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Neuvy et Bouin....
Neuvy et Bouin...
A Samuel Roy,
C'est par un après-midi d'automne bien gris et bien frais que nous avons été faire quelques photos à Neuvy-Bouin.
Ces deux villages ne sont pas situés sur le théâtre des Guerres de Vendée mais ont dû subir les dégâts de la période révolutionnaire après que les deux communes aient fusionné en 1791. La population, plutôt neutre d'opinion, est terrorisée par les combats entre blancs et bleus qui ont lieu plus au Nord et qui attirent les convois républicains sur leur territoire. Certains habitants fuient leurs maisons et se réfugient sous des huttes de genêts. Sévit alors, la famine, le froid, la maladie. Une veuve réfugiée ainsi à Champdeniers, verra ses six enfants mourir les uns après les autres.
Le curé de Neuvy, René Gée, prêta serment à la constitution civile du clergé puis se rétracta. Emprisonné au donjon de Niort, il mourra le 13 novembre 1793 (1). Deux autres habitants de Neuvy périront également à Niort : Jacques Gonnord, le 23 novembre 1793 (2) et Jean Gonnord, 31 ans, le 17 mars 1794 (3).
Quant au curé de Bouin, Nicolas Fradin, il fit de même que son collègue de Neuvy mais mourut avant l'avènement du régime de la Terreur. Jacques Chevalier, greffier de la municipalité, comparut le 4 décembre 1793 devant le tribunal criminel des Deux-Sèvres. Accusé d'avoir fourni des vivres aux insurgés du Bocage, et d'avoir colporté des proclamations des royalistes, il fut exempté de guillotine et déporté. Le maire, lui-même fut accusé d'avoir tenu des propos inciviques. Il se défendit en affirmant son républicanisme avec vigueur. Ces deux personnages eurent énormément de chance !
Aujourd'hui, à Neuvy, l'église achevée en 1901 remplace l'église primitive. Le presbytère ayant été détruit par la soldatesque républicarde, on se doute que l'église a dû faire les frais de quelque folie tricolore.
Les vendéens passeront à Neuvy-Bouin en octobre 1798, abattront l'arbre de la liberté et s'en iront mettre une râclée au président du district de Secondigny...
RL
Novembre 2013
L'église actuelle et sa place, qui comme on le voit sur le cadastre de 1838, correspondait à l'ancien cimetière.
A Bouin, qui n'est qu'un petit groupe de maisons, on cherchera en vain toute trace d'église...
Celle-ci fut démolie en 1811, sur ordre de la municipalité par deux maçons de Fenioux, Baschard et Pradeau qui construisirent une maison sur son emplacement.
Son emplacement probable sur le cadastre de 1838 (disparue en 1811, l'église n'apparait évidemment pas).
Ce même emplacement aujourd'hui.
Une curiosité près du village du « Petit-Bouin » : certainement l'une des plus anciennes croix jamais posées en Gâtine.
Notes :
(1) « La justice révolutionnaire à Niort », Antonin Proust,1879, p.91.
(2) Ibid, p. 91.
(3) Ibid, p.96.
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Commentaires
beau travail