• L'abbé de la Bissachère....

     

                                                            

    Monsieur l'abbé Le Monnier de la Bissachère... 

     

     

     

     L'abbé de la Bissachère....Pierre-Jacques Le Monnier de la Bissachère est né le 10 février 1763 à Grez-Neuville en Anjou. Il est le fils de honorable homme Pierre Le Monnier, marchand-fermier et de Demoiselle Françoise Boussin de la paroisse de Pruillé. Le parrain a été Le Sieur Jacques-François Goudé, cousin de Feneu et marraine, Demoiselle Françoise Chantel épouse du Sieur Jean Boussin, grand-mère de l'enfant.

     

      Pierre Le Mosnier, marchand, 27 ans, fils de Pierre Le Mosnier, bourgeois et de défunte Renée Collas de la paroisse de Saint-Aubin de Pouancé, épouse le 4 octobre 1757 à Gez-Neuville, Françoise Boussin âgée de 20 ans, fille d'honorable homme Jean Boussin, Marchand et d'honorable femme Françoise Chantel. De ce couple sont issus :

     

    1° Françoise-Perrine Le Monnier, née à Pouancé le 5 septembre 1758 paroisse de la Madeleine, fille d'honorable homme Pierre le Monnier, sieur de la Bissachère et y demeurant (vue n°221/294)  ; décédée à l'âge de huit ans à Grez-Neuville, le 23 mai 1767.

     

    Pierre-Jacques  Le Monnier, né le 10 février 1763 à Grez-Neuville, (vue n°49/620), prêtre missionnaire, il part en 1789 pour la Cochinchine. Il y séjourne dix sept années et échappe aux persécutions religieuses de 1792 à 1801. Il voyage au Cambodge et au Laos. Il quitte le Tonkin et s'installe à Londres vers 1807. En 1817, il rentre en France où le Duc de Richelieu lui demande conseil afin de reprendre des relations commerciales avec la Cochinchine. Il décède à Paris, presque aveugle, le 1er janvier 1830.

      Il dépose une demande de pension en avril 1820. Courrier du Ministère de la Maison du Roi.

     

    « Paris le 17 avril 1820. Le Conseiller d'Etat, Commissaire délégué pour instruire les demandes de secours et pensions sur la liste civile.

     

      A Monsieur le Préfet du département de Maine et Loire

      Monsieur le Préfet,

      Monsieur l'abbé de la Bissachère (Jacques-Pierre), né à Grez-Neuville (Maine et Loire) ancien prêtre attaché à la Trinité d'Angers, revenu depuis peu d'Angleterre sollicite une pension alimentaire.  Il expose qu'il a émigré en 1792, qu'il a exercé ses fonctions de missionnaire pendant plusieurs années à la Cochinchine, est revenu en Angleterre où il s'est livré au ministère jusqu'en 1817, qu'il est rentré en France. Il est aujourd'hui à peu près aveugle. Il ajoute qu'il a perdu tous les biens situés commune de Pouancé, d'Armaillé, Grez-Neuville, Juigné, Bessay et de Montreuil-Belfroy (Maine et Loire) et que son frère unique a été fusillé à Segré pour avoir combattu pendant deux ans avec 200 hommes pour la cause royale.

      Je vous serai obligé de vouloir bien faire prendre des renseignements sur l'exposé de cet ecclésiastique quant à son émigration et ses circonstances notamment sur la perte de fortune qu'il a pu essuyer à raison de cette émigration ; les ressources qu'il pourrait avoir conservée et de me faire connaître votre opinion sur le mérite de sa réclamation.

     

      J'ai l'honneur d'être avec ma considération très distinguée.

      Monsieur le Préfet, votre très humble et très obéissant serviteur.

     

    Signé : Rochefort. »

     

      D'après les renseignements pris par Monsieur le Préfet : En juillet 1820, Monsieur l'abbé de la Bissachère habite à la maison des missions étrangères à Paris. Avant la Révolution, il était vicaire à Bourgueil qui faisait partie du Diocèse d'Angers, aujourd'hui du Diocèse de Tours. Qu'il est sorti de France en 1789, est allé en qualité de missionnaire aux Indes Orientales et est rentré en france en 1817.

      Ses biens dont sa mère (décédée à Angers depuis 1 an environ) jouissait dans le département étaient peu considérables, elle les avait placés à viager sur sa tête et sur celle de Monsieur l'Abbé de la Bissachère et sur sa sœur ; ils jouissent chacun de 600frs de rente.

      Cet ecclésiastique n'avait qu'un frère qui fut fusillé à Segré pour avoir combattu pour la cause Royale.

      Enfin, Mr de la Bissachère est attaché à la maison des missions étrangères comme procureur du Temporel, auprès de laquelle il y reçoit la nourriture sans payer pension.

     

    3° Françoise-Olympe Le Monnier, née le 11 novembre 1768 à Grez-Neuville, le parrain est Pierre Le Monnier, frère de l'enfant et la marraine Marie Boussin tante de l'enfant.

     

    Jean-Marie Le Monnier, né le 10 décembre 1769 à Grez-Neuville, (vue n°162/620), fusillé à Segré pour avoir combattu pendant deux ans avec 200 hommes pour la cause Royale. (L'attaque de Segré du 21 juillet 1795 commandée par Turpin de Crissé ?).

     

     

    Sources: Archives Départementales de Maine-et-Loire, tous droits réservés. Dossiers Vendéens n° 1M9/57- Bissachère Pierre-Jacques de la – Registres d'Etat-Civil des Communes de Grez-Neuville, Pouancé: actes de baptêmes et mariage. Photo de l'auteur.

     

     

    Xavier Paquereau pour Chemins secrets

     

     

     


  • Commentaires

    2
    x.paquereau
    Dimanche 2 Avril 2017 à 18:00

    Eh bien merci! Merci pour tous ces détails passionnants. L'énigme est donc résolue.

    1
    Eric Guyot
    Dimanche 2 Avril 2017 à 16:56
    Merci pour l'information. Une précision sur l'officier vendéen fusillé à Segré. Sa mort ne survint pas après deux ans de campagne, comme l'écrit par erreur son frère. Ce fut en effet à l'issue de la Virée de Galerne, donc en décembre 1793 ou au début de 1794, qu'il fut fusillé à Segré. Le fameux indicateur de police Robert-Julien Billard dit Billard de Veaux écrit à son sujet, dans son Bréviaire du Vendéen (t Ier, p. 55 de la retranscription PDF sur le site des AD Mayenne)qu'à la bataille de Dol, il se trouva un moment seul cavalier avec La Rochejaquelein, alors le bras en écharpe, et qu'il tenta vainement de l'amener à se retirer pendant que lui-même occupait l'ennemi. Billard termine cette anecdote en citant sa source : "rapport de La Bisachère, notre camarade d'ordinaire, tué dans les environs d'Ancenis, après la déroute de Savenay, au moment où il allait repasser la Loire". Cette mort est confirmée par une déposition du citoyen Bazin, capitaine de la 3ème compagnie de la garde nationale soldée du district de Craon, le 3ème jour complémentaire an II (AD Mayenne, L 1577): "dépose qu'en sa qualité de capitaine de la garde soldée il fut à la tête de sa compagnie le [blanc] fructidor dernier bivouaquer sur différentes communes du district de Craon & autres environnantes pour y découvrir les repaires des brigands chouans; que parvenu le dit jour au bourg de Bouillé-Ménard sur l'indication qu'il avait eu avant son départ de Craon de la part du nommé SERRU, cultivateur demeurant à la Bergeais, commune du Bourg-Levesque, que ledit LEMéE était véritablement suspect, par la raison qu'il avait retiré chez lui l'abbé de LABISSACHERE, cousin de lui SERRU; que ce fait était si vrai que ledit LEMéE était venu engager par l'ordre dudit abbé de LA BISSACHERE lui SERRU de lui prêter son cheval pour faciliter audit abbé LABISSACHERE son transport ailleurs que chez lui LEMéE; que d'après ces rapports, lui SERRU après s'être abouché avec ledit abbé LABISSACHERE chez ledit LEMéE, ledit abbé LABISSACHERE, pour d'autant mieux engager ledit SERRU à faire le prêt de son dit cheval, lui dit qu'il ne courrerait aucun risque à lui prêter ledit cheval parce qu'il lui laissait une montre d'or qui serait la garantie de son cheval; que le dit SERRU, feignant de vouloir favoriser le projet du dit abbé, acquiesça à sa demande et lui indiqua l'endroit où il devait fournir ledit cheval; mais au lieu de remplir sa commission, le dit SERRU fut avertir la garde de Bouillé de tout ce qui s'était passé entre lui & ledit abbé. Alors ladite garde de Bouillé se disposa de manière qu'elle arrêta ledit abbé LABISSACHERE et le conduisit à Segré où il a été fusillé comme prêtre réfractaire". Il semble que ce soit par erreur que LA BISSACHERE soit ainsi qualifié de prêtre : s'il était qualifié d'abbé, c'est sans doute parce qu'il avait été séminariste...
    Par ailleurs, Mabille du Chesne, dans une note à ses "Notes particulières sur les faits et circonstances qui ont eu lieu pendant la guerre des Chouans de l'armée dite du Bas Anjou et Haute Bretagne"
    écrit que ce fut à l'occasion de la prise d'Angers en juin 1793 que La Bissachère, comme Coquereau et Mercier la Vendée, se réunit aux Vendéens. Effectivement, dans une déposition du 29 juin 1793 le citoyen Pierre Ganier, secrétaire de la municipalité de Querré, déclare "que jeudi dernier 27 du présent mois, vu l'attroupement d'environ 200 personnes brigands & insurgés tous armés, au nombre desquels étaient en tête les nommés BISACHèRE, natif de Grez-Neuville, le nommé COQUERO demeurant à Loiré, paroisse de Marigné, qui se sont par force et violence la plus cruelle transportés chez lui" et y ont emporté les décrets, rôle des contributions et 56 livres... (AD Maine-et-Loire, 4L 82).
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