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Soumission de soldats de Charette....
Des soldats de Monsieur de Charette font leur soumission à
Saint-Michel-Chef-Chef au début de l'année 1796....
En janvier 1796 Monsieur de Charette n'a plus qu'une poignée de soldats, des héros harassés de fatigue, blessés pour la plupart, environ trois cents hommes, ''des hommes de fer''. Ils n'ont plus ni poudre, ni pain et les désertions commencent à éclaircir les rangs de la petite armée à partir de décembre 1795.
Le 13 janvier les chasseurs de Travot aperçoivent Charette « fuyant dans les bois avec quelques cavaliers » mais ne réussissent pas à l'atteindre.
Le Dimanche 24 janvier, c'est l'ultime journée dans le marais, puis il regagne le bocage et erre vers le Poiré-sur-Vie, des soldats originaires de Saint-Michel-Chef-Chef regagnent leurs foyers en Pays de Retz.... c'est la fin !
Le Mercredi Saint 23 mars, son armée compte trente deux hommes... la grande aventure prendra fin dans les bois de la Chabotterie.
Les derniers combats du chevalier de Charette, m'émeuvent particulièrement, puisque quelques uns de mes ancêtres ont combattu sous ses ordres... Se soumettre et déposer ses armes devant un adversaire aussi déloyal fut une démarche humiliante, mais ce furent les armes usées qu'ils rendirent,... le dernier ''bras d'honneur'' à la République en quelque sorte.
« Le 24 frimaire de l'an quatrième (15 décembre 1795) de la République, environ cinq heures du soir s'est présenté Charles Normand, propriétaire et domicilié dans cette commune qui a déclaré que s'étant égaré jusqu'à prendre les armes contre la République parmis les rebelles de la Vendée il reconnaissoit sa faute et renonçait à ce parti pour prendre celui de la République et vivre sous les loix auquel il se soummettoit d'aperès cette déclaration nous lui avons délivré un certificat qui ateste de son retour et cela après lavoir sommé de rendre ses armes, si il en avoit il a répondu qu'il lui avoit été impossible de les sauver de la Vendée – Et nous lui avons dit que cétoit une des condition de la proclamation du général Hoche qui nous autorise recevoir la soumission a repeté qu'il n'en avoir point à Saint Michel ce jour et an ci dessus. Présent les citoyens Pavageau municipal et capitaine de la Garde Nationale, Julien Guillon municipal, les citoyens Etienne Normand père et fils, la Marte, Guérin notable élu adjoint a signé avec nous Charles Normand. »
Ont tous signé. (vue n°31/37).
« Le 22 nivôse de l'an quatrième de la République (12 janvier 1796) - (Extrait)... Jean Bonhommeau et Louis Bonhommeau tous deux frères, tous deux ayant suivis l'armée de la Vendée reconnaissent leur erreur désirant rentrer sous lobéïssance de la République ont rendu leurs armes consistoit en chacun un fusil de calibre et nous déclare que leur intention étoit de ne jamais servir sous l'Armée Royaliste, mais de vivre sous les loix de la République etc.... »
« Le premier Pluviôse de l'an quatrième (21 janvier 1796) de la République (extrait) s'est présenté Joseph Baconnais et Simon Durand, tous deux domiciliés de cette commune l'un et l'autre ayant suivi l'Armée des Vendéens ou Royalistes ont déclaré vouloir rentrer dans l'obéïssance de la République....ils ont rapporté une arme, un fusil et ont déclaré que c'étoit le seul arme qu'ils avoient..... »
« Le six Pluviôse de l'an quatrième de la République (26 janvier 1796). (extrait)... s'est présenté à la chambre de la municipalité Pierre Gervais du bourg et Pierre Gervais de la Sansonnerie l'un et l'autre revenant de l'Armée de Charrete où ils ont servis contre la République... ont répondu qu'il n'avoient point d'armes... »
« Le 9 Pluviôse de l'an quatrième (29 janvier 1796)-(extrait)... de la République se sont présentés à la chambre municipale les citoyens Jacques Moriceau notable et Sébastien Potet domiciliés de cette commune, présentant les nommés Pierre Pâtis ci-devant domicilié en cette commune comme domestique chez le citoyen Sébastien Potet, né en la commune de Chauvé ; Pierre Gautier même domicile en qualité de domestique chez la veuve Lormeau de la Grenonnière né en la commune de Frossai et Jean Patron demeurant ci devant en cette commune en qualité de domestique chez le citoyen Jean Potet père, né en la commune d'Arton sortant de l' Armée de la Vendée sous le commandement de Charrete où ils ont servis contre la République..... ont déposé chacun un fusil dont deux sont de calibre et un de calibre seuls armes qu'ils possèdent... »
« Le 28 Pluviôse de l'an quatrième (17 février 1796)-(extrait)... de la République s'est présenté à la chambre municipale le citoyen Jacques Moriceau notable de cette commune, présent Julien Bonamy natif de la dite commune et Guillaume Durand natif du même lieu les deux venant de la Vendée où ils ont porté les armes contre la République, nous ont déclaré qu'ils reconnaissent leur erreur… etc..... Ils rendent les armes... Julien Bonamy un fusil de munition, Guillaume Durand un petit pistolet pour preuve de leur résignation.... »
« Le 13 pluviôse de l'an quatrième (2 février 1796)-(extrait)... de la République Jean Allais fermier à la Baudière revenant de l'Armée des rebelles de la Vendée, lequel nous a déclaré qu'il revenoit de bonne foi...... nous lui avons demandé qu'il en a nous remetre les armes, il nous a déclaré ne pouvoir le faire parce que dans une déroute il avoit jeté son fusil afin de mieux courir etc... »
« Le six Ventôse de l'an quatrième (25 février 1796) - de la République, (extrait), s'est présenté à la chambre de la commune le nommé Pierre Bichon, laboureur demeurant chez le citoyen Jean Durand, fermier à la Prinstière avec un certificat qui ateste son retour d'avec les Rebelles de la Vendée et sa soumission aux loix signé Clergeau maire et Gautier Commandant le cantonnement de Saint-Père-en-Retz.... »
« Le 12 Ventôse de l'an quatrième de la République (2 mars 1796)- (extrait) René Gautier ci-devant domicilié au moulin de Ste Viergne (Sainte Vierge) en cette commune venant de la Vendée où il apporté les armes contre la République, il nous a remis un fusil d'amunition seul armes qu'il a en sa possession etc... »
« Le 17 Ventôse an quatrième (7 mars 1796) de la République (extrait) à six heures du matin Joachim Durand, laboureur de cette commune venant de la Vendée où il a servi dans l'armée des Rebelles, nous a remis un mauvais pistolet d'amonition etc... »
« Le 23 Ventôse au matin an quatrième de la République, (13 mars 1796)- (extrait) - Thomas Grelié laboureur, 28 ans, de la commune de Chauvé venant de la Vendée où il a servi dans l'armée des Rebelles... a rendu un fusil de calibre etc.... »
Sources : Archives Départementales de la Loire-Atlantique, tous droits réservés, commune de Saint-Michel-Chef-Chef - Délibérations municipales vues n°31,32,33,34,35 et 36, 1790-an VIII – Carte postale F. Chapeau. Nantes. Photo de l'auteur.
Xavier Paquereau pour Chemins Secrets
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