•  

    Les chroniques de Jacques Chauvet, N° 27…

     


    votre commentaire
  •  

    Jacques Auneau de Saint-Fulgent, 

    surpris par les hussards, il reçoit douze coups de sabre...

     

      

     

     

    Jacques Auneau....Certains combattants reviennent de loin et parfois de très loin ! C'est le cas de Jacques Auneau de Saint-Fulgent, qui se situe parmi les plus braves soldats de la Vendée nous dit l'abbé Deniau.

    « Jacques Auneau de Saint-Fulgent fut surpris près de Vendrenne par des hussards qui lui assénèrent dix sept coups de sabre sur la tête, les épaules, le corps, et un à travers la poitrine. Malgré toutes ces blessures, il eut encore la force de se rendre à la Ménardière, métairie voisine. » 

    Nous ne pouvons situer la date de l'événement, mais à la lecture des documents d'archives, nous pouvons reconstituer la scène qui diffère quelque peu du récit de l'abbé Deniau.

    Jacques Auneau habite au village de la Lérandière proche de la Ménardière à Saint-Fulgent et c'est en ce lieu qu'il a du être cerné par les hussards qui le laissèrent pour mort après lui avoir fait subir un déluge de coups de sabre avec un véritable acharnement, une volonté de tuer hors normes. C'est un véritable miracle de le retrouver en vie en 1818 lors des demandes de pensions.

    Jacques Auneau....

     

     

    Jacques Auneau est répertorié sous le n°250, il est âgé de 37 ans, il est cultivateur à Saint-Fulgent et a été blessé en ce lieu de : « deux coups de pointe de sabre dans la poitrine, un coup de sabre sur le coude gauche, deux coups de sabre à la fesse et sept coups de sabre sur la tête, est estropié. » Cela fait quand même douze coups d'une arme terriblement meurtrière au lieu de dix sept, dont deux coups qui auraient dû être mortels…

    Le célèbre officier de hussards, Antoine-Fortuné de Brack, nous a laissé un ouvrage intitulé : Avant Postes de cavalerie légère où il énumère comment tirer parti du sabre. ''Le sabre, écrit-il, est l'arme dans laquelle vous devez avoir le plus confiance, parce qu'il est très rare qu'elle vous refuse service en se brisant entre vos mains. »

    La règle de base du hussard est de privilégier le coup de pointe, qui est souvent mortel ; ce n'est pas une évidence avec une lame courbe comme celle du sabre 1786 ou 1786 modifié an IV, qui incite plus à une escrime de taille. Pourquoi le coup de pointe ? Parce-que c'est le seul qui tue, les autres ne faisant que blesser. Pour porter un coup de pointe, il faut frapper l'ennemi en prenant soin de présenter la lame horizontalement et la faire pénétrer entre les côtes. Le coup se porte à fond et doit être fulgurant, sans oublier de replier rapidement le coude vers l'arrière.

    Donc Jacques Auneau revient de loin.

     

    Jacques Auneau est né en 1778, nous n'avons pas retrouvé son acte de baptême à la paroisse de Saint-Fulgent. Il est le fils de Pierre Auneau, laboureur à la Lérandière et de Jeanne Carteron-Cartron qui se sont mariés le 6 février 1765 à Saint-Fulgent. Voici la composition de cette famille avant la Révolution :

     

    1° Pierre Auneau, né le 31 août 1766 à St-Fulgent.

    2° Jean-Pierre Auneau, né 24 octobre 1768 (idem)

    3° Louis  Auneau, né le 10 novembre 1770 (idem)

    4° François Auneau, né le 1er mars 1773 (idem)

    5° Marrie-Renée Auneau, née le 21 septembre 1775 (idem)

    6° Jeanne-Françoise Auneau, née le 3 novembre 1776 (idem)

    Jacques Auneau, né en 1778 (idem)

    8° Marie-Françoise Auneau, née le14 janvier 1780 (idem)

    9° René Auneau, né le 12 novembre 1781 (idem)

    10° Joseph-Augustin, né le 29 avril 1789 (idem).

     

    Il se marie le 21 juillet 1806 à Saint-Fulgent avec Marie-Françoise Soulard née en 1782 à St-Fulgent et décédée en ce lieu le 3 avril 1848. (vue n°108/431 année 1806  état civil de la commune de St-Fulgent). De cette union naîtront 9 enfants, dont un décédé en bas âge

    Jacques Auneau, cultivateur à Léraudière, est décédé le 10 novembre 1847 à St Fulgent.

         

      Sources: Histoire de la Guerre de la Vendée de Monsieur l'abbé Deniau TOME VI, page 790 - Siraudeau éditeur à Angers. Archives Départementales du département de la Vendée, dossiers des pensions attribuées à 533 anciens combattants le 16 mai 1816 vue n°27/59 class SHDXU -33-2 – registres paroissiaux de Saint-Fulgent – Cadastre de 1838 de Saint-Fulgent, tableau d'assemblage la Lérandière et la Ménardière - Photos de l'auteur : un sabre 1786-an IV original sans fourreau et une copie pour reconstitution historique. 

                                             

     

     Xavier Paquereau pour Chemins Secrets

     

     

    Jacques Auneau....


    votre commentaire
  •  

    Le choc de Largeasse…

     

     

    La Gâtine n’a pas la réputation d’avoir été des plus actives durant les Guerres de Vendée et pourtant, ce petit territoire à l’extrémité Sud de la Vendée Militaire a connu lui aussi son lot de combats et d’affaires. Le village de Pugny à lui seul en est témoin mais c’est plus au Sud cette fois que nos pas se dirigent, du côté du camp républicain de Largeasse, que nous avions déjà évoqué.

    Le 20 octobre 1794, va se dérouler un combat, ou plutôt un « choc » dans le langage des paysans vendéens entre ces derniers et des troupes sorties du camp. Voyons un peu ce qu’en dit Savary (Tome IV, p.152 et 153) :

    "Le 15, les camps de Largeasse et Chiché ont fait une sortie, huit brigands ont été tués.

    "Le camp du pont Charron était menacé, l'adjudant-général Delaage y est entré avec ses forces.

    "Le 20, un caporal du douzième bataillon du Bec-d'Ambez, ayant avec lui six hommes du camp de la Châtaigneraie, a attaqué vingt-cinq brigands, les a mis en déroute et leur a tué quatre hommes, parmi lesquels un chef armé d'une carabine, une paire de pistolets et un sabre.

    "Le même jour, un détachement sorti du camp de Largeasse, a soutenu une fusillade de plus d'une heure contre cinq cents brigands dont quarante ont été tués, et un grand nombre blessés. Un prêtre s'est trouvé parmi les morts. Ce succès a valu la prise de deux caisses de tambours, des selles, des bottes, quinze fusils, etc. Luneau et Baudu, chefs pris sans armes, ont été faits prisonniers. Nous avons perdu sept hommes et six blessés, dont deux à mort."

     

    Me méfiant un peu des retranscriptions de Savary (on verra pourquoi dans un futur article sur le même secteur), j’ai préféré aller aux sources et voici ce que l’on peut trouver aux archives du Fort de Vincennes (SHD B 5/10-73, vue 8/14) :

     

    « Le général Bonnaire écrit le 25 que dans une sortie faite la veille des camps de Chiché et Largeasse huit brigands armés ont été tués. Le 26, deux sentinelles de poste du poste de Secondigny ont été attaquées et le cheval d’un cavalier d’une escorte de convoy a été tué.../... Le 29 (29 vendémaire, soit le lundi 20 octobre 1794) le général Bonnaire ayant ordonné une forte sortie de la Chataigneraye et de Largeasse, celle de la Chataigneraye a eu quelques succès et des brigands ont été tués, mais il annonce un trait de bravoure d’un caporal du 42° bataillon du Bec d’Ambes qui doit être rapporté, il avait avec lui six hommes et a été attaquer 25 brigands il les a mis en déroute et leur a tué 4 hommes parmi lesquels se trouvait un chef armé d’une carabine, une paire de pistolets et deux sabres.

            La sortie  de Largeasse a été plus avantageuse, les brigands ont été rencontrés au nombre de cinq cents, ils étoient embusqués dans un petit bois chataigner, une fusillade de part et d’autre a duré plus d’une heure,  et nos braves en sont venus aux mains avec les scélérats qui ont pris la fuite, quarante ont été tués, un grand nombre blessés parmi les morts a été reconnu un prêtre ; ils ont perdu en outre deux caisses à tambour, des selles, des bottes, enlevées à leur quartier général, quinze fusils, deux chevaux, un mulet, une voiture et quatre bœufs (« d... boucherie  », illisible), et le nommé Luneau fameux brigand a été pris sans armes ainsi qu’un autre nommé Baudu dont le frère est du comité des brigands, nous avons perdu dans cette affaire sept hommes tués, six blessés dont deux à mort.

     

    Salut Fraternité

    Pour le général chef d’état major

    L’adjudant général Thouron. »

     

     

    Le choc de Largeasse.....

     

     

    Le camp de Largeasse que l’on dit ne jamais avoir été attaqué l’a bien été en fait, du moins sur une sortie de ses troupes. Reste à déterminer le lieu exact de ce combat, ce qui se fera probablement avec le concours d’une petite sortie des Amis du Pont-Paillat un des ces prochains dimanches…

    A suivre donc…

     

    RL

    Juin 2017

     

    Le choc de Largeasse.....

     

     

     


    votre commentaire
  •                     René Chollet de Saint-Lambert-du-Lattay

     

     

         

    Un arracheur d'yeux....« René Chollet, tisserand au bourg de Saint-Lambert-du-Lattay, avait été pendant la Révolution un des plus féroces persécuteurs des Vendéens ; son plaisir était d'arracher les yeux à ses victimes. Il commit bien des fois de pareilles atrocités sur les vivants comme sur les morts. 

      Dieu sut le trouver ; tombé dans la misère la plus profonde, à la fin de sa vie, il perdit complètement la vue. On cria au châtiment mérité. »

     

    Quel brave homme ! Il fait partie de ces vils personnages qui surgissent lors des troubles et des désordres occasionnés par les révolutions.

     

    Après un ''carottage'' généalogique, nous ne découvrons qu'une famille du nom de Chollet à Saint-Lambert-du-Lattay. Le chef de cette famille est originaire du Pin-en-Mauges. Il s'agit de René-Michel Chollet, exerçant la profession de cerclier et non pas de tisserand. Par contre, son frère, Pierre Chollet est tisserand à  Angers et un cousin germain, Jean-René Chollet est aussi tisserand et serger à Angers.

     

    René-Michel Chollet est né le 29 septembre 1764 au Pin-en-Mauges.

     

    Il est le fils de René Chollet, cerclier, né le 4 juin 1745 au Pin, marié au Pin le 11 mai 1762 avec Marie Suteau ou Juteau. Il a un frère, Pierre, né le 8 juillet 1766 au Pin et une sœur Jeanne Chollet, née le 1 août 1769 au Pin. Devenu veuf, René Chollet épousera le 18 février 1772, Marie Morinière (vue 191/204). De cette deuxième union : Marie Chollet, née le 6 août 1779.

     

      Il épouse le 12 Floréal an 12 (1er mai 1804) à Saint-Lambert-du-Lattay, Perrine-Jeanne Richard âgée de 28 ans, originaire de Chaudefonds, fille de Jean Richard et de Maris Tamis. De cette union sont issus :

    1° Pierre Chollet, né le 15 mai 1806 à Saint-Lambert.

    2° Augustine-Marie Chollet, née le 29 octobre 1807 à Saint-Lambert.

    3° René Chollet, né le 26 février 1810 à Saint-Lambert.

    4° Auguste-René Chollet, né le 17 mars 1813 à Saint-Lambert.

     

    Ont été présents à son mariage : (vue 89/121, année 1804) : « Pierre Chollet, son frère, tisserand, 38 ans domicilié à Angers – Jean-René Chollet son cousin germain, tisserand domicilié à Angers, âgé de 27 ans et François Lehoux, maréchal des logis de gendarmerie à Saint-Lambert-du-Lattay, âgé de 39 ans »..... ''le républicain de service''.

    Il semblerait que ce soit notre homme. En effet, Monsieur l'Abbé Deniau nous parle d'un tisserand.... Le frère de René Chollet est tisserand et la tradition orale est parfois approximative ; d'autre part, la présence d'un républicain au mariage renforce cette hypothèse.

     

    René-Michel Chollet est décédé au ''Haut-Chauveau'' à Saint-Lambert-du-Lattay, le 14 mai 1836 à six heures du soir.

     

      Sources: Histoire de la Guerre de la Vendée de Monsieur l'abbé Deniau TOME VI, page 145 - Siraudeau éditeur à Angers. Archives Départementales du Maine-et-Loire, tous droits réservés, registres de l'état civil de la commune de Saint-Lambert-du-Lattay , du Pin-en-Mauges et de Chaudefonds-sur-Layon. - Photos de l'auteur

                                                                    

     

     

    Xavier Paquereau pour Chemins Secrets 


    votre commentaire
  •  

    Les chroniques de Jacques Chauvet, N° 26…

     


    votre commentaire