• La croix de Marie Papin…

     

    L’histoire de cette jeune fille de 17 ans nous est racontée par le comte de Chabot dans ses deux ouvrages « Paysans Vendéens » (1892) et « Vendéennes et Chouannes » (1902). Voici son récit :

     

    « MARIE PAPIN, MARTYRE DE DIX-SEPT ANS

     

    Livrée par Stofflet peu de temps avant la trahison qui amena sa prise, la bataille de Beaupréau se prolongea pendant dix heures jusqu'à Clisson, avec des alternatives de succès et de revers. Le général perdit, ce jour-là, plusieurs officiers de mérite ; parmi les morts on trouva cette vaillante comtesse de Bruc qui, à Cholet, avait vainement cherché à arrêter la fuite des Royalistes, et qui périt dans cette journée en renouvelant le même acte d'héroïsme. René Pouët, sous-aide-major de Stofflet, avait été grièvement blessé au genou ; il eut cependant le courage de se trainer derrière un gros chêne et de s'y blottir. Un officier de hussards l'aperçoit et lui crie : "Rends ton arme, brigand ! - Je la rendrai si je veux", répond Pouët, et aussitôt visant le républicain il le tue ; puis se traînant avec peine il va frapper à la porte d'une métairie de Saint-Germain (il s'agit de la ferme de Pied-Coutant, tout près de la croix, NDLR.), à quelques pas de la petite ville de Montfaucon. Reconnu pour un soldat vendéen, il est accueilli avec empressement par le métayer, et caché avec un autre blessé sous une hutte, dans un taillis à proximité de l'habitation. Une jeune fille de dix-sept ans, Marie Papin, leur portant un jour la soupe, est surprise par une troupe de Bleus qui lui demandent où se trouvent les brigands auxquels elle porte à manger : "Vous ne le saurez pas, répondit-elle sans hésiter. - Alors tu vas être fusillée ! - Je consens à mourir, s'écrie l'héroïque enfant. Ce sont des malheureux que je ne trahirai jamais". Furieux, les bourreaux se précipitent sur cette jeune fille, lui font subir mille outrages, la lient à un arbre, et à chaque coup de sabre lui promettent la vie sauve si elle veut trahir la retraite des brigands ! Marie Papin, les yeux fixés vers le ciel, récite tout haut sa prière : au dedans de ce corps fragile vit une âme chrétienne que la douleur n'abattra pas. Cette attitude céleste exaspère les bourreaux ; après l'avoir criblée de blessures, ils s'acharnent sur le cadavre de la martyre et le coupent en morceaux.

    Je ne sais si les actes des grandes martyres dont la liturgie catholique nous fait admirer, au temps d'Avent, les victorieux combats, sont plus héroïque. Marie Papin nous semble la digne soeur des Agnès et des Lucie. Elle a donné sa vie pour sauver celle de son prochain, sans hésitation comme sans faiblesse. »

     

     

    La croix de Marie Papin....

    La croix de Marie Papin....

     

     

     

    Il est un lieu bien méconnu à Montfaucon-sur-Moine, celui du « Passage de la Mancotte ». C’est là que suite à une tuerie sans nom, on parvint à retirer une petite fille mutilée, mais vivante d’un monceau de cadavres empilés par la colonne infernale de Cordelier.

     

    La croix de Marie Papin....

    La croix de Marie Papin....

     

    Pour plus de détails, voir le blog de "La Maraîchine normande".

     

    La « Mancotte » (manchotte en français) vécut plusieurs années après…

    Une certaine Victoire Rousseau, qui obtiendra une pension à la Restauration pourrait correspondre au profil de la "Mancotte".

     

    La croix de Marie Papin....

     

     

    RL

    Décembre 2012

     


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  • Les colonnes infernales à Valanjou…

     

    Valanjou n’existait pas à l’époque des colonnes infernales. On venait juste de fusionner les communes et Joué et de Etiau. C’est en 1974 que Joué-Etiau fusionnera à nouveau avec Gonnord.

     C’est le 6 avril 1794 que Grignon passera à Joué-Etiau. Le maire Proust lui communique deux listes de noms. 200 personnes sont listées comme « modérées » et 48 autres comme royalistes. Ces 48 dernières seront fusillées dans le champ des Brediennes, tout près des Rebretières. Un oratoire marque l’emplacement de cette tuerie.

     

    Les colonnes infernales à Valanjou....

    Les colonnes infernales à Valanjou....


    Les colonnes infernales à Valanjou....

     

     A l’autre bout de Valanjou, sur la paroisse de Gonnord, c’est un autre massacre qui aura lieu, sur la route de la Salle-de-Vihiers. Le 23 janvier 1794, la colonne de Crouzat massacre 200 femmes, vieillards et enfants. On raconte que 2 femmes et 30 enfants auraient été enterrés vivants…

     

    RL

    Novembre 2012

     

    Les colonnes infernales à Valanjou....

    Les colonnes infernales à Valanjou....


     


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    La Chapelle Saint-Ambroise…

     

    Un endroit comme on les apprécie grandement, dans un village minuscule, loin du béton, des ronds-points et des rues barrées…

    RL

    Novembre 2012

     

    La Chapelle Saint-Ambroise....

    La Chapelle Saint-Ambroise....

    La Chapelle Saint-Ambroise....

    La Chapelle Saint-Ambroise....

    La Chapelle Saint-Ambroise....

    La Chapelle Saint-Ambroise....

    La Chapelle Saint-Ambroise....

    La Chapelle Saint-Ambroise....

    Mystérieuses croix au bord d’une route…


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    Des souvenirs à Mauléon…

     

    Le rôle que jouera Châtillon-sur-Sèvre, ainsi nommé de 1736 à 1965, avant de redevenir Mauléon, n’est plus à démontrer aux amateurs de Guerres de Vendée. Nous conseillons d’ailleurs la lecture de l’excellent ouvrage de Louis Fruchard, (décédé en 2004) « Les Quatre Guerres à Châtillon-sur-Sèvre », Editions du Choletais, 1992, ainsi qu’une visite au musée du BHRAM.

    Le 2 juillet 1793, Westermann, le « Boucher de la Vendée » s’installe à Châtillon (voir notre article sur le Pont-Paillat ). Ses hommes sont postés sur une hauteur qui domine la ville, la « Butte de Château-Gaillard » où à cette époque se dressait un moulin à vent. Cependant, Westermann va avoir un gros souci. En effet, le gros de l’armée vendéenne qui revient de la bataille de Nantes ne va guère apprécier de le voir installé dans la capitale de l’Armée Catholique et Royale.

    Voyons un peu le récit qu’en fait Auguste Billaud (La Guerre de Vendée, op.cit. p 80 .) :

    "Westerman crie, hurle, tempête. Rien n'y fait ! Les Bleus, affolés, aux trois quarts encerclés, se précipitent vers le seul espace libre : une pente abrupte et rocheuse qui dévale vers un ruisseau coulant à 87 pieds au-dessous. Bientôt, c'est un chaos monstrueux, indescriptible d'hommes, têtes en bas, de chevaux, pattes en l'air ; les uns jurant, les autres hennissant : le tout écrasé par l'artillerie qui, canons démolis, caissons éventrés, culbute par-dessus ! Des fuyards pourtant échappent ; ils gagnent Châtillon, se croyant sauvés : ils tombent sur la colonne de Stofflet qui les massacre sans pitié ! Les paysans sont furieux : "Ah ! les Bleus ont brûlé, ils ont pillé ; ils ont égorgé ; l'heure est venue du règlement de comptes ! Et les baïonnettes embrochent, les sabres transpercent, les crosses assomment ! Le sang coule à flots. Quelques chefs s'interposent ; en vain !"

    C’est une catastrophe pour Westermann, qui parti avec 7 000 soldats n’en ramènera que 300 à Bressuire. 75 de ses volontaires seront égorgés ou sabrés de la main même de Marigny. Lescure, qui ne veut pas cela, lui dit « Marigny, tu es trop cruel, tu périras par l’épée ». Force est de constater que si Marigny fut violent, il n’a jamais pour sa part embroché ni rôti d’enfants républicains….

    Westermann, reviendra, hélas, le 9 octobre 1793 et on connaît la suite.

     

    RL

    Novembre 2012

     

    La Butte de Château-Gaillard.

     

    Des souvenirs à Mauléon....

    Des souvenirs à Mauléon....

    Des souvenirs à Mauléon....

    Des souvenirs à Mauléon....

    Des souvenirs à Mauléon....

    Sur la deuxième croix, on peut lire : « En souvenir des combats de Châtillon 3-5 juillet 9-11 octobre 1793 et à la mémoire des habitants du canton de Châtillon tombés pour la défense de leurs autels ou massacrés en haine de la foi 1792 – 1796 »

    L’imprimerie du Conseil Supérieur de l’Armée Catholique et Royale se situait dans la maison Bouchet. On y imprime les affiches, proclamations, bons royaux émis par le Conseil ainsi qu’un « Bulletin des Amis de la Religion et de la Monarchie ». Étonnamment épargnée par les destructions, la voici en 1900.

     

    Des souvenirs à Mauléon....

    Ci-dessous, la même maison en 2012…

     

    Des souvenirs à Mauléon....

    Le tristement célèbre François-Joseph Westermann...

     

    Des souvenirs à Mauléon....

     

     


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    Sur les pas de Lescure…

     

    Blessé grièvement à la tête par une balle à la Tremblaye, Louis-Marie de Lescure, mourut le 4 novembre près de la Pellerine au lieu-dit « La Grande Besnardière ». Sur demande de son épouse qui deviendra la célèbre marquise de la Rochejaquelein, on décide de l’embaumer. On enterre les entrailles au pied d’une croix dans le cimetière de l’église Saint-Sulpice de Fougères (1). Afin que les républicains ne trouvent pas son corps, on décide finalement de l’enterrer en secret et c’est là qu’une grande énigme va laisser place à toutes sortes de supputations. On l’imagina enterré le long d’un « grand chemin, sur un coin de terre inconnu », ou dans les caves de l’hôtel le Harivel chez  le médecin Putaud qui l’avait embaumé, ou bien encore quelque part du côté d’Avranches,  « près d’un bosquet » sur la commune de Saint-Quentin-sur-le-Homme et sur la propriété du château du Quesnoy (déjà incendié depuis 1789) et dans des tas d’endroits tous plus mystérieux les uns que les autres. (2)

    Cependant, Louis Monnier, qui deviendra plus tard chef de la division de Montfaucon affirme dans ses mémoires  que Lescure fut inhumé dans l’église de Fougères. L’église principale, semble-t-il, celle de Saint-Léonard. Il faut savoir que cette église fut désorientée au XIX° siècle et se trouve depuis curieusement orientée à l’Ouest. En mars 1963, lors de travaux, on découvrit sous la dallage le squelette d’un homme portant les restes d’un chapeau de feutre, d’un uniforme disposant d’une cordelière munie d’un pompon de soie bleu et vert et d’un large ceinturon muni de sa boucle. Visiblement le corps avait été recouvert de chaux vive. Une bouteille de terre qui contenait peut-être des informations sur le défunt fut brisée par les ouvriers et son contenu détruit par la chaux. Ce n’est qu’en 1980 qu’on analysa les restes osseux. Le rapport conclu que cela ne pouvait être un homme de 27 ans comme Lescure mais plutôt celui de quelqu’un d’au moins 40 ans ou bien plus. Ceci dit, qui nous dit que le séjour prolongé dans la chaux n’avait pas altéré les ossements, d’autant plus que le crâne portait clairement un impact de balle à la tempe…. Ces restes, ont été depuis perdus par négligence et nous ne saurons probablement jamais la vérité…(3)

     RL

    Novembre 2012

     

    Notes :

    (1) Ce cimetière est abandonné depuis 1813.

    (2) « Louis-Marie de Lescure », Jean-Claude Souyri, 1987.

    (3) L’excellent André Couillard, a publié un long et passionnant article sur cette énigme dans la revue Savoir de l’association Vendée Militaire, N° 74 d’octobre 2005.

     

     

    Sur les pas de Lescure....

    Sur les pas de Lescure....

        La croix de la Tremblaye qui existait depuis 1753 et près de laquelle Lescure fut blessé.

     Ci-dessous, près de Saint-Christophe-du-Bois, la croix de la Pochetière sur le socle de laquelle, malgré les inscriptions effacées, on peut lire : «  A la mémoire des Vendéens glorieusement tombés pour la défense de leurs autels à la bataille de Saint-Christophe-la-Tremblaye, 15 octobre 1793, et des habitants des fermes voisines massacrés en haine de la religion le 28 mars 1794, Souvenir Vendéen 1955. »

     

    Sur les pas de Lescure....

    Sur les pas de Lescure....

    Sur les pas de Lescure....

     

     

    A l’arrière se trouve l’ancienne plaque qui figurait sur l’ancienne croix de bois qui fut posée en 1927.

    Ci-dessous, la croix du village de la Grande Besnardière, marquant l'emplacement approximatif (la route ne passant pas tout à fait au même endroit) où Lescure rendit son dernier soupir.

     

    Sur les pas de Lescure....

    Sur les pas de Lescure....

     


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