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Trois prêtres noyés en Loire....
La vérité sort de la Loire...
Trois prêtres noyés refont surface...
Aujourd'hui, certains révisionnistes pensent que l'ampleur des massacres et des sévices de Jean-Baptiste Carrier a donné lieu à des exagérations et relève du conte de fée. On va même jusqu'à douter des moyens mis en œuvres pour les accomplir. On doute de la construction de bateaux ''spéciaux'' équipés de trappes... On doute des mariages républicains consistant à attacher nus, un homme et une femme ou un prêtre et une religieuse avant de les jeter à l'eau ; tout comme on doute des orgies organisées par Carrier dans des galiotes ou autres lieux, ON DOUTE...
Par contre, ce qui ne fait aucun doute, c'est qu'hier et plus encore aujourd'hui, comme quoi il existe un bon côté de la répression, on voit enfin le visage de ceux ''qui tiennent le manche'', qui cogne sur qui. On voit les vrais tyrans et les vrais protecteurs, les vrais collabos et les vrais résistants. Il n'existe plus de zone grise, plus de demi-mesure... Les vendéens se sont levés contre les agents de l'anti-France de l'époque (ce sont les mêmes aujourd'hui), et ils sont restés debout pour l'éternité. Alors, demain : ''mourir debout ou vivre à genoux'' ?
Le 29 Frimaire de l'an deux, le citoyen Favrot, lieutenant des douanes découvre trois cadavres de prêtres flottant sur l'eau près de Chantenay et de Saint-Herblain.
Voici les déclarations faites devant le juge de paix dont l'orthographe est très approximative...
« Aujourd'huy 19 9bre 1793, la 2ème de la République françoise a été inhumé les corps de trois hommes mencionnés dans le procès verbal mencionné cy-après.
Le 29 primaire (frimaire) de l'an deuxième de la République françoise devant nous Joseph Mocquard juge de payx du canton de Chantenay, St Herblain et encore district de Nantes ; sur la réquisition qui m'a été faite par le citoyen favrot lieutenant des douanes de la République établie à Rochemorice paroisse de Chantenay ; lequel nous a dit qu'étant a faire ses observations ordinaire sur les bords du rivage, il aurait apperssu trois cadavres flotant sur leaux, sçavoir deux sur lepré la maronnière paroisse de Saint-Herblain et l'autre à la queue de lisle pabise du dit Chantenay et a conseillé de venir nous en donner le présant avis et a signé sa présante déclaration favrot.
Sur quoi nous juge de payx susdit accompaigné de Jean Gouy asseseur ayant fait appeler Julien Jeaunay offier municipal de la paroisse de Chantenay et André Garaux notable, nous nous serions transporté tous de compaignie sur les lieux ou nous avons trouvé les cadavres en question ; et après les avoir examiné nous avon remarqué qu'il y en a un costumé en capucin ayant la robe et cordon âgé d'environ, soixante et quinze ans et un autre a son costé ayant aussi costume de prestre qui nous a paru avoir le poignet croche de la main droite et dont la dite main nous a paru périe ; les deux derniers a chacun d'eux une mauvaise veste, culotte et bas noirs, après les avoir examinés entre nous n'ayant point de chirurgien n'avoir conu aucun coup ny blessures qui peut leurs avoir occassionné la mort*, n’étant venu personne réclamer les dits cadavres, nous les avons délaissé a Claude Alain ; qui est nommé pour ramassé les cadavres noyés qui san est chargés pour les faire transporter aux lieux ou on dépose ordinairemant les cadavre noyés pour y rester jusqua ce quil en soit autremant ordonez ; et le dit Garau a déclaré ne sçavoir signer. Le tout quoi nous avons fait dressé, le présant procès verbal, que nous avons signé ; mocquard juge de payx, jeaunay officier municipal, jean gouy asseseur, jean bretonnière asseseur un mot rayé, mocquart retouche, et costumé retouche.
Vérification faite sur les lieux de tout quoi nous avons dressé le présant acte de décès sur les registres a le destiné sous notre seing. »
signé Louis Viaud officier public.
*Nous verrons par la suite qu'un des prêtres a été sabré.
«Aujourd'hui, le 2ème du mois de frimer de l'an 2ème de la République françoise a été inhumé les corps des trois hommes mencionnée dans le procès verbal cy join ;
Le 2ème jour du mois de frimaire de l'an 2ème de la République françoise une et indivisible.
Nous jean gouy, jean Bretonnière fous deux accesseurs du juge de pay canton de Chantenay, St erblin et Indre fesant par ordre du juge de pay aurions eu en avis qu'une barge à nous inconnue auroit mis à terre, trois cadavre noyé sur le bord du pré commun fesant partie du pré paboise paroisse de Chantenay, nous accesseurs sur le dit et soussigné, ayant avec nous le citoyen favrot lieutenant des douanes de la République nous nous serions transporté tous de compaignie sur le lieu ou nous avons trouvé les dit trois cadavres en question, et après les avoir examiné nous avons remarqué qu'ils tétoits tous les trois costumés de prestre, âgé tous trois denviron soixante et dix a douze ans, tous trois très proches des uns et des autres dont un avait une espèce roclore* grise, veste culote et bas noir, un autre un roclaure* (*soutane, bure) brune, veste et culotte et bas noire, après les avoir bien examiné et nayant point de chirurgien, nous avons remarqué quun avoit reçu un coup de sabre sur le dessus de la tête et les deux autres aucune blessure, qui peut leur avoir occasioné la mort. - Les dits accesseurs ont fait visiter leur poche, et ont trouvé de mauvais papiers pouris quon a pa pu lire, a la réserve d'un assignat de cinq livres, un de 15 l, une carte de 5 sols, six cartes de 20 sols le tout pouris comme vase, sans en pouvoir tirer partis du tout, 16 sols neufs diverses monois, 3 pièces dun sol le reste en sols marqués de 6 liars de tout quoi nous avons délibéré, nous accesseurs fesant pour le juge de pay que la dite monois seroit donnée au personnes qui les conduiroient au bourg de Chantenay pour leur faire donner la sépulture, sur quoi nous susdits accesseurs et soussigné que dessus, certifions le présent procès verbal sincère et véritable en tout son coutume et avons envoyé chercher un tombraud pour les envoyer conduire de suite au bourg du dit Chantenay et avons signé j gouy asseseur jean Bretonnière assesseur, favrot, ajouté en dessous du procès verbal : deux paires de souliers données au conducteur du tombereau.
Vérification faite sur les lieux, de tout quoi nous avons dressé ce présent acte sur le registre a ce destiné sous notre seing. »
signé Louis Viaud, officier public.
Quel sabir ! Nous avons là un digne représentant de la république...
Sources : Archives de Chantenay – tous droits réservés- décès 1793, cote 2Z291 Chantenay/Loire, vues 8 et 9/37. -Crédit Photo : Patrimoine Maritime fluvial – Gabare la Montjeannaise.- Wikipédia, Jean-Baptiste Carrier, portrait pris sur le vif lors de son procès de Vivant Delon, coll.part.
Xavier Paquereau pour Chemins Secrets
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