaine-Saint-Martin, à Saint-Denis-d'Orques, à Loué, à Lavardin qu'eurent lieu les actes de la plus cruelle inhumanité. A Loué, il y eut cinq cent victimes et à Lavardin deux cent. Pendant plusieurs jours, aux environs d'Evron, on fusilla aussi de nombreux fugitifs, la plupart malades ou blessés. Quarante à soixante prisonniers de tout sexe, à moitié mort de faim et de misère, tombèrent sous un feu de peloton, sur la route de Laval à Mayenne, et furent enterrés dans un fossé, morts et vifs. Deux religieuses furent fouettées. C'est à Saint-Denis-d'Orques, après le Mans, que les Vendéens perdirent le plus de monde. 

    Les hussards, qui avaient devancé un grand nombre de fugitifs, les attendirent à l'affût, aux carrefours des chemins, aux gués des rivières, et les égorgèrent après les avoir pillés. Les Patriotes du pays se joignirent aux soldats pour les surprendre dans leurs retraites. A la voix des Conventionnels ils s'étaient armés de fusils, de faux, de fourches et de bâtons ; ils livrent aux tribunaux révolutionnaires ceux que les soldats ont épargnés dans leur première fureur. Les chemins, les champs sont sillonnés de bandes qui fuient et de détachements qui les traquent en poussant les plus horribles cris. Ce fut une chasse à l'espèce humaine et sur la plus grande échelle ». 

     

    Un groupe de combattants de Saint-Lambert-du-Lattay réfugiés dans une grange est vendu par le propriétaire du lieu aux hussards, et sont tous massacrés.

     

     « A Sablé, cent vingt fugitifs furent arrêtés et fusillés immédiatement. A Saint-Aubin-lès-le-Mans, des fermiers découvrent dans une haie un Brigand et cinq Brigandes. Ils les conduisent au Mans. Près de Bellevue, ils rencontrent un soldat qui, de deux coups de feu tue le Brigand pour avoir son gilet de couleur marron..» etc...... 

     

    ** Plusieurs remarques s'imposent. Il est faux d'affirmer qu'on ne s'enrichissait pas par le meurtre des Vendéens, quelle fadaise ! C'est encore un moyen d'excuser le comportement de cette famille républicaine. Un simple exemple suffit pour démonter ce genre d'argumentation : Le 15 décembre 1793 on trouva 45 Louis d'or dans la ceinture de Jean Gohin de Montreuil qui a été noyé à Nantes avec son frère André, ces 45 Louis d'or lui ont été bien sûr volés par la racaille républicaine au service de Carrier. 

      

    *** D'autre part, Perrine Dugué a été prévenue à plusieurs reprises, par les chouans, qu'il fallait qu'elle cesse ses allées et venues entre Thorigné et Sainte-Suzanne sous peine de mort. Les chouans préviennent, les républicains tuent sans sommations pour voler. 

     

    « Le 22 mars 1796 ( 2 germinal an IV) sa mère, veuve et ses voisins voulurent l'empêcher d'aller à la foire de Sainte-Suzanne (certains chouans l'avaient menacée de mort directement, mais d'autres avaient fait dire aux habitants de Thorigné que la date de la foire était reportée. Ces derniers espéraient-ils empêcher le crime ? (Mais) elle répondit que le diable lui-même ne la reteindrait pas, et partit à cheval avec des voisins. »

    Le drame qui se produisit peu après est définitivement éclairci. L'opinion attribua simultanément le crime aux hussards et aux chouans, dit-on, mais les souvenirs de famille du chanoine Pichon, rapportés par Robert Triger innocentent complètement les hussards.

    « Ils étaient dans les landes de Blandouet au nord de Saint-Jean-sur-Erve, un peu au delà  du chemin du Mans à Laval quand se présentèrent trois chouans qui firent descendre de cheval Perrine et qui obligèrent les fermiers à retourner chez eux, abandonnant cette pauvre fille entre leurs mains. Ils connaissaient fort bien les trois chouans, qui prétendirent donner à l'assassinat le caractère d'une exécution politique. »

    Il semble que les fermiers ne purent avertir les frères de Perrine que très tardivement, par peur des chouans, car, dit une complainte citée dans la même étude : ''les volontaires de Saint-Suzanne en arrivant firent l'enterrement.''

     

    L'abbé Couneau lui-même ne doute pas de la culpabilité des chouans. Il précise que le crime fut commis dans la lande de Pain-Sec, près du chêne des Evêt (Eveils) qui servait de lieu de rendez-vous aux chouans.

    Saint-Jean-sur-Evre....

     

    Perrine fut « assassinée de la manière la plus atroce ». Le curé d'Evron avait enquêté auprès des contemporains survivants qui se rappelaient fort bien l'affaire. Plusieurs chouans en surveillance sur la route avaient bivouaqué « échauffés par le vin » - « L'un d'eux se rendit dans une métairie quelques instants après le meurtre et dit en montrant son sabre teint de sang que Perrine avait voulu passer malgré eux, les avait accablés d'injures pendant qu'ils la fouillaient, et qu'ayant trouvé des lettres dans ses souliers ils l'avaient frappée à coups de sabre. »

     

    On trouva la petite, abandonnée sans doute en cours de matinée, le lendemain matin seulement. Elle râlait encore au pied du chêne, un sein à demi détaché, après une journée et une nuit d'agonie. Et les criminels faisaient si peur aux paysans qu'on attendit quatre jours avant que l'un d'eux osa lui donner une sépulture dans son champ. On ne poursuivit pas les chouans cependant bien connus. Deux, en effet étaient de Saint-Jean-sur-Erve. Le troisième, « qui demeure dans la commune où repose le corps (un champ de Blandouet) sera forcé d'abandonner le pays » dit le « Journal des Campagnes et des Armées » ; mais le curé d'Evron constate qu'il « n'y a pas eu de poursuites car les autorités administratives étaient dans l'impossibilité de faire respecter les lois. »

     

    J'ai vu les registres municipaux de Saint-Jean-sur-Erve, de l'an IV à l'an VI. Ils ne portent aucune mention de la mort et des deux ensevelissements de Perrine, preuve de la terreur exercée par les chouans dans ces villages où ils résidaient en nombre. Aux archives de Mayenne, on trouve que le décès fut déclaré à Thorigné* et Blandouet*, villages républicains.

     

    « D'après les traditions orales que m'ont rapportées à mon premier voyage des habitants de Sainte-Suzanne et Madame Bouvet de Saint-Jean-sur-Erve, alors gardienne de la chapelle, l'ascension de l'âme de Perrine « avec des ailes tricolores » fut attestée dès le matin du 23 mars 1796 par ceux qui recueillirent son dernier soupir. Cette impression fut-elle donnée par le lever du soleil  ? »

     

    Alors là ! Pour des républicains ne croyant ni en Dieu ni en Diable, réussir à voir l'âme de Perrine avec des ailes tricolores, il ne faut pas avoir bu que de l'eau !

    Je crois plutôt, en effet, à une impression donnée par le lever du soleil.

      

    * Je n'ai pas retrouvé l'acte de décès dans les communes de Blandouet ou de Thorigné. 

     

    Sources : Archives Départementales du département de la Mayenne tous droits réservés ; bases monographiques communales de Saint-Jean-sur-Erve, vue n° 14/17, carte la Haute Mancellière et Montobon vue n° 12/17, 15 juillet 1899 signé : Béhier, instituteur. - Histoire de la Guerre de la Vendée -Abbé Deniau -Tome III pages 382-383. Siraudeau éditeur. - M.A Charmelot dans les Annales Historiques de la Révolution Française – année 1983, volume 253 numéro 1 / pp 454 à 465. (Extraits) - Photo : Les charniers du Mans de Vendéens et Chouans. Le chêne des Evêts et la chapelle : Wikipédia.

                                                                                         

     

    Xavier Paquereau pour Chemins Secrets 


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    Les chroniques de Jacques Chauvet, N° 28…

     


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    Les chroniques de Jacques Chauvet, N° 27…

     


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    Jacques Auneau de Saint-Fulgent, 

    surpris par les hussards, il reçoit douze coups de sabre...

     

      

     

     

    Jacques Auneau....Certains combattants reviennent de loin et parfois de très loin ! C'est le cas de Jacques Auneau de Saint-Fulgent, qui se situe parmi les plus braves soldats de la Vendée nous dit l'abbé Deniau.

    « Jacques Auneau de Saint-Fulgent fut surpris près de Vendrenne par des hussards qui lui assénèrent dix sept coups de sabre sur la tête, les épaules, le corps, et un à travers la poitrine. Malgré toutes ces blessures, il eut encore la force de se rendre à la Ménardière, métairie voisine. » 

    Nous ne pouvons situer la date de l'événement, mais à la lecture des documents d'archives, nous pouvons reconstituer la scène qui diffère quelque peu du récit de l'abbé Deniau.

    Jacques Auneau habite au village de la Lérandière proche de la Ménardière à Saint-Fulgent et c'est en ce lieu qu'il a du être cerné par les hussards qui le laissèrent pour mort après lui avoir fait subir un déluge de coups de sabre avec un véritable acharnement, une volonté de tuer hors normes. C'est un véritable miracle de le retrouver en vie en 1818 lors des demandes de pensions.

    Jacques Auneau....

     

     

    Jacques Auneau est répertorié sous le n°250, il est âgé de 37 ans, il est cultivateur à Saint-Fulgent et a été blessé en ce lieu de : « deux coups de pointe de sabre dans la poitrine, un coup de sabre sur le coude gauche, deux coups de sabre à la fesse et sept coups de sabre sur la tête, est estropié. » Cela fait quand même douze coups d'une arme terriblement meurtrière au lieu de dix sept, dont deux coups qui auraient dû être mortels…

    Le célèbre officier de hussards, Antoine-Fortuné de Brack, nous a laissé un ouvrage intitulé : Avant Postes de cavalerie légère où il énumère comment tirer parti du sabre. ''Le sabre, écrit-il, est l'arme dans laquelle vous devez avoir le plus confiance, parce qu'il est très rare qu'elle vous refuse service en se brisant entre vos mains. »

    La règle de base du hussard est de privilégier le coup de pointe, qui est souvent mortel ; ce n'est pas une évidence avec une lame courbe comme celle du sabre 1786 ou 1786 modifié an IV, qui incite plus à une escrime de taille. Pourquoi le coup de pointe ? Parce-que c'est le seul qui tue, les autres ne faisant que blesser. Pour porter un coup de pointe, il faut frapper l'ennemi en prenant soin de présenter la lame horizontalement et la faire pénétrer entre les côtes. Le coup se porte à fond et doit être fulgurant, sans oublier de replier rapidement le coude vers l'arrière.

    Donc Jacques Auneau revient de loin.

     

    Jacques Auneau est né en 1778, nous n'avons pas retrouvé son acte de baptême à la paroisse de Saint-Fulgent. Il est le fils de Pierre Auneau, laboureur à la Lérandière et de Jeanne Carteron-Cartron qui se sont mariés le 6 février 1765 à Saint-Fulgent. Voici la composition de cette famille avant la Révolution :

     

    1° Pierre Auneau, né le 31 août 1766 à St-Fulgent.

    2° Jean-Pierre Auneau, né 24 octobre 1768 (idem)

    3° Louis  Auneau, né le 10 novembre 1770 (idem)

    4° François Auneau, né le 1er mars 1773 (idem)

    5° Marrie-Renée Auneau, née le 21 septembre 1775 (idem)

    6° Jeanne-Françoise Auneau, née le 3 novembre 1776 (idem)

    Jacques Auneau, né en 1778 (idem)

    8° Marie-Françoise Auneau, née le14 janvier 1780 (idem)

    9° René Auneau, né le 12 novembre 1781 (idem)

    10° Joseph-Augustin, né le 29 avril 1789 (idem).

     

    Il se marie le 21 juillet 1806 à Saint-Fulgent avec Marie-Françoise Soulard née en 1782 à St-Fulgent et décédée en ce lieu le 3 avril 1848. (vue n°108/431 année 1806  état civil de la commune de St-Fulgent). De cette union naîtront 9 enfants, dont un décédé en bas âge

    Jacques Auneau, cultivateur à Léraudière, est décédé le 10 novembre 1847 à St Fulgent.

         

      Sources: Histoire de la Guerre de la Vendée de Monsieur l'abbé Deniau TOME VI, page 790 - Siraudeau éditeur à Angers. Archives Départementales du département de la Vendée, dossiers des pensions attribuées à 533 anciens combattants le 16 mai 1816 vue n°27/59 class SHDXU -33-2 – registres paroissiaux de Saint-Fulgent – Cadastre de 1838 de Saint-Fulgent, tableau d'assemblage la Lérandière et la Ménardière - Photos de l'auteur : un sabre 1786-an IV original sans fourreau et une copie pour reconstitution historique. 

                                             

     

     Xavier Paquereau pour Chemins Secrets

     

     

    Jacques Auneau....


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    Le choc de Largeasse…

     

     

    La Gâtine n’a pas la réputation d’avoir été des plus actives durant les Guerres de Vendée et pourtant, ce petit territoire à l’extrémité Sud de la Vendée Militaire a connu lui aussi son lot de combats et d’affaires. Le village de Pugny à lui seul en est témoin mais c’est plus au Sud cette fois que nos pas se dirigent, du côté du camp républicain de Largeasse, que nous avions déjà évoqué.

    Le 20 octobre 1794, va se dérouler un combat, ou plutôt un « choc » dans le langage des paysans vendéens entre ces derniers et des troupes sorties du camp. Voyons un peu ce qu’en dit Savary (Tome IV, p.152 et 153) :

    "Le 15, les camps de Largeasse et Chiché ont fait une sortie, huit brigands ont été tués.

    "Le camp du pont Charron était menacé, l'adjudant-général Delaage y est entré avec ses forces.

    "Le 20, un caporal du douzième bataillon du Bec-d'Ambez, ayant avec lui six hommes du camp de la Châtaigneraie, a attaqué vingt-cinq brigands, les a mis en déroute et leur a tué quatre hommes, parmi lesquels un chef armé d'une carabine, une paire de pistolets et un sabre.

    "Le même jour, un détachement sorti du camp de Largeasse, a soutenu une fusillade de plus d'une heure contre cinq cents brigands dont quarante ont été tués, et un grand nombre blessés. Un prêtre s'est trouvé parmi les morts. Ce succès a valu la prise de deux caisses de tambours, des selles, des bottes, quinze fusils, etc. Luneau et Baudu, chefs pris sans armes, ont été faits prisonniers. Nous avons perdu sept hommes et six blessés, dont deux à mort."

     

    Me méfiant un peu des retranscriptions de Savary (on verra pourquoi dans un futur article sur le même secteur), j’ai préféré aller aux sources et voici ce que l’on peut trouver aux archives du Fort de Vincennes (SHD B 5/10-73, vue 8/14) :

     

    « Le général Bonnaire écrit le 25 que dans une sortie faite la veille des camps de Chiché et Largeasse huit brigands armés ont été tués. Le 26, deux sentinelles de poste du poste de Secondigny ont été attaquées et le cheval d’un cavalier d’une escorte de convoy a été tué.../... Le 29 (29 vendémaire, soit le lundi 20 octobre 1794) le général Bonnaire ayant ordonné une forte sortie de la Chataigneraye et de Largeasse, celle de la Chataigneraye a eu quelques succès et des brigands ont été tués, mais il annonce un trait de bravoure d’un caporal du 42° bataillon du Bec d’Ambes qui doit être rapporté, il avait avec lui six hommes et a été attaquer 25 brigands il les a mis en déroute et leur a tué 4 hommes parmi lesquels se trouvait un chef armé d’une carabine, une paire de pistolets et deux sabres.

            La sortie  de Largeasse a été plus avantageuse, les brigands ont été rencontrés au nombre de cinq cents, ils étoient embusqués dans un petit bois chataigner, une fusillade de part et d’autre a duré plus d’une heure,  et nos braves en sont venus aux mains avec les scélérats qui ont pris la fuite, quarante ont été tués, un grand nombre blessés parmi les morts a été reconnu un prêtre ; ils ont perdu en outre deux caisses à tambour, des selles, des bottes, enlevées à leur quartier général, quinze fusils, deux chevaux, un mulet, une voiture et quatre bœufs (« d... boucherie  », illisible), et le nommé Luneau fameux brigand a été pris sans armes ainsi qu’un autre nommé Baudu dont le frère est du comité des brigands, nous avons perdu dans cette affaire sept hommes tués, six blessés dont deux à mort.

     

    Salut Fraternité

    Pour le général chef d’état major

    L’adjudant général Thouron. »

     

     

    Le choc de Largeasse.....

     

     

    Le camp de Largeasse que l’on dit ne jamais avoir été attaqué l’a bien été en fait, du moins sur une sortie de ses troupes. Reste à déterminer le lieu exact de ce combat, ce qui se fera probablement avec le concours d’une petite sortie des Amis du Pont-Paillat un des ces prochains dimanches…

    A suivre donc…

     

    RL

    Juin 2017

     

    Le choc de Largeasse.....

     

     

     


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