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Alexandre Mathurin Carteau, tué par les Vendéens....
Une partie de pêche qui tourne mal,
Alexandre, Mathurin Carteau impliqué dans les noyades ???
Alexandre-Mathurin Carteau-Cartau est né le 12 octobre 1757 à Rezé (vue n°17/25). Il est le fils de Jean Cartau et de Jeanne Gentet-Jentet et exerce la profession de charpentier, peut-être charpentier de marine car en 1787, à la naissance de son fils Alexandre, il est signalé comme étant en mer. Le 10 août 1784 il se marie en la paroisse Saint-Jacques de Nantes avec Angélique Robin originaire du Cellier, fille de Philippe Robin, marchand de bois et voiturier par eau et d'Angélique Terrien (vue n°33 Saint-Jacques de Nantes). De cette union sont issus :
1° Pierre-Alexandre Cartau, né le 28 novembre 1785 à Nantes (vue n°65).
2° Alexandre Cartau, né le 23 novembre 1787 à Nantes (vue n°88).
3° Philippe-François Cartau, né le 12 août 1789 à Nantes, † 18 août 1789.
(vue n°40)
4° Michel Cartau, né le 21 avril 1791 à Nantes (vue n°39/89).
Le samedi 23 Messidor de l'an trois (11 juillet 1795) vers huit heures du matin, près de la Piaudière, Alexandre-Mathurin Carteau est à la pêche à l'épervier dans sa toue sur les bords de Sèvre...
Un Vendéen s'approche sans bruit et lui lâche un coup de fusil à bout portant... règlement de comptes ? Le métier de charpentier de marine du citoyen Carteau, aurait-il eu un lien avec les noyades de Nantes de Carrier et ses bateaux spéciaux ?
Malgré la gravité de sa blessure, il tente de poursuive son assassin, qu'il ne connaît pas, sans succès. Il regagne sa toue et traverse la rivière vers le poste républicain de Pont-Rousseau où il est secouru par un officier. La balle a pénétré au niveau de l'os iliaque gauche et est ressortie au niveau du nombril, ce qui a entraîné une lésion de l'intestin. Alexandre-Mathurin Carteau décède le 24 Messidor de l'an 3 à six heures du soir (12 juillet).
Les détails de cette affaire ont fait l'objet d'un procès-verbal du juge de Paix dont la teneur suit :
Le seize Fructidor an trois (Mercredi 2 septembre 1795) de la République une et indivisible, à dix heures du matin, moi, Julien,François Douillard, officier public élu pour constater l'état civil des citoyens, j'ai transcrit littéralement le présent procès verbal de Juge de Paix dont la teneur suit :
« Extrait des registres du greffe de la justice de paix du quatrième arrondissement de la commune de Nantes l'an troisième de la République une et indivisible ; le vingt cinquième jour du mois de Messidor, devant moi Nicolas Mulonnière, juge de paix, officier de 'police de sûreté de la commune de Nantes, ayant pour greffier Maurice, Marin Pihan* a comparû la citoyenne Renée Terrien épouse de Louis Douaud, tonelier, demeurant rüe Jacques, laquelle a dit que le vingt trois courant, Alexandre, Mathurin Cartaud, charpentier, son neveu, étant près de la Piaudière, le long de la rivière de Sévre, fut blessé par les Brigands et amené chez lui au secours de volontaires Républicains à huit heures du matin, qu'il vient de mourir de la suite de ses blessures, et que pour constater de sa mort et des causes, elle requiert que je me transporte au domicile du défunt et a signé – Signé au registre, Renée Terrien femme Douaud et déférant à sa réquisition, je me suis en sa compagnie et celle du greffier sus nommé ,transporté, côte Sébastien où étant et monté au second étage de la maison qui porte le numéro trois, entré en une chambre ayant vüe sur un jardin ; j'y ai vu un cadavre gisant sur une paillasse, y ai trouvé les citoyens, Julien Fougéré imprimeur en indienne, demeurant même côte Sébastien, Marie, Leger épouse de Michel L'Epine, aubergiste et Marie Rivet femme de Philippe Robin, batelier, cette dernière belle sœur du défunt ; lesquels j'ai interpellé de me dire le nom du mort, ils m'ont répondu que le vingt trois du présent moi, le défunt qui se nomme Alexandre, Mathurin Carteau, charpentier, étant dans une toue à pêcher à l'épervier dans la rivière Sévre, reçut un coup de fusil d'un homme qu'il ne connaît pas, qu'à l'instant ne se croyant pas aussi dangereusement blessé ; qu'il l'était courut après son assassin, qui prit la fuite ; et les forces commençant à lui manquer, il rentra dans sa toue et eut beaucoup de peine à traverser la rivière au bord de laquelle étant parvenu et l'officier du poste de Pont-Rousseau, ayant eu connaissance du fait envoya plusieurs volontaires au secours, lesquels aidèrent le dit Carteau à se rendre chez lui sur les huit heures du matin ; que depuis cet instant, il a été traité et soigné par les citoyens Claude Chétiveau et François Nouazé tous deux officier de santé, qu'ils tenoient le récit qu'ils me font de la bouche du défunt à l'instant qu'il fut amené chez lui.
J'ai de suite requis l'officier de santé sus nommé lesquels arrivés m'ont dit et déclaré – fait voir et j'ai vu que le cadavre a reçu un coup de feu presque à bout touchant à la partie supérieure de l'os des iles gauche et pénétrant à sortir à la partie inférieure de l'ombilic avec lésion de l'intestin et qu'ils ont conjointement traité le défunt jusqu'au jour d'hier qu'il est décédé environ les six heures du soir, dont et de tout ce que de dessus ; j'ai fait et dressé le présent procès verbal que j'ai lu aux parties et quelles ont signé fors les citoyens Fougeré femme L'Epine et Robin qui ont déclaré ne sçavoir signer. Signés au registre Nouazé, Claude Chétiveau, officier de santé, signé à l'expédition, Pihan Greffier.
Fait en la maison commune de Nantes ; sous mon seing les dits jour et an, un mot interligne approuvé, un autre rayé nul.
signé Douillard officier public.
* Maurice-Marin Pihan Dufeillay, greffier, est né le 18 mai 1760 au Grand Fougeray (IetV), décédé le 1er février 1826 à Nantes, commis du Greffe du Présidial de Nantes.
Sources :
-Archives Départementales de Loire-Atlantique, tous droits réservés.
-Archives de la ville de Nantes, tous droits réservés.(Décès an 3-1795
–Section Ponts et Outre-Loire, vues n°131,132/137).
-Etat civil de Rezé.
-Cadastre de Rezé (cartes et plans, plan de la ville de Nantes et banlieue, planche n°15 -Pont-Rousseau 1949 -1 Fi Nantes 32-15)
-Photos : de l'auteur.
Xavier Paquereau pour Chemins Secrets
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