• Boismé - Saint-Avaugourd-des-Landes....

     

    - 1832 - deux ''fortes têtes'' du côté de Boismé 

    et une triste affaire à Saint-Avaugourd-des-Landes en Vendée.

     

     

     


    Boismé - Saint-Avaugourd-des-Landes....« On ne veut pas se rappeler que la Vendée ne fut pas seulment poussée à la guerre par l'ardeur de ses profondes convictions, mais qu'elle fut harcelée par de continuelles provocations – les visites domiciliaires, le désarmement général (on lui a pris jusqu'à ses fusils d'honneur), l'abattement des croix, la proscription des cérémonies extérieures de son culte, sont venus jeter en ce pays, alors tranquille, l'effroi et le désespoir. »
    (p.49, Johannet).

     

    Deux légitimistes de Boismé vont être condamnés par la piteuse Monarchie de Juillet, à cinq et vingt ans de travaux forcés, et écroués aux bagnes de Brest et de Toulon. Ces condamnations politiques sont un véritable scandale. En effet, le Roi Bourgeois faisait pratiquer des rafles en Vendée Militaire, accompagnées de meurtres et d'exactions sans nom.

    Ces provocations ne sont pas sans rappeler les propos récents d'un porte parole de la république : « Nous allons être encore plus radicaux dans nos méthodes, dans nos manières de faire, dans notre style ».

    De nouveaux Saint-Just et des manifestants, manipulés par le pouvoir invisible, sont-ils en train de reprendre en main la Révolution Bourgeoise ?

    « Un patriote est celui qui soutient la république en masse, quiconque la combat en détail est un traître » Saint-Just.  

    Dans un siècle, en parlant des temps que nous vivons, il suffira à nos descendants dissidents, de remplacer Vendéens par Français et la ressemblance sera assez troublante... au niveau de la répression.

     

    « Bichon François, né à Boismé, Deux-Sèvres, condamné à cinq ans de travaux forcés par la cours d'Assises de Niort, le 5 septembre 1835, écroué au bagne de Toulon sous le n°27,586, dont le dossier est à la chancellerie sous le n°2,258, sect.9. 

    Condamné pour avoir fait partie d'une bande armée, pour tentative de désarmement, prises d'armes, enlèvements de munitions et de comestibles (qualifiés de vols), faits évidemment amenés par les circonstances politiques, et conséquences d'un état de guerre civile. Trois communes (celles de Boismé, de Chiché et de Saint-Sauveur) se réunissent pour réclamer Bichon. Un de ses complices a été mis en liberté en 1838. » (Auguste Johannet) 

    François Bichon est né le 16 septembre 1808 à Boismé. Il est le fils de François Bichon, bordier à l'Augrenière commune de Boismé et de Jacquette Touraine. Il épousera à sa sortie du bagne, à Chiché, Jeanne-Françoise-Marie Servant, le 22 novembre 1842 (vue n°87/206 mariages Chiché).

     

      « Fouchereau Antoine, de Boismé, Deux-Sèvres, condamné à vingt ans de travaux forcés par la cour d'Assises de Niort, le 5 septembre 1835, écroué à Brest sous le n°20,637, dont le dossier est à la Chancellerie sous le n°6,172, sect.9. Réfractaire, réclamé par le maire, l'adjoint et les notables habitants de sa commune. Sa mise en liberté est désirée par le pays, qui le regarde comme un condamné exclusivement politique ; et, en effet, aucun de ses actes ne peut lui valoir une autre qualification. » (p. 26 Auguste Johannet). 

     

    Au sujet de Joussemet, incarcéré à Fontevrault*... des éléments de ce récit m'ont permis d'identifier une famille Joussemet de Saint-Avaugourd-des-Landes, en espérant qu'un lecteur puissent m'apporter des éléments plus précis. Voici ce que nous dit l'avocat Auguste Johannet :

    « C'était le fils d'un riche métayer. On a pendu son père par les pieds pour lui faire dénoncer son fils, et, comme ce père refusait, on a pillé chez lui – Sa femme en couches, en est morte. Deux jours après, son fils, l'aîné de huit enfants, a été pris dans une chasse aux hommes ; on l'a attaché à la queue des chevaux des gendarmes, et on l'a traîné en prison ; puis il a été condamné comme tant d'autres, uniquement pour avoir pris les armes. 

    Il y a peu de temps encore, un vieillard courait nuit et jour à travers la Vendée ; il s'arrêtait dans tous les villages, dans tous les châteaux, mais surtout à la porte de toutes les municipalités... 

    Il ne demandait pas l'aumône, ce bon vieillard, il demandait des signatures au bas d'une pétition réclamant la mise en liberté de son fils, et tout le monde signait, et les maires eux-mêmes s'empressaient de reconnaître que Joussemet n'a jamais été qu'un homme politique, et cependant Joussemet est encore reclus à Fontevrault. » (Auguste Johannet – avocat - pages 32,33) 

     

    * Ouverte en août 1804 par Napoléon, l'ancienne maison centrale de Fontevrault était considérée comme l'une des plus dure de France. Dans les années 1830 elle recevra 2000 prisonniers.

     

      En parcourant les archives de la Vendée, j'ai découvert une famille Joussemet de Saint-Avaugourd des-Landes qui correspond à la description de Johannet, à savoir: c'est une famille de métayers, composée de dix enfants dont deux décèdent avant la plédoirie de Johannet. Donc une famille composée de huit enfants, dont la maman décède à l'âge de 42 ans, alors qu'elle vient de mettre au monde le dernier enfant, le 2 mai 1831, Charles-Henry, qui décèdera le 3 septembre 1834.

    En 1830, l'aîné des enfants, Pierre Joussemet est âgé de 20 ans, c'est à coup sûr notre réfractaire, traîné en prison comme un malpropre par les gendarmes.

     

    Voici la composition de cette famille en 1834 :

    Pierre-François Joussemet, né le 3 juin 1787 à Saint-Avaugourd-des-Landes épouse le 22 novembre 1809 à Saint-Avaugourd, Louise-Désirée Rivoisy, née le 6 juillet 1789 en cette même commune. Sont issus de cette union :

    Pierre Joussemet, né le 5 octobre 1810 à St-Avaugourd. Il s'est marié à sa sortie du bagne le 29 novembre 1843 au Poirou, avec Victoire Poironneau, née le 11 août 1807 au Poiroux.

    2°- Marie-Louise Joussemet, née le 6 février 1813 à St-Avaugourd.

    3°- François Joussemet, né le 12avril 1815 - idem.

    4°- Marie-Aimée Joussemet, née le 27 octobre1817 – idem.

    5°- Louis Joussemet, né le 27 janvier1820 – idem.

    6°- Marie-Rose Joussemet, née le 17 janvier 1822 - Idem.

    7°- Julie Joussemet, née le 21 février 1824 et † le 16 janvier 1827.

    8°- Marie Joussemet, née le 23 mars 1826 – idem.

    9°- Pierre-Joseph Joussemet, né le14 décembre 1828 – idem.

    10°- Charles-Henry Joussemet, né le 2 mai 1831 et † le 3 septembre 1834.

     

    Donc une famille de huit enfants en 1834 et la maman décédée le 15 décembre 1831, à cause des violences exercées envers son mari et son fils aîné ; un père de huit enfants, aux cheveux blancs, parcourant la Vendée pendant des années pour faire libérer son fils aîné...

    l n'y aura jamais de mots assez forts envers le responsable de toutes ces méchancetés... Nous restons sans voix devant le mépris du ''Roi des Français'' envers une partie de son peuple, ce cadet de la famille Royale, dont le père Franc-Maçon a renié son nom pour celui d'Egalité et trahi les grands principes de sa propre famille. C'est honteux et inexplicable !

     

    Sources 

     

    . Question Vendéenne à l'occasion de la commutation de Barbès ou réflexions sur la séance du 29 juillet 1839 par Monsieur Auguste Johannet - Avocat – Paris - Imprimerie de Guiraudet et Jouaust, 315 rue Saint-Honoré – 1839. De la violation des amnisties militaires dans l'Ouest. 

    . Archives Départementales de la Vendée, tous droits réservés – registres d'état civil de Saint-Avaugourd-des-Landes. - Mariages vue n°84/202 année 1809 Saint Avaugourd – décès, vue n°141/182, acte n°25 du 15 décembre 1831. 

    . Photos : Louis-Philippe d'Orléans - Extraite du Domaine Royal de Randan. 

     

    X. Paquereau pour Chemins Secrets 


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