• Harangue avinée....

                   

    Tout signe de superstition doit disparaître… 

         

     

     

    Harangue avinée....Harangue avinée d'un révolutionnaire de faubourg au sortir d'un comité révolutionnaire bien arrosé ? Ou bien discours démagogique d'un Monsieur ''propre sur lui'' sortant d'un banquet maçonnique et ayant bu quelques ''canons*'' ?

    *Un verre en langage maçonnique. 

     

    Monsieur Jean-François-Xavier de Ménard est noble, et comme beaucoup de l'aristocratie, il s'est empressé de retourner sa veste et sa culotte en 1789, quand ça a commencé à ''camphrer''*. Il est donc passé à l'ennemi.

    *''Chauffer''. 

     

    Voici donc la proclamation du Citoyen Ménard, commandant de la place des Ponts-de-Cé en Juillet 1794.

     

    «Proclamation du Citoyen Ménard, commandant de la place des Ponts-Libres (Ponts-de-Cé), du 9 Thermidor ». 

       

    « Le commandant de la place des Ponts-Libres, instruit que les citoyens conservent dans leurs maisons toute espèce de signes du fanatisme, tels que crucifix, image d'une prétendue vierge, images de ci-devant saints, bénitiers etc... 

    Surpris que des hommes qui se disent républicains restent toujours attachés aux choses inventées par le despotisme pour contenir le peuple dans une esclave soumission, 

    Voulant faire cesser une contradiction aussi scandaleuse, faire disparaître de leurs yeux des objets nuisibles à l'établissement de la véritable vertu dans leurs cœurs, & mettre les esprits sur la voie de l'énergie républicaine. 

    Ordonne à tous les habitants des Ponts-Libres de porter dans les 24 heures, chez lui, tous les signes de superstition ci-dessus énoncés, qu'ils auraient dû sacrifier plutôt à la raison, lesquels seront, demain jour de décade, brûlés au pied de l'arbre de la Liberté. 

    Passé ce délais, les personnes dénoncées & reconnues dans les visites domiciliaires les avoir conservés, seront réputées, à juste raison, des êtres fanatiques, indignes du glorieux titre de républicains, & par conséquant, mauvais citoyens.   

    Le Commandant de la Place – signé Ménard. » 

     

    Jean-François-Xavier de Ménard est né à Sumène dans le Gard le 9 septembre 1756. Il est le fils de Jean de Ménard, Conseiller auditeur à la cour souveraine des aides et finances de Montpellier. Et de Jeanne d'Abbès de Courberon. Il épouse à Sumène, le 29 juillet 1777, sa cousine Eulalie, Catherine, Jeanne de Boisserolles.

    En 1793-1794 il est capitaine au 78ème régiment d'infanterie à l'Armée du Nord. Comme Liger-Belair de l'Armée du Nord, il fait les campagnes de 1793 et 1794 aux Armées de l'Ouest et est amalgamé aux Colonnes Infernales. Il devient aide de camp du général Jacques-Olivier Desclozeaux, commandant temporaire à Angers, le 24 juillet 1794.

    Il fait campagne en Espagne et au Portugal, et termine sa carrière comme Maréchal de Camp en 1831 et grand officier de la légion d'honneur. C'est à Villiers-le-Bel qu'il décède, le 19 juin 1831.                                

     

     

    Sources 

     

    . Archives Départementales de Maine et Loire – Affiches d'Angers n°107 – Mercredi 30 juillet 1794 – 12 Thermidor an 2 – vue n°30/31. 

    . Jean-François-Xavier de Ménard – Wikipédia. 

    . Photo : de l'auteur. 

                    

     

    X. Paquereau pour Chemins Secrets 


  • Commentaires

    2
    xavier
    Dimanche 7 Juillet 2019 à 18:54

    Merci Nicolas pour la correction et cette précision.

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    1
    Dimanche 7 Juillet 2019 à 14:19
    Petite remarque : ‪Ménard n'a pas participé aux campagnes de Colonnes infernales. Il a été nommé commandant de la ville d'Angers le 21 juillet 1793 (et non 1794). C'est lui qui assure la défense d'Angers lors du siège des Vendéens les 3 et 4 décembre ; il a également eu un rôle sanguinaire dans les fusillades des Ponts-de-Cé et d'Avrillé. Il a ensuite été nommé commandant de la place des Ponts-de-Cé à la fin du mois de mars 1794. ‬
    (source : F. Uzureau, « Ménard, commandant des places d'Angers et des Ponts-de-Cé (1793-1795) », L'Anjou historique, 1930, pp. 93-99)
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