• Chavagnes-en-Paillers, les colonnes infernales....

    Les colonnes infernales à Chavagnes-en-Paillers

     

    La paroisse de Chavagnes prit part, comme toute notre contrée, à l'insurrection de la Vendée qui éclata au mois de mars 1793. Un de ses habitants, Charles-César de Royrand, lieutenant de vaisseau, demeurant à la Brunière, dans les servitudes nouvellement bâties d'un château qu'il se préparait à construire, devint un des premiers chefs royalistes, mais il ne tarda pas à être tué dans un combat vers Saint-Vincent-Sterlanges ou le Pont-Charron. Au reste, il n'y eut dans Chavagnes aucun combat important ; mais la paroisse partagea le sort de celles environnantes et fut dévastée par les républicains que les habitants désignaient sous le nom de bleus ou de citoyens. L'église fut brûlée vers le commencement d'octobre 1793 ; une grande partie des maisons de la paroisse subit le même sort. Les femmes de la Morinière, qui se trouvaient aux moulins de la Croix, où elles venaient d'éteindre un commencement d'incendie allumé par les républicains au moulin de Cauneau, pleuraient et se désolaient en voyant brûler l'église. Le feu fut ce même jour mis à l'Ulière et au bourg : la troupe incendiaire venait de Saint-Fulgent et se dirigeait vers Montaigu. Comme elle restait généralement peu de temps en chaque endroit, on put assez souvent éteindre les incendies qu'elle avait allumés.

    Après les incendies vinrent les massacres ; alors ceux qui n'étaient pas à l'armée se cachaient comme ils pouvaient dans les bois ou les bâtiments échappés à l'incendie. La forêt de Grala rendit de grands services aux populations des environs, qui profitèrent de bois sciés ou équarris dans une récente coupe de futaie, pour se construire des cabanes au milieu d'une portion où se trouvait un épais taillis. C'est dans le quartier de la forêt nommé les Pralières que l'on avait établi ce refuge, où ma famille resta assez longtemps cachée. Les républicains n'osaient guère y pénétrer, dans la crainte d'y être surpris ; et en effet ils n'entrèrent que deux ou trois fois dans la forêt. Heureusement l'idée ne leur vint pas d'y mettre le feu ; et comme pendant la nuit ils restaient dans leurs camps, on avait quelques facilités pour se procurer ce dont on avait besoin.

    C'était, au témoignage de tous ceux qui en furent témoins, un temps bien malheureux et dont les plus cruelles guerres civiles n'avaient jamais donné d'exemple ; car on n'avait jamais vu massacrer par des soldats tous les enfants, femmes et vieillards qu'ils rencontraient, comme cela eut lieu dans la Vendée. Le plus grand mal fut fait par les colonnes nommées à si juste titre, colonnes infernales, qui mettaient tout à feu et à sang. On a surtout, à Chavagnes, gardé le souvenir du dimanche 23 février 1794, le jour de la Quinquagésime, désigné encore aujourd'hui sous le nom de Jour du grand massacre. Des fragments dépareillés d'un registre se trouvant à la mairie portent les noms de cinquante-sept personnes de la paroisse qui furent tuées ce jour-là ; mais il y en eut un bien plus grand nombre. Ainsi, d'après la tradition unanime des habitants, du seul village de la Morinière, 32 victimes des républicains furent la nuit suivante amenées au cimetière en deux charrettes ; et cependant le registre ne mentionne que 17 noms de morts en ce village, les noms des 15 autres étant sans doute sur les feuillets perdus.

    En cette affreuse journée, on entendait de tous côtés des coups de fusil et les cris des malheureux qu'on égorgeait ; des femmes enceintes furent éventrées et des enfants embrochés dans les bayonnettes. Au village de l'Anjouinière, les républicains surprirent 12 ou 15 femmes qui revenaient d'entendre, en la grange de la métairie de la Trottinière, une messe à laquelle presque toutes avaient communié. Ils les firent mettre en ligne en une aire au sud-est du village, et de deux coups de fusil tirés à chaque bout de la ligne les tuèrent toutes. Parmi ces malheureuses étaient la femme et deux belles-soeurs de M. Bouron, notaire, avec une de ses filles, enfant de 5 ans, et Mme Boisson, mère de M. Boisson, propriétaire à la Noue de Vendrenne ; ce dernier put être sauvé par sa nourrice, qui l'emporta (il était encore en vie en 1876 selon L-P Prunier).

    Au village du Chiron, des républicains enfermèrent en une maison 4 enfants au-dessous de 10 ans et 3 femmes, qu'ils firent périr en mettant le feu à la maison (Voici les noms et âges de ces personnes : Marie Herbreteau, veuve de Mathurin Charrier, 73 ans ; Marie Charrier, femme de Jean Rabreaud, 52 ans ; Jean Rabreaud, 9 ans ; Louise Bolleteau, femme de Louis Charrier, 42 ans ; Marie Charrier, 8 ans ; Louise Charrier, 6 ans, et Rose Charrier, 3 ans) : leurs cris étaient entendus par des personnes cachées dans le bois de la Mainardière.

    Le sieur Remaud, aïeul de Mlles Remaud de la Dédrie, fut massacré d'une manière horrible, dans le champ d'Avant, près la Bonelière. Les républicains, le prenant pour un prêtre, lui arrachèrent la langue : on entendait ses cris de la Prilliaire. On n'en finirait pas, si l'on voulait raconter les atrocités, viols et assassinats qui furent commis, tant en ce jour que dans le reste de la guerre de la Vendée. Il suffira de dire que, sur ce qui reste du registre mentionné plus haut, on nomme parmi les victimes des républicains 4 enfants au-dessous de 1 an, 12 de 1 an à 8 ans, 4 de 9 ans et 1 de 10 ans ; et en outre 5 hommes et 6 femmes de 70 à 80 ans.

    Source : "Société d'Emulation de la Vendée" - 1876 - p 65 - Article de M.C. Gourraud.

     

    On dénombrera 201 personnes mortes de la main des républicains de la colonne de Duquesnoy…

    Nos lecteurs noteront au passage que lors des festivités du bicentenaire de 1789, des enfants d’une école de Chavagnes ont été priés de se déguiser en sans-culotte et de porter des têtes en plastique au bout de pique….

     

    RL et son épouse,

    Avril 2012

     

     

    Une heure d’angoisse…

     

     

     

    Le texte qui suit, concernant Chavagnes-en-Paillers, est tiré de l’ouvrage du Comte de Chabot, « Paysans vendéens », 1892.

     

     « Sous ce titre, l’abbé Augereau, raconte l’histoire suivante :

     Durant la guerre, il y avait au village du Cormier, paroisse de Chavagnes, une orpheline d’une grande beauté, encore plus vertueuse que belle. Dans une de ces fuites si fréquentes, Jeanne   (c’était son nom), se joignit à ma grand’mère que ses cinq enfants en bas-âge accompagnaient. Elles s’étaient blotties dans le coin d’un champ ; un soldat bleu les aperçoit, tire son sabre encore rouge de sang et se dirige de leur côté. Jeanne veut fuir, mais le bleu lui barre le passage. Se voyant perdue elle s’asseoit sur un sillon et se cachant la figue avec les deux mains, elle demeure immobile. Le féroce soldat la frappe violemment à plusieurs reprises essayant de lui couper le cou ; mais les vêtements et les cheveux qui leur touchaient, résistèrent au tranchant du sabre : il essaya de lui fendre la tête ; la coiffe et les cheveux amortirent les coups. Honteux de sa maladresse le bourreau résolut d’en finir, il lui plongea son sabre dans la poitrine ; Jeanne s’affaissa sur le sillon : elle n’avait pas poussé un seul cri !

     

    Pétrifiée de terreur ma grand’mère serrait ses enfants autour d’elle ; déjà le bourreau s’avançait de leur côté quand un soldat paru près de lui. Jetant un coup d’œil sur Jeanne : « Misérable, lui cria-t-il, qu’as-tu fait ? Un homme d’honneur respecte et protège de telles personnes, et toi tu viens d’assassiner celle-ci ! Tu es un scélérat et un lâche ! »

     

    « - C’est une brigande, cela me suffit, répond l’assassin ; ce matin j’en ai tué une demi-douzaine, et je vais en faire autant à toute cette nichée ! »

     

    «  Cela ne sera pas vrai, répondit son camarade ; je te défends d’y toucher ! » et armant son fusil, il ajoute : si tu fais un pas de plus, tu ne sortiras pas vivant de ce champ. »

     

    Le misérable baissa la tête et s’éloigna.

     

    Quand il fut parti, le soldat s’approcha de ma grand’mère : « Emmenez ces enfants, et tâchez de vous éloigner, dit-il, il doit passer d’autres soldats après nous, et vous ne seriez pas sûrs d’être épargnés. »

     

    Ma grand’mère remercia cet homme généreux et alla chercher un autre gîte où ce jour là elle ne fut pas inquiétée.

     

     

     

     

     

    Encore une histoire de colonne infernale....

    Encore une histoire de colonne infernale....

    Encore une histoire de colonne infernale....

     

     


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  • Commentaires

    13
    Dimanche 26 Août 2018 à 19:38

    Merci j'ai vu c'est histoire streaming vf mais avec film

    12
    Lundi 24 Février 2014 à 20:04
    11
    hardellière
    Lundi 24 Février 2014 à 19:44

    Existe-il une vidéo de ce film dont le lien est cité ci-dessous, avec Gérard Depardieu et où peut-on l'acheter ?

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    10
    Lundi 9 Avril 2012 à 19:00
    Admin bernie

    Je ne peux que constater que de toutes les saloperies humaines, la Vendée est celle qui me touche le plus dans ce qu'elle a subit, je veux dire que tout mon être en est embrasé, le reste étant pour mo de l'Histoire bien malheureuse!!!!!! on ne pourra encore longtemps cacher tout ça, quelque chose va exploser!!!!!!!!! les choses doivent être et seront reconnues...

    9
    Le Loup Profil de Le Loup
    Lundi 9 Avril 2012 à 18:44

    Renseigne-toi sur le pays sancerrois, le village de Sarrant dans le Gers, les paysans du Jura, les basques que l'on déporte parce qu'ils refusent de sacrifier leur culture alors que du tant du Roy, on leur fichait la paix. Les historiens à la botte de la république te diront que les geurres de Vendée et de Chouannerie ont été l'oeuvre d'un complot de nobles. Ils ne te diront pas ce qui s'est passé ailleurs en France et ne te diront surtout pas Maximimilien de Robespierre, Luis-Marie Turreau de Garambouville étaient nobles... Tout n'est que mensonge de A à Z, mais nul besoin de montet au créneau contre eux. La vérité se fait jour de plus en plus et rien ne pourra l'arrêter. C'est un long travail de sape mais qui commence petit à petit à porter ses fruits.

    8
    Lundi 9 Avril 2012 à 18:35
    Admin bernie

    Holàlà hé bien Loup, tous les jours on en apprend sur cette Révolution!!!!!!!! je me doute bien que c'est toute la France qui a souffert de cette Danse de St Guy de la bestialité humaine!!!!!! de quoi se méfier encore plus de la noirceur immonde des Jacobins de hier et de toujours! in fine le jean jacques Rousseau aura lui aussi bien ouvert la voie à tous les délires des fous qui se lâchent en tout...au nom du 'Bien' évidémment! comme c'est facile....Merci de ces précisions, on sent que tu en a encore des tonnes en réserve et il FAUT les étaler afin de bien saisir la NATURE des êtres immondes qui sont derrière toutes ces nouvelles idées dégueux! le Siècle des 'lumières' a vraiment accouché une diablerie sans nom de la déchetterie humaine déchainée!!!!!!!!!!

    7
    Le Loup Profil de Le Loup
    Lundi 9 Avril 2012 à 17:51

    Merci pour tes commentaires. Tu fais une erreur à propos des Ouleries. C'est la colonne infernale de Crouzat qui sera écrasée par les hommes de Stofflet suite au massacre de la forêt de Vezins, le 25 mars 1794 pas du tout sur le territoire de Charette. D'autre past la terreur commença dès 1789 selon moi, avec des tueries et des abominations à Paris. En 1792, dans le bressuirais, où j'habite, on coupe les oreilles des paysans révoltés et on la massacre avec une cruauté épouvantable. Comment ces pauvres gens auraient pu être républicains avec une fiscalité multipliée par sept, une obligation de quitter leur pays pour aller faire la guerre à des étrangers pendant que les républicains eux-mêmes s'en dispensent et que du même coup, on leur interdit leur culte religieux et qu'on se mêle de leur vie privée ?


    Une chose que tu ne sais peut-être pas, encore un "détail": Dans la forêt du Gavre, en pays nantais, des femmes avaient été attachées nues à des arbres en plein hiver et arrosées d'eau afin qu'elles gèlent. Le chevalier de Tinténiac, chef chouan, retrouvera leurs squelettes plusieurs jours plus tard. C'est toute la France qui a eu droit aux grands progrès de la raie publique. La vallée du Rhone, le Nord, le Jura, l'Alsace, le Sancerrois etc.... Mais ça on prendra bien garde de ne pas te le dire.

    6
    Lundi 9 Avril 2012 à 17:30
    Admin bernie

    D'ailleurs, tous ces connards anciens, actuels et futurs, DANTON les avait BIEN flairé...
    http://www.youtube.com/watch?v=_v0E5XcXi6M



     

    5
    Lundi 9 Avril 2012 à 15:55
    4
    Lundi 9 Avril 2012 à 15:46
    Admin bernie

    IL est bon de savoir que la section des crapuleux de Turreau qui massacra aux LUCS fut TOTALEMENT exterminée 3 jours après aux Ouleries, par les hommes de Charette! il ne faut pas croire que les Bleux ont fait une 'route de santé' dans leurs besognes démoniaques! il est bien dommage qu'ils n'y soient pas tous restés ces débiles mandatés par les Grands Malades de Paris...

    3
    Lundi 9 Avril 2012 à 15:37
    Admin bernie

    IL n'y a pas à se tromper:


    Entre les idéaux de 1789 et les malades mentaux du Comité de Salut Public, il a une nette et totale brisure! les jacobins qui aujourd'hui se réclament de Robespierre et consort sont donc D'ACCORD avec ce qui s'est passé et sont donc à considérer en conséquence! Aujourd'hui, ils sont réunis en loges et depuis Mai 68 tiennent tous les leviers de notre Culture....merci, on en voit les résultats plus que néfastes! de plus, je perçois toujours chez eux une insatiable haine de la Société dans laquelle ils vivent...et dont ils profitent pleinement! ils sont la gauche caviar d'aujourd'hui et sont la véritable PESTE de notre quotidien culturel qui est devenu un dérangement ABSOLU par cette culpabilité permanente dans laquelle ils nous plongent sans cesse via les médias dont ils ont le contrôle total! je les rend coupables de tous les crimes commis à cause de leur influence dégoûtante à tous les niveaux de nos vies...

    2
    Shenandoah Davis
    Dimanche 8 Avril 2012 à 12:26

    Une honte pour cette école et un manque de respect pour les martyrs de leur commune

    1
    Shenandoah Davis
    Dimanche 8 Avril 2012 à 12:23
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