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                    Une très vilaine blessure...                     

                    Jacques Barat du Marillais,

    blessé pendant les Cent-Jours

     

            

     Jacques Barat.... Jacques Barat est né le 22 ventôse an 3 (12 mars 1795) de la République au Marillais près de Saint-Florent-le-Vieil, il est le fils de Jacques Barat, laboureur au ''Seil'' et de Jeanne Bourget, mariés au Marillais le 20 août 1782. Jeanne Bourget est décédée le 7 octobre 1824 rue Girard au Marillais.

      Il épouse le 25 novembre 1817 à Anetz en Loire-Inférieure, Françoise Allaire âgée de 21 ans, née le 19 février 1796 au Marillais. Elle est la fille de François Allaire laboureur et de Julienne Tuffet.

      De cette union :                

    1° Jacques Barat, né le 13 janvier 1819 à Anetz.

     

      Pendant les Cent-Jours Jacques Barat est de garde sur les bords de la Loire. Il entraîne vers Ancenis trois anciens militaires royalistes qui ont fait la guerre des Cent-Jours avec lui, afin d'empêcher les troupes Bonapartistes de franchir la Loire et de passer en Vendée. Devant Ancenis, il est atteint d'une balle à la mâchoire qui est entrée par la bouche et est ressortie par le cou... Il est âgé de 21 ans.

      En 1816 il est proposé pour une pension, puis en 1824. Voici les différentes descriptions de sa blessure.

      « Barrat Jacques – soldat- Le Marillais – cultivateur – Pension – 1816 - A reçu un coup de feu à la bouche, la balle est sortie sous la mâchoire du côté gauche. Cette blessure s'ouvre encore, surtout quand il travaille, parle et mange. Il n'a de ressources pour vivre que son travail ».

      « Barat Jacques - Etant de garde sur les bords de la Loire pour empêcher les troupes de l'usurpateur de passer dans la Vendée il fut atteint d'une balle à la mâchoire qui ayant sorti par le cou a offensé considérablement la gorge en sorte que cette plaie le gêne beaucoup dans son travail ».

     

                            Certificat du chirurgien.

     

      « Le quinze février mil huit cent vingt quatre, je soussigné Pierre-Louis Manceau ancien chirurgien Anc. chirurgien Major à Saint Florent le Vieil, canton idem, arrondissement de Beaupréau, département de Maine et Loire, certifie avoir visité le nommé Jacques Barat, laboureur, âgé de vingt neuf ans, natif et domicilié du Marillais canton de Saint Florent et l'avoir trouvé porteur de deux cicatrices, une au côté droit de la bouche près la commissure des lèvres, et l'autre au-dessous du bord inférieur de la mâchoire inférieure, du côté intérieur de l'angle formé par la réunion du corps de la mâchoire avec la branche suite d'un coup de feu reçu pendant les Cent-Jours devant Ancenis ; la balle en entrant a divisé l'orbiculaire des lèvres, rompu les deux dents canines supérieures et après avoir labouré la paroi intérieure de la bouche est venue se loger au dessous du bord inférieur de la mâchoire inférieure où l'extraction de la balle a eu lieu.

      Cette blessure gêne considérablement les mouvements d'élévation et d'abaissement de la mâchoire et nuit à la mastication. Ce qui oblige le dénommé cy-dessus à user d'une nourriture particulière ne pouvant que difficilement broyer les corps qui offrent un peu de résistance.

      En foi de quoi, j'ai rédigé le présent certificat pour servir et valoir en cas de besoin.

    Fait à Saint Florent le Vieil le quinze février mil huit cent vingt quatre ».

     

    Signé : Guérif et Manceau.

     

    Jacques Barat....

                                                

    Demande de Pension.

     

      Le 10 mai 1824.

     

    «  A son Excellence le Ministre de la Guerre. Monseigneur,

      Le nommé Jacques Barat, laboureur, âgé de vingt neuf ans, demeurant commune du Marillais, soldat de la Vendée dans les Cent-Jours désirant avoir part aux bienfaits que sa Majesté  veut bien accorder aux soldats des armées Royales de l'Ouest ; à l'honneur de vous exposer qu'étant de garde sur les bords de la Loire pour empêcher les troupes de l'usurpateur de passer dans la Vendée, il fut atteint d'une balle à la mâchoire qui ayant sorti par le cou a offensé considérablement la gorge en sorte que cette plaie le gêne beaucoup dans son travail. N'ayant d'ailleurs aucun revenu pour le faire vivre il est dans le plus grand besoin.

      C'est pourquoi il espère Monseigneur, que vous voudrez bien accueillir sa demande et vous intéresser à un brave jeune homme qui fut toujours zélé partisan de la religion et entièrement attaché à l'auguste famille des Bourbons,

      Il a l'honneur d'être avec le plus profond respect de votre Excellence, Monseigneur, votre très humble et très obéissant serviteur ».

      Ne sait signer.

     

     Certificat de notoriété.

     

      « Les Minutes du Greffe de la justice de Paix du canton de Saint-Florent-le-Vieil, quatrième arrondissement de Maine et Loire a été extrait ce qui suit   :

      Le seize février mil huit cent vingt quatre, Devant nous Antoine-André Guérif juge de Paix du canton de Saint-Florent quatrième arrondissement de Maine et Loire, assisté de François-Théodore Fournier, notre Greffier ordinaire.

      En vertu de l'ordonnance du Roi en date du trois décembre dernier est comparu Jacques Barat, laboureur, âgé de vingt neuf ans, jeune militaire demeurant commune du Marillais, lequel nous a exposé que désirant avoir part aux bienfaits de sa Majesté   ; il aurait rassemblé trois militaires qui ont fait avec lui la guerre des Cent-Jours et à cet instant sont comparus Jacques Bouguet ancien capitaine de la Vendée âgé de quarante sept ans demeurant commune du Marrillais   ; Louis Lebrun, Huissier, commandant de place pendant les Cents-Jours, âgé de quarante six ans demeurant commune de Saint-Florent   ; Toussaint Simon Ragueneau, capitaine, âgé de cinquante ans, demeurant aussi commun e de Saint-Florent. Lesquels nous ont déclaré que le susdit Jacques Barat fut atteint d'une balle à la mâchoire du côté droit, qui est sortie au cou, du côté gauche, et que par suite de cette blessure, il a peine à pouvoir manger et que c'était en combattant pour empêcher les troupes de Bonaparte de passer dans la Vendée qu'il avait reçu cette blessure ; pourquoi nous avons rédigé le présent acte de notoriété pour lui servir et valoir ce que ;

    Le présent acte après lecture a été signé par nous et les témoins susdit ».

    signé : Fournier.

      Jacques Barat est décédé, rue Girard au Marillais, le 8 septembre 1867 et son épouse Françoise Allaire le 16 juillet 1871 dans cette même commune

     

    Sources: Archives Départementales de la Vendée SHD XU 34-4 – 10 janvier 1816  -  page2/9 - tous droits réservés, Archives départementales de Maine et Loire, dossiers Vendéens tous droits réservés – 1M9.34- Archives commune du Marillais. Archives Départementales de la Loire-Atlantiques tous droits réservés- commune d'Anetz.

     

                                                                  

    Xavier Paquereau pour Chemins Secrets.


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                        François Brochard de Saint-Macaire-en-Mauges  

                          tué à la bataille de Rocheservière le 20 juin 1815   

     

     

     François Brochard.... François Brochard est né à la ''Moricière'', paroisse de la Renaudière, le 3 février 1786, il est le fils de François Brochard, métayer et de Mathurine Mesnard. Le parrain a été Mathurin Mesnard, oncle et la marraine Françoise Ripoche, tante par alliance.

      Il se marie le 6 décembre 1809 à Saint-Macaire, et exerce la profession de garçon métayer à la ''Grande Bretellière'', âgé de 23 ans, il épouse Christophine, Victoire Coulonnier, domestique à la ''Grande Bretellière'', âgée de 26 ans, née le 22 décembre 1784 à Villedieu-la-Blouère. Elle est la fille de Mathurin Coulonnier né le 20 août 1747 à Villedieu et de Marie Mecheneau.

      La famille Coulonnier de Villedieu se compose de :

      1° Marie-Monique Coulonnier, baptisée le 26 avril 1777.

      2° Mathurin Coulonnier, baptisé le 9 septembre 1779 à Villedieu.

      3° Jean Coulonnier, baptisé le 21 décembre 1780 à Villedieu et décédé le 11 novembre 1787 dans cette même paroisse.

      4° Christophine*, Victoire Coulonnier, baptisée le 22 décembre 1784 à Villedieu.

           * lire aussi Christophorine.

     

      C'est en parcourant  « L'état général de l'Armée Royale du Maine, sous les ordres de Mr le Lieutenant Général Cte Charles d'Autichamps (rive gauche de la Loire) qui, par suite de la campagne de 1815 ont droit à des pensions de retraite, et autres, ou gratification une fois payées » que nous découvrons la proposition de gratification concernant Christophine, Victoire Coulonnier.

      Au chapitre IV des veuves proposées pour une gratification une fois payée, par suite de la mort de leurs maris, pères ou frères tués dans la guerre de la Vendée, à la page 8, sous le n°55, nous découvrons le nom de Christophine Coulonnier, veuve de François Brochard, soldat, tué à la Roche-Servière. Aucun acte de décès n'a été enregistré à la date du 20 juin 1815 à Saint-Macaire.

      « n°55- Coulonnier Christophine, Victoire – veuve de François Brochard, tué à Roche-Servière, née à la Blouère – domiciliée à Saint-André – 32 ans – ''Son mari était laboureur, sa mort laisse cette veuve avec la seule ressource de ses journées pour subsister, elle n'a point d'enfant ».

    François Brochard....

     

      Le 10 novembre 1817, Christophine, Victoire Coulonnier épouse à Saint-André-de-la-Marche François Foulonneau, meunier, âgé de 27 ans né à Saint-André et domicilié à la Renaudière ; il est le fils de feu Pierre Foulonneau, métayer et de Marie Grolleau. A cette époque Christophine est domestique à Saint-André.

     

     

    Sources: Archives Départementales de la Vendée SHD XU 34-4 – 10 janvier 1816 - n°55 page8/9- tous droits réservés, Archives départementales de Maine et Loire, tous droits réservés – commune de villedieu-la-Blouère- la Renaudière – Saint-Macaire-en-Mauges – Saint-André-de-la-Marche. Photo de l'auteur. 

                                                      Xavier Paquereau pour Chemins Secrets.  

     


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  • La Croix des Héros…

     

    Le 6 décembre 1793, Charette et ses hommes parviennent à échapper aux troupes républicaines qui pensaient les encercler dans l’île de Bouin. Les maraichins se sortiront de cette mauvaise passe en sautant les étiers à la ningle. On sait que Charette passera par Châteauneuf où il trouve six soldats républicains très surpris de voir les vendéens y arriver. L’un des soldats renseignera Charette sur les cantonnements républicains en direction de Bois-de-Céné. Ce soldat et son frère acceptèrent d’incorporer l’armée maraîchine, tandis que les quatre autres furent fusillés. Un combat contre les bleus stationnés à Bois-de-Céné et à l’abbaye de l’Ile-Chauvet n’empêchera pas Charette de rejoindre Saint-Etienne-de-Mer-Morte.

    Il est probable que ce soit à peu près à cette époque, ou disons quelques jours plus tard, que des vendéens furent fusillés au lieu-dit « Les Aireaux » de Châteauneuf.

    Depuis ce temps, une croix, dite « Croix des Héros », sans plaque ni mention historique, marque l’emplacement de la tuerie.

    Situation du hameau des « Aireaux », transformé en « Héros » sur le cadastre de 1833 de Châteauneuf :

    La Croix des Héros....

    Sur place :

    La Croix des Héros....

    La Croix des Héros....

     

    En consultant le registre de Châteauneuf  (AD85, reconstitutions d’actes, décès, 1793-1797) on trouve à la date des 12 et 14 décembre 1793 :

    1)   Louis Martain, 24 de la Vigne du Four (12 décembre).

    2)   Pierre Pillet, 27 ans, du bourg (14 décembre).

    3)   Joseph Pillet, 21 ans, du bourg. (idem).

    4)   François Boissieaux, 23 ans, de la Borderie. (id.)

    5)   François Savin, 39 ans, des Héros. (id.)

    La mortalité chez les jeunes hommes de Châteauneuf parait avoir été très importante sur les années 1793 et 1794…

    RL

    Août 2016

     


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    Pierre Gazeau, de Montrevault

    grièvement blessé au combat de Rocheservière le 20 juin 1815

     

     

       Pierre Gazeau.... Pierre Gazeau est né et a été baptisé à Neuvy-en-Mauges le 8 janvier 1785, il est le fils de Pierre Gazeau, serger et de Marie Deléon, (p147 1785), le parrain a été René Gazeau, serger, oncle et marraine Anne-marie Guillemet, veuve de François Déléon, marchand.

      Il se marie le 9 mai 1811 à Montrevault avec Marie Briand, née le 14 mai 1791 à Thouarcé, demeurant à Montrevault, fille de François Briand voiturier et de Marie Bouyer. A cette époque, il exerce la profession de meunier.

      De cette union sont issus :

    1° Pierre-Théodore Gazeau, né le 11 octobre 1812 à Montrevault.

    2° Marie Gazeau, née le 8 juillet 1816 à Montrevault.

    3° Modeste,Désirée Gazeau, née le 4 mars 1820 à Montrevault.

     

      L'état général de l'Armée Royale du Maine et Loire, sous les ordres de Mr le Lieutenant Général Cte Charles d'Autichamps (rive gauche de la Loire) qui, par suite de la campagne de 1815 ont droit à des pensions de retraite, et autres, ou gratification une fois payées». Extrait de la liste sous le n°24, page 4 : Gazeau Pierre, voiturier, né à Neuvy :

     « A été atteint d'une balle qui lui a traversé le bas-ventre à l'affaire de la Roche-Servière. Il en est très incommodé pour la marche, ce qui le gêne dans son état. Il est marié, a une femme et deux enfants, - domicile : Montrevault, âgé de 31 ans, est proposé pour une gratification ».

    Pierre Gazeau....

     

      Une chose surprenante concernant ce combattant royaliste : La présence à son mariage en 1811 de Monsieur Jean-Joseph Mariot, ''Chevalier de l'Empire, membre de la Légion d'Honneur'', âgé de trente six ans, de Montrevault... Un Blanc qui invite un Bleu  ????

     

      J'ai l'impression que vous désirez en savoir un peu plus sur ce Monsieur Mariot...Vous avez raison, c'est un personnage qui a ''bourlingué''... Jean-Joseph Mariot est né le 8 décembre 1774 au Loroux-Bottereau et a été baptisé le 9. Il est le fils de Pierre Mariot, boucher, décédé le 1 juin 1776 et de Magdeleine Grenouilleau. C'est la troisième génération de bouchers au Loroux.

      Jean-Joseph Mariot mesure 1,78m, il a le visage rond, le front bas, un nez ordinaire, des yeux gris, sa bouche est petite, son menton rond, ses cheveux et ses sourcils sont châtains ; voilà pour le signalement de notre homme. ''Il est entré au service le 1er Messidor an 2 (19 juin 1794), il est âgé de 19 ans1/2 et incorpore le 10ème régiment de Chasseurs à cheval. Il fait campagne dans ce régiment. En 1794, le 10ème de Chasseurs à cheval fait partie de l'Armée du Rhin, 1796-1797 : Armée d'Italie, Castiglione ; 1799 :  Armée du Danube et d'Helvétie, 1800 : Armée du Rhin. Gendarme à Cheval dans la Compagnie de la Loire-Inférieure le 24 Germinal an 10 (14 avril 1802). A fait toutes les campagnes de la guerre de la Révolution depuis l'an 2. Il a reçu un mousqueton d'Honneur ( Ce qui le rend obligatoirement titulaire de la Légion d'Honneur, il a du faire partie de la première promotion et décoré le 16 août 1804 au camp de Boulogne ?

    Comment furent désignés les membres de l'Ordre ? L'article 1er du Titre II de la Loi du 29 floréal stipule les conditions requises « … tous les militaires qui ont reçu «    les Armes d'Honneur ».

      Il devient Gendarme d'Elite*. Il a fait les deux campagnes de l'an 14 (23 septembre 1805 au 31 décembre 1805), donc Austerlitz (2 décembre 1805) ; celle de 1806...

      Il est congédié avec retraite, le 11 mars 1811 et se retire à Montrevault où il exerce la profession de boucher, il avait épousé Dame Jeanne Lenoir.

     

      *La Gendarmerie d'Elite est «  spécialement chargée du maintien de la sûreté publique et de la police dans le lieu où réside le Gouvernement ». Elle est organisée en deux escadrons qui sont placés dans un premier temps sous les ordres du Colonel Savary. Les premières campagnes de l'Empire n'offrent qu'un rôle très secondaire à la Gendarmerie ; celle-ci assurant les déplacements de l' Empereur et la protection des lignes de communications.

     

     Pierre Gazeau.... En 1806, Jean-Joseph Mariot participe à la campagne de Prusse, Iéna le 14 octobre 1806 et  Auerstaedt, puis la Pologne...

      Le Gendarme d'Elite Jean-Joseph Mariot n'est pas mort sur un champ de bataille, mais à Montrevault le 12 septembre 1827 à l'âge de 52 ans. Nous ne connaîtrons donc jamais les liens d'amitiés ou de famille ayant motivés sa présence au mariage de Pierre Gazeau le combattant royaliste... Ou alors ne serait-ce pas tout simplement un lien professionnel ayant comme dénominateur commun le cheval. En effet, Pierre Gazeau est voiturier, il utilise donc un cheval dans ses déplacements, et notre Gendarme d'Elite connaît parfaitement les chevaux, comme ancien cavalier et comme boucher, c'est un homme de bons conseils. D'autre part, un autre témoin, René Réthoré, est maréchal ferrand...

     

     

      Sources: Archives Départementales de la Vendée SHD XU 34-4 – 10 janvier 1816  - n°24 page4 - tous droits réservés, Archives départementales de Maine et Loire, tous droits réservés – commune de Neuvy-en-Mauges – Montrevault, Saint-Pierre-Montlimart. Archives départementales de Loire Atlantique – N° 289 – Gendarme d'Elite an X. mars 1807 matricule 1 à 480,  page 52 -  Mémoire des Hommes. sga défense. Gouv Gendarmes d'Elite, an X-mars 1807  SHDGR20YC.133bis - Photos de l'auteur et tirées de l'ouvrage de François Bertin ''Gendarmerie Nationale des Prévôts du Moyen âge au Gendarme de l'an 2000'' - éditions Ouest-France Rennes 1998.

                                                                      

    Xavier Paquereau pour Chemins secrets

     


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  • Le trésor du Bois des Granges…

     

    La Maraîchine normande avait repris les écrits d’un chasseur de trésor dans cet article, que nous vous invitons à lire afin de mieux comprendre ce qui va suivre. Nous revenons ainsi sur le sujet, connaissant le vif intérêt que suscitent en général les énigmes liées au Guerres de Vendée.

    Pour commencer, voyons un peu les Mémoires de Boutillier de Saint-André (p. 167 et 168) qui nous raconte comment sa famille eut à cacher leur fortune dans ses temps plus que dangereux :

    « …Le lendemain, de bonne heure, nous nous rendîmes à Mortagne : nous trouvâmes la ville presque déserte ; tout avait fui. Ma mère avait conservé quelques sommes d'argent qu'elle n'avait pas encore cachées. Mon père employa le reste de la journée à faire des étuis en terre jaune qu'il consolidait en les faisant cuire au feu. Il y glissa des écus et quelques louis. On referma dans les doublures de gilet de mes frères et de moi des pièces d'or qu'on cousit avec soin : elles étaient destinées à nous faire vivre quelques jours, si nous étions séparés de nos parents, ou à racheter nos jours, si le don de ces pièces était capable d'attendrir la barbarie des assassins.

    Tous ces apprêts, tous ces préparatifs, qui nous annonçaient un danger imminent, navraient mon père, mes soeurs et moi, moi surtout, qui, le plus avancé en âge, concevais mieux tout ce qu'il y avait de désolant dans notre position.

    Nous portâmes le soir les étuis que mon père avait fait, partie dans le bois des Granges, partie dans un pré voisin de Mortagne. On fit des trous profonds dans la terre avec une barre de fer, dans lesquels on glissa les rouleaux ; et mon père, ma mère et moi, qu'ils avaient mené avec eux pour ce triste ouvrage, comme l'aîné et le plus discret, afin qu'en cas de survivance, je pusse me rappeler le lieu où nous cachions notre argent, nous remarquâmes bien, par des lignes que nous faisions aux arbres et par le nombre des pas, les endroits où étaient nos caches. Mon père, avant de glisser les rouleaux en terre, avait recouvert chaque étui d'une ardoise sur laquelle il avait gravé ces mots : Ad custodiam Dei. (A la garde de Dieu). Ce que nous avions caché dans le pré fut trouvé, trois ans après, par un paysan qui nous le rendit ; mais je n'ai jamais pu rencontrer ce que nous avions déposé dans le bois des Granges, malgré toutes les recherches que j'y ai faites à différentes fois… »

     

    Le chasseur de trésor Jérôme Choloux nous explique que soit le trésor a été découvert et son « inventeur » ne s’est pas manifesté, soit le trésor est toujours en place, soit il fut extrait avec le minerai et rejeté dans les étangs afférents au creusement de la mine.

     

    Localisation du bois des Granges de Mortagne-sur-Sèvre sur la Vue aérienne Géoportail….

    Le trésor du Bois des Granges....

     

    … Et sur le cadastre de 1839 :

    Le trésor du Bois des Granges....

     

    Mais où donc la Famille Boutillier de Saint-André aurait-elle pu cacher son trésor en étant logique ? Probablement dans la partie la plus épaisse du bois, d’où sans doute la difficulté de le retrouver. On n’a peine à imaginer un enfouissement derrière la ferme de « Poitou », au vu et au su des paysans et qui plus est, entre deux chemins de passage. Il se trouve, si toutefois le cadastre de 1839 est bien représentatif de la situation en 1793, que la partie la plus dense du bois fut préservée lors du creusement de la mine d’uranium…

    RL

    Août 2016

     

    Quelque part dans le Bois des Granges…

    Le trésor du Bois des Granges....

    Le trésor du Bois des Granges....

     

    Alors, une idée ?

     


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