• Château-Fromage et La Limouzinière, paroisses disparues....

    Château-Fromage et la Limouzinière,

    paroisses disparues…

     

    Faut-il être un peu fou pour s’intéresser à ces villages qui n’en sont plus, et à ces habitants qui ayant perdu leur église devaient aller chercher au loin les secours de la sainte messe et du saint ministère. Trop petits pour résister à la tourmente révolutionnaire, le rappel de leur existence est néanmoins nécessaire pour tenter de dresser le décor d’une campagne vendéenne authentique.

    Commençons si vous le voulez bien par Château-Fromage. Situé à l’Est de la Roche-sur-Yon et dont le nom peut faire sourire. Ce nom qui n’aurait rien à voir avec un quelconque délicieux laitage mais plutôt en rapport avec le verbe « fromager », c’est à dire retirer le fumier. Encore cette explication est-elle soumise à caution… Le village sera rebaptisé « Les Fromages » pendant la révolution.

     

    Château-Fromage n’échappera pas aux colonnes infernales et la lettre de Turreau ne laisse guère de doutes :

    «  LIBERTE, FRATERNITE, EGALITE OU LA MORT

    Turreau, général en chef de l’armée de l’Ouest,

     

    Il est ordonné au général Huché de partir sur-le-champ pour se rendre à Luçon. Il prendra le commandement de toutes les forces armées qui s’y trouvent, ainsi que dans les postes adjacents ; il fera enlever, par tous les moyens militaires, les subsistances et fourrages qui se trouvent par sa droite depuis Sainte-Hermine jusqu’à Chantonnay, en avant de lui, jusqu’à Saint-Hilaire, La Chaise et Château-Fromage ; par sa gauche, depuis le bourg, La Roche-sur-Yon jusqu’à la Claie, le tout inclusivement. Toutes les subsistances qui en proviendront seront dirigées, ainsi que les bêtes à cornes sur Luçon. Aussitôt les enlèvements faits, tous les bourgs, villages, hameaux, fours et moulins seront entièrement incendiés, sans exception. Les habitants qui seront reconnus avoir pris part directement ou indirectement à la révolte de leur pays seront exterminés sur-le-champ. Il se conformera particulièrement à l’arrêté du 2 ventôse, concernant les réfugiés ; il remettra au général Bard notre ordre portant sa suspension provisioire.

    Le général en chef de l’armée de l’Ouest.

                               Signé à l’original : TURREAU

    Pour copie conforme à l’original :

                               Signé : HUCHE

     

    La pauvre église dédiée à Saint-Eutrope du village déjà en piteux état ne se remettra pas de cette époque. (1) En effet, dès le 22 octobre 1778, un procès verbal d’interdit avait été émis par l’évêque de Luçon en raison de son mauvais état et le service divin transféré en l’église de la Ferrière. L’année suivante, le 5 juillet 1779,  un devis pour les réparations sera demandé à François Bigaud, maçon et tailleur de pierre et à Louis Naulleau, menuisier et marchand de bois à la Roche-sur-Yon (2). Le 1er juin 1783, il y aura une « requête des propriétaires de la paroisse tendant à faire condamner les seigneurs des fiefs qui perçoivent des dîmes en la paroisse à faire exécuter les réparation de l’église… »

    Le lecteur sera sûrement très surpris d’apprendre que le curé de Château-Fromage, au moment des événements qui nous intéressent, n’est autre que le frère aîné du célèbre curé Barbedette du Grand Luc et qu’il avait prêté le serment à la constitution civile du clergé ! (3) Le 15 novembre 1793, Pierre Dufour père, 42 ans et Pierre Dufour fils, 20 ans, tous deux cordonniers au bourg sont libérés par la commission militaire des Sables d’Olonne, celle-ci n’ayant « aucune preuve de rébellion » à leur reprocher. Ces deux là ont dû avoir très chaud pendant un moment… Château-Fromage sera un centre d’opération important pour le chef de la division de Chantonnay Caillaud, aux ordres de Charette (nous allons parler de lui un peu plus loin dans cet article).

    59 feux sont  recensés à la fin du XVII° siècle ( 240 habitants environ) et Eugène Louis indique en  1877, « qu’en présence des masures qui sont restées debout, on devine que les colonnes infernales sont passées par là ». (4) Même si Eugène Louis ne voit aucune trace de l’église, l’écrivain Yves Viollier, originaire du village a parlé récemment de ses souvenirs d’enfant, « jouant parmi les pierres de l’église en ruine ».

    http://www.lavie.fr/hebdo/2010/3392/yves-viollier-il-est-temps-de-pacifier-la-memoire-de-la-vendee-01-09-2010-9060_155.php 

     

     

     Il y avait 287 habitants en mai 1821 dont 61 pour le bourg (5). Château-Fromage sera rattaché au Bourg-sous-la-Roche par ordonnance royale du 21 août 1827 et puis à la Roche-sur-Yon en 1964, lorsque le Bourg-sous-la-Roche fusionna avec la capitale du département de la Vendée.

    Emplacement de l’église sur le cadastre de 1809 et sur la vue aérienne de Géoportail.

     

    Château-Fromage et La Limouzinière, paroisses disparues....

    Château-Fromage et La Limouzinière, paroisses disparues....

     

    Libération des Dufour père et fils.

     

    Château-Fromage et La Limouzinière, paroisses disparues....

     

     

    Château-Fromage et La Limouzinière, paroisses disparues....

     

     

    Parlons à présent de La Limouzinière et de son église incendiée par la colonne infernale de Huché en mars 1794. Sur ce fait nous renvoyons le lecteur sur le blog de La Maraîchine normande, particulièrement détaillé sur le village :

     

    Eugène Louis (voir nos sources précédentes) nous fait une description du bourg et de son église, très précise en 1874.

    « DE LA ROCHE A LA LIMOUZINIERE

     

    Les ruines, même les plus insignifiantes en apparence, ont en elles je ne sais quoi qui attire, impressionne et attache. On y pénètre avec respect, et à peine s'est-on engagé au milieu des ronces et des pans de murs à moitié écroulés qu'on sent son coeur se serrer à la vue de ces débris, oeuvre commune du temps et des hommes. J'en ai fait dernièrement l'expérience.

     

    Si par hasard, le bâton du touriste à la main ou le fusil du chasseur sur l'épaule, vous vous êtes aventuré, en société d'un gai compagnon, par une tiède matinée de septembre, sur la route qui conduit de la Roche à la Limouzinière, vous n'aurez point à regretter votre excursion.

     Récente trouée ouverte en plein bocage, au-delà du Bourg-sous-la-Roche, elle fait déjà circuler la vie et le commerce au milieu de ces halliers qui jusqu'alors n'avaient guère entendu que le chant du pâtre et du moissonneur ou les aboiements des chiens, fidèles auxiliaires des Nemrods de la contrée, dont l'adresse trouve aisément à s'y exercer.

     Ne vous attendez point à de vastes horizons, à de ces surprises qui font pâmer le voyageur. Le paysage est restreint, la vue partout bornée, et cependant on s'y complaît.

     Deux vallons à la riante verdure rompent un instant la monotonie d'une route sans accident, et les yeux se reposent avec agrément sur la bordure d'ajoncs et de bruyères dont les vives couleurs se marient sous les pas avec le gazon. De distance en distance un chemin creux, profondément encaissé entre deux haies touffues, témoin sans doute de plus d'une escarmouche fratricide, vient rejoindre l'ancien sentier impraticable que l'on peut aborder aujourd'hui sans danger.

     A droite, le coquet château moderne de Badiolle, encadré dans ses hautes futaies, vous rappelle d'abord les splendeurs de la noble et puissante famille de Saligné ; et, quand vous avez dépassé le moulin qui domine les alentours, se dressent devant vous, dans un paysage ravissant, les quatre tourelles du petit manoir des Ardias, où l'inconnu devient bientôt un ami.

     Contournez la colline que baigne un ruisselet toujours ombragé - le Marillet, affluent du Lay - gravissez-la vous touchez au but du voyage. Sept ou huit maisons de chétive apparence, formant comme deux villages distincts : voilà la Limouzinière.

     En face d'un bâtiment délabré, qu'on reconnaît aussitôt pour une vieille église de campagne abandonnée, la route que vous avez suivie se confond avec celle de la Chaize à Saint-Florent. D'un côté une petite auberge, peu achalandée, je suppose, et la forge d'un maréchal-ferrant ; de l'autre l'atelier d'un sabotier occupant la portion demeurée intacte de l'ancien presbytère : tels sont les plus proches voisins.

     Une porte vermoulue et mal jointe, que protègent seuls contre la destruction les placards administratifs, fermée par une grosse pierre qu'il serait oiseux de déplacer, donne accès dans le sanctuaire.

     Les ronces ont tout envahi, et le temps n'a guère épargné jusqu'ici que les quatre murs d'enceinte, tapissés d'un épais rideau de lierre ; encore a-t-on dû, à une époque relativement récente, consolider par une construction nouvelle les deux parois latérales. La nef est maintenant à découvert, la toiture s'est effondrée et ses débris jonchent le sol qu'ils ont exhaussé. C'est bien là une ruine, et je doute fort qu'on puisse songer à la restaurer. L'impression qu'éprouve le visiteur est forcément pénible, et en l'examinant de près on se demande quelles épreuves a subies une si modeste chapelle, car l'ogive s'y mêle au roman et à des travaux plus modernes, mais sans caractère.

     Sur la porte d'entrée nous lisons à l'extérieur le millésime de 1774, date probable de sa dernière restauration, que le bon goût semble n'avoir guère inspirée. Mais à quelle époque remonte la construction primitive ? De plus habiles que nous le découvriront peut-être.

     Si nous pénétrons dans l'église, nous remarquons tout d'abord que la nef n'apparaît plus dans son entier développement. Une mesure de sûreté l'a fait diviser en deux chapelles d'égale dimension. Qu'y reste-t-il du passé? Le bilan de leur fortune sera vite établi.

     Dans la première chapelle, nous voyons à gauche, à moitié caché par les épines, un bénitier en granit, coupe de médiocre grandeur et sans sculpture, à la base arrondie.

     Du côté droit et près du mur, une pierre tombale, dépourvue d'inscriptions et surmontée d'une croix dans toute sa longueur, a été jetée sans précaution sur les décombres. Quelle place occupait-elle autrefois dans l'église, et quel mortel est venu s'endormir sous sa froide enveloppe ? M. l'abbé Baudry, paraît-il, aurait, il y a une huitaine d'années, trouvé à peu de distance de l'endroit où elle est aujourd'hui, deux tombeaux dont les ossements n'avaient pas encore été troublés par une main profane. Souhaitons que ses recherches nous apporteront quelque lumière.

     Quatre petites fenêtres latérales, genre roman, éclairaient cette première partie de la nef, séparée de la seconde par une porte romane aussi, percée au milieu du mur de soutènement dont nous avons déjà parlé. Cette construction avait été ajoutée au-dessus d'un double cintre primitif tenant à la voûte, et supporté par des colonnes dont le chapîteau seul, sobrement orné, ressort en partie. Le long de cette cloison disgracieuse s'élevaient deux petits autels, dont l'entablement en granit subsiste encore.

     Arrivons dans la seconde nef.

     Deux pierres tombales contiguës sont étendues sur le sol à l'entrée. L'une, brisée en deux parties, porte des caractères devenus presque indéchiffrables, et laisserait lire 1277, si l'usage des caractères arabes n'était pas de deux siècles au moins postérieur. On y trouve un écusson avec trois chevrons d'un côté et une barre en sautoir de l'autre. La seconde pierre, dont les deux tiers seuls sont intacts, n'a point d'inscription et n'est ornée que d'un double écusson (traverse à quatre barres sur cinq barres simples, et trois roses). A côté d'elles une autre pierre montre tout simplement un écusson arrondi avec des barres à crochet.

     En face de cette dernière pierre, à droite, une petite chapelle forme saillie sur le côté de l'église. L'autel, tourné vers le N.-O. comme le reste de l'édifice, est en tufeau. Creusé sur le bord en son milieu, il semble avoir dû servir pour les fonts baptismaux. Deux petites fenêtres s'ouvrent au-dessus de l'autel et sur la droite de la chapelle.

     A l'autre extrémité de l'église, vos yeux rencontreront, dans le mur opposé, une niche grossière renfermant une pierre tombale en tufeau sculpté. Brisée en trois morceaux, elle représente un chapelain qu'on reconnaît à son étole, la pièce la mieux conservée de ses ornements. Son costume semblerait indiquer le chapelain de l'église.

     Deux tronçons de colonnes à nervures, sortant de la muraille, atteignent de chaque côté la moitié de la hauteur de l'édifice. Elles remontent sans nul doute à l'époque primitive et devaient indiquer dans l'origine la séparation du choeur et du reste de l'église. D'ailleurs leur style s'accorde avec celui des trois fenêtres en ogive qui s'ouvraient à la partie supérieure, au-dessus du maître-autel.

     Une petite porte, pratiquée dans le mur, à gauche de l'autel, communique avec la sacristie, ajoutée plus récemment derrière l'abside. De là on descendait dans la cour du presbytère, occupant le sommet d'un plateau d'où la vue s'étend sur un frais vallon. La forêt de lierre, qui recouvre comme d'un vêtement les restes de la chapelle, lui donne de ce côté un aspect vraiment pittoresque.

     Telle est la physionomie actuelle de ces ruines, que le crayon d'un modeste artiste a fouillées dans tous leurs détails avec une minutieuse exactitude. Voilà tout ce qu'elles nous disent, et les habitants du pays, empressés à nous aider dans nos recherches, ont vainement interrogé leurs souvenirs.

     Les documents écrits nous renseigneront-ils davantage ? Grâce aux patientes études de MM. Marchegay et Audé, nous pourrons poser quelques jalons sur le domaine inexploré de cette histoire.

     

    10 septembre 1874

    Eugène Louis »

    Plan de l’église par Eugène Louis.

     

    Château-Fromage et La Limouzinière, paroisses disparues....

     

    Emplacement du sanctuaire disparu sur le cadastre de 1808 et de nos jours sur la vue aérienne de Géoportail.

     

    Château-Fromage et La Limouzinière, paroisses disparues....

    Château-Fromage et La Limouzinière, paroisses disparues....

     

    Maison du bourg sur cet emplacement.

     

    Château-Fromage et La Limouzinière, paroisses disparues....

    Château-Fromage et La Limouzinière, paroisses disparues....

     

    Chemin creux...

     

    Château-Fromage et La Limouzinière, paroisses disparues....

     

    Nous terminerons cet article avec une petite biographie du chef vendéen Charles Caillaud dont nous avons déjà parlé plus haut.

     

     

    « CHARLES CAILLAUD

     

    Maire de la Limouzinière - 1815-1818

     

    Né le 14 avril 1770 aux Moutiers-sur-le-Lay, Charles CAILLAUD était marié à la dame REZEAU, soeur d'un capitaine de paroisse, Chevalier de Saint-Louis, il fut fait colonel à titre honorifique, sous la Restauration.

     Grâce au Service historique de l'Armée, nous sommes en mesure de donner d'utiles précisions sur ce maire qui fut chef vendéen, dont le quartier général était établi en forêt de la Chaize-le-Vicomte, dans les ruines du couvent des Cerisiers, à Fougeré.

     Habitant de Saint-Florent-des-Bois, il organise l'un des premiers rassemblements de la région, se réunit à Saint-Pal-de-Chouppe du Tablier, puis à Bulkeley de la Brossardière, en Saint-André-d'Ornay, il est alors nommé "Commandant". En 1793, il participe à plusieurs combats et est blessé aux Moutiers-les-Mauxfaits. Il est présent à la bataille des Sables d'Olonne, puis en compagnie de Saint-Pal, à la prise de Mareuil.

     En 1794, il assiste à tous les combats, tantôt avec Roirand, tantôt avec Charette. Il a son cheval tué sous lui dans plusieurs batailles : aux Clouzeaux, à Challans et à Saint-Cyr, il est blessé à la jambe gauche à La Tabarière puis à la jambe droite à Saint-Colombin.

     A Chatillon-sur-Sèvre, il assiste à la désignation du Général en chef des armées vendéennes, puis bat les républicains à Champ-Saint-Père.

     Après le passage de la Loire, il rejoint Charette et est fait colonel, chef de la Division de Luçon le 19 avril 1794, à la deuxième affaire des Moutiers-les-Mauxfaits.

     Après la prise de Charette, il continue la lutte, puis fait une première soumission. Arrêté, il est incarcéré de prison en prison et enfin à Saumur, d'où il s'évade après une pénible détention de neuf mois.

     Revenu en Vendée, il se cache, fait parvenir au Commissaire exécutif de La Chaize-le-Vicomte des demandes de grâce. Après plusieurs interventions, le Gal Travot lui permet de se retirer à La Vergne-Gestin où habite sa femme et un autre chef vendéen Louis REZEAU, son beau-frère. Il obtient son passeport et son amnistie à La Chaize-le-Vicomte, le 6 germinal an V, mais doit se présenter tous les samedis à l'Administration.

     Le 19 mars 1798 (29 ventôse an VI), il figure avec la qualification de "ex-chef rebelle, extrêmement sanguinaire" sur la liste des suspects à arrêter. Il est incarcéré le 25 mars, puis détenu avec Saint-Pal, Forestier, des Abbayes et quelques autres vendéens notoires à Fontenay-le-Comte. Libéré le 14 mai suivant, il reprend bientôt la lutte et participe aux combats de Saint-Martin-des-Noyers, Bournezeau et à celui de Thorigny, le 23 nivôse an V, où il fait notamment prisonnier le commissaire LE GUEULT qu'il traite convenablement et relâche peu après.

     En 1804, il correspond avec M. DANIAU DE SERAT pour organiser l'approvisionnement de l'armée.

     Au moment des Cent-Jours, il prend part à la nouvelle insurrection, regroupe sa division, est présent à Aizenay, où il combat sous les ordres du Général en chef, le Comte DE SUZANNET, et essaie de rassembler les fuyards. Il fait part, dans un écrit, de son peu d'estime pour l'Empereur et s'étonne que "Buonaparte vint pour la seconde fois, souiller le sol français ..."

     Peu après, il devient maire de la Limouzinière et signe pour la première fois sur les registres le 26 novembre 1815.

     En 1823, il habitait au Bourg-sous-la-Roche dans l'ancienne commune de Château-Fromage. Nous ignorons le lieu et l'époque de son décès. 

    Louis Soubeyrand, Société d’Emulation de la Vendée, 1959. »

    Notre « Maraîchine Normande » vient de nous retrouver    l’ acte de mariage de sa fille, Marie Augustine Caillaud, propriétaire, née en la commune de la Chaize le Vicomte le 7 décembre mil huit cent un - fille légitime de Monsieur Charles Caillaud, Colonel retraité, ancien chef de Division de l'armée Royale de la Vendée - Chevalier de l'Ordre Royal et Militaire de Saint-Louis (ici présent) et demeurant en ce bourg - et de Dame Marie Marguerite Rezeau, décédée le 19 mars 1821 ; avec Pierre Charles Nauleau, instituteur aux Brouzils

    Acte de mariage sur le registre du Bourg-sous-la-Roche

    en date du 24 janvier 1826.

     

    Quand à son décès, le voici, à…. Château-Fromage !

    L'an mil huit cent cinquante et un le vingt et un juillet à quatre heures du soir, pardevant nous Jules Henri Dauphin de Tardy, maire officier de l'Etat-civil de la Commune du Bourg sous Napoléon Vendée, sont comparus : Jean Seiller, métayer, âgé de quarante-neuf ans, demeurant à Château-Fromage , en cette commune, et Eugène Berthomé, propriétaire, demeurant commune de la Chaize le Vicomte, lesquels nous ont déclaré que ce soir à deux heures, Charles Caillaud, propriétaire, âgé de quatre vingt un ans, veuf, né commune des Moutiers sur le Lay en ce département, demeurant à Château-Fromage, est décédé en sa maison ainsi que nous en sommes assuré.

    Lecture faite du présent acte aux déclarants, le dernier seul a signé avec nous.

    E. BERTHOMÉ

    JULES DE TARDY

     

    Ainsi s’achève donc cette nouvelle promenade dans ce Bocage tant aimé, la lanterne à la main encore une fois. En espérant que la balade vous a plu…

     

    RL

    Avril 2013

     

    Notes :

    (1)  L’église de Château-Fromage était celle d’un prieuré. Une recherche aux archives nous apprend qu’en 1329, son prieur est Jean de Fontaine, chanoine de l’abbaye de Nieul-sur-l’Autize dont dépend l’église de Château-Fromage.

    (2) AD85, 3E   20/5.

    (3) Jean-Pierre Barbedette, curé de Château-Fromage depuis 1786, fut réprésenté par Moreau, curé de La Chaize-le-Vicomte aux Etats Généraux de 1789 à Poitiers. Après avoir prêté le serment, il démissionna le 21 septembre 1791 pour raisons de santé. Il serait mort peu de temps après. Notes de Jean Artarit in « Dominique Dillon, curé, vendéen et révolutionnaire », CVRH, 1995, p. 250.

    (4) Eugène Louis in « Une promenade archéologique à la Roche-sur-Yon et dans les diverses communes du canton », Gasté, 1877, Société d’Emulation de la Vendée,  AD85, BIB PC 16/10.

    (5) AD85, liste nominative du recensement de 1820.

     


  • Commentaires

    1
    Jeudi 13 Mai 2021 à 18:31
    Cirus17

    Bonsoir,

    Votre écriture est un enchantement ! Merci, pour ces récits qui nous font découvrir les souffrances endurées par un peuple qui ne souhaite que garder son identité.

    Bien à vous,

    Jean-Pierre

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