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    1792, vu depuis le Maine-et-Loire (5° partie)…

     

     

     Archives Nationales F7 3682/1-11.

     

     

    « Copie d’une lettre de M. Beauveau procureur sindic du district de Cholet à MM les administrateurs du département de Maine et Loire

    A Cholet  le 22 aout 5 heures du matin

    Messieurs

    Ce matin, à trois heures, il est arrivé ici deux administrateurs du district de Châtillon  requérir secours ; vous trouverez ci jointe copie de l’arrêté de cette administration. J’aï fait rassembler sur le champ le directoire et la municipalité de Cholet. Nous envoyons à Châtillon 40 gardes nationaux et 6 gendarmes. Ce détachement prendra à la Tessouallle douze gardes nationaux ainsi le total du secours s’élèvera à 60 hommes avec les officiers. Nous y joignons une pièce de canon avec les munitions que peut contenir le coffre de l’affut ; l’on trouvera un supplément à Châtillon. Le rassemblement existe depuis dimanche, ils ont pillé les maisons de quelques administrateurs, et en ont assommé un (M. Richoux) il paroît qu’il n’y a point ainsi que l’expose la délibération, dix mille hommes ensemble, mais seulement deux mille, du reste, cette pelotte peut grossir. Ils marchent sur Châtillon où il n’existe aucune force publique. Nous aurions désiré envoyer plus de force ; mais nous ne pouvons nous dégarnir, il ne nous reste pas 20 hommes. Certainement, il seroit désirable de frotter si vertement ces mauvais sujets qu’ils ne fussent pas tentés d’y revenir.

    Quoiqu’il puise arriver, je vous réponds sur ma tête du zèle des administrateurs du district de Cholet et du procureur sindic

    Signé Beauveau

     

    ***

     

    Vous voyez messieurs combien est juste la pétition que vous a faite la municipalité de Cholet au sujet de ses grenadiers, nous voyons clairement l’inquiétude et l’agitation des campagnes voila l’orage qui éclatte à Châtillon, il se forme autour de nous et Cholet est le seul point de résistance, le seul où quelques forces existent (et) en imposent. Si vous perderés ce que nous avons de meilleur, comment pourrons nous défendre cette contrée ; c’est ce que je vous supplie de péser dans votre sagesse.

    Pour copie

    Barbot

    Secrétaire général

     

    ***

     

    Copie d’une lettre des administrateur du district de Saumur aux administrateurs du département de Maine et Loire

    Saumur le 23 aout 1792 l’an 4ème de la liberté.

    Citoyens et confrères

    Depuis la lettre que nous vous avons fait parvenir par le retour de l’exprès que vous aviés envoyé la municipalité de Saumur s’est réunie à nous pour nous faire part d’une lettre de la municipalié de Doué qui demande des secours, exposant que tout est en feu et à sang à Bressuire et à Chatillon et que les environs demandent des secours.

    Sur le champ nous avons adressé une réquisition au commandant de la garde nationale de Saumur.

    Il fait partir deux cents hommes pour Doué avec un canon de huit livres de balles, des munitions et cartouches.

    Ce détachement restera à Doué pour la réquisition du procureur sindic qui se rend en la ville, maintenir la sureté jusqu’à ce qu’il soit requis par vos commissaires que demain matin, seront instruits del’arrivée de ce détachement à Doué.

    Dans le moment que notre détachement je dispose à partir, le secrétaire du district de Thouars vient d’arriver pour demander de la poudre de guerre ; il nous annonce que tous les troubles de ce pays sont nés du fanatisme, que la garde nationale de Thouars s’est portée à Bressuire et qu’elle a repoussé l’attroupement qui paroît considérable, il espère qu’on viendra à bout de la vaincre.

    Les administrateurs composant le directoire du district de Saumur, signés Daudenai, raymond, Rossignol, Font du Marais, Hervé, Coustard procureur sindic.

    Pour copie

    Barbot

    Secrétaire général »

     

     

    1792, vue depuis le Maine-et-Loire (5°partie)....

     

     


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  • Votre serviteur et « La Maraîchine normande » dans le Courrier de l’Ouest du 26/11/2017 (cliquer sur les images pour les agrandir) : 

    Chemins secrets dans la presse....

    Chemins secrets dans la presse....


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    René Vrignaud, de la paroisse de Saint-Jean-de-Monts 

    tué dans le marais en 1812.

     

     


    René Vrignaud....  Octobre 1812, la chasse aux Vendéens est toujours ouverte et celle des pigeons fermée... Le Journal du Département de la Vendée du Dimanche 25 octobre 1812, n°56 (vue 197) est taiseux sur le sujet qui nous intéresse. Les conscrits sont soumis, tout va bien. On y parle de l'Empereur, ''Moscou n'existe plus'' ! Bientôt la Grande Armée n'existera plus non plus, mais ça, vous comprenez... la censure, toujours la censure ; on préfère y parler météo :

    « Dans le nuit du 18 au 19 octobre une tempête violente a soulevé les flots à une hauteur extraordinaire sur la côte occidentale de l'île de Noirmoutier  : 400 mètres de digue de la pointe du Devin ont été détruits – On évalue les dommages à 8000 francs...... »

     

    L'Officier Public de l'Etat Civil de Saint-Jean-de-Monts n'est guère plus bavard dans la rédaction des actes de décès...

     

    «  Le 14 octobre 1812 à dix heures du matin devant nous Jean-Crisostôme Péau-Villeneuve*, adjoint au maire, faisant par délégation du maire les fonctions d'officier public de l'état-civil – Etant à la mairie, sont comparus Jacques Rainard tisserand à Saint Jean de monts et Joseph L'Hériteau, meunier au Perrier, qui nous ont déclaré que hier matin, il est décédé près de ce bourg (le Perrier), leur beau-frère, le nommé René Vrignaud, tisserand, âgé de quarante et un an, époux de Marie-Angélique L'Hériteau. Les deux déclarants ont dit ne savoir signer de ce enquis.... »

     

    signé Péau Adjoint. * Percepteur des contributions de St Jean-de-Monts.

     

    René Vrignaud....

      Il faudra attendre l'année 1817 pour connaître les causes du décès de René Vrignaud. En effet, sa veuve Louise-Angélique L'Hériteau est proposée pour recevoir une pension de 45 francs comme veuve d'un soldat vendéen.

     

    « N°614 – Hairiteau Louise-Angélique né au Perrier en 1779 - veuve de Vrignaud René – soldat des Armées Vendéennes – Blessé au combat de Puidelui* et mort de ses blessures – sans ressources – trois enfants – proposée pour une pension de quarante cinq francs.  »

     

    *Puidelui, le lieu de ce combat n'a pu être identifié, le lieu-dit ''Puidelui'' n'existant pas sur le cadastre du Perrier, ni sur celui de St-Jean-de-Monts. S'agit-il d'une erreur d'écriture  ??

      

    René Vrignaud....

    René Vrignaud....

    Blessé dans un combat contre qui ? Les gendarmes  ??

     

    René Vrignaud est né le 28 mars 1772 à Saint Gervais. Il est le fils de Jacques Vrignaud et de Jeanne Naud. En 1812 il exerce la profession de tisserand. Il se marie le 19 juillet 1802 à Saint-Jean-de-Monts avec Louise-Angélique L'Hériteau, née le 3 janvier 1779, fille de Jacques L'Hériteau, meunier aux Petites Coudries  au Perrier et de Rose Rotureau-Retureau.

    De cette union sont issus :

    1° Louis-Rose Vrignaud, née le 14 septembre 1802 à St Jean-de-Monts.

    2° Jacques-René-Marie Vrignaud, né le 16 mai 1804, idem.

    3° Rose-Catherine Vrignaud, née le 20 juillet 1806, idem.

    4° Marie-Louise Vrignaud, née le 30 mai 1808, idem.

    5° Charles-Aimé Vrignaud, né le 2 mai 1810, idem.

     

    Le 5 mai 1818, Louise-Angélique L'Hériteau se remarie à Saint-Jean-de-Monts avec Pierre-Martin Fortin, laboureur. (vue 190/236 – mariages 1818). Propriétaire-cultivatrice, elle décède au Bois Vedron le 17 décembre 1855.

     

    René Vrignaud....

     

    Sources : Archives Départementales de la Vendée tous droits réservés. Dossiers de pensions, - vue n°40/41, SHD XU 39-5 - Registres d'état civil de Saint-Jean-de-Monts du Perrier - Photos de l'auteur et de la Maraîchine Normande. 

                                                                

     

    Xavier Paquereau pour Chemins Secrets 


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    Cinq prisonnières à Cerizay…

     

     

    Sur mes 48 ans d’existence, en voilà 46 que je vis à Cerizay. Je pensais tout savoir de la petite ville « aux deux légendes ». Eh bien non, j’en apprends encore. Et puis je dois vous avouer que ce soir, je vais prendre du plaisir à vous parler de chez moi, une nouvelle fois. Pas d’inquiétude, je n’oublie pas les autres régions de Vendée Militaire et le tour de la vôtre viendra. Au hasard des correspondances conservées aux archives militaires de Vincennes, je suis retombé il y a déjà plusieurs jours sur cette correspondance du général Vimeux du jeudi 7 août 1794 (1) qui fut par ailleurs exploitée par La Maraîchine normande ici :

     

    « Au Quartier général de Fontenay le Peuple le 20 thermidor l’an 2ème de la République française une et indivisible.

     

    VIMEUX, Général en chef,

    Aux citoyens composans le Comité de Salut public de la Convention nationalle.

    Citoyens représentans,

    Je m’empresse de vous faire passer l’interrogatoire que le Comité de surveillance de cette commune a reçu de cinq femmes qui étoient restées prisonnières chez les brigands et qui se sont rendües à la suite d’une colonne commandée par le général Beaupuy que j’avois chargé d’une expédition sur Cérizay où les brigans formoient un rassemblement. Comme il est possible que les déclarations de ces femmes ayent quelque connexité avec la conspiration dont la liberté a été menacée et que vous avez si heureusement déjouée, je ne balance pas à vous donner connaissance directement du procès verbal auquel elles ont donné lieu, et qui vient de me parvenir dans l’instant.

    Comptez, je vous prie, citoyens représentans, sur mon zèle et mon dévouement entier aux intérês de la République.

     

    Salut et Fraternité

    Vimeux »

     

    ***

     

    « Aujourd’huy dix huit thermidor l’an 2ème de la république francaise une et indivisible (5 août 1794), les citoyennes Gautreneau femme Payneau, Payneau femme Belliard juge de paix de Cerizay, la Charrier femme Baudry boullanger de Cerizay, Marie Metayer femme Chasserieau de Cerizay, Rose Carteau femme de Louche, maçon, et Marie Neveu veuve Robin aussy de Cerizay touttes prisonnières des brigands dans le bourg de Cerizay, et délivré par la force armée le 16 de ce mois (3 août 1794) ont déclarés avoir entendus dire plusieurs fois aux chefs des brigands qui sont les nommés Richard de Cirières, Beaurepaire le jeune, le nommé Tessier de Courlay, Stophelet, Charrette, Sapinneau de la Gaubretière qui leur donnoit pour la dernière fois le conseil de faire rentrer leurs maris qui étoient réfugiés parmi les patriottes, car sous quinze jours la convention et la république entière n’extisteroient plus ; les susdittes ont déclarées que les brigands connaissaient par des émissaires touttes les forces et démarches de nos troupes, quelles ont pour exemple le dernier mouvement qu’on à fait sur Cerizay le 16. La veille le comité des rebelles reçût une lettre qui annonçaient l’arrivée de nos troupes, et de suitte les brigands se mirent en devoir d’évacquer ce qu’ils avoient de plus précieux : demande faitte aux déclarante si les brigands étoient en force, elles ont estimées qu’il pouvoient être neuf à dix mille hommes au total, divisés dans ce moment sur divers points : demandé ou il faisoient leur rassemblement pour venir attaquer la Chataigneraye, ont déclarés qu’ils le faisoient le plus souvent à Cerizay :

    Interrogé si les brigands avoient moissonnés, ont déclarés qu’ils avoient ramassés le plus de bariques qu’il avoient pûs, les avoient remplis de grains pour les cacher dans leurs souterains. Leurs répaires en hyver sont dans les champs de genet, et la, sans crainte d’être aperçûs, ils sçavent quand la troupe passe, et échappent ainsy à la poursuite.

    Que les répaires sont

    1° La Patellière commune de Combrand à trois quarts de lieu de Cerizay dans les bois, et les *** (illisible).

    2° La Marminière, commune de Mêmin environnés de Bois à trois quart de lieues, entre Cerizay, Memin (Saint-Mesmin, qui porta aussi le nom de Beauvallon-sur-Sèvre, NDLR) et Montravers.

    3° Dans les bois de la Grande Boissière à deux lieues de Cerizay, trois quarts de lieues de Chatillon.

    4° La Brunnière commune de la Pommeraye à deux lieues de Cerizay entre Cerizay et Pouzauges.

    5° enfin dans les bois qui environnent Cerizay.

    Lecture faite de la présente déclaration on dit contenir vérité et y persister ce ont signées, hors ceux qui ont déclarées ne le sçavoir. Signées au registre, Gautronneau Madelaine, Charrier, *** (illisible), Payneau, Marie Métayer.

    Pour copie conforme ./.

    Guery aîné Contantin »

     

     

    La date du 3 août 1794 est celle du combat de Noirlieu et les Vendéens sont en bien mauvaise posture.

    Le 4 (août), Bonnaire, écrit à Vimeux depuis La Châtaigneraie (2) :

    « Les deux colonnes du camp de Fontenay, aux ordres de l’adjudant-général Travot, et du pont Charon, aux ordres de l’adjudant-général Saint-Sauveur, ont exécuté hier le mouvement qui leur était ordonné sur Pouzauge et Cerizais. L’ennemi réuni en grand nombre a été attaqué à Cerizais, et à perdu près de quinze cents hommes. Le général Beaupuy, qui a dirigé l’attaque en personne, peut rendre un compte satisfaisant de la troupe. »

    A la même date, on trouve dans le « 5° tableau des opérations de l’Armée de l’Ouest »  (3)

    « Grignon lui mande (à Vimeux) qu’il a battu complètement les brigands hier à Noirlieu, tué environ 200 hommes et pris beaucoup de bestiaux – projet de se concerter avec lui pour se porter sur La Fougereuse. » (4)

    Toujours le même jour (5) :

    « Au général divisionnaire Grignon

    Du 17 thermidor (4 août 1794)

    J’ai reçu mon camarade ta lettre du 17 du courant, qui m’annonce tes succès sur Noirlieu. Je t’observe que l’adjudant général Bernardel n’avoit pas suivi l’indication que tu as faite au général Legros et qu’il se fut porté ainsi qu’il en avoit d’ordre du chef de l’état-major sur Chanteloup et Courlay et que de ton côté tu eusses attaqué Noirlieu . Les brigands se seroient réfugiés sur Cerizay ou une colonne les attendoit, ce qui auroit rendu nos succès plus complets. Partout tu vois combien il est essentiel de ne point changer les dispositions générales qui sont arrêtées. Cependant j’aplaudis à ta marche qui a été parfaitement conduite. L’adjudant général Bardon réclame d’être employé dans cette qualité, tu vérifiras s’il a été nomé adjudant général et alors il n’y a point de difficulté, et tu dois l’employer et le reconnaître en cet égard.

    Salut et fraternité signé Vimeux. »

     

    ***

     

    Du lendemain :

    « Au citoyen Bo représentant du peuple à Nantes et près l’armée.

    Citoyen représentant tu étois informé que deux colonnes partaient de la Chateigneraye et du camp de Chiché devoient se porter sur Cerizay où il avoit un rassemblement de brigands. Cette expédition en ce lieu eu effet. Les brigands attaqués sur plusieurs points ont fui partout en abandonnant une quantité de bestiaux que l'on porte à 600 têtes et 900 moutons avec mulets et chevaux, le général Beaupuy qui commandoit une colonne a ramené 400 têtes de bétail épars. Les brigands ont perdu dans cette sortie et sur tous les points environ 900 hommes. Ainsi tu vois que cette expédition n’est pas sans fruit. Vive la république, il a été pris un drapeau sur les scélérats.

    Salut et fraternité et fraternité signé Vimeux. »

     

    Quelques notes sur les femmes « libérées » par les républicains :

    L’une d’elles est l’épouse de François-Louis Béliard, juge de paix et farouche républicain qui décèdera à Cerizay le 8 mars 1806. Magdelaine Charrier, est la femme de Pierre-Gabriel Baudry. Elle décèdera au bourg de Cerizay le 3 décembre 1821, âgée de 66 ans. Rose Carteau est la femme de Joseph Delouche, maçon, décédé au bourg de Cerizay à l’âge de 65 ans, le 20 septembre 1820. Je n’ai pas cherché une éventuelle parenté avec Adrien-Joseph Delouche, maire de Bressuire et qui sera pris dans les événements de 1792.

    Abordons pour terminer, les lieux cités (hormis les bois – tout le monde sachant à quoi ressemble un bois).

    La Pastelière de Combrand : ce magnifique petit château du XVI° siècle a servi d’hôpital pour les Vendéens. Il sera épargné par les destructions et la colonne infernale de Grignon n’y passa pas.

    Cinq prisonnières à Cerizay....

    Cinq prisonnières à Cerizay....

    Cinq prisonnières à Cerizay....

     

    Les Marmenières de Saint-Mesmin, tout près de la Sèvre :

    Cinq prisonnières à Cerizay....

    Cinq prisonnières à Cerizay....

     

    La Brunière de La Pommeraie-sur-Sèvre :

    Ce manoir était l’habitation d’un officier de l’Armée du Centre, Sicard de la Brunière, inspecteur général de la division de Pouzauges dont " La Maraîchine normande" nous raconte la curieuse histoire ici.

    Cinq prisonnières à Cerizay....

    Cinq prisonnières à Cerizay....

     

     L’histoire de Cerizay est encore loin d’être terminée. A suivre…

     

    RL

    Novembre 2017

     

     

     

    Notes :

    (1)  SHD B 5/10-12, v. 1 à 4.

    (2)  Savary, tome IV, p. 65.

    (3)  SHD B 5/10-1, v. 19/26.

    (4)  On sait que Grignon arrive par la droite avec 800 hommes.

    (5)  SHD B 5/81 v. 55/129. 


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    Se barbouiller de sang et faire le mort...

     

     

    La Plaine est une paroisse située à 12 kilomètres de Vihiers en Anjou, elle fait partie du territoire du général Stofflet.

     

     « Au moment de la Révolution, le curé, Joseph Huau refuse le serment et quitte la paroisse en novembre 1791. On le dit déporté en Espagne, mais son nom ne figure pas sur la liste d'embarquement ; il reprendra ses fonctions en 1802. Un des vicaires P. Baudriau, se cache dans la paroisse durant toute la Révolution, et l'autre P. Abélard, trouve refuge à Saint-André-de-la-Marche.

    La guerre de Vendée allait recruter de nombreux soldats dans la commune, le bourg sera à plusieurs reprises saccagé et incendié.

    Lors de la signature du Concordat, la moitié des habitants adhérera à la Petite Eglise. Encore en 1872, le schisme comptera de nombreux membres sur la paroisse.

    Lors du soulèvement de 1832 se manifestera une agitation légitimiste, le maire nommé par le gouvernement de juillet sera malmené. »

     

    Voilà pour l'ambiance locale...

     

    En 1793, au hameau des Places sur cette commune, une femme sauvera ses deux fillettes du massacre en les barbouillant de sang pour qu'on les croie déjà tuées.

    En effet, « une dame Dutour, y demeurant, voyant approcher des soldats républicains, couvrit de sang ses deux fillettes et leur ordonna de simuler la mort. Grâce à ce stratagème elles échappèrent au massacre. L'une d'elle épousa Mr Cochard et fit bâtir un oratoire pour remercier la Vierge de sa protection. En 1893 celui-ci allait faire place à une petite chapelle, surmontée d'un clocheton, dédiée à la Sainte-Famille. Il a été restauré en 1983 ; trois cents membres de la famille Cochard s'y réunissent à cette occasion, le 14 juillet. (Inv des chapelles). »

     

    Voilà pour la tradition orale.

    La chapelle des Places....

     

    Le dépouillement des archives est une autre chose et la réalité est peut être différente, mais le fond de vérité est toujours présent.

     

    Françoise-Rose Buffard est née le 17 février 1746 à Vezins. Elle est la fille de maître Jacques Buffard, marchand et de Jeanne-Philippe Dubois. Le 16 octobre 1767 elle épouse à Vezins René Dutour, marchand, né en 1720 à La Plaine, fils de Jean Dutour, marchand et de Jeanne Besnard, il est plus âgé que sa femme, vingt six années les séparent. Ce couple s'installe au hameau des Places, paroisse de La Plaine. De cette union sont issus :

     

    1° René Dutour, né le 5 septembre 1768 à La Plaine. (vue 245/302).

    2° Rose Dutour, née le 17 novembre 1771 à la Plaine. (vue 281/302).

    3° Adélaïde Dutour, née le 19 février 1773 à La Plaine. (vue 4/231).

    4°Alexis Dutour, né le 2 juillet 1774 à La Plaine. (vue n°19/231).

    5° François Dutour, né le 12 mars 1776 à La Plaine. (vue 40/231).

    6° Joseph-René Dutour, né le 5 mai 1779 à La Plaine. (vue 76/231).

     

    De 1779 à 1784 aucun enfant n'apparaît au foyer des Dutour. René Dutour est-il malade ? Il meurt le 6 novembre 1784 au hameau des Places, il est âgé de soixante quatre ans.

    Nous constatons qu'effectivement deux filles sont nées de ce mariage : Rose et Adélaïde. En 1793, Rose est âgée de 22 ans et Adélaïde de 20 ans, ce ne sont plus des fillettes mais des jeunes femmes. C'est donc pour leur éviter les pires outrages, que leur mère leur a conseillé de se couvrir de sang et de faire les mortes à la vue des Bleus. Madame Dutour s'est certainement aussi couverte le visage de sang et s'est transformée en cadavre...… cet excellent réflexe leur a sauvé la vie.

    D'autre part ces jeunes femmes n'ont pas épousé de Monsieur Cochard. Rose a épousé Mathurin Vaillant et Adélaïde, Jean Tremblaye maréchal ferrant à Saint-Pierre-des-Echaubrognes. Par contre François Dutour, demeurant au hameau des Places a épousé Perrine Cochard. Peut-être sont-ils les bâtisseurs de la chapelle ???

     

    Trois cents descendants de cette famille se réunissent chaque année le 14 juillet devant la chapelle.... Invitons-nous pour en savoir plus !

    La chapelle des Places....

     

    Françoise-Rose Buffard est décédée le 21 septembre 1818 à cinq heures du matin aux Places à l'âge de 72 ans ½. (Acte 16, vue 93/168).

         

    La chapelle des Places....

     

    Sources : Archives Départementales du Maine et Loire tous droits réservés. Registres état civil de La Plaine et Vezins - Célestin Port, Dictionnaire Historique, Géographique et biographique de Maine-et-Loire tome III, pages 198,199,200 –  Cadastre La Plaine 1838 tableau assemblage Les Places - Photo: www.petit patrimoine.com.   

     

                                                         

     

     Xavier Paquereau pour Chemins-Secrets 


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