•  

    Deux gentilshommes tués à Gesté le 1er février 1794.

     

    Tués au combat ou fusillés ?

     

     

     

    Nous sommes le samedi 1er février 1794 (le 13 pluviôse de l'an II).

     

    « Le chef de la Colonne Infernale Crouzat et sa division se présentent à Gesté à huit heures du matin. Stofflet et ses hommes, qui les attendent, attaquent la troupe de Crouzat qui se replie sur le Fief-Sauvin. Celui-ci ordonne à sa colonne de gauche d'attaquer à l'Ouest de Gesté, mais les Vendéens lui offrent une très forte résistance, si bien qu'au bout de trois à quatre heures de combat, ils forcent leur ennemi à retraiter sur le Doré.

     

    Pendant ce temps Cordellier campe dans les landes qui avoisines le forêt de Leppo, et dispose sa troupe en bataille afin de pouvoir aider Crouzat. Après « avoir entendu des feux de file et de peloton très suivis » sur sa gauche, Cordellier décide de marcher sur Gesté, « afin d'inquiéter l'ennemi, même de le prendre à revers en cas qu'il fut poursuivi par Crouzat ».

    Il envoie son avant garde qui entre dans Gesté et poursuit, sur la route de Nantes, environ deux cents Vendéens, Assuré d'une traversée sans risque de Gesté, Cordellier pénètre dans le bourg. Mais à sa sortie, Stofflet, renforcé par six cents hommes de la division de Maisdon, commandée par les frères de Bruc, l'attaque en venant des directions de Beaupréau et de Saint-Philbert-en-Mauges, S'apercevant que les Vendéens cherchent à le cerner, le général républicain ordonne la retraite sur le Doré, d'autant plus que ses bataillons de première ligne sont enfoncés. Son avant-garde, devenue arrière-garde, et sa cavalerie protègent sa retraite. A huit heures du soir, au Doré, il ignore ce qu'est devenue une partie de sa colonne écrasée et apeurée car « les hurlements affreux de l'ennemi ont porté l'épouvante dans l'âme des soldats ».

    La brigade de la division de Cordellier, commandée par l'adjudant-général Flavigny, fuit jusqu'à Nantes.

    A Cholet, le général Moulin, le jeune, annonce à Turreau, arrivé à Montaigu, la défaite de la colonne de gauche du général Crouzat, commandée par le chef de brigade Robriquet, à Gesté. Celui-ci a retraité sur Saint-Philbert-en-Mauges où il n'a pas retrouvé son chef et il a aussi essayé de protéger un convoi qui le suivait. Les fuyards ont regagné Cholet ».

     

    C'était la troisième grande victoire que Stofflet remportait dans cette journée. Il avait battu neuf mille Républicains, avec deux mille hommes. Cette affaire de Gesté fut assez « chaude » Monsieur de la Bouère ayant donné son cheval pour sauver un blessé se trouva aux prises avec un hussard qui lui fendit l'oreille et une partie de la joue, mais prenant son fusil par le canon il abattit d'un coup de crosse son adversaire qui fut laissé pour mort.

     

    Mais le 5 février 1794, Cordellier ne pouvant vaincre des soldats, se venge sur la population civile. Dans l'après-midi, il surgit à l'improviste dans le Bourg de Gesté. Il amène des prisonniers récoltés en cours de route depuis Montrevault. Il arrête les quelques personnes trouvées sur place à réparer leurs demeures. Dans la soirée, Cordellier ordonne de conduire les trois cents prisonniers au château du Plessis où le feu est mis. A la lueur de ce brasier, les prisonniers sont massacrés dans une allée du parc....

     

    A cette date du 5 février 1794, les registres d'état civil de Gesté nous livrent le nom d'un gentilhomme que l'on croyait mort et que l'on croit toujours comme ayant été tué au débarquement de Quiberon, le 23 juin 1795, il s'agit de : « Armand-Louis-Théophile Beziades d'Avaray, célibataire, Chevalier de Malte, âgé de 28 ans, né à Paris et mort en cette commune de Gesté par effet de la guerre, fils de Béziades d'Avaray et Mailly de Nesle ». Témoins : François Lecomte et Jean Sichet cultivateurs de cette commune ». 

     

    En réalité, il s'agit de : Armand-Louis-Théophile de Béziade d'Avaray, né le 11 septembre 1766 à Paris, Vicomte d'Avaray. Il est le fils de Claude-Antoine, de Béziade, né le 16 juillet 1740, marquis d'Avaray, marié le 5 avril 1758 à Paris avec Angélique-Adélaïde-Sophie de Mailly.

    Son acte de décès enregistré le mercredi 5 février, pourrait nous faire penser qu'il n'est pas mort au combat, mais que peut-être blessé et fait prisonnier, il faisait partie des trois cents fusillés du château du Plessis. Il a été enregistré le « seize pluviôse-5 février », erreur du scribe sur la date ? Le 16 pluviôse correspond au 4 février ????

     

     

    Un mot sur la famille de Béziade d'Avaray : « Fin 1791, les trois fils de Claude-Antoine de Béziade émigrèrent, L'aîné, François, suivit le comte de Provence dont il fut le fidèle serviteur et l'un des favoris. Le cadet, Théophile*, fit partie de l'expédition de Quiberon, tout comme le marquis de Grave, qui avait épousé l'aînée des filles du marquis d'Avaray, et tous deux furent fusillés en 1795 à la suite de cette entreprise malheureuse. Une maladie longue et douloureuse ne permit pas au marquis d'Avaray de suivre ses fils et ses gendres sous les drapeaux de l'armée des princes. Incarcéré avec sa femme, née Mailly-Nesle que vers la fin de la terreur (17 frimaire an II), il subit avec sa femme neuf mois de captivité, attendant chaque jour la mort dont ils étaient menacés. Sauvés par le 9 thermidor, il émigra, mais ne put sauver une partie de sa fortune qu'en obtenant sa radiation de la liste des émigrés ». Extrait de Wikipédia.

     

    * Théophile fut tué à Gesté et non à Quiberon et son décès enregistré le seize pluviôse de l'an II. (Cf acte de décès de la commune de Gesté dans le Maine et Loire).

     

     

     

    Le décès du deuxième gentilhomme a été enregistré « le treize pluviôse de l'an II – 2 février » , en réalité le Samedi 1er février, jour de la bataille de Gesté :

    «  Le treize pluviôse -2 février - Henry Brouilhet la Carrière Leville, âgé de 21 ans, mort par effet de la guerre, né à Chartres département de l'Eure et Loire – de : Etienne,Noël,Gérard Brouilhet la Carrière et de Marie Gabrielle Gueau – Témoins : Jacques Couillau et Jean Samson, cultivateurs demeurant en cette commune ».

     

    En réalité, il s'agit de Henri Brouilhet de la Carrière de Léville, fils d' Etienne, Noël, Charles, Gérard Brouilhet de la Carrière de Leville et de Marie, Henriette, Gabrielle Guéau de Reverseaux de Rouvray.

     

    La famille Brouilhet de la Carrière appartenait à la noblesse du pays chartrain.

     

    Elie Brouilhet de la carrière, bourgeois de la ville de Chartres eut ses armes enregistrées à l'armorial général de 1696. Elie, Mille Brouilhet, sieur de la Carrière, conseiller au Bailliage et siège présidial de Chartes, décédé en 1755, fut pourvu en décembre 1752 d'un office anoblissant de secrétaire du Roi près la cour des aides de Clermont-Ferrand. Il fut père d'Elie, Mille, Robert Brouilhet de la Carrière, Chevalier de Saint-Louis, Seigneur de la Haye, qui prit part en 1789 aux assemblées de la noblesse tenues à Chartres tant en son nom que comme représentant de ses neveux mineurs Henri* et Elie,Charles Bouilhet de la Carrière, seigneurs de Léville Le second de ceux-ci avait fait en 1782 des preuves de noblesse pour être admis dans les Chevaux-Légers. Il mourut à Versailles en 1851, laissant une fille unique, dernière représentante de sa famille, qui épousa en 1825 le comte de Faverney et qui mourut en 1876.

     

     

    * Il semblerait que Henri Brouilhet de la Carrière de Léville ne soit pas mort au combat, mais plutôt fusillé par les Républicains.

     

     

    Pourquoi ? Parce que les personnes tuées au combat portent la mention : « tué à la bataille de Gesté le 1er février ». Les personnes tuées au massacre du Plessis, ou dans les autres lieux de la commune portent la mention : « mort par effet de la guerre ». Mais allez savoir. ???? Ces deux gentilshommes étaient certainement des officiers Vendéens opérant chez Stofflet ou chez les frères de Bruc et ils ont laissé leur vie pour la défense de leur Dieu et de leur Roi à la bataille de Gesté dans le Maine et Loire.

     

    Sources : Archives Départementales du Maine et Loire – Actes de décès des deux gentilshommes – commune de Gesté . Wikipédia - crédit photo : Claude, Antoine de Béziade, (1740 1829) duc d'Avaray, père d'Armand,Louis,Théophile (archives numériques de la Révolution Française).

     

    Xavier Paquereau pour Chemins secrets

     

     

     

    Claude Antoine de Béziade, duc d'Avaray (1840-1829)

     

    Deux gentilshommes tués à Gesté....

     

    Deux gentilshommes tués à Gesté....

     

    Deux gentilshommes tués à Gesté....


    votre commentaire
  •  

    La Baïonnette Royale n° 9

     

     

     

    La Baïonnette royale N° 9, René Mesnard....La famille Ménard est originaire de la paroisse de Saint Macaire en Mauges et exploite la métairie de la Chalouère dans cette paroisse.

     

    René Ménard - Mesnard est né le 10 février 1758 à Saint Macaire en Mauges. Il est le fils de René Ménard (Mesnard), né le 29 novembre 1728 à Saint Macaire, métayer-laboureur, et de Renée Terrien née le 16 avril 1726 à Saint Macaire, décédée dans cette même paroisse le 5 août 1770.

     

    En 1793, René Ménard est métayer-propriétaire à la Chalouère, il est âgé de 35 ans et prend les armes contre la République. Il est accompagné d'un de ses neveux, François Morinière et d'un beau-frère, Jean-Marc Baron, de la paroisse de Saint André de la Marche.

     

    Il s'est marié le 3 novembre 1787 à Saint Macaire avec Marguerite Morinière, née le 31 décembre 1762 à Saint André de la Marche, décédée à Saint Macaire le 28 mars 1807.

     

    Les états de services de René Ménard : 

     

    « Campagnes de la Vendée depuis celle de 1793 jusques et y compris celle de 1799 »

     

        Le 25 mai 1825, il fait une demande de pension au Roi à Saint Macaire dans le Maine et Loire et déclare :

        Mesnard René, propriétaire à Saint Macaire, ancien soldat des Armées Royales de l'Ouest à Messieurs les membres de la Commission chargée de la distribution des secours pour le département de Maine et Loire.

     

    «  Messieurs,

     

    J'ai l'honneur de vous exposer que je pris dès l'origine de la guerre de la Vendée, les armes pour le soutien de l'Autel et du Trône, Les certificats que je joins ici attestent que j'ai servi avec honneur et distinction et les services que j'ai rendus aux armées Royales.

     

        J'ai fourni deux bœufs estimés à 700 frs, 4 douzaines de bled, seigle et froment estimés 156 frs, mon mobilier a été pillé et emporté par les colonnes républicaines, Je vous prie de prendre en considération mes services, pertes et fourniments, Afin que je puisses participer dans ses bienfaits de sa Majesté envers ses fidèles Vendéens, ce que faisant vous rendrez justice.

     

    J'ai l'honneur d'être avec mes profonds respects Messieurs, votre très humble serviteur. »

     

    signé

     

    René Mesnard.

     

     

        Un certificat de service lui est délivré le 30 mai 1825 signé du Marquis de la Bretesche Chef de la Division de Montfaucon. Du Vicomte de la Bretesche Major de Subdivision et de Pierre Hulin Chef de Bataillon.

     

     

     

    Situation de l'intéressé en 1825 :

     

     

    Métayer-laboureur à la Chalouère commune de Saint Macaire en Mauges. Veuf de Marguerite Morinière le 28 mars 1807, il se remarie le 13 juillet 1811 à Saint Macaire avec Perrine Gaudineau, fille de confiance au Puy Maseau, née le 16 mai 1770 à Jallais. Il est père de six enfants.

     

    René Ménard ne touchera pas sa pension, il décède à la Chalouère le 4 décembre 1826.

     

     

     

    sources : Archives familiales – Archives Départementales du Maine et Loire.

     

    Photo : Collection particulière – Certificat de Service de Louis Baron de Tillières (le n°1 de la série « Baïonnette Royale »),baïonnette modèle 1777 de fabrication révolutionnaire et balles découvertes sur le champ de bataille de La Tremblaye près de Cholet.

     

     

    Xavier Paquereau pour Chemins secrets

     

     

    La Baïonnette royale N° 9, René Mesnard....

     

    La Baïonnette royale N° 9, René Mesnard....


    votre commentaire
  •  

     

    Chemillé, en ce 5 pluviôse de l'an II.

     

    Le massacre de la famille Rochard.

     

     

        Avant la Révolution, François Rochard est métayer au château de la Sorinière, paroisse Saint Pierre de Chemillé en Anjou. Le château de la Sorinière est connu dès 1246 (terra de la Sorinère) Renée de Brie épouse Michel d'Escoublant (1598-1634) et Marie d'Escoublant apporte la terre à François du Verdier (1669).

     

        Le massacre de la famille Rochard....Claude-François du Verdier de la Sorinière fut président de l'Académie d'Angers, Lors de la Révolution, une de ses filles, bénédictine au Calvaire d'Angers, sa belle-fille Marie de la Dive, veuve d'Henri-François-Esprit-Sophie du Verdier de la Sorinière, les deux filles de celle-ci, Catherine et Marie-Louise, sont les deux premières guillotinées place du Ralliement le 26 janvier 1794 ; les deux autres fusillées au Champ-des-Martyrs le 10 février 1794 pour leur attachement au catholicisme. Elles ont été béatifiées le 19 février 1984 (Homélie de Jean-Paul II). Une sœur des deux jeunes filles, Henriette, épouse de Charles Davy, président du comité royaliste de Chalonnes et tué au combat, mourra prisonnière à Tours ; leur frère enfin, Henri-Gaspard avait été guillotiné à Saumur le 25 octobre 1793.

    Nous ne pouvons passer sous silence le geste sublime de sœur Rosalie : «  Marie-Louise du Verdier de la Sorinière était une jeune religieuse de la congrégation des Soeurs du Calvaire en Anjou. Quand elle fut arrêtée, durant la Révolution, elle fut condamnée à mort. Sur le chemin de son exécution, elle eut le temps de remettre sa pelisse qu'elle avait sur elle à une pauvre femme grelottant de froid qui l'implorait. Guillotinée le 27 janvier 1794, elle était la belle sœur de Marie de la Dive guillotinée le 26 janvier 1794 ». Le massacre de la famille Rochard....

     

        La famille du Verdier de la Sorinière a donc été très éprouvée par la Révolution ; la famille de ses métayers le sera également.

     

          En effet, le 24 janvier 1794 (5 pluviôse de l'an II), la Colonne Infernale de Crouzat arrive à Chemillé... après avoir mis le feu aux bourgs de Gonnord, de Joué et d'Etiau et à cinq châteaux des environs dont le château de la Sorinière, Cordellier avait raison de penser que « Crouzat se chauffait autant que lui ».

     

          Les registres de l'état civil de Chemillé en date du 24 janvier 1794, dans leur sécheresse épistolaire, nous livrent les noms des huit victimes de la famille Rochard :

     

    François Rochard, métayer, âgé de 75 ans, né à Cossé, fils de Michel Rochard et de Jeanne Ogereau - veuf – Témoins : Etienne Martineau et Jean Rochard, fils du défunt.

     

    Jeanne Dailleux, âgée de trente quatre ans, née à Chaudefonds, de Jean Dailleux et de Anne Denécheau, épouse de Jean Rochard – Témoins : Jean Dailleux, frère de la défunte et René Rochard, beau-frère de la défunte.

     

    Marie Dailleux, âgée de trente deux ans, née à Chaudefonds département de Maine et Loire, de Jean Dailleux et de Anne Denécheau, épouse de René Rochard. Témoins : Jean Dailleux frère de la défunte et Jean Rochard, beau-frère de la défunte.

     

    Henriette Rochard, 5 ans, de Saint Pierre de Chemillé, fille de René Rochard et de Marie Dailleux , Témoins : Jean Dailleux, oncle et Jean Rochard, oncle.

     

    René Rochard, 4 ans, de Saint Pierre de Chemillé, fils de René Rochard et de Marie Dailleux, Témoins : Jean Dailleux, oncle et Jean Rochard, oncle.

     

    Joseph Rochard, 8 mois, de Saint Pierre de Chemillé, fils de René Rochard et de Marie Dailleux, Témoins : Jean Dailleux, oncle et Jean Rochard, oncle.

     

    Jeanne Rochard, 4 ans, de Saint Pierre de Chemillé, fille de Jean Rochard et de Jeanne Dailleux, Témoins : René Rochard, oncle et Jean Dailleux Oncle.

     

    Pierre Rochard, 2 ans, de Saint Pierre de Chemillé, fils de Jean Rochard et de Jeanne Dailleux, Témoins : René Rochard, oncle et Jean Dailleux, oncle.

     

    Au total, huit personne d'une même famille disparaissent le même jour... lâchement assassinées.

     

     

    Contacté par une descendante de cette famille, j'ai essayé de trouver plus de détails pouvant éclairer « la scène du crime ». Les registres de l'Etat Civil ne nous apportent rien en ce qui concerne le lieu des sépultures : Inhumation sur les lieux mêmes de la tragédie dans un premier temps ? Au cimetière de Chemillé par la suite ? Dans cette situation, on ne peut que s'appuyer sur la tradition orale, locale ou familiale; les registres restant muets sur le sujet. Ont-ils été les seuls massacrés au château de la Sorinière ? A priori, OUI.

    Le propriétaire du château de la Sorinière est décédé le 4 avril 1790 à Angers. Son épouse, Marie de la Dive a été guillotinée à Angers le 26 janvier 1794.

     

    Le premier pluviôse an II (20 janvier 1794), René et Jean Rochard, métayers à la Sorinière, déclarent à Chemillé le décès de Aimée-Rosalie-Charlotte du Verdier de la Sorinière, âgée de trente deux ans, née à Saint Pierre de Chemillé le 21 mars 1762, fille de Henri-François-Esprit-Sophie du Verdier de la Sorinière et de Marie de la Dive, célibataire.

    Ce décès, survenu quatre jour avant le massacre du 24 janvier 1794 a très certainement été amalgamé par la mémoire populaire et enregistré comme personne massacrée avec la famille Rochard.

     

    Le 29 août 1788, baptême à Saint Pierre de Chemillé de Jean-Louis Rochard et de François-Jean Rochard, frères jumeaux, fils de Jean Rochard et de Jeanne Dailleux. voilà nos deux rescapés de la journée du 5 pluviôse de l'an II. Jean-Louis décèdera à la Sorinière le 10 avril 1871 et François-Jean à Chemillé le 25 février 1876.

     

     

    Quelques dates en feuilletant les registres....

     

    Henriette Rochard est baptisée le 9 juin 1788, à St Pierre de Chemillé, fille de René Rochard, métayer, et de Marie Dailleux le parrain est Messire Henri-Esprit-Sophie du Verdier, chevalier, seigneur de la Sorinière. La Marraine : Aimée-Rosalie-Charlotte du Verdier de la Sorinière.

     

    René Rochard est baptisé le 13 janvier 1790 à St Pierre de Chemillé, fils de René Rochard, métayer et de Marie Dailleux.

     

    Joseph Rochard est né le 28 thermidor an 1 (15.8.1793) St Pierre de Chemillé, fils de René Rochard, métayer et de Marie Dailleux.

     

    Jean-Louis Rochard et François-Jean Rochard baptisés le 29 août 1788 à St Pierre de Chemillé. Jean-Louis a pour parrain : Messire louis-Pierre du Verdier, Chevalier, seigneur des « Petites Tailles », ancien officier au régiment du Maine – Marraine : Dame Marie-Madeleine-Marthe-Victoire, Désirée de Brie Ferrant. François-Jean a pour parrain François Rochard, son aïeul et pour marraine : Anne Denécheau son aïeule.

     

    Pierre Rochard est né le 17 mars 1792, fils de Jean Rochard, métayer et de Jeanne Dailleux.

     

    Jeanne Rochard, je n'ai pas découvert son acte de naissance, (1790 ou 1791), fille de Jean Rochard et de Jeanne Dailleux.

     

     

     

     

    Sources : archives départementales du Maine et Loire – Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine et Loire – Célestin Port – tome IV – Crédit photos : Monumentum, carte des Monuments historiques Français – Chapelle du Château de la Sorinière et carte postale du Château de la Sorinière.

     

    Xavier Paquereau pour Chemins secrets

     

     

     

     

    Chemillé, en ce samedi 6 pluviôse de l'an II.

     

    Rochard Jean-Louis

     

     

        Les registres de l'état civil de Chemillé en date du 25 janvier 1794 (6 pluviôse an II), et non du 24 janvier, nous livrent les noms des huit victimes de la famille Rochard massacrées à la métairie du château de la Sorinière par la Colonne Infernale Crouzat.

         Un enfant âgé de cinq ans, très grièvement blessé, a été laissé pour mort, il s'agit de Jean-Louis Rochard.

     

         En mai 1825, il fait une demande de pension en ces termes :

     

    «  A Messieurs les membres de la Commission des secours à accorder aux anciens militaires des armées Royales de l'Ouest, a l'honneur d'exposer très humblement ;

     

        Jean-Louis Rochard, cultivateur, demeurant à Chemillé arrondissement de Beaupréau département de Maine et Loire.

          Qu'il n'a cessé dans tous les temps et dans toutes occasions de donner des preuves de son inviolable attachement et de son entier dévouement à l'auguste famille des Bourbons, que n'étant âgé que de cinq ans à l'époque de 1793, il ne pu faire partie alors de l'armée Royale de l'Ouest ; mais que tandis que son père et tous ses parents combattaient pour le trône et l'Autel, il fut massacré par les républicains qui le laissèrent pour mort (ainsi que sept autres de la famille qui n'ont pas survécus), et dont il conserve une blessure grave à la tête qui lui cause de très vives douleurs, l'empêche souvent de travailler et finira par l'empêcher tout à fait de gagner sa vie ainsi qu'il est constaté par le certificat ci-joint.

          Qu'aussitôt que l'exposant s'est trouvé en état de porter les armes, il s'est rangé parmi les fidèles royalistes et a fait preuve de zèle, de courage et d'intrépidité, notamment à l'époque des cent jours.

            Qu'en 1793 ses parents ont tout perdu par le pillage et l'incendie révolutionnaire.

            Que son infirmité venant à l'empêcher tout à fait de travailler, et n'ayant aucune fortune ni aucune ressource, il tombera dans la misère la plus affreuse.

             Pourquoi il vous supplie, Messieurs d'avoir pitié de lui et de vouloir bien le faire participer aux bienfaits accordés par le Roi aux fidèles vendéens en lui faisant obtenir un secours annuel en raison de sa malheureuse situation ».

     

     

    Chemillé le 31 mai 1825. signé J . L Rochard

     

     

    Nota : Jean-Louis Rochard parle de sept victimes, en réalité : huit victimes et lui même laissé pour mort.

     

     

    Le 31 mai 1825, il est visité par un chirurgien à Chemillé, le Docteur en chirurgie Thibault,

     

    «  Nous soussigné, chirurgien demeurant ville de Chemillé 4ème Arrondissement de Maine et Loire, certifie que :

     

        Jean-louis Rochard, métayer du domaine du château de la Sorinière en cette commune a reçu un coup d'instrument tranchant qui a entièrement abattu le tiers inférieur de l'oreille droite et une portion triangulaire de la longueur de deux pouces sur un pouce et demi de largeur de l'os de la tête correspondant à cette partie de l'oreille.

       D'où il est résulté une cicatrice assez profonde avec adhérence 2° diminution dans la perception des sons de ce côté, 3° maux de tête assez considérables surtout au milieu des travaux de l'été ; accidents qui peuvent augmenter avec l'âge et mettre ce laboureur dans l'impossibilité de travailler. Pour quoi je lui ai délivré le présent – trois mots rayés nuls »

     

    signé Thibault

     

     

    Chemillé 31 mai 1825

     

    Visé par Mr de la Sorinière, Chevalier de Saint Louis, Maire.

     

     

     

    Sources : Archives Départementales du Maine et Loire – Dessin : Petite Histoire des Guerres de Vendée d'Henri Servien, illustré par René Follet – Editions de Chiré, album relié, 190 pages - BP1 86190 Chiré en Montreuil.

     

     

     

    Xavier Paquereau pour Chemins Secrets

     

    Le massacre de la famille Rochard....

     

    Le massacre de la famille Rochard....

     

     

    Le massacre de la famille Rochard....


    7 commentaires
  • Journée Cathelineau 2015

    pour "les amis du Pont-Paillat"...

     

     

    Les jeunes de notre petit groupe ayant eu l'idée de se retrouver comme chaque année à l'Auberge des Brigands à la Boissière-du-Doré en mémoire de Jacques Cathelineau, c'est donc tout naturellement que nous avons fait un 14 juillet "vendéen".

    Il nous faut tout d'abord remercier Marie-Charlotte, qui s'était occupé des questions de logistique et avait recueilli les inscriptions à l'Auberge, où nous fûmes très amicalement accueilli par M. et Mme Emeriau, les propriétaires du lieu. Après les retrouvailles, le déjeuner fut très animé et l'heure tournait à grande vitesse. Plusieurs manifestations étaient proposées par les associations de mémoire, y compris un "pèlerinage Perrier" (qui a fait "pschitt"), autour de la mémoire de Jacques Cathelineau. Nous nous sommes ainsi rendu à Saint-Florent-le-Vieil ; le Souvenir Vendéen, comme chaque année, y organisait une sortie et avait ouvert la chapelle Saint-Charles, où reposent les dépouilles de Cathelineau et de son fils, tué à la Chaperonière en 1832. Après avoir assisté à une petite conférence dans la chapelle, notre petit groupe a entrepris une visite de Saint-Florent, avant de se rendre à l'abbatiale, pour rendre hommage cette fois à Charles de Bonchamps, le tout sous la conduite de Nicolas Delahaye.

    Le compte-rendu du blog "Vendéens et Chouans".

     

     

    RL

    Juillet 2015

     

     

    Marie-Charlotte, que nous remercions pour son implication dans cette journée et qui nous gratifia d'un petit discours tout à fait d'actualité.

     

    Journée Cathelineau 2015 pour "les Amis du Pont-Paillat"....

     

    La table des "jeunes"....

    Journée Cathelineau 2015 pour "les Amis du Pont-Paillat"....

     

    ... Et celle des "moins jeunes"...

    Journée Cathelineau 2015 pour "les Amis du Pont-Paillat"....

     

    Journée Cathelineau 2015 pour "les Amis du Pont-Paillat"....

    Tombeau de Jacques Cathelineau :

    Journée Cathelineau 2015 pour "les Amis du Pont-Paillat"....

     

    C'est parti pour la découverte des lieux de mémoire :

    Journée Cathelineau 2015 pour "les Amis du Pont-Paillat"....

     

    Journée Cathelineau 2015 pour "les Amis du Pont-Paillat"....

     

    Le sinistre comité révolutionnaire :

     

    Journée Cathelineau 2015 pour "les Amis du Pont-Paillat"....

     

    Ce lieu, là-même où éclata la grande insurrection, et qui laisse dubitatif les promeneurs, entre l'abbatiale et le passage de la Loire...

     

    Journée Cathelineau 2015 pour "les Amis du Pont-Paillat"....

     

    Journée Cathelineau 2015 pour "les Amis du Pont-Paillat"....

     


    1 commentaire
  • Les Landes de Bois-Jarry...

     

     

    Tout amateur des aventures de Charette a entendu parler des landes de Bois-Jarry souvent orthographiées "Béjarry" en raison de la prononciation locale de l'époque. Mais où donc se trouvent aujourd'hui ces fameuses landes qui ont été l'objet de plusieurs combats entre les hommes de Charette et ceux de la république naissante et même de massacres ?

     

    Afin de localiser l'endroit, nous invitons le lecteur à regarder sur une carte au Sud de Mormaison, non loin de l'ancienne paroisse de Saint-Christophe-la-Chartreuse, entre les villages de la Gélussière et de la Tréculière. C'est là que se trouvaient d'immenses landes et deux moulins à vent. Aujourd'hui, il n'y a, en cet endroit, plus de traces de landes mais des champs cultivés. Le curé Amiaud de Mormaison a laissé un registre particulièrement fourni en victimes des Guerres de Vendée et notamment des colonnes infernales dans ce secteur. "La Maraîchine Normande" l'a publié ici.

     

      C'est de ces landes que la colonne infernale de Cordellier ira massacrer les habitants du Petit-Luc, le 28 février 1794. Le 1er juin de la même année se déroule un petit combat aux landes de Bois-Jarry. Lucas de la Championnière nous en parle (p. 89 de ses mémoires) :

     

    "M. Charette prit alors la route de son pays où M. Stofflet devait bientôt le rejoindre. Le quartier général fut établi à la Bérillière, village dans la paroisse de Legé (La Bésilière). C'est de là qu'on apprit la marche d'un peloton d'ennemis qui pillaient et brûlaient dans les environs des Landes de Béjarry. Notre armée marcha à leur rencontre sur deux colonnes. Guérin commandant l'avant-garde, arriva le premier dans la lande et trouva l'ennemi en bataille au pied de deux moulins qui sont à peu près au milieu. Les républicains s'ébranlèrent aussitôt et vinrent au pas de charge sur les royalistes qui s'avancèrent aussi à leur rencontre ; mais les derniers, malgré l'exemple et les exhortations de Guérin, commençaient à plier lorsque M. Charette parut heureusement à l'autre extrémité de la lande : un cor de chasse annonça son arrivée : la fanfare épouvanta les républicains, ils se virent mis entre deux feux et prirent maladroitement la fuite. Notre cavalerie en eut bon marché."

     

    Puis vint un autre combat, le 23 novembre 1795 (ibid. p. 133) :

     

    " Depuis cette époque, nous fûmes toujours errans, occupant successivement le bourg de Saligné, de la Latterie, Saint-Denis, Montorgueil, la Chicaillère, etc. ; pendant ce temps, l'ennemi nous cernait de toute part et le cercle se resserrait tous les jours ; nous recommençâmes la marche qui nous avait sauvés autrefois et, nous mettant en bataille tout le jour dans de grandes landes d'où nous pouvions voir de fort loin, nous traversions pendant la nuit entre leurs postes, et c'est par ce moyen que nous vînmes attaquer 500 hommes aux landes de Béjarry ; M. de Couëtus dirigeait cette expédition ; nous fîmes peu de mal à l'ennemi, le pays était trop coupé pour que notre cavalerie pût agir.

    Nous y perdîmes Robrie, le plus brave officier de ceux qui nous restaient. Sa mort fut vengée quelques jours après par la destruction totale d'un autre détachement qui était venu près du même endroit remplacer le premier. "

     

    Lucas de la Championnière précise dans une lettre adressée à Alphonse de Beauchamp (p. 185):

     

    " Le récit que l'on a fait de la mort de la Robrie est fort beau, mais point véritable. J'ai vu La Robrie frappé du coup dont il mourut, j'en puis parler savamment. M. Charette n'était point à l'attaque du poste de Saligny. Il avait donné la moitié du commandement de l'armée à M. de Couëtus, et s'était porté vers le Poiré avec l'autre. Robrie qui n'était pas à l'armée, nous rejoignit avec un peloton de cavalerie dans la lande de Béjarry, au moment ou nous apercevions l'ennemi. Le poste des républicains cantonné sur le bord de la lande était peu nombreux et ne fit nulle résistance. La sentinelle tira son coup de fusil à cinquante pas et se sauva. Cavalerie et infanterie se mirent à sa poursuite. Dans un chemin fort étroit, sur le bord de la Boulogne, nous suivions d'assez près cinq à six républicains qui, après avoir gagné une hauteur opposée, firent leur décharge sur notre peloton. Un cavalier fut tué raide et Robrie fut blessé dans le bas-ventre. Il détourna son cheval. Je lui demandai : où vas-tu ? Je suis blessé à mort, me répondit-il. Ce sont, je crois, les dernières paroles qu'il ait prononcées. Il tomba à quelques pas de là. On l'enterra à Saligny. "

     

    Les Landes de Bois-Jarry sur la carte IGN...

    Les landes de Bois-Jarry....

     

    ...Et sur le cadastre de 1837. On y distingue les deux moulins dont Lucas de la Championnière fait mention.

    Les landes de Bois-Jarry....

     

    Selon les sources républicaines, les vendéens auraient eu 150 tués et les hommes du général Delaage, 57 morts et 32 blessés sur cette affaire et sur une autre s'étant déroulée à Saint-Denis-la-Chevasse, quatre jours plus tard.

     

     

    RL

    Juillet 2015

     

    Quelques images de l'emplacement des landes de Bois-Jarry aujourd'hui :

     

    Les landes de Bois-Jarry....

     

    Les landes de Bois-Jarry....

     

    Les landes de Bois-Jarry....

     


    votre commentaire