-
Les chevaux de Stofflet....
Les chevaux du général Stofflet...
Extrait de la Feuille Nantaise n°172, du mercredi 2 mars 1796.
« Armée des Côtes de l'Océan, Ordre général 8 Ventôse.
Le citoyen Liégeard, lieutenant au 14ème régiment de Chasseurs à cheval et aide de camp du général Caffin, a été promu par le général en chef au grade de capitaine, pour la récompense de ses fatigues à poursuivre Stofflet qu'il a pris ; et en forme de dédommagement, il lui a été donné les deux plus beaux chevaux de ce chef de brigand.
Pour copie conforme au registre, le général de brigade, chef d'Etat-Major de la grande division du Sud.
Signé Grigny.
Pour copie conforme, pour le chef de l'Etat-major
Maublanc, capitaine aide de camp. »
Donc, les deux plus beaux chevaux du Général Stofflet ont été attribués au Citoyen Liégeard.
Monsieur l'abbé Deniau nous parle de Liégeard et des chevaux dans l'affaire de la Saugrenière où, le général Stofflet, trahi par les siens, est capturé par les Républicains.
Le mercredi 24 février 1796 à cinq heures du matin, 200 fantassins commandés par Loutil, chef du 77ème Bataillon de Paris et 25 cavaliers, certainement commandés par Liégeard se dirigent vers la Saugrenière...
Lors de la capture du Général Stofflet, les Bleus prirent peur lorsqu'un galop de chevaux se fit entendre au loin... Ils sortirent précipitemment de la Saugrenière, s'imaginant que c'était une troupe de Royalistes qui arrivait au secours de leur gnénéral.
« Les chevaux qui avaient provoqué le panique des Bleus étaient ceux que Stofflet et son escorte avaient laissés au ''Puy Grimault''. Lâchés dans le moment par les métayers de ce lieu qui avaient peur de se compromettre en les gardant, ces animaux s'étaient échappés en course désordonnée, et avaient fait résonner de leurs pas sur un terrain durci par la gelée...»
Le Citoyen Liégeard, cavalier intrépide, revient de loin...
Une demande d'un sabre d'honneur au Premier Consul nous permet d'identifier avec certitude l'identité du Citoyen Liégeard.
« Demande d'un sabre d'honneur – Jean-Baptiste Liégeard – 15 ans de services et 8 campagnes- au Grand Chancelier de la Légion-d'Honneur.
Citoyen,
J'ai déjà mis sous les yeux du Ministre de la guerre, un mémoire qui a été renvoyé à votre Excellence, et par lequel je demandais un sabre d'honneur.
A l'appui de cette demande étaient les copies des titres sur lesquels je la fonde.
Aujourd'hui, je la renouvelle près de votre Excellence et j'y joins l'état de mes services dont j'avais omis de donner les détails, les ayant crus superflus pour le Ministre dans les bureaux de qui ils sont sous-enregistrés.
Entré dans le régiment de Penthièvre Dragons en janvier 1789, j'y suis resté jusqu'en février 1791, que je passais dans la Légion de Montesquiou, comme Maréchal des Logis Chef.
En mai 1792, je fus fait sous-lieutenant dans le même corps qui venait d'être créé 14éme des Chasseurs à Cheval.
En novembre de la même année, je fus promû au grade de lieutenant.
Le 6 Ventôse an 4, capitaine à l'Etat-major.
Rentré au 14e régiment, jusqu'au 17 Germinal an 11 où j'ai été nommé aide de camp du général Heudelet.
J'ai fait huit campagnes dont 4 à l'Armée de l'Ouest, 3 à celle d'Italie, et 1 à l'Armée d'Angleterre.
Les pièces ci-jointes qui sont copies des lettres que j'ai reçues du Général Hoche (Commandant en chef de l'Armée des Côtes de l'Océan) et du Directoire attestent mes services, mon zèle et fondent mes droits à la demande que je fais de la faveur d'un sabre d'honneur.
Je supplie votre Excellence de vouloir l'appuyer auprès du Premier Consul en mettant sous les yeux et cette demande et les titres qui la justifient.
Salut et profond respect.
J.B Liégeard – capitaine aide-de-camp sous Ostende.
Au camp d'Ostende le 10 nivôse an 12. »
Jean-Baptiste Liégeard est né le 5 mai 1770 à Dijon et baptisé dans la Cathédrale Saint Médard. Il est le fils du ''Sieur Jean-Baptiste Liégeard, marchand orfèvre et joaillier en cette ville et de Dame Marie Benoist''
Il épouse à Dijon, le 11 octobre 1809, Marguerite-Eléonore Villiers, née le 27 juillet 1788 à Dijon, fille d'un avocat. De cette union sont issus deux fils.
Il sera fait Baron d'Empire et terminera sa carrière comme colonel du 5ème Hussards en 1814.
Les campagnes de Jean-Baptiste Liégeard :
1792 – Armée des Alpes-Maritimes.
1793,94,95,96,97,98 à l'Armée de l'Ouest.
1799,1800,1801 à l'Armée d'Italie.
1804,1805 sur les Côtes de l'Océan.
1806,1807,1808 et 1809 à la Grande Armée d'Allemagne.
1812 en Russie.
1813 en Allemagne.
1814,1815 en France.
Blessé d'un coup de feu à la cuisse à la bataille d'Eylau, d'une balle le 21 août 1813 à Buntzlau ; d'un coup de sabre et d'un coup de lance le 26 août à Winberg en Silésie.
. Officier de la Légion d'Honneur le 17 juillet 1809.
. Baron de l'Empire le 28 novembre 1813.
L'affaire de la Saugrenière est relatée dans les pièces 11 à 15/33 de son dossier Légion d'Honneur aux archives nationales, (lettres du Général Hoche)...
Sources:
. Archives Départementales de la Loire-Atlantique, tous droits réservés – Extrait de la Feuille Nantaise - 1796 - n°172 – mercredi 2 mars 1793.
. Base Leonore – Archives nationales-Dossier LH/1639/13, vues n°2/33,9/33 - Lettres sur la capture de Stofflet vues n°11 à 15/33. Jean-Baptiste Liégeard.
www2.culture.gouv.fr/LH/LH132/PG/FRDAFAN83_OL1639013v001.htm
. Abbé Deniau, Histoire de la Guerre de la Vendée – Tome V pages 557, 558.
. Photo : de l'auteur .
X. Paquereau pour Chemins Secrets
-
Commentaires