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Le camp de Fréligné....
Le camp de Fréligné…
Nous n’allons pas raconter ici en détails la prise du camp de Fréligné (orthographié également « Frérigné » et situé entre Touvois et Falleron) par Charette le 14 septembre 1794. Lucas de la Championnière, Crétineau-Joly, Bittard des Portes et même Wikipedia donnent de nombreux détails de cette violente et acharnée bataille opposant 2 à 3 000 hommes de Charette aux 2 000 républicains stationnés là depuis juin et aux ordres du chef de brigade Prat.
Charette est tout d’abord mal renseigné sur les fortifications du camp. Celui-ci est de forme carrée, entouré de fossés et de pieux formant des palissades mais l’un des côtés est plus vulnérable. Le combat dans le brouillard est incertain, d’autant plus que sans le savoir, les vendéens ont attaqué le côté le mieux défendu. Hyacinthe de la Robrie a découvert le point faible du fort et en instruit Charette. Celui-ci contourne alors Fréligné par les bois de l’Epiardière (également orthographié "Les Epiardières") et non de la « Péargnière » comme l’a écrit Crétineau-Joly. C’est le début de la fin pour les républicains. Le bilan de la journée est une véritable boucherie : 1 200 morts chez les républicains et 400 chez les vendéens. Le fruit du pillage des colonnes infernales est repris et les soldats massacrés sans pitié. Le feu est mis au camp et les blessés républicains achèvent d’y périr. Point question de ma part de cautionner ces horreurs, mais que sont-elles en regard de ce que la république avait amorcé au début de cette terrible année 1794 ? Pensait-on réellement que les vendéens de Charette, allaient laisser impunis les crimes perpétrés l’hiver précédent au nom de prétendus droits de l’homme dont la première mission s’avéra justement de bafouer la plus élémentaire des règles entre humains civilisés ?
De nos jours, on notera à Fréligné la célèbre chapelle des XII° et XIII° siècle, bâtie par deux capitaines anglais miraculés d’un naufrage. L’humble chapelle aurait été prison, écurie puis cuisine avant d’être incendiée en 1793 (1). Charette, y aurait fait prier ses soldats avant l’attaque du camp, ce qui me semble assez douteux, vu dans les conditions dans lesquelles la bataille s’est livrée. Une chose à noter toutefois : L’immense bénitier que l’on peut apercevoir à droite, près de l’entrée, provient de l’abbaye du Val-de-Morière, autre lieu important dont nous parlerons bientôt…
Nous n’avons à ce jour aucun plan précis du camp de Fréligné comme nous avons pu obtenir pour celui de Chiché.
Merci de votre lecture,
RL
Août 2013
Note :
(1) « Guide des lieux insolites et secrets de Bretagne » par Alain Dag’Naud, 1996.
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Commentaires
5Val.ndJeudi 31 Octobre 2013 à 18:03Bonjour ,
Pour toutes les infos concernant l' histoire du Val , je pourrait vous les fournir via votre adresse mail , pour les photos du site , il y a actuellement plus rien du couvent , il n' y a maintenant que les batiments actuels ( peut être avez vous déja été sur le site du Val de Morière ?? )
Bonne soirée ,
Valentin naud
@M. Valentin Naud,
Je pense faire l'article dans le cours de l'hiver. Il faut comme pour chaque article, que je prenne le temps d'aller faire quelques photos sur place. Toute information sera la bienvenue de votre part, même si comme à l'habitude je ne compte faire qu'un article assez court et simple. Vous pouvez me contacter directement via ce blog ou je peux vous donner mon adresse mail personnelle. Dans tous les cas, je citerai votre nom et votre travail.
Bonne journée,
Le Loup
3Val.ndMercredi 30 Octobre 2013 à 10:27Bonjour ,
Je viens de voir votre article sur le camp de Fréligné , vous avez parlé a la fin de votre article que vous aller parler bientôt de " l' abbaye" du Val de Morière , j' aimerais savoir quand l' article sera publié, car je m' interesse de trés près a l' histoire de ce lieu assez mystérieux ( j' y prépare actuellement un projet retraçant son histoire )
NB: Si vous désirez avoir quelques renseignements sur l' histoire du Val de morière , je peux vous en donner, j' ai quelques articles relatant toute l' histoire du couvent pendant et après la révolution.
Cordialement,
Valentin Naud
Richard, tu n'avais qu'à te retourner pour voir (ou plutôt deviner) la position du camp de Fréligné. Il est juste au sud de la chapelle. Il reste encore une partie des levées de terre. On y a découvert des boutons d'uniformes et des balles en plomb.
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Je vous ai contacté par mail, je viendrais cependant lire les articles parus dans le blog :)