• Les animaux aussi....

     

    Un chien devant la justice à l'époque de la Terreur

     

     

    Où l'on verra que si les hommes de la Révolution étaient des monstres sanguinaires, ils furent bêtement ridicules par-dessus le marché.

     

    Au nom de la liberté et de la fraternité, les tribunaux révolutionnaires, à l'époque de la Terreur, ne se bornaient point à livrer pêle-mêle au bourreau une foule d'innocents, hommes, femmes et enfants : au nom de l'égalité sans doute, ils s'en prenaient aux animaux eux-mêmes.

     

    Trouvé dans le Journal d'un bourgeois de Paris pendant la Terreur, de M. Edmond Biré :

     

     

    "Samedi 23 novembre 1793

     

    Le 10 de ce mois, la Convention nationale applaudissait avec transport à ces paroles de l'orateur du département, le citoyen Dufourney : "La race humaine est enfin régénérée ; le fanatisme et la superstition ont disparu : la raison seule a des autels."

     

    "Or, voici ce qui vient de se passer dans cette ville où la raison seule a des autels.

     

    Dimanche dernier, un invalide, ancien recruteur, nommé Saint-Prix, a comparu devant le tribunal révolutionnaire. Il était accusé de professer des opinions anticiviques ; on lui reprochait notamment d'avoir, il y a environ neuf mois, répondu à une citoyenne qui lui demandait s'il montait sa garde : Je ne suis pas fait pour monter avec les gueux et les scélérats ... J'aime mieux l'ancien régime que le nouveau. Ce qui aggravait son cas, c'est qu'il avait un complice. Ce dernier l'avertissait des visites qu'il pouvait avoir intérêt à ne pas recevoir, lui signalait à temps les inconnus qui voulaient pénétrer chez lui ; il alla même un jour jusqu'à mordre les mollets d'un porteur de garde :

    Rien que la mort n'était capable d'expier ce forfait.

     

    On le fit bien voir à Saint-Prix et à son complice, lequel n'était autre que son chien.

     

    L'invalide et son chien ont été condamnés tous les deux à la peine de mort.

     

    Le 18 novembre, tandis que Saint-Prix était guillotiné sur la place de la révolution, la partie de l'arrêt du tribunal concernant le malheureux chien recevait également son exécution. Procès-verbal en bonne et due forme était également dressé, ainsi qu'il appert de la pièce suivante :

     

     

    Section des Tuileries             Du 28 brumaire, l'an

    Comité                            deuxième de la république

    de Surveillance                   française,

    révolutionnaire                   une et indivisible

     

    A Fouquier-Tinville, accusateur public,

    Nous avons, au reçu du jugement du tribunal révolutionnaire qui condamne Saint-Prix à la peine de mort et ordonne que son chien soit assommé ; fait procéder à l'exécution de cette dernière partie du jugement.

    Nous t'envoyons le procès-verbal dressé à ce sujet ; nous te prions de faire rembourser les frais qui ont été déboursés.

     

    Signé : LAVILLETTE et CHARVET

     

     

    Voir la teneur du procès-verbal :

     

    Au nom de la loi,

    Ce jourd'hui, vingt-huit brumaire, l'an deuxième de la république française, une et indivisible.

    En vertu d'un jugement rendu par le tribunal révolutionnaire établi par la loi du 4 mars, qui condamne le nommé Prix, dit Saint-Prix, portant peine de mort, également par ledit jugement que le chien dudit Saint-Prix serait assommé, que ledit tribunal ayant envoyé les ordres en conséquence au comité de surveillance de la section des Tuileries. Ledit comité désirant faire mettre à exécution ledit ordre, et en vertu de l'arrêté dudit comité, nous nous sommes transportés, nous Claude-Charles George, commissaire dudit comité, accompagné du citoyen Pierre-Louis Hosteaux, inspecteur de police, dans une maison appelée le Combat du Taureau, tenue par le citoyen Maclart, où, étant, nous avons trouvé la citoyenne Maclart, et, après avoir exhibé l'ordre dont nous sommes porteurs, en l'invitant de nous représenter ledit chien mentionné ci-dessus, à quoi elle s'est soumise. Nous avons de suite requis le citoyen Bonneau, sergent de la section des Arcis, de garde au poste du Combat, pour être présent à l'exécution dudit ordre ; nous avons, au désir dudit tribunal, assommé en sa présence le chien susdésigné.

    De tout ce que dessus avons dressé procès-verbal, après en avoir donné lecture en présence des personnes sus-désignées, qui l'ont reconnu véritable et ont signé avec nous : BONNEAU, sergent de poste ; femme MACLART ; GEORGE, commissaire ; HOSTEAUX.

     

    Et maintenant, comment ne pas répéter, après Dufourny : La race humaine est enfin régénérée : le fanatisme et la superstition ont disparu : la raison seule a des autels ?"

     

    Les hommes de la révolution furent des monstres sanguinaires : combien bêtement ridicules par-dessus le marché !

     

    Et dire que ces sinistres fantoches ont trouvé des panégyristes ! ... et que ces panégyristes osent tourner en dérision la bêtise des Vendéens de 93 !

     

     

    LE CHERCHEUR

    La Vendée Historique

    1902


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  • Commentaires

    3
    Lundi 26 Mars 2012 à 19:50
    Vendée bernie

    ui la débilité n'a pas de limite dans une dictature! à la Révolution, on perdait vite la tête: Telle dame cultivait des lys dans son jardin? la guillotine! tel citoyen avait des monnaies royales en poche? la guillotine! tel citoyen désirait la femme de son voisin? hop dénoncé, voilà le voisin à la guillotine etc etc ça été un vrai monde de folie cette Révolution! ici un site pour voir toutes les décisions sougrenues qui ont été prises durant cette période qui va de 1789 à 1799: http://les.guillotines.free.fr/chronologie%201789.htm  voir surtout La Convention à partir de Septembre 1792

    2
    Le Loup Profil de Le Loup
    Vendredi 2 Mars 2012 à 17:17

    Oh qu non....


     

    1
    Shenandoah Davis
    Vendredi 2 Mars 2012 à 10:39

    La débilité et l'absurdité n'a pas changé de camp !

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