• Michel, Joseph Leblois....

     

     

    -  1793 – 1794  - 

    Michel, Joseph Leblois, Accusateur Public du Tribunal Criminel de Niort 

    succède à Fouquier-Tinville  au Tribunal Révolutionnaire de Paris.

     

     

    Ami d'Etienne, François, Xavier Coudert de Prévignaud et présent à son mariage le 11 Prairial de l'an XII (31 mai 1804) à Niort ; Michel, Joseph Leblois est né le 21 juin 1756 à Javarzay-Chef-Boutonne. Il est le fils de Joseph Leblois, juge assesseur du marquisat de Chef-Boutonne, avocat au Parlement qui avait épousé à Javarzay, le 21 janvier 1755, Jeanne, Charlotte, Elisabeth Desmarest.

     

    Il épouse le 9 avril 1782 à Javarzay Marie, Anne, Julie Pressac, de cette union sont issus :

     

    1° René, Marie, Joseph Leblois, né le 15 avril 1783 à Javarzay-Chef-Boutonne, qui deviendra capitaine dans la garde du Roi de Naples, adjudant-major au régiment des chevaux-légers.

    2° Françoise, Marie, Alexandrine Leblois, née le 15 avril 1785 à Javarzay, qui épousera Antoine, Dominique Macips, quartier-maître au 22 Régiment de chasseurs à cheval ; puis Théodore Pressac des Planches, juge au tribunal civil de Niort, domiciliée rue du Trianon à Niort et décédée en ce lieu  le 2 avril 1845.

    3° Marie, Anne Joséphine Leblois, née le 24 février 1787 à Javarzay, qui épousera Ange, Achille, Charles de Brunet Comte de Neuilly, demeurant à Rigné, canton de Thouars (Colonel de cavalerie), ancien écuyer de main du Roi Louis XVIII.

    4° Jean-Baptiste Leblois, né le 25 juin 1786 à Javarzay † ?

    5° Roch Leblois, capitaine aux grenadiers de la Garde Royale du Roi d'Espagne. Il s'agit certainement du second fils; sous-lieutenant d'infanterie après sa sortie de Saint-Cyr ...

    Michel, Joseph Leblois a été comme successeur de Maître Joseph Leblois, son père, jurisconsulte et magistrat.

    A la lecture de son dossier, il semblerait que ce fut un magistrat révolutionnaire ''assez modéré'' pour l'époque, tant à Niort qu'à Paris. (Le tribunal de Niort ne prononça de novembre 1793 à mai 1794 ''que 76 condamnations à mort'' (L'autorité militaire trouva le tribunal de Niort trop indulgent).

     

    Dès le début de la Révolution  :

    « A la première organisation des tribunaux , il fut nommé juge au tribunal du district de Melle département des Deux-Sèvres dont il devint ensuite Président.

    Au mois de juillet mil sept cent quatre vingt treize il fut nommé accusateur public du Tribunal Criminel  des Deux-Sèvres : aux fonctions de cette place étaient jointes celles d'accusateur militaire de toute l'armée de la Vendée.

    Alors la guerre civile affligeait les départements de l'Ouest ; et la moitié de celui des Deux-Sèvres était occupée par les insurgés. Toutes les maisons de détention étaient pleines de nobles et autres gens arrêtés comme suspects, de rebelles pris les armes à la main et de membres de leurs comités d'insurrection, enfin de délinquants militaires de toutes armes amenés à Niort de plus de trente lieus de rayon.

    Dans ces circonstances difficiles, l'accusateur public et militaire parvint à faire punir les vrais coupables, à diminuer les désordres de l'armée et à sauver la vie de ceux dont on accusait que les opinions     ; il refusa toujours de les mettre en jugement ou de les renvoyer aux tribunaux révolutionnaires. Ces faits sont notoires dans la contrée et pourraient être attestés avec reconnaissance par la ci-devant noblesse des Deux-Sèvres.

    Aussitôt après le 9 thermidor de l'an 2 (27 juillet 1794), il fut nommé accusateur public du tribunal révolutionnaire de Paris, successeur immédiat de Fouquiet-Thinville, il rendit autant de service à l'humanité que son prédécesseur lui avait fait d'outrage ; les circonstances étaient devenues favorables pour cela. Au lieu de se montrer actif, il retarda le jugement de tous les procès; on sait qu'à cette époque toutes les affaires marquantes ne furent instruites et jugées que par ordre de la Convention ou des comités de gouvernement ; on sait aussi qu'on ne jugea plus les accusés sans les entendre.

    Il fit mettre en liberté tous les détenus contre lesquels il n'y avait pas de charges, plusieurs personnages considérables qui servent aujourd'hui le Gouvernement Impérial lui doivent leur élargissement.

    Enfin il eut le bonheur de rendre la vie à vingt infortunés condamnés à mort par le tribunal de ROBESPIERRE, à vingt femmes enceintes lors de leurs jugements et dont la délivrance reconnue prescrivait l'exécution. Au lieu de l'ordonner, il alla visiter les condamnées et leur porter des paroles de consolation, il osa leur conseiller de réclamer contre leur jugement, il fit plus, il alla intéresser en leur faveur le Président du comité de législation (le représentant CAMBACERES) qui après lecture de leur pétition porta la parole en leur faveur à la Tribune de la Convention : les jugements furent révisés et cassés.

    Au renouvellement du Tribunal Révolutionnaire il revint à Niort reprendre ses fonctions d'accusateur public dans lesquelles il a été successivement continué jusqu'au temps où il a été honoré par sa Majesté de la Commission du Procureur Général de la cour criminelle des Deux-Sèvres.

    Dans l'exercice de ces dernières fonctions il a poursuivi sans relâche les assassins et les voleurs qui se sont atrouppés à la suite de la guerre de la Vendée pour dévaster le Nord de ce département, ils ont été tous ou détruits ou chassés ; le calme et la sûreté sont rétablis, sa Majesté l'Empereur et Roi lui en a témoigné sa satisfaction à l'audience donnée aux membres de l'Ordre Judiciaire à la suite du couronnement.

    Par la dernière organisation judiciaire il a été nommé Procureur Impérial Criminel près la Cour d'Assises du département des Deux-Sèvres, place correspondante à celle qu'il occupait.

    Il a donné dans tous les temps des marques d'attachement à sa Majesté l'Empereur et à son gouvernement ; Il a deux enfants mâles qu'il a mis à grands frais dans la carrière militaire ; L'aîné, après avoir fait de bonnes études, s'est enrôlé volontairement dans le 7e de Hussards et a depuis été porté par les circonstances dans la Garde du Roi de Naples où il est capitaine adjudant-major au régiment des chevaux légers ; le second est depuis dix huit mois à l'école militaire de Saint-Cyr d'où il doit sortir à la première promotion comme sous-lieutenant d'infanterie.

    Jaloux de prendre part aux honneurs qui entourent la monarchie Française, il a demandé le titre de Chevalier de l'Empire qui lui a été accordé par lettres patentes de sa Majesté du 14 février 1810.

    Son âme se sent encore plus élevée à la lecture du décret de création de l'Ordre Impérial de la Réunion, il désire et se sent digne d'être du nombre de ces nouveaux Chevaliers ».

     

    Niort, le 30 janvier 1812. signé : Leblois.

     

    (Dossier – LH/1516/50 vues n°2,3,4/21 -archives nationales - Base leonore.) 

    Le 25 Prairial de l'an XII (14 juin 1804), il est nommé membre de la Légion d'Honneur.

    Le 19 thermidor de l'an XII (7 août 1804), il prête serment à l'Empereur à Niort (Je jure sur mon honneur de me dévouer au service de l'Empire.... à la défense de l'Empereur...). (vue n°6/21- leonore)

    Le 14 février 1810, il obtient des lettres patentes de chevalier. (vues n°11 et 12/21).

    Le 13 février 1812, il demande à bénéficier de l'Ordre de la Réunion. (vues 4 et 5/21). (L'ordre de la Réunion étant une distinction civile et militaire fondée par Napoléon 1er en 1811 afin de récompenser le mérite dans la fonction publique, la magistrature et l'armée).

    Le 16 décembre 1816, il prête serment au Roi Louis XVIII à Niort, (Je jure d'être fidèle au Roi...etc..... (vue n°20/21).

    Michel, Joseph Leblois....

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Nous voici donc en présence du portrait type du petit magistrat de l'Ancien Régime acheteur de biens nationaux, ayant servi le Roi et l'ayant trahi, ayant servi la Révolution, ralliant l'Empire en le trahissant; ralliant de nouveau la monarchie en servant le Roi Louis XVIII afin de ne pas perdre ses ''acquis'' . Nous sommes donc loin du serviteur de l'Etat conduit par l'honneur, la vertu et la fidélité.

    La période 1789-1815 offre donc un cadre idéal pour observer cette nouvelle figure peu reluisante qu'est la ''girouette''. 

    Michel, Joseph Leblois, ancien magistrat, chevalier de l'Ordre Royal de la Légion d'honneur, âgé de 70 ans s'est éteint  au logis de la Bessière* commune de Vitré département des Deux-Sèvres le 12 décembre 1825.

    * Le manoir de la Bessière a été vendu comme bien national en 1794. Ce logis fait partie des biens confisqués sur Jean-Marie Chevalier des Essarts de la Courdadière, émigré..... Adjudicataire : Michel, Joseph Leblois, accusateur public du département des Deux-Sèvres demeurant à Niort, pour 14000 livres... 

     Ses armoiries de chevalier de l'Empire :

    Michel, Joseph Leblois....

     

             Sa signature :

    Michel, Joseph Leblois....

    Sources : Léonore – Archives Nationales tous droit réservés, Dossier LH/1516/50, concernant la Légion d'Honneur  copie de la vue n°20/21- Archives Départementales des Deux-Sèvres, communes de Javarzay-Chef-Boutonne, Niort et Vitré, tous droits réservés : commune de Niort, mariages an XII vue n°21 - Archives Départementales des Deux-Sèvres Q59-5 – 5 mars 1794 (15 ventôse an 2) P.V adjudication  de biens confisqués - Photo et texte : Inventaire et Patrimoine de la Région Poitou-Charentes, la Bessière.

     

     Xavier Paquereau pour Chemins Secrets.

     

    Michel, Joseph Leblois....

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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