-
Le souterrain du Pin....
Le souterrain du Pin…
Pour faire suite à l’étude sur les souterrains publiée ici, je vous présente à mon tour ma visite du souterrain annulaire du Pin. Ce site est ouvert lors des Journées du Patrimoine, mais j’ai pu, grâce à l’entremise de Noëlle Pouplin, historienne locale et ancienne première magistrate de la commune, et en accord avec la mairie, faire une petite visite privée du souterrain annulaire du Pin, qui fut vraisemblablement transformé, comme on le sait, en souterrain refuge vers la fin du Moyen Age.
Ci-dessous le plan des galeries empruntées avec le sens de circulation. Je conserve par commodité la codification des lieux présentée dans l’article des frères Triolet.
Aujourd’hui, l’accès au souterrain du Pin se situe directement depuis les sous-sols de la mairie par le point B avec un escalier aux marches très inclinées. Une guirlande à diodes, branchée sur le secteur éclaire les premiers mètres du boyau jusqu’à la salle A. C’est là que l’on peut voir le débouché du premier accès lors de sa découverte en 1991, par la chatière ci-dessous :
Cet accès, interdit au public en temps ordinaire m’était permis, mais malheureusement, mes soucis de dos et d’épaules m’ont incité à décliner une invitation très tentante, même si je sais le boyau très étroit et impraticable en position debout. Je n’ai donc pas visité cette galerie, qui est pourtant celle de la découverte du souterrain par Noëlle Pouplin et un peu plus tard par les frères Triolet. En revanche, j’ai bien noté le premier trou d’aération ta1 creusé dans la voûte de la salle.
En avançant dans la galerie G, ma guide me signale une pierre étrange, sise sous les planches qui parsèment notre avancée. Il pourrait s’agir d’une pierre tombale très ancienne, peut-être celle d’un enfant, au vu de ses dimensions. Ce n’est bien entendu qu’une hypothèse.
En ce qui concerne les planches, elles sont destinées à éviter au visiteur les excès liquides de la fontaine qui se trouve ici, dans le granit à l’angle des galeries F4 et E :
Le sol se trouve soudainement boueux et nul ne sait où ces eaux finissent par s’évacuer.
Nous, marchons, courbés, car la voûte n’est guère qu’à 1,50 m au-dessus de nous et malheureusement pour moi, je fais 1,80 m… Aïe ! Mon dos ! Je suis instinctivement attiré par la galerie qui me fait face, lorsque Noëlle Pouplin m’invite à tourner sur la gauche vers la galerie E. Je tiens à préciser qu’à ce niveau, les lampes spéléo sont de rigueur. On se demande comment s’orientaient nos ancêtres dans ce dédale, avec de simples bougies. On se demande surtout comment ces labyrinthes ont pu être creusés et encore davantage comment les trous d’aération ont pu être forés, en l’absence de tarière, avec une précision qui implique quelquefois des conduits coudés, partant à la fois de l’intérieur du souterrain, tout autant que de l’extérieur… Et pour l’instant aucun spécialiste du domaine n’est capable de nous expliquer ces forages, mis à part avec les marques caractéristiques dans la pierre en dessous du trou en question.
Filant dans l’étroite galerie F, je me retrouve rapidement dans un angle un peu inquiétant.
Puis, c’est la fin du boyau qui menait sous la nef de l’église. On aperçoit quelques interstices au travers l’éboulis.
Rebroussant chemin, je retrouve ma guide dans la galerie E.
Ici, au niveau de deux des trois trous aérations ta4 et ta5 qui tombent dans les fondations de l’église.
Nous arrivons à présent à la chatière conduisant dans la galerie D. La photo est trompeuse car ce boyau permet tout juste le passage d’une personne à plat ventre. Cette galerie conduisait sous la chapelle Saint-Anne de l’église et se termine par un éboulis. Je ne l’ai pas empruntée pour les mêmes raisons qu’exposées précédemment.
Voici le boyau principal C juste au niveau de l’élargissement, après le passage du gros bloc de granit. Ici, on marche toujours un peu courbé mais deux personnes peuvent se croiser sans difficulté. A noter, une multitude de petits insectes blancs, voltigeant dans le faisceau des lampes.
Un nouveau trou d’aération, non mentionné sur le plan des frères Triolet apparaît peu avant le virage à gauche qui nous ramène à notre point de départ.
J’ai pris cette pierre comme repère. Le trou d’aération, se situe au dessus de cette dernière, un mètre avant environ.
Nous avons fait le tour de l’anneau. En sortant, ma guide me montre le vase du XIV°-XV° siècle découvert dans le souterrain.
En prime, deux crânes issus de l’ancien cimetière, jadis situé près de l’église et du souterrain.
J’espère que la promenade vous a plu. Peut-être à bientôt dans un autre souterrain…
RL
Toussaint 2019
-
Commentaires