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                  Six bons cavaliers sauvent Monsieur de la                Bouëre et son épouse...

     

                           

     

     Six bons cavaliers.... Vers la mi-décembre 1794, Madame de la Bouëre et son mari sont réfugiés aux Aulnais-Jagus (Aunès-Jagus) paroisse de la Poitevinière, lorsque la métairie est cernée par les Bleus, … des gendarmes... Ils fouillent la maison, soudain l'un des hommes se mit à dire : «  Sauvons-nous, nous sommes perdus ! »

      « En même temps des cris de : « Vive le Roi » se firent entendre, et six Vendéens armés franchirent la haie qui était en face de la maison. Les gendarmes ne les attendirent pas, leurs pistolets à la main ils se sauvèrent par la porte opposée à celle où était le pataud, et sans remonter à cheval se mirent à fuir à travers champs ; ceux qui revenaient se joignirent à eux, poursuivis tous par les Vendéens.

    Six bons cavaliers....

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

      J'étais bien résignée à la mort, ne voyant pas de salut, que ce fut tout un renversement d'idées pour moi que ce coup de théâtre. Cette fuite précipitée des gendarmes, ce tumulte, les coups de pistolet de ces derniers, les coups de fusils de nos libérateurs... Je ne pouvais me rendre compte de rien dans l'étourdissement où je me trouvais. M.de la Bouëre me réveilla de cette apathie par ces mots :

      - Sauvez-vous donc bien vite par là !

      Nous sortîmes par la porte abandonnée par le pataud, et en traversant les prés, nous nous rendîmes à un bordage nommé la Grange.

      Pendant ce temps, le chef des Vendéens n'avait pas perdu une seconde pour se mettre à la poursuite des bleus. C'étaient six bons cavaliers qui venaient de repasser la Loire : Véron, de Nevy ; Loiseau, de Trémentine ; Bernier ; Brevet du moulin de la Brisière, paroisse de Sainte-Christine ; Gâté, de la Brosse, et Langevin, tous d'une valeur éprouvée. Ils tuèrent plusieurs gendarmes ; malheureusement, les deux jeunes, qui paraissaient plus humains que les autres furent du nombre ; leur chef et le pataud parvinrent sains et saufs à Jallais. Mais trois ou quatre jours après, les bleus tuèrent ce dernier pour le récompenser de les avoir guidés.

      Les chevaux des gendarmes furent pris par ceux qui nous avaient sauvés ; ils trouvèrent dans la poche d'un des bleus tués des cordes pour nous attacher, et la dénonciation qui leur avait été faite avec les signalements, rien n'avait été oublié... ».

     

      Le premier de ces braves a survécu à toutes les guerres de Vendée. En effet René Véron rédige une demande de pension au Roi le 23 mai 1825.

      René Véron est né et a été baptisé le 8 mai 1772 à Neuvy, il est le fils de Jean Véron, filassier et de Jeanne Malinge. Il épouse à Neuvy le 10 Floréal an 12 (30 avril 1804), Jeanne Lehoreau, âgée de quinze ans, née à Neuvy le 19 mars 1789, fille de René Lehoreau, cultivateur et de Jeanne Bouet. De cette union : deux enfants connus      :

    1° René Véron, né à Neuvy, le 10 germinal an 13.

    2° Germain-Jacques Véron, né à Neuvy, le 1 août 1808.

      En 1793 il rejoint l'Armée Catholique et Royale et sert dans la division de Chemillé, dans le corps de la Cavalerie Royale d'Anjou et Haut-Poitou en qualité de Lieutenant. Ce sera un brillant officier de cavalerie, devenu capitaine, il sera proposé pour recevoir la Légion-d'Honneur.

     

      Voici sa demande pension enregistrée à Neuvy le 24 maÿ 1825 :

     

    « A Monsieur le Préfet du département de Maine et Loire, président de la commission départementale nommée pour faire l'examen des pièces produites par le militaire des armées Royales de l'Ouest.

      Monsieur le Préfet, à l'honneur de vous exposer le nommé Véron René, tisserand, né à Neuvÿ, canton de Chemillé arrondissement de Beaupréau département de Maine et Loire, le huit mai mil sept cent soixante douze demeurant dite commune de Neuvÿ département de Maine et Loire.

     Que depuis et y comprie l'année 1793 jusque ÿ comprie 1815, il a constamment figuré dans les armées Royales Vendéennes division de Chemillé, 1° a servi dans le corps de cavalerie Royale d'Anjou et Haut-Poitou en qualité de lieutenant, de juin 1793 jusque ÿ comprie 1800 et en 1815 reconnu par Monsieur le Comte Charles d'Autichamps, Breveté par lui au grade de capitaine du corps de la cavalerie Roÿal et Vendéenne d'Anjou et Haut-Poitou, lequel à montré un dévouement sans borne à la cause du Roi, a passé Outre-Loire et a assisté a toutes les affaires qui ont été engagées contre les Républicains. Il repassa la Loire en 1794 avec les généraux Stofflet et Rochejaquelin et depuis son retour il a assisté à tous les rassemblements ordonnés par ses chefs a toujours été sur ordre fait en découvert les plus périlieuses et a fait les commissions très utiles au parti du Roi : en un mot il peut comté pour un des plus braves de l'Armée Royaliste de Vendée.

      Comme il le justifie par son état de service, son Brevet de Capitaine et autres pièces autantiques. Confirmation de ses exposé qui sont ci-joint, et qu'il s'est comporté avec honneur et bravoure dans les différentes actions qui ÿ ont eu lieu et pour coopérer à la Restauration de l'Auguste famille des Bourbons, qui a été blessé plusieurs fois, deux coups de sabre à Saumur et reçu une balle à Neuvÿ en 1796 pour lesquels il a déjà reçu de la bienveillance du Roi un secours annuelle de cent francs, un bien insignifiant pour lui donner un moÿen d'existance.

      Pourquoi Monsieur le Préfet, le réclamant vous supplie très humblement de prendre en considération son exemple et de vouloir bien le mêtre sous les yeux de Messieurs les membres composant la Commission du département de Maine et Loire, pour qu'il veuille bien donner son avis favorable de manière à lui faire obtenir une augmentation de pension annalogue a ses faits et services conformément à l'Ordonnance de sa Majesté Royale du vingt neuf décembre mil huit cent vingt quatre qui accordent des bienfaits à tous ceux qui ont servis avec dévouement aux guerres sans fortune.

      Vous rempliré infiniment Monsieur le Préfet, les intentions de notre Auguste Souverain et donneré un moyen d'existance a un sujet qui se glorifie d'avoir comparu et versé son sang dans les rangs des vraÿes Français, guider par lamour de leur Roi et de son Auguste famille. Daigné Monsieur le Préfet agréer l'hommage respectueux de votre très humble et très obéissant serviteur et fidèle Vendéen qui en aura une éternelle reconnaissance ».

     

    A Neuvÿ le 23 mai 1825 ; soussigné René Véron Capitaine.

     

    Six bons cavaliers....

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Six bons cavaliers....

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     A priori René Véron n'a rien reçu de l'Auguste famille des Bourbons, ni la légion-d'Honneur, ni une arme de récompense, les archives sont muettes sur le sujet ! En espérant qu'il reçut une augmentation de sa pension...

     

      En ce qui concerne ses états de services, il sert de 1793 sans discontinuer jusqu'en 1800, puis 1814-1815 à la Roche-Servière.

      Blessures : Deux coups de sabres à Saumur, une balle à Doué, une balle à Fougère ; Il tue un capitaine de cavalerie Républicain à Challans et prend son cheval. Attaque de Saint-Florent, à cette affaire a sauvé le colonel de cavalerie – Blessé à Neuvy à l'épaule gauche – A servi a toutes les reprises d'armes – Total des services : 16 années.

      « Il demande simplement la confirmation de son grade de capitaine et la pension de retraite attachée à ce grade. Si sa Majesté daignait l'honorer de la croix de la Légion-d'Honneur, cette faveur lui serait bien précieuse, le dédommagerait de ses peines et rappellerait à ses enfants qu'ils sont Vendéens et que leur premier devoir est d'aimer et servir le Roi ».

      « Il n'a que son état de tisserand pour faire subsister deux enfants en bas âge et sa belle mère âgée de 60 ans. Il a perdu dans l'incendie de la Vendée en 1794 son mobilier qui était tout son avoir ».

      « Il a perdu son brevet de lieutenant de la cavalerie de la division de Chemillé, que lui avait donné le Général Stofflet en juin 1794, mais il présente un certificat des anciens chefs existants qui constate sa nomination et l'exercice de cette place jusqu'en 1800. Il joint un certificat constatant les infirmités causées par sa blessure à l'épaule gauche : blessé à l'épaule gauche d'une balle qui a traversé de derrière en devant qui a froissé l'omoplate et la clavicule près de leur articulation, qu'il en est sorti plusieurs esquilles, ce qui a beaucoup affaibli le bras dont l'articulation avec l'épaule n'est pas libre   ».

      Enfin, « Il a l'honneur d'être connu de Mr le Lieut Général d'Autichamps   ». 

     

      René Véron est décédé au bourg de Neuvy-en-Mauges, le 2 mai 1835 à 11 heures du soir, à l'âge de 62 ans. 

     

    Sources:  Archives Départementales de Maine et Loire tous droits réservés – Dossiers Vendéens 1M9/347-  Cadastre de la Poitevinière de 1834, B2 du Rortay Aunès-Jagus - La Guerre de la Vendée 1793-1796 - Souvenirs de la Comtesse de la Bouëre, Les éditions du Choletais, Cholet 1984 ; page 110, 111 – Portrait de Madame de la Bouëre – Vendéens et Chouans 2010 – Etats de services vue n°6 -  Brevet provisoire de Capitaine vue 7 - Registres d'Etat civil de la commune de Neuvy-en-Mauges.

     

     

                                                  X. Paquereau pour Chemins Secrets. 

     

    Six bons cavaliers....


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  • Les souvenirs de Louise Barbier,

    8° partie…

     

      

    A NANTES,

     

    « Ma sœur Cécile resta à Saint-Jacques, cherchant ma sœur Cherbonnier qui devait l'y attendre avec son plus jeune enfant, nommé René, qu'elle allaitait encore. Nous nous rendîmes, moi, mon frère et les enfants Coudrais, sur la place du Bouffai, pensant y retrouver ma tante Coudrais. Mais nous attendîmes en vain. Nous étions seuls sur cette place ; il faisait noir ; une petite pluie fine et froide nous glaçait jusqu'à la moelle des os. Nous pleurions à chaudes larmes et nous nous serrions les uns à côté des autres, tout tremblants et découragés. 

    « Les passants s'approchaient de nous et nous interrogeaient. Lorsque nous leur disions que nous étions de Cholet, ils voulaient nous jeter dans la Loire que nous étions déjà si effrayés de voir couler si près de nous. 

    Mais le bon Dieu permit que deux de ces gens qui nous regardaient se dirent : 

    « Ces enfants me font de la peine ! Nous aurions bien pitié d'un chien. Emmenons ces enfants, car ils vont périr cette nuit si nous ne les recueillons pas. » 

    « Que veux-tu que nous fassions de ces marmots-là, répondit l'autre. » 

    « Partageons, je n'ai pas de garçon, je vais emmener le petit. » — « Moi qui n'ai que des garçons. Je me chargerai de la petite fille et nous les remettrons à leur famille quand nous saurons leur adresse. » 

    « Mon frère Eugène et moi, en entendant ces paroles, nous nous mîmes à crier plus fort. Nous ne voulions pas nous séparer et nous pleurions tant que ces gens, émus, nous promirent que nous nous reverrions souvent. Les enfants Coudrais furent aussi recueillis par des passants qui les menèrent au Sanitat, hospice où l'on recueillait les enfants, et nous ne les revîmes plus après, à Nantes (1). 

    « Enfin, après avoir embrassé mon frère, je suivis mon protecteur, qui était armurier, nommé Ganachaud. Il demeurait sur la fosse et était commissaire de quartier (2), On me mit à coucher dans une mansarde avec la domestique, une méchante républicaine. Le soir, je voulus faire ma prière ; elle me dit qu'elle allait me jeter par la fenêtre. Elle ne m'appelait que la « petite brigande », la « petite chouanne » et menaçait de m'étrangler à chaque instant. De mon lit, j'entendais des cris épouvantables : c'était des « brigands » de la Vendée qu'on noyait dans la Loire. 

    « Un soir, cette femme méchante me tira du lit pour me faire mettre à la fenêtre. On embarquait une troupe de prisonniers qu'on entassait sur une barque qui devait les engloutir. On trouvait cela plus prompt que la guillotine. Elle (la servante) me disait : « Voilà, petite chouanne, le sort qui t'est réservé. Je te mènerai demain voir Carrier. » 

    « Quand je me rappelle ces cris navrants, le frisson me prend encore. Jamais ces tristes souvenirs ne s'effaceront de ma mémoire. 

      

    (1) Louise Barbier ajoute ici en marge : « Ce n'est que plus de soixante-dix ans plus tard que ces quatre orphelins de la guerre, ces quatre enfants que la Providence avait si visiblement protégés, purent s'embrasser et se rappeler leurs malheurs. Ce fut la dernière fois que mon frère Eugène vint à Cholet le 20 septembre 1865. » 

    (2) « La maison existe toujours ; un des descendants y est armurier, le nom est sur renseigne. » (Note de Louise Barbier.) 

    ________ 

      

    « J'obtins la permission d'aller voir mon frère qui avait été emmené par un nommé Navier, qui était entrepreneur de bâtisses et demeurait sur les boulevards. II l'occupait à rouler les brouettes et à servir les maçons dans les constructions qu'il conduisait. On l'apprit (sic) à servir à table ; il mangeait du pain, ce que tout le monde ne pouvait pas faire, car on se mettait en file chez les boulangers pour en avoir. Nous mangions plutôt du riz ou des pommes de terre. Comme mon frère servait à la cuisine, il n'était pas malheureux. Je lui ai entendu raconter l'anecdote suivante : Un jour, on lui avait dit d'aller à la cave chercher du vin. Il s'en revint avec les lèvres barbouillées de noir. On avait voulu l'éprouver en en mettant à la bouteille. La chose fut prise en riant, mais il se garda bien de recommencer. 

    « J'étais obligée de passer sur la place du Bouffai pour aller voir mon frère. J'étais souvent arrêtée par la foule, qui était à voir guillotiner des malheureux souvent innocents. Ils avaient de grandes chemises rouges. Beaucoup étaient traînés sans connaissance. On m'interrogea plusieurs fois, mais je faisais voir un permis de mon maître qui était chef de district et on me laissait partir. 

    « Je fus trois ans (1) à Nantes. Je fis ma première communion au Sanitat, sous un prêtre assermenté, avec mon cousin Blain (2) qui avait été placé aussi lui en arrivant à Nantes dans cet hôpital. J'allais apprendre à lire chez des religieuses chassées de leur couvent. Dans des maisons de gens dévoués à la bonne cause, elles instruisaient les pauvres enfants abandonnés. » 

      

    (1) Trois ans... non, mais 1794 à partir de mars, 1795 et peut-être les deux premiers mois de 1790. 

    (2) « Auguste Blain, fils de Jean Blain, calendreur, et de défunte Louise Martineau, de cette paroisse, ledit enfant âgé d'environ dix ans, emmené à Nantes. » (Registre de M. Boisnaud.) 

    E. M. Chorin note à la suite : « Ce Blain m'a raconté avoir passé la nuit de la bataille de Cholet dans la chapelle du château du Pontreau, puis en se rendant à Nantes, avoir couché dans les ruines du château de Tiffauges. » 

    ________ 

      

    TRÊVE ET PACIFICATION.

     

    « Cependant Cholet était toujours le centre de la guerre. Pendant un an, elle fut déserte d'habitants (autres) que des soldats, tantôt des chouans, tantôt des républicains (1). Il n'y avait pas de vivres. La caserne était aux Cordeliers (l'Hôpital), la seule maison qui n'avait pas été brûlée. 

    « Enfin, on parlait de la paix qu'on allait signer. » 

    Elle fut conclue effectivement le 17 février 1795 au château de la Jaunaye, près Nantes, entre les députés de la Convention et Charette et ses officiers. Le 31 mars, à sept heures du soir, les troupes républicaines, conduites par Canchaux et le représentant Dornier, arrivèrent à Cholet. Savary prit le commandement de la place. 

    « Le 11 avril 1795, on fit un banquet pour la conciliation. Ce fut le 2 mai que fut affichée la paix (conclue cette fois à Saint-Florent avec Stofflet), signée de Dornier, Ruelle, Bollet, Jarry et Chaillon, tous citoyens républicains. On mit tous les prisonniers du château en liberté. 

    « Peu à peu, les réfugiés arrivaient à Cholet par petites troupes, par famille. Rien n'était triste comme ce retour de l'exil, de voir chacun vêtu de guenilles, (portant) des paquets attachés sur le dos ou sur un pauvre cheval qui portait aussi les enfants ou les vieillards. En arrivant, on retrouvait à la place de sa maison une masure vide. Pas d'argent, ni fruits, ni légumes ; pas de pain, pas de travail. 

      

    (1) La ville de Cholet ne resta véritablement déserte que pendant les mois de mars et d'avril 1794. Dès le mois de mai, certains habitants qui s'étaient cachés dans les environs, vinrent reprendre possession des ruines. La ville et le pays furent alors administrés, en dehors de toute la France, au nom du petit roi Louis XVII, jusqu'à la rentrée des troupes à Cholet.

      

     

    A suivre…

     

    Les souvenirs de Louise Barbier....


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  • Les Guinchelières…

     

    Nous avons publié ici la 6° partie des « Souvenirs de Louise Barbier ». Celle-ci nous parle d’un massacre à la Tessoualle en ces termes :

    « Le général Boucret était à la Tessoualle, à dix kilomètres et brûlait tout le bourg et l'église. Il fit mettre le feu dans un grand champ de genêts, dans le bas des Juchellières, où tous les habitants étaient réfugiés et il faisait tirer sur ceux qui voulaient s'échapper. Mon frère Louis, qui y travaillait à tisser de la toile, se sauva en traversant la rivière et arriva nous raconter ce massacre où périrent plus de soixante personnes. »

     

    Louise Barbier se trompe de nom et c’est plutôt aux « Guinchelières » (« Ginchellières » sur le cadastre) qu’eut lieu la tuerie. Ce massacre a dû avoir lieu le 21 janvier 1794, effectivement de la part de la colonne de Boucret tandis que son second, caffin se cantonne à Maulévrier.

    Aujourd’hui, la rivière de la Moine s’est considérablement élargie avec le barrage de Ribou et on peut penser que le lieu de ce massacre se trouve plus ou moins sous les eaux.

    RL

    Septembre 2016

     

    Les Guinchelières sur l’IGN :

    Les Guinchelières....

     

    Sur la matrice de 1810 :

    Les Guinchelières....

     

    Sur place :

    Les Guinchelières....

     

     

    Les Guinchelières....

     

    Les Guinchelières....

    Les Guinchelières....

    Les Guinchelières....

    Les Guinchelières....

     

     


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  • Les chroniques de Jacques Chauvet, N° 2…

     

    Lien pour télécharger l’émission du jour de RCF Vendée, cliquer ici.

     


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                     François-Pierre Dublé

                    du Mesnil-en-Vallée,

           
    proposé pour un sabre de récompense.

     

                     

       

        François-Pierre Dublé.... «  L'état nominatif des officiers, sous-officiers et soldats de l'Armée Royale de l'Ouest, 2ème corps, commandée successivement par M.M Cathelineau, d'Elbée, Bonchamp, Stofflet et le Cte Charles d'Autichamp, proposés pour recevoir des armes au nom du Roi, en récompense de leurs services et de leur dévouement  » ; en date du 18 juin 1817, fait apparaître sous le n° 17 le nom de François Dublet, domicilié au Mesnil-en-Vallée (Maine-et-Loire), charpentier.

      Il s'agit d'un ancien capitaine des Armées Royales de l'Ouest, qui est proposé pour recevoir un sabre de récompense. 

      François-Pierre Dublé-Dubled ou Dublet est né à Cheffes-sur-Sarthe en Anjou, au Nord de la Loire. Il est le fils de Pierre Dublé, né le 1 février 1739, laboureur à Tiercé et de Magdeleine Soreau de la Membrolle-sur-Longuenée, décédée le 10 septembre 1814 à Cheffes-sur-Sarthe.

     

      En 1793 il rejoint l'Armée Catholique et Royale de la Vendée et sert comme soldat, ensuite comme lieutenant et enfin capitaine, en 1793, 94, 95, 96, 99 et 1815. A cette époque, la fabrication de cartouches n'est pas sans danger et les explosions n'étaient pas rares, comme nous allons le voir... En 1821 il reçoit un brevet d'honneur du Ministre de la Guerre...

      Le 19 mai 1824, François Dublé rédige une demande de pension enregistrée à la mairie du Mesnil, en ces termes...

      « A Monseigneur,

     

    Monseigneur le Baron de Damas, ministre secrétaire d'Etat de la Guerre à Paris ; François Dublé, charpentier, demeurant au bourg et commune du Mesnil en Vallée, canton de Saint Florent le Vieil 4e arrondissement de Maine et Loire, ancien capitaine dans les armées Royales de l'Ouest.

      Supplie très humblement et à l'honneur d'exposer que depuis 1793, il n'a cessé de porter les armes dans les armées Royales de l'Ouest contre les ennemis du trône, d'abord comme soldat, ensuite lieutenant et enfin capitaine  ; ainsi que le constatent différents certificats des commandans généraux  sous lesquels il a servi, et qu'il joint à la présente. Qu'en 1794, étant à faire faire des cartouches pour ses soldats, il eut une cuisse brûlée par une explosion subite qui eut lieu dans la chambre où on faisait ces cartouches, le résultat de cette brûlure lui a occasionné un ulcère a la jambe dont il ne peut guérir et qui le gêne beaucoup pour son travail et lui porte un préjudice considérable ayant six enfants à nourrir, et entretenir ; il ne jouit d'aucune pension, ni secours du Gouvernement.

      En 1821, l'exposant eut l'honneur de recevoir un brevet d'honneur signé de Monsieur de la Tour Maubourg, alors Ministre de la Guerre, mais désirant une pension afin de lui aider à nourrir sa famille, il l'envoya avec une pétition qu'il présenta à cet effet au successeur de Monsieur de la Tour Maubourg, et il n'en a plus entendu parler.

      C'est pourquoi l'exposant a recours à votre humanité et à votre justice pour qu'il vous plaise Monseigneur, vu tous les certificats ci-joints, le recommander aux bontés du Roi, et le faire participer selon son grade, et ses besoins aux pensions accordées aux fidèles royalistes des armées de l'Ouest, conformément à l'ordonnance de sa Majesté Royale du 3 décembre dernier ;

      Le suppliant de vous priez de lui faire l'honneur d'agréer l'assurance du profond respect avec lequel il se dit de votre grandeur Monseigneur, le très humble et très obéissant serviteur ».

     

      Au Mesnil, le six mai 1824. signé : Dublé.

      Le 6 mai 1824, un certificat de notoriété est dressé devant Maître Guérif, Juge de Paix à Saint-Florent-le Vieil.

     

      «  Le six mai mil huit cent vingt quatre, Devant nous, Antoine-André Guérif, juge de Paix du canton de Saint Florent 4eme arrondissement de Maine et Loire, assisté de François- Théodore Fournier, notre Greffier ordinaire. En vertu de l'Ordonnance du Roi du mois de décembre dernier :

      Sont comparus René-Guillaume Michel, taillandier, âgé de cinquante quatre ans, François Cognée, flanellier âgé de cinquante huit ans, Pierre Marchand, laboureur, âgé de soixante deux ans, ce dernier demeurant commune du Mesnil, et les deux autres commune de Saint Florent, le premier aussi Lieutenant et les deux autres anciens soldats dans les Armées Royales de l'Ouest et d'Outre-Loire, lesquels nous ont déclaré et affirmé par serment que François Dublé, charpentier en place âgé de cinquante deux ans demeurant commune du Mesnil, a fait avec eux les guerres de Vendée et d'Outre-Loire en qualité de lieutenant dans les premières ; et en qualité de capitaine dans les suivantes, qu'il s'est toujours conduit en brave et zélé déffenseur du trône et de l'autel, que pendant la première guerre étant à faire des cartouches pour ses soldats, il eût une cuisse brûlée par une explosion subite qui eût lieu dans  la chambre où il faisait faire ces cartouches, le résultat ce cette brûlure lui a occasionné à la jambe gauche un ulcère dont il n'a pu être guéri à ce jour, ce qui le gêne beaucoup pour son travail; qu'il ne jouit d'aucune pension ni d'aucun secours de l'état.

      Pourquoi nous avons rédigé le présent acte de notoriété pour servir et valoir ce que de raison.

      Le présent après lecture a été signé par nous René Guillaume Michel susdit et le requérant, les autres ayant déclaré ne le savoir, de ce enquis.

      A Saint Florent le jour et an que dessus.

     

    Signé Guérif, Fournier, Michel.

     

    François-Pierre Dublé....

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

      François-Pierre Dublé se marie le 13 juin 1797 au Mesnil avec Marguerité Boré, née le 2 février 1771 au Mesnil et décédée le 8 mai 1812 en ce lieu. Sont issus de ce premier mariage        :

    1° François Dublé, né le 28.3. 1798, le Mesnil.

    2° Marguerite Dublé, née le 29.5.1800, idem

    3° Pierre Dublé, né le 17.2.1802, idem.

    4° Sébastien Dublé, né le 7.11.1804 , idem.

    5° Pierre Dublé, né le 18.2.1807, idem.

      Veuf, François-Pierre Dublé se remarie à Cheffes le 10.8.1813 avec Marie, Madeleine Dufay, fille de confiance, née à Cheffes le 14 mars 1788 et décédée à Saint-Florent le ler juillet1871 et de cette union sont issus :

    1° Jean-pierre Dublé, né le 10.9.1814 le Mesnil.

    2° Augustin Dublé, né le 16.1.1818, idem

    3° Marie Dublé, née le 25.11.1826, idem.

     

    Sources: Archives Départementales de la Vendée - état nominatif des combattants proposés pour recevoir une arme d'honneur SHD XU 16.21, vue n°4 - 18 juin 1817 – Archives Départementales de Maine et Loire tous droits réservés – Dossiers Vendéens 1M9/149- Registres d'état civil de Cheffes sur Sarthe le Mesnil-en-Vallée, Saint-Florent-le-Vieil  - photo de l'auteur.

      

                         X. Paquereau pour Chemins Secrets. 


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