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Jacques Chauvet....
Jacques Chauvet de la paroisse de Vue en pays de Retz,
proposé pour un sabre d'Honneur.
Jacques Chauvet est né et a été baptisé le 27 janvier 1773 par Gogué, vicaire, il est le fils de Pierre Chauvet, laboureur à bœufs à la Simonais et de Jeanne Garnier. Le parrain a été Jean Botteau et la marraine Jeanne Chauvet. Pierre Chauvet s'était marié en premières noces à Anne Rémond (le 8 février 1735) et en secondes noces, le 30 juin 1750, à Vue avec Jeanne Garnier.
En 1793 il exerce la profession de laboureur à la Simonais à Vue. La paroisse de Vue est située dans le Pays-de-Retz a environ 16 kilomètres au Sud de Paimboeuf. Cette paroisse comme beaucoup d'autres de la région ne se soumet pas à la levée des 300 000 hommes. Les paysans se rendent à la Blanchardais et mettent à leur tête Charles-François Danguy, seigneur de Vue. Ce dernier sera guillotiné le 6 avril 1793 place du Bouffay à Nantes. Il sera remplacé par Louis-François Ripault de La Cathelinière puis Louis Guérin, tué en 1795 et par Guillaume Faugaret qui sera nommé à 18 ans commandant de la Division du pays de Retz, par Monsieur de Charette et fait Chevalier de l'Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis par le Roi Louis XVIII.
Le 24 novembre 1825, Jacques Chauvet fait partie des combattants Vendéens proposés pour des récompenses honorifiques.
« N°1 : Jacques Chauvet, Fourrier, domicilié à Vue (Loire-Inférieure) est proposé pour un sabre d'honneur. »
« A servi la cause royale dans les premières guerres. Quatre de ses frères sont morts sur le champ de bataille ; sa mère et quatre de ses sœurs ont été assassinées par la troupe de la République - Chauvet a reçu deux blessures graves à deux affaires différentes et dont il est souvent incommodé au point de ne pouvoir marcher ».
Il a été blessé à une jambe le 17 juillet 1794 à l'affaire de la Chambaudière, près de Legé sur la route de Palluau et au col, le 24 septembre 1794 à la prise de Moutiers-les-Mauxfaits.
« Le 17 juillet, les troupes des adjudants généraux Aubertin, Chadau et Levasseur faisaient leur jonction à Legé. Elles étaient fortes de quatre mille hommes.
Charette, informé de leur approche, mais ne connaissant pas leur nombre, s'était porté à leur rencontre avec quinze cent soldats seulement. Les avant-postes étaient placés sur les hauteurs de la Chambaudière dans la paroisse de Saint-Etienne-du-Bois. ''Delaunay et Guérin, emportés par un bouillant courage, quittent l'avant-garde qu'ils conduisent, et piquent en avant sur deux vedettes près d'un moulin à vent. Les vedettes se replient et sont soutenues. L'avant-garde royaliste suit l'exemple qui lui est donné par les deux chefs de division et court au combat. De Beauvais vole auprès de Charette, qui se tenait au corps de bataille, et lui annonce que son avant-garde engage le combat. Charette double le pas avec les plus lestes de son centre qui prennent par les côtés de la route. A son arrivée, il trouve son avant-garde aux prises avec l'ennemi, et se battant avec intrépidité ; mais après avoir obtenu quelque avantage, elle commence à ne plus avancer. Les paysans qui accompagnent Charette donnent une nouvelle activité au combat. Beauvais s'avance alors sur la route au-delà du moulin, lorsqu'il aperçoit sur sa droite un certain nombre de cavaliers ennemis qui arrivent au galop gagner la grande route pour charger les paysans. Ces derniers éparpillés et peu nombreux se mettent à lâcher pied; ceux qui sont par derrière en font autant et entraînent Beauvais dans leur fuite. Charette arrive à la tête de son armée, arrête la déroute et ramène tous ses soldats sur le champ de bataille. Les deux partis se battent avec une ardeur extrême. Charette dans le besoin de débusquer les Républicains des hauteurs qu'ils occupent, fait filer sa colonne sur leurs derrières et les poursuit jusqu'au ruisseau de Papin, près de Legé. En même temps une colonne ennemie établie dans ce bourg, se hâte d'en sortir, fait un circuit par les prés qui avoisinent le village de Piberne et prend à son tour Charette par le flanc. Il se retourne aussitôt contre elle, l'aborde à la baïonnette, la fait fléchir et va la forcer à la retraite, lorsque les hussards de la mort fondent sur lui à l'improviste et l'obligent à se replier. Ces hussards n'en voulant qu'à sa personne, ne tiraient pas sur ses soldats ; ils se précipitaient sur lui : « Ce n'est pas à vous que nous en voulons, c'est à Charette », disaient-ils aux paysans. Guérin brûle la cervelle à l'un d'eux, quand il n'est plus qu'à dix pas du général. Charette essaye de rallier par trois fois ses soldats, mais ces derniers, en voyant se déployer la forte colonne qui vient de sortir de Legé, comprennent qu'ils n'ont plus qu'à prendre le parti de la retraite. A la faveur de la nuit, ils se retirent laissant soixante à quatre-vingts hommes sur le champ de bataille. Delaunay eut le corps traversé par une balle. Les Républicains perdirent deux officiers et n'eurent que quinze blessés. »
Quant au 24 septembre 1794 : « ..... Charette approche des Moutiers. La garnison républicaine croyant avoir devant elle les troupes de Saint-Pal, sort de ses retranchements et se présente en rase campagne. Charette masque le gros de ses forces dans un pli du terrain et ordonne à son avant-garde de reculer petit à petit. Lorsque le combat est bien engagé, Charette surgit et encercle la troupe ennemie... C'est un sauve qui peut dans les rangs républicains en direction de Luçon, poursuivis par la cavalerie vendéenne qui sabre les fuyards à tour de bras ».
Voici donc les deux affaires où notre brave Jacques Chauvet a été grièvement blessé.
Au sujet des personnes de sa famille massacrées par les ''Bleus'' nous avons identifié :
Jeanne Garnier, sa mère.
Jean Chauvet, né le 18 juin 1743 à Vue et + le 10 janvier 1794 à Vue.
Julien Chauvet, né le 6 mars 1749 à Vue + entre 1793 et 1794.
Mathurin-Philbert Chauvet, né le 4 juin 1751 à vue † 12 avril 1793 à Challans.
Magdeleine Chauvet, née le 30 avril 1746 à Vue † février 1794 la Poitevinière à Athon- en-Retz.
Yvonne Chauvet, née le 4 septembre 1764 à Vue † entre 1793 et 1794.
Jeanne Chauvet, née le 2 décembre 1759 à Vue + le 15 septembre 1793 à Vue.
Sources: Archives Départementales de Loire-Atlantique tous droits réservés- commune de Vue et acte de baptême vue n°2/10 année 1773 – Archives Départementales de la Vendée, tous droits réservés – SHDXU/29-23 vue n°2, Loire-Inférieure – Cadastre de Vue, la Simonnais 1836 C2 Prépaud (section de) 570-1264 – Itinéraires de la Vendée Militaire-Journal de la Guerre des Géants 1793-1801 de Doré-Graslin des éditions Garnier 1979.- Histoire de la Guerre de la Vendée Abbé Deniau, Tome IV pages 563-564 - Photo de l'auteur.
Xavier Paquereau pour Chemins Secrets.
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