• Sur les pas de Stofflet... et de sa servante....

     

    Sur les pas de Jean-Nicolas Stofflet... 

     

           

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    Dans un billet en date du 12 mars 2016 concernant la servante du général Stofflet, je vous avais laissé au château de la Morosière à Neuvy-en-Mauges, en compagnie du jardinier de Monsieur René La Forest d’Armaillé, un certain Jean-Baptiste Jouanneau, époux de Renée Dumont.

    C’était oublier qu’en 1807, Monsieur Etienne-Ambroise La Forest d’Armaillé, maire de Neuvy, employait lui aussi un jardinier au Château du Lavouër : un certain Monsieur René Vigneau

    Les deux châteaux ayant servi de quartier général à Stofflet, le Lavouër jusqu’en fin 1795, puis la Morosière, jusqu’à sa mort le 25 février 1796 à Angers ; j’avais fait cette ouverture en espérant découvrir du côté de l’épouse de ce nouveau jardinier, la fameuse « fille qui est aujourd’hui (1825) cuisinière chez Monsieur d’Armaillé à Nevi » ; dont nous parle Landrin dans ses confessions sur la vie intime de son général.

    Sur les pas de Stofflet... et de sa servante....

     

    Les recherches entreprises me forcent à abandonner cette piste et à plutôt privilégier ma première hypothèse qui semble l’emporter.

    Mais avant de jeter l’éponge attardons nous sur les termes employés par Landrin au sujet de cette jeune personne attachée à Stofflet. Il la désigne comme : fille, cuisinière, ménagère. En septembre 1794 Monsieur de la Bouëre nous parle d’une gouvernante, d’une femme et d’une servante.

      En lisant Landrin, nous serions tentés de dire qu’il s’agit d’une jeune femme, et en retenant les termes de Monsieur de La Bouëre, nous serions plutôt tenté de dire qu’il s’agit d’une femme mûre.

    Nous avons le choix entre Renée Dumont, âgée de 20 ans et Jeanne Brillouët, épouse du jardinier René Vigneau, âgée de 36 ans, sachant que Jean-Nicolas Stofflet est âgé de 42 ans en 1795.

    Avoir une femme mariée comme maîtresse est à première vue plus « confortable » dans la situation de Stofflet, les grossesses étant mises sur le compte du mari, à noter que, Jeanne Brillouët  mettra au monde une fille, Jeanne, le 14 juillet 1796… Mais, si Jeanne Brillouet avait été sa concubine, il ne l’aurait pas éloignée à chaque grossesse, puisqu’elle était mariée.

    En conséquence, et au regard des éléments en notre possession, je retiendrais Renée Dumont,  jeune, célibataire, sans gêne, ayant du tempérament, puisqu’elle donne naissance à un enfant trois mois après son mariage… et rassemble quatre témoins de qualité le jour de ses noces.

    René Vigneau est né le 29 novembre 1759 à Saint-Florent-le-Vieil et épouse le  1er novembre 1788 à Neuvy, Jeanne Brillouët, née le 13 janvier 1759 à Neuvy. Il est jardinier au château du Lavouër appartenant à la famille de La Paumelière, puis le jardinier de Monsieur Etienne-Ambroise La Forest d’Armaillé, époux de Pauline-Mélanie- Mabille de la Paumelière.

    René Vigneau demeure à la Moutonnerie, située à la sortie du bourg de Neuvy-en-Mauges, pas très loin du Lavouër.

     De René Vigneau et de Jeanne Brillouët sont issus au moins deux enfants* :

     1° Marie-Anne Vigneau, née le 24 août 1790 à Neuvy.

     2° Jeanne Vigneau, née le 14 juillet 1796 (26 Messidor an 4) à Neuvy, mariée le 7 mai 1822 à Neuvy avec Louis Véron, tisserand.

    *Aucune naissance n’a été enregistrée à Neuvy pour la période 1791-1795. René Vigneau était pourtant le gardien du château à cette époque, mais il a participé aux combats, car il est dit « rentier de l’état » dans son acte de décès, le 26 mars  1819, son principal domicile étant « la Moutonnerie », située à la sortie du bourg de Neuvy (Ce qui sous-entend des navettes entre le Lavouër et la Moutonnerie).  

    Jeanne Brillouët est décédée à la Moutonnerie le  17 janvier 1825. Notaire à Drain, Landrin n’était peut-être pas au courant de son décès lorsqu’il écrit le 1er avril 1825… elle est cuisinière chez M. d’Armaillé à Nevy, s’il s’agit de la personne recherchée.

    Il y a quelque temps, au cours d’une lecture, j’avais griffonné dans le coin d’une feuille les renseignements suivants tirés de : (Patrimoine de France - Château le Lavouër).

    « Mme de la Paumélière, à bout de ressources, dit à ses domestiques qu’elle ne pouvait les conserver près d’elle, n’ayant plus de quoi les payer et les nourrir. Mais, pas un de ces braves gens ne voulut l’abandonner, « Jamais nous ne vous quitterons, dirent-ils, nous avons des bras et nous vous nourrirons ».  

    Les noms de ces dévoués serviteurs méritent un souvenir éternel. Le jardinier Vigneaux et son aide Réthoré* gardèrent le Lavouër pendant toute la guerre avec la cuisinière Victoire. Ils y éteignirent trois fois l’incendie, que les soldats de Thureau et les gardes nationaux y avaient allumé. Nanon Reuillé ne quitta jamais Madame de la Paumélière pendant toute la guerre. » Etc...

    Victoire….. la cuisinière… La cuisinière de Stofflet ?

    Peut-être... à moins qu’une autre femme ne vienne brouiller définitivement les cartes en présentant des atouts assez convaincants, ne contrariant en rien cette nouvelle hypothèse, bien au contraire (âge, situation, concordances de dates, de lieux, en accord avec les termes de M. de La Bouëre : une gouvernante, une femme, une servante).

    * Jean Réthoré, aide-jardinier au château du Lavouër à Neuvy en Mauges employé par la famille de la Paumelière puis, par Monsieur Etienne-Ambroise la Forest d’Armaillé, maire de Neuvy, a été baptisé à Neuvy le 18 février 1744, il est le fils de Louis Réthoré, laboureur, et de Marie Boulestreau.

    Il épouse à Neuvy, en première noce, Marie-Perrine Roreteau, le 16 février 1767. Devenu veuf et âgé de 54 ans, il épouse le 3 Ventôse an 5 à Neuvy (21 février 1797),  Anne-Marie Emeriau, célibataire, âgée de 31 ans.

    Anne-Marie Emeriau est née paroisse Saint Gilles de Chemillé, le 7 mai 1766. Elle est la fille de Michel Emeriau, tailleur d’habits et d’Anne Girault, mariés le 8 mai 1758 à St Léonard de Chemillé.

    En 1794 elle est âgée de 28 ans et est célibataire. Il semblerait que Jean Réthoré et Anne-Marie se soient connus au château du Lavouër au cours des guerres de Vendée, puisque dès le début de l’année 1797, ils se marient.

    Le général Stofflet ayant été fusillé le 25 février 1796…

    A partir de 1807 Mr La Forest d’Armaillé, ayant épousé Pauline de la Paumelière s’installe au Lavouër et conserve comme aide-jardinier Jean Réthoré, puisque celui-ci décède au château le 5 juin 1817 à six heures du soir. Vous me suivez ?

    Que devient alors son épouse ? : Elle reste au Lavouër, où elle décède le 6 avril 1837 à midi. Donc, Anne-Marie Emeriau, étant veuve, pouvait très bien être employée comme « cuisinière chez Monsieur d’Armaillé à Nevy » comme l’affirme en 1825, Landrin, ancien officier de Stofflet.

    Sur les pas de Stofflet... et de sa servante....

    Que sont devenus les enfants de Stofflet (au maximum deux) et d’Anne-Marie Emeriau ?

    Ils sont sans doute décédés en bas âge car Landrin nous dit que : « sa famille est éteinte. » Dans le cas contraire, l’Abbé Bernier se sera chargé de les éloigner afin d’éviter le scandale. Je n’ai trouvé aucune naissance d’enfants naturels au nom d’Emeriau à Chemillé pour la période concernée.

    A suivre ici.

     

            Sources :

     

    . Archives Départementales du Maine-et-Loire tous droits réservés – registres paroissiaux et d’état civil de Saint-Florent-le-Vieil – Neuvy-en-Mauges. 

    . Registres d’état civil de Neuvy et Chemillé concernant le couple Jean Réthoré, vue n°57/319 année 1744 – vue n°56/106 année 1817 décès, vue n°72/104 197, mariage- vue n°292/319 mariage année 1767. Anne-Marie Emeriau - vue n°165/349, baptême 1766 St Gilles Chemillé - vue n°11/121- actes de décès 1837 – décédée à midi, le 6 avril 1837 au Château du Lavouër à Neuvy.

    . Chemins Secrets, mon billet du 12 mars 2016. 

    . Photo : le château du Lavouër du blog Vendéens et Chouans. 

                                      

     

    X. Paquereau pour Chemins Secrets 


  • Commentaires

    1
    Hardellière
    Jeudi 19 Décembre 2019 à 14:49

    Houla ! Du vrai travail de "flic" yes Oui Oui

    Ah ! Si Xavier avait vécu à cette époque, il aurait tenu la chandelle wink2

    Allez ! Vive Stofflet et ses galipettes nocturnes !

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