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Un curieux plan contre la Vendée....
Un curieux plan contre la Vendée…
On trouve aux archives de Vincennes deux propositions de plan pour combattre les Vendéens sous la cote SHD B 5/8-125. Commençons par le premier qui est aussi le plus court mais aussi et surtout le plus loufoque. Ce « projet anonyme tendant à la destruction des brigands de la Vendée », n’est ni daté ni signé. On comprendra cependant rapidement qu’il n’a pas été rédigé par un militaire de métier mais plutôt par un drôle d'illuminé. Je crois qu’il vaut son pesant de cacahuètes pour rire un bon coup.
RL
Janvier 2018
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« Il ÿ a dans la Vendée des brigands proprement dits, des excès ( ?) apatiques et des hommes fatigués de cet état violant de guerre éternelle, les brigands sont le moins nombreux mais ils sont plus actifs plus rémuans et conséquament ils sont maitres du paÿs le sabre à la mains. Ils font marcher tous les habitans et les entrainent avec eux dans les combats.
Si nos soldats avançoient avec des proclamations pacifiques et sans commettre d’excès la grand majoritté quitterait les rébelles et se mettrait sous la protection de la république ; ce qu’ils ne peuvent faire tandis que nos armées dans l’éloignement les laissent sous les couteaux des brigands.
Il ne fait pas leur laisser de circonscription territoriale pour établir leur brigandage et former leur rassemblement. Plus le paÿs insurgé sera coup& par nos troupes et plus nos armées auront de mobilité moins les rebelles auront de facilité a se rassembler en masse.
Ainsi plus le local posédé par l’enemi sera vaste plus il sera difficile à vaincre.
Pour détruire le monstre de la Vendée il faut le percer au cœur et bouleverser toutte sa centralitté.
Je propose donc d’établir un poste de six mille hommes au centre et je les placerai au confluent de la Sèvre et Deloing (de l’Ouin) sur les montagnes detresevent (de Treize-vents) près St Laurent dans les terres de la Touche Laité (Touchelete), la Rouillardière (Pouillardière), le Rafou, la Rouillères, le Gats, la Martinière qu’on peut trouver sur la carte de Cassini. L’eau y est an abondance et excellente : il ÿ avoit autrefois dans ces voisinages cinquante rouëes de moulin à l’eau : ou n’y manque pas de bléds ni de viande, le païs en fournit en abondance : le local n’est pas couvert de bois, cependant on en trouverait pour la troupe. Ce terrein est extremement montueux et fort propre a la deffense mais très difficile pour l’attaque.
Carte de Cassini citée :
Pour le centre………..6000 hommes
Je placeroye a la circonférence du paÿs
1e. a Michel Mont Mercure…. 2000
2e. a Chateaunai (Chantonnay)…. 2000
3e. a Montaigu …..2000
4e. a Clisson …….2000
5. a Jalais…..3000
6. a Chemillé….. 2000
7. a Vihiers….. 3000
8. a Argenton…..2000
9. a Cerizais….2000
10. a la Roche sur ÿon 1500
11. a Machecoup… 1500
12 a la Chataigneraÿe… 1000
13. a St Lambert… 1000
14. a Doué…1000
Hommes 32000
15. Moncoutan…1000
33000
Sans conter tous les postes des Sables, St Giles, Paimbeuf ; Nantes ; Angers Saumur ; érveau (Airvault), Partenaï, Niort, Fontenaÿ ; et Lusson ou il faudrait quelque garnison pour le service des places mais a coup sur cette seulle disposition des forces finit la guerre de la Vendée dans vingt quatre heures dans ce moment surtout ou les rebelles n’ont que de petits rassemblements de quelques centaines de sélérats.
Alors pour troubler et deconcerter les rebelles par un mouvement universel je ferais partir la troupe de la manière suivante.
Mon centre partirait sur six colonnes dans le même jour et sur six points opposés ; il se rendrait a autant de psotes de la circonférence. Dans le même jour ; mille hommes de chacun de ces postes partiraient sur une routte différente pour remplacer l’armée du centre.
Le lendemain je ferais remplacer tous les postes de la circonférance les uns par les autres en leur faisant faire par segments le tour du cercle.
Je répéterai plusieurs fois cette maneuvre en la variant et je suis sur qu’il n’y aurait plus de Vendée.
Je donnerai protection aux hommes qui se soumettraient, j’ achèterai des espions ; je poursuivrai les rebelles par tout ou ils seraient en peloton dans les rochers et les bois.
Tout a coup je dissoudrai mon armée pour jetter deux cents (hommes) dans chaque commune sous la responsabilité d’un commandant intelligent et vertueux avec des guides surs. Ils enleveraient les grands coupables dont on ferait un tableau secret. Ce coup de main durerait deux jours puis je reconstruirai l’armée, je recommencerai une ou deux fois.
Je recuillerai d’abord les jeunes gens de la requisition qui voudraient suivre, je les ferai passer sur les derrières peu a peu par la modération et la douceur j’en augmenterai le nombre et je finirai par enlever les rebelles de vive force. La jeunesse ainsi ramassée il n’ÿ aurait plus rien a craindre.
Il resterait des volleurs épars : je ferai lever le peuple en masse et je ferai une ou plusieurs battuës généralles ; j’ÿ employerai même des chiens.
Il ne faut pas craindre pour les subsistances et fourrages, la Vendée a prouvé combien elle avait de réssources dans ce genre.
Si la guerre dure encore, si elle a subsisté quinze jours, il ne faut en accuser que la trahison ou l’impéricie. »
Schéma du plan proposé :
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