• La Saugrenière....

     

    La Saugrenière….

     

    C’est le 26 janvier 1796 que Jean-Nicolas Stofflet va faire la proclamation suivante : « Braves amis, le moment est venu de vous montrer. Dieu, le roi, le cri de la conscience, celui de l'honneur et la voix de vos chefs vous appellent au combat ! » Il demande à ses hommes de se réunir aux Landes des Cabournes pour recommencer la guerre.

    Le 23 février 1796, Stofflet est avec un conseil des différentes armées de l’Ouest à la très discrète ferme de la Saugrenière, très isolée et perdue au milieu des arbres et des genêts. A deux heures et demie dans la nuit du 23 au 24 février, ce conseil se sépare. L’abbé Bernier, jusqu’ici le grand mentor de Stofflet, commence à jouer un rôle des plus troubles. Il annonce à Stofflet qu’il devrait rester dormir à la Saugrenière, au vu de sa fatigue, tandis que lui-même ira dormir à la ferme de la Ramée. En fait, Bernier s’en va un peu plus loin à la métairie du Chêne-Percé. Durant ce temps 200 hommes d’infanterie et vingt-cinq cavaliers républicains sont en route pour la Saugrenière, étrangement bien renseignés. Selon certains dires, ils seraient passés au Chêne-Percé où Bernier lui-même aurait parlé à l’un d’eux depuis sa fenêtre, le tout dans une nuit noire et mystérieuse. Ils repartent en direction du Souchereau, où ils capturent le malheureux métayer Raimbaud et le menacent de mort pour qu’il les mène à Stofflet (tous ces lieux sont visibles sur le site « Géoportail » pour la commune de Jallais, la Saugrenière dépendant néanmoins de la Poitevinière). Celui-ci terrorisé, les amène au Moulin de Vernon et leur fait prendre une mauvaise direction. Les républicains ne sont pas dupes et après de nouvelles menaces, le paysan, la mort dans l’âme, les conduit à la Saugrenière. Les Vendéens le tueront, pensant avoir à faire à un traître. Les soldats de Loutil et de Liégeard, au nombre de 24 frappent aux deux portes de la maison. Les Vendéens demandent « qui est-là ? », les autres répondent « royalistes ». La porte s’ouvre, malheureusement. La fermière, du  nom de Lizé, s’empresse de faire cacher Stofflet dans un recoin sombre du grenier tandis que ses compagnons sont capturés. Pendant de temps à la ferme voisine du Puy-Grimault, où demeure la famille Dupé, on fait échapper les chevaux afin qu’ils ne soient pas pris par les républicains. Les républicains, enragés de ne trouver Stofflet, s’adressent à la femme Lizé en lui proposant de " devenir riche" (vieille tradition maçonne que l'on ne commentera pas) si elle trahissait la cachette du général vendéen. Devant son refus, elle et mademoiselle de Grignon qui, malade, était réfugiée à la Saugrenière, sont jetées à plusieurs reprises dans les flammes de la cheminée. Entendant les cris de ces malheureuses, Stofflet descend et fonce sur les républicains en blessant le soldat Audious, grenadier au 32° de ligne. Atteint de plusieurs coups de baïonnettes, Stofflet manque de s’échapper mais un coup de sabre lui abat la peau du crâne sur les yeux. Il chancelle et est pris. Pansé d’une manière sommaire, il sera conduit, pieds nus à Angers pour y être fusillé avec ses compagnons le 25 février.

    La femme Lizé, survivra et finira ses jours à la Saugrenière…

     

    RL

    Avril 2012

     

    Les Cabournes et leurs landes

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    Croix à l'entrée de la Saugrenière

     

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    La ferme de la Saugrenière aujourd'hui

     

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    La ferme du Puy-Grimault (nommée de nos jours "Pé-Grimault" tout comme la Saugrenière est devenue la "Saugrinière")

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    La Saugrenière sur une gravure d'Octave de Rochebrune en 1895. Est-ce la bonne maison qui fut dessinée en 1895 ?

    La Saugrenière possède bien 8 "boulites" de grenier...

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    Qui oserait trainer par ici par une froide nuit d'hiver ?

     

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  • Commentaires

    5
    G. J
    Dimanche 17 Janvier 2016 à 20:29
    Article interessant
    4
    Lundi 17 Novembre 2014 à 18:46

    Je suis équipé en lanterne !

    3
    Lundi 17 Novembre 2014 à 18:38

    Il va falloir s'organiser avec une ou deux bonnes lanternes et ne pas avoir peur si on entend cogner à la porte...

    2
    Lundi 17 Novembre 2014 à 18:27

    Tu demandes : « Qui oserait trainer par ici par une froide nuit d'hiver ? » — Moi !!!

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    1
    Shenandoah Davis
    Lundi 23 Avril 2012 à 23:48

    Merci Loup

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