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Des chiffres....
Des chiffres…
Afin de donner une idée des ravages dus à la révolution dans les villages vendéens, je me permets de publier quelques chiffres issus de recensements trouvés aux archives départementales. Selon la « Statistique ou description générale du département de la Vendée », 1844, par Jean-Alexandre Cavoleau, peu suspect de « royalisme », nous annonce que les pertes s’estiment respectivement pour les quatre départements concernés, de cette manière :
-Vendée : 45 000 morts.
-Loire-Atlantique : 50 000 morts.
-Maine-et-Loire : 50 000 morts.
-Deux-Sèvres : 33 000 morts.
Nous allons voir également que le fameux préfet Dupin n’a pas du tout les mêmes chiffres que ceux découverts par nos soins.
ADDS, L 2° supplément M11 pour 1792. ADDS, 7 M 4/1 pour 1806.
Allez, place aux chiffres, nous commençons par les Deux-Sèvres (1). Nous y plaçons entre parenthèses les chiffres du préfet Dupin pour certains villages. On notera des valeurs qui me paraissent être un brin farfelues. Même si les recensements de cette époque sont très sujets à caution car difficiles à réaliser sur une population qui craint les réquisitions, il me semble toutefois que l’on peut accorder une bonne crédibilité à ceux découverts aux ADDS.
Paroisse
1792 (1790)
1806 (1800)
Argenton-Château
830
415
Boësse
415
281
Etusson
498
355
Genneton
653
472
La Chapelle-Gaudin
456
?
Breuil-sous-Argenton
440
310
Massais
650
442
Moutiers-sous-Argenton
830
644
Sanzais
495
263
Ulcot
110
59
Châtillon-sur-Sèvre
900
568
La Petite-Boissière
358
348
Le Temple
195
169
Rorthais
265
228
Saint-Amand-sur-Sèvre
1253 (1220)
1066 (767)
Saint-Aubin-de-Baubigné
2000 (1200)
1253 (786)
Saint-Jouin-de-Marnes
957
689
Bressuire
1957 (3000)
1033 (630)
Beaulieu-sous-Bressuire
344
275
Breuil-Chaussée
552
314
Chambroutet
233
181
Clazay
347
328
Noirlieu
303
273
Noirterre
800
760
Saint-Porchaire
700
528
Terves
1000 (950)
779 (651)
Cerizay
1600 (1800)
899 (928)
Brétignolles
320
309
Cirières
710 (600)
523 (320)
Combrand
700 (900)
595 (380)
Le Pin
1200 (800)
569 (353)
Montravers
503
135
Chiché
1175
526
Boismé
1100
718
Faye-l’Abesse
700
464
Saint-Sauveur-de-Givre-en-Mai
355
188
Chanteloup
953
975
La Forët-sur-Sèvre
900
466
Courlay
1627 (1800)
1180 (807)
La Ronde
?
664
Montigny
483
353
Saint-André-sur-Sèvre
915
687
Saint-Jouin-de-Milly
393
316
Saint-Marceault (ou Saint-Marsault)
805
453
Les Aubiers
2200 (1900)
1617 (1159)
La Coudre
200
151
Nueil-sous-les-Aubiers (Nueil-sur-Argent)
1800 (1500)
1531(812)
Saint-Aubin-du-Plain
250
211
Saint-Clémentin
1200
405
Voultegon
620
352
Recensement pour quelques villages du département de Vendée, déjà publiés par L’abbé Billaud dans « Histoire de la Petite-Eglise dans la Vendée et les Deux-Sèvres, (1800-1830) », 1962 et qui proviennent des ADV, 7 M 1.
Population
1790
1800
St-Mesmin
1 208
592
La Pommeraye
893
312
St-Michel-Mont-Mercure
1 183
330
Les Landes-Génussons
950
447
La Guyonnière
856
337
La Flocellière
1 239
520
Tiffauges
627
210
Même si certains historiens prétendent qu’il y aurait eu un exode massif de non-combattants et de gens neutres d’opinion vers des parties de la région non exposées à la guerre, on trouvera sans doute étonnant que 14 années plus tard, ces paysans que l’on dit extrêmement attachés à leur terre, ne soient pas retournés vers les lieux qui les avaient vu naître. D’autre part, si un tel exode avait eu lieu, les populations des deux Charentes et de la Vienne notamment, auraient augmenté dans des proportions considérables. Gageons aussi qu’un tel afflux de miséreux aurait inévitablement suscité des conflits avec les populations locales, incapables d’absorber l’immigration de quasiment la moitié du territoire insurgé. S’il a bien existé un exode dans certains villages « frontaliers » de la part de gens terrorisés par la violence des combats, on peut dire que le centre du Bocage n’a certainement pas subi d’émigration massive. On y retrouve encore aujourd’hui la plupart des noms de famille figurant dans les registres paroissiaux d’avant 1793…
RL
Mai 2012
"La Déroute de Cholet".
Tags : saint, 1806, sevre, chiffres, morts
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