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Le capitaine Courtot aux Lucs-sur-Boulogne ?
Le capitaine Courtot,
Officier au 29ème régiment d'infanterie de la Colonne Cordelier
participe aux massacres des Lucs-sur-Boulogne.
Le nom du capitaine Courtot apparaît dans les actes de décès de deux militaires du 29ème régiment d'infanterie de ligne enregistrés à Nantes à la Section Lepelletier et Beaurepaire aux mois de Prairial et Germinal de l'an 2 (1794). Il peut s'agir du Capitaine François Courtot, officier d'infanterie à l'Armée du Rhin en 1792 et 1793 et présent dans les armées de l'Ouest pour la période ans 2,3,4,5,6,7 et 8.
Et j'en aurai terminé pour l'instant avec les massacres des Lucs-sur-Boulogne.
Vous connaissez déjà l'acte de décès de Jean Claude Pissis, enregistré à Nantes, Section Lepelletier et Beaurepaire le 27 Prairial de l'an 2 (Dimanche 15 juin 1794) et les noms de ses camarades ayant participé aux massacres des Lucs-sur-Boulogne, qui doivent être eux aussi immortalisés :
« Le vingt sept prairial an deux de la République Une et indivisible, à trois heures après midi, devant moi Antoine Archambaud aîné, officier public élu pour constater l'état civil des citoyens, ont comparu en la maison commune :
1-Liger-Belair, Adjudant-major du vingt neuvième régiment d'infanterie, âgé de vingt deux ans et de,
2-Alexandre Darassus, lieutenant au dit régiment, âgé de vingt cinq ans, lesquels nous ont déclaré que :
3-Jean-Claude Pissis, lieutenant de la première compagnie des grenadiers dudit régiment, natif de Riom, département du Puits de Dôme, âgé d'environ vingt six ans, a été tué par les Brigands de la Vendée, en combattant à côté d'eux, et comme il est constaté par le certificat dont la teneur suit :
''Nous membres composants le conseil d'administration du vingt neuvième régiment d'infanterie, certifions que le citoyen Jean-Claude Pissis, né à Riom, département du Puits de Dôme, lieutenant de la première compagnie de grenadiers dudit régiment a été tué en combattant contre les Brigands Royalistes de la Vendée, le dix ventôse dernier (28 février 1794) dans la plaine des Grands-Lucs, près Leger, département de la Vendée. En foi de quoi nous avons expédié le présent certificat auquel nous avons fait mettre le cachet de notre régiment au camp de la Roullière, le vingt cinq prairial, l'an deuxième de la République française une et indivisible, signé :
4- Tronquoy, fusilier du 29ème régiment d'infanterie.
5- Casenier, grenadier du 29ème régiment d'infanterie.
6- Deffaulx, grenadier du 29ème régiment d'infanterie.
7- Zimerman,grenadier au 29ème régiment d'infanterie.
8- Foucault, caporal fourrier au 29ème régiment d'infanterie.
9- Bienvenu, sergent au 29ème régiment d'infanterie.
10- Fabre, sous-lieutenant au 29ème régiment d'infanterie.
11- Courtot, capitaine au 29ème régiment d'infanterie.
12- Charles Darbois, chef de bataillon au 29ème régiment d'infanterie.
Je, commissaire des Guerres chargé de la police du 29ème régiment d'infanterie, certifie que les signatures apposées au bas du certificat ci-dessus et des autres parts, sont vraiment celles des officiers, sous-officiers et soldats qui composent le conseil d'administration de ce régiment, signé : Baudiot.
Fait en la maison commune de Nantes les dits jour et an, sous les seings des comparants et le mien. »
signé Liger-Belair Adjudant Major et Darassus.
L'acte de décès de Jean Pierre Marseul, soldat au quatrième bataillon des chasseurs de la Haute-Garonne, âgé de 21 ans, né à Mamers département de la Sarthe (vue n°123/169-section Lepelletier et Beaurepaire archives de la ville de Nantes), tué en Vendée le 24 germinal de l'an 2.
«Certificat du conseil du vingt neuvième régiment d'infanterie, division aux ordres du général Cordelier, conseil d'administration '' Nous membres composant le conseil d'administration dudit régiment certifions que le citoyen François-Jean-Pierre Marseul époux de la citoyenne Jeanne Perodaux, faisant les fonctions de vivandière au dit régiment étoit entré en subsistance dans notre premier bataillon, compagnie de Rollin, ce citoyen ayant été envoyé en détachement a eu le malheur d'être tué le vingt quatre Germinal dernier, ayant été satisfait de sa conduite ; le temps qu'il a servi sous notre commandement nous avons délivré le présent certificat à sa veuve pour qu'elle puisse profitter des bontés de la loi du quatre may dernier, fait et délivré le quatre Floréal deuxième année républicaine une et indivisible, 1794 signé :
n°11- Courtot, capitaine.(déjà nommé)
Charles D'Arbois, chef de bataillon.(déjà nommé)
13- Fauvel, Lieutenant au 29ème régiment d'infanterie.
14- Auriel, capitaine au 29ème régiment d'infanterie.
15- Bourbier, lieutenant au 29ème régiment d'infanterie.
Fait en la maison commune de Nantes, sous mon seing, lesdits jour et an, la comparante a déclaré ne savoir signer. »
Signé Archambaud.
Comme nous allons le voir, il existe beaucoup de similitudes dans le déroulement de la carrière du Capitaine Courtot des Lucs-sur-Boulogne et du Capitaine François Courtot, devenu chef du bataillon d'élite du 81e régiment d'infanterie de ligne, chevalier de la Légion d'Honneur, puis Officier de la Légion d'Honneur...
En ce qui concerne les autres personnages du 29ème régiment d'infanterie de ligne, mes recherches sont restées vaines pour l'instant.
François Courtot est né le 4 mai 1756 à Trétudans dans le Haut-Rhin. Il est le fils de Pierre Courtot et de Elisabeth Meunier. Le parrain a été François Courtot et la marraine Marguerite Renoux.
Il entre au service à l'âge de dix neuf ans au ci-devant 32e régiment (Bassigny) :
Le 10 septembre 1775 en qualité de soldat.
Le 15 septembre 1779, il est caporal.
Le 11 mai 1780, sergent.
Le 3 novembre 1781 sergent-fourrier.
Le 13 janvier 1784, sergent-major.
Le 12 avril 1788, adjudant.
Le 25 octobre 1790, rang de sous-lieutenant.
Le 15 septembre 1791, sous-lieutenant.
Le 26 mai 1792, lieutenant.
Le 20 juillet 1792, capitaine.
Le 22 Pluviôse an 9 (11 février 1801), chef de bataillon.
Le 3 Messidor an 12 (22 juin 1804), nommé membre de la Légion d'Honneur.
Le 5 nivôse an 14 (26 décembre 1805), Officier de la Légion-d'Honneur.
Ses campagnes sont les suivantes :
En temps de guerre, celles des années 1778,1779,80,81,82 et 83, sur les côtes de Bretagne et de Normandie. Celles de 1792,1793 à l'armée du Rhin. Celles des ans 2,3,4,5,6,7,5et 8 dans les départements de l'Ouest. Embarqué pour l'expédition d'Irlande, le 24 Thermidor de l'an 6 (11 août 1798), fait prisonnier par les Anglais le 23 Vendémiaire an 7 (14 octobre 1798), entré en France le 2 Germinal suivant, (22 mars 1799). Celles des ans 9 et 10 à l'armée d'observation du Midy. Celle de l'an 13 à l'armée des Côtes (division des grenadiers). Celle du mois de Vendémiaire et an 14 à la Grande-Armée -même division commandée par le général Oudinot et celle de 1806 en Dalmatie (Etat des services - vue n°6/12 du dossier léonore). François Courtot a été chef de bataillon au 4e Léger et au 81e régiment d'infanterie de ligne en garnison à Besançon.
En conclusion, le capitaine François Courtot de l'armée du Rhin a servi dans l'armée des départements de l'Ouest en l'an 2 (1794), son régiment n'est pas précisé dans l'état de ses services. Il y a malgré tout, de fortes probabilités pour qu'il soit présent aux Lucs-sur-Boulogne le 28 février 1794, dans la Colonne Infernale du général Cordelier....
Sources : Archives de la ville de Nantes – décès an 2, Section Lepelletier et Beaurepaire, cote 1E57, pages 113,114/169 et 123,124/169 - Actes de décès de la Ville de Nantes, année 1794. Base Leonore, dossier LH/617/12 - archives Nationales Paris - Gravure : Officier supérieur, commandant en petite tenue du 4éme léger en 1809 – Extrait du 4e Régiment d'Infanterie Légère de 1796 à 1815 de Frédéric Berjaud.
Xavier Paquereau pour Chemins Secrets
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